lundi 29 août 2022

Facteur Cheval

C’est sous ce nom qu’est connu Ferdinand Cheval (1836-1924), ancien facteur des Postes qui a érigé à Hauterives dans la Drôme le « Palais idéal ». Pendant 33 ans il a ramassé des pierres, les a ramenées chez lui et les a assemblées dans une gigantesque construction hétéroclite de 26 mètres de long sur 12 de haut, maintenant classée en France comme monument historique. 


Son travail achevé en 1912, il entreprend de bâtir dans le cimetière communal son propre monument funéraire. Il sera terminé deux ans avant sa mort. Il l’a appelé le « Tombeau du silence et du repos sans fin ».      


 

En 1905, il écrivait : « Fils de paysan, je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie, il y a aussi des hommes de génie ».



Tombeau du silence et du repos sans fin

Autant savoir.

 

vendredi 26 août 2022

Pinard

Le pinard, c’est ainsi qu’on appelle familièrement le vin, souvent il s’agit du gros rouge, pas toujours de la meilleure qualité.

Pinard, c’est une déformation du nom d’un célèbre cépage, le pinot, qui entre dans l’assemblage du Bourgogne et du Champagne. A moins que ce soit le pineau du Val de Loire, appellation reprise par le « Pineau de Charentes ». Pinot et pineau viennent du mot « pin », les grappes de raisin ayant la forme des pommes de ce résineux.

Le terme pinard est devenu populaire au cours de la première guerre mondiale. Il faisait partie du ravitaillement du Poilu. Au début des hostilités, chacun avait droit à un quart de litre puis cette ration a été progressivement majorée jusqu’à un litre en 1918. Les soldats l’appelaient le « Père Pinard » ou encore « Saint Pinard » accompagné d’une prière à boire. Tout cela pour oublier la peur et l’horreur des combats, il ne fallait pas être trop lucide pour sortir des tranchées sous le feu ennemi…


Et dire que c’est le même état français qui, quelques décennies plus tard, promulguera la loi Evin ! Sur les bouteilles des Poilus, il aurait fallu mentionner que l’abus d’alcool était nuisible à la santé …  ou « à consommer avec modération » !

« O tempora, o mores ! » Les temps changent, les mœurs et les lois aussi.  











Autant savoir.

 

jeudi 25 août 2022

« Le bonheur » de Jacques Prévert.

Un peu de poésie pour ceux qui ont du vague à l’âme…

 

« Le bonheur en partant m’a dit qu’il reviendrait (…)

 

Le bonheur, en partant, m'a fait un clin d'œil,

Je sais qu'il reviendra, je ne porte pas son deuil,

Il ne fuit pas, il s'en va conquérant réparer d'autres écueils,

Pour me revenir encore plus grand, se reposer dans mes fauteuils...

Le bonheur, en partant, ne me quitte pas vraiment...

Je sais que même de loin, il éveille mes sentiments,

Il entend mes hésitations et m'oriente résolument et sûrement,

Le bonheur est une étoile qui me guide par tous les temps... »

 

Prévert (1900-1977) est aussi l’auteur de deux poèmes célèbres qui ont été mis en musique et chantés par Yves Montand :

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi… » et « Rappelle-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là… »


« Un poète, c’est quelqu’un qui met de la dorure sur tout, c’est un compagnon du soleil » (Julos Beaucarne)

Autant savoir.

 

lundi 22 août 2022

Epée de Damoclès

Le danger nous guette, imminent, impossible d’y échapper. À tout moment, ce que l’on redoute peut survenir, c’est l’épée de Damoclès !

Expression aujourd’hui entrée dans le langage courant : elle nous vient des lettrés du XIXème siècle qui aimaient afficher leur culture gréco-latine. Ils ont retrouvé dans les auteurs latins, Cicéron et Horace, l’histoire du « tyran de Syracuse ».

Vers 400 avant JC, Denys avait pris le pouvoir à Syracuse, un pouvoir impitoyable pour ses opposants. Dans son entourage, un courtisan, Damoclès, se répandait en louange sur son maître et jalousait sa position. Par plaisanterie, Denys lui proposa de régner un seul jour à sa place et il fit asseoir Damoclès sur son trône… mais il avait fait installer juste au-dessus une épée qui ne tenait qu’à un fil. Damoclès se retira bien vite du trône !




Morale de l’histoire : le sort d’un dictateur n’est pas toujours enviable ; il doit se maintenir au pouvoir coûte que coûte car s’il est renversé, au mieux c’est l’exil, mais cela peut être une fin comme celle de Mussolini, Kadhafi, Ceausescu, Saddam Hussein et bien d’autres…  




Autant savoir.

   



vendredi 19 août 2022

Draisienne

La « draisienne », ancêtre du vélo sans pédales, a été inventée en 1817 par le baron allemand Karl von Drais, d’où son appellation actuelle, mais au départ elle était dénommée « laufmaschine » (machine pour courir). En Angleterre, on la baptisera « hobby horse » (cheval de loisir) tandis qu’en France, elle sera commercialisée sous le nom de « vélocipède » (littéralement, pied rapide).


On raconte que cette invention serait due au manque de chevaux pour tirer les calèches ou fiacres ; il faut savoir qu’en 1816, la terrible éruption d’un volcan en Indonésie avait eu des conséquences dramatiques sur la production agricole un peu partout dans le monde. Ce fut une année sans été avec comme conséquence la pénurie d’avoine … on a dû abattre de nombreux chevaux qu’on ne savait plus nourrir. Notre baron aurait cherché un autre moyen de locomotion !

En 1861, un serrurier français Pierre Michaux ajoutera des pédales puis on imaginera le grand bi avec sa roue avant surdimensionnée : les premières courses cyclistes se feront sur cet engin rapide mais dangereux. Progressivement le grand bi cèdera sa place à la bicyclette dite « petite reine » : terme affectueux dû à la reine Wilhelmine des Pays-Bas qui dans les années 1890 aimait se déplacer sur ce deux roues.

De nos jours, la draisienne est revenue à la mode comme vélo d’apprentissage pour les jeunes enfants. Une bonne façon pour eux de trouver l’équilibre, plus besoin de stabilisateurs.


      
Autant savoir.

mercredi 17 août 2022

La pomme d’Adam



Pourquoi cette saille du larynx est présente chez l’homme alors que les personnes du sexe féminin n’ont pas cette caractéristique morphologique ?

Les gens du Moyen-Age en Occident étaient de fervents chrétiens ; il n’empêche, ils avaient aussi le sens de l’humour et savaient se moquer de la chose religieuse. C’est ainsi qu’ils nous ont légué cette amusante explication :

« Eve aurait mangé la pomme défendue en ne laissant à Adam que le trognon qui lui est resté au travers de la gorge… ».

C’est une plaisanterie et pourtant c’est bien l’origine de l’expression selon les linguistes, gens réputés sérieux.

D’ailleurs, presque toutes les langues européennes disent la même chose : Adamsappel en néerlandais, Adam’s apple en anglais, Adamsampfel en allemand, pomo d’Adamo en italien…

Autant savoir.

 

dimanche 14 août 2022

Sauter du coq à l’âne

En fait, à l’origine il de s’agit pas ici de l’âne (le baudet) mais de la cane (la femelle du canard) qui se disait « asne » en ancien français (du latin « asnas »). Et sauter, c’est saillir, l’acte sexuel des animaux. C’est donc une allusion à l’incongru accouplement d’un coq avec une cane.

Les coqs dans la basse-cour, c’est bien connu, sont très actifs sexuellement et font feu de tout bois : parfois ils confondent les canes avec les poulettes… mais ces deux espèces sont incompatibles, comme deux sujets de conversation qui n’ont rien à voir entre eux. D’où notre « sauter du coq à l’âne », tenir des propos qui n’ont pas de suite logique.

Voilà comment l’observation des animaux de la ferme engendre de drôles de tournures entrées dans le langage courant.


Et on retrouve la même idée dans un dicton populaire allemand : « Irren ist menschlich, sagt der Hahn, und stieg von der Ente » càd « L’erreur est humaine, dit le coq, et il descendit de la cane ».

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vendredi 12 août 2022

Défi climatique.

Extrait d’un article de Bruno Colmant paru dans « La Libre » du 10 août 2022 :

« Chaque jour me rend plus inquiet car nous sommes devant des silences qui précèdent les grands périls (…) La révolution industrielle a conduit, surtout depuis les années 1970, à engager les humains dans une course frénétique et narcissique à la croissance et à la possession (…) Nous avons aspiré le futur de la planète au travers de sa surexploitation (…) La planète exténuée va rendre les humains encore plus furieux des déséquilibres et des raréfactions qu’elle impose (…) Nous ne pouvons plus dissocier économie et écologie car l’avidité de l’enrichissement entraîne le saccage de la nature (...) Le capitalisme néolibéral n’est plus compatible avec le défi climatique.»

Bruno Colmant est un économiste réputé, membre de l’Académie Royale de Belgique, et ancien CEO de la banque d’affaires Degroof-Petercam … il sait donc ce que c’est le capitalisme néolibéral…

Et l’article se termine avec une citation de René Dumont, le premier candidat écologiste à la Présidence française, qui, en 1974, face aux caméras de la télévision, disait : « Je bois devant vous un verre d’eau précieuse puisque, avant la fin du siècle, si nous continuons un tel débordement, elle manquera. »


Autant savoir.

 

mercredi 10 août 2022

La Palice et les lapalissades

Il s’appelait Jacques de Chabannes, duc de La Palice, maréchal de France, mort au combat à Pavie dans une bataille en 1525 perdue par le roi François 1er (qui y sera fait prisonnier par Charles-Quint). Ses proches ont voulu l’honorer avec une épitaphe :

« Hélas, La Palice est mort / Il est mort devant Pavie / Hélas, s’il n’était pas mort / Il ferait encore envie »

Mais un malicieux a repris dans une chanson satirique l’épitaphe, en changeant le dernier vers :

« Hélas, s’il n’était pas mort, il serait encore en vie ».

Et voilà l’origine des « lapalissades », des affirmations tellement évidentes qu’elles en deviennent ridicules, des truismes … La Palice n’y est vraiment pour rien, c’est une injustice que Victor Hugo lui-même a dénoncée :

« Un soldat naît en France, s’y couvre de gloire, y devient maréchal, s’illustre sous trois rois et se fait tuer à Pavie… Vous dites son nom, La Palice, et vous voyez apparaître un imbécile. »

Mais peine perdue… De génération en génération, on continuera à se gausser de ce preux gentilhomme.


Autant savoir.

 

samedi 6 août 2022

Cuistax

 


A la côte belge, impossible de les rater, ils sont partout sur la digue. C’est une sorte de buggy avec plusieurs jeux de pédales et qui fait le bonheur des grands comme des petits. Les premiers exemplaires sont apparus dans les années d’après-guerre, ils étaient assez semblables à ceux d’aujourd’hui à un détail près : ils avaient une sorte de carénage qui cachait les jambes des occupants. Pudeur de l’époque oblige !

Depuis lors, montrer ses jambes n’est plus tabou, et selon certains, le belgicisme « cuistax » parfois orthographié « cuissetax » viendrait de là : il faut de bons muscles pour les faire avancer ces engins, de bonnes cuisses qui sont maintenant bien visibles, les passants peuvent profiter du spectacle !

Mais il y a une autre explication étymologique : les francophones auraient déformé le mot flamand « kusttaxi », le taxi de la côte ! C’est vrai qu’on est « aan de kust », en Flandre, et qu’on y parle le néerlandais…

Les Français ont sur leurs lieux de villégiature des cycles similaires qu’ils appellent, on ne sait pourquoi, des « rosalies » : terme affectueux qui serait une référence à une Rosalie ? Quoiqu’il en soit, notre « cuistax » est bien plus pittoresque !

Autant savoir.

 

 

mercredi 3 août 2022

Ours mal léché

On pensait autrefois que l’ourson à la naissance n’était pas complètement formé et qu’il fallait que la mère lèche abondamment son petit pour achever sa formation. Cela vient sans doute du fait que l’ourse a une gestation assez courte, deux mois seulement avant de mettre bas. D’où le sens actuel, c’est un individu peu raffiné, qui manque d’éducation, de bonnes manières.

Cette croyance remonte à l’antiquité, elle sera reprise par Rabelais qui écrit dans son « Gargantua » (1534) : « L’ourse à force de lécher son petit le met en perfection ». Par la suite, « ours mal léché » deviendra une expression du langage courant reprise par exemple dans la fable « Le paysan du Danube » de Jean de La Fontaine.

Située sur la Meuse entre Namur et Huy, la ville d’Andenne est appelée la cité de l’ours. On y trouve une très ancienne fontaine : Charles Martel en 700 y aurait tué un ours qui terrorisait la population. C’est ce Charles Martel qui arrêtera les Sarrazins à Poitiers en 732. Il était le petit-fils de Sainte Begge qui a fondé à Andenne un monastère à l’origine de la ville. Chaque année s’y tient le carnaval des ours, et les habitants sont surnommés les oursons.


L'ourse et l'ourson à Andenne.

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lundi 1 août 2022

Bière IPA

La bière est à la mode et certaines marques se disent « IPA ». Que veut dire ce sigle et d’où vient-il ?

Ce sont les initiales de « India Pale Ale », le Pale Ale des Indes anglaises. Durant la colonisation, les Britanniques en poste en Inde importaient leur bière de la métropole. Mais le temps de transport par bateau était long et à l’arrivée, souvent ce breuvage avait perdu de ses qualités d’origine. Alors les brasseurs d’outre-Manche ont trouvé la parade : augmenter la dose de houblon pour aider à la conservation et éliminer les bactéries. Avec comme conséquence, une amertume en bouche plus marquée que dans une « Ale » normale.

Une bière dite IPA est une blonde (Pale) très houblonnée et donc avec un degré d’amertume élevé. Ses qualités gustatives dépendent de la variété de houblon utilisée.









Culture de houblon

Une bière produite en Ardenne s’appelle « Lupulus » qui signifie houblon en latin, mais aussi « petit loup » d’où la tête de loup sur les étiquettes. Parmi les « IPA », c’est un des plus amères.


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jeudi 28 juillet 2022

Couteau suisse

 


Son appellation d’origine est le « couteau d’officier suisse et de sport » et son brevet a été déposé par Karl Elsener en 1897. Il comportait deux lames, une grande et une petite servant aussi de lime, un tire-bouchon, un ouvre-boîte, un poinçon et un tournevis. Dans les années 1920, l’acier inoxydable a été inventé et bien sûr utilisé pour ce canif et c’est depuis lors qu’il est fabriqué sous le label « Victorinox » une contraction de « Victoria », prénom de la mère d’Elsener et « inox ».

Ce couteau était bien sûr destiné à l’armée helvète qui en disposait déjà en 1891, avant le dépôt du brevet. Au départ, il était noir, son design changera en 1909 avec la couleur rouge et la croix blanche.  

Après la deuxième guerre mondiale, le « Swiss Army Knife » est devenu un cadeau-souvenir distribué par les soldats américains en Europe, ce qui a contribué à sa notoriété. Le modèle présenté en illustration comporte 33 outils, mais loin du record détenu par le « Wenger 1699 » qui en a 87 ! Evidemment, ça devient un peu lourd dans la poche…

De façon imagée, on dira d’une personne polyvalente ou d’une activité, d’un objet à facettes multiples que c’est un couteau suisse. Par exemple, le décathlon est le couteau suisse de l’athlétisme. Il y a aussi bien sûr aussi notre smartphone avec ses innombrables applications.


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samedi 23 juillet 2022

Rater le coche

Rappelez-vous la fable de La Fontaine « Le coche et la mouche » restée célèbre dans le langage courant avec « faire la mouche du coche », s’agiter beaucoup sans vraiment être utile.

« Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, / Et de tous côtés au soleil exposé / Six forts chevaux tiraient un coche … / Une mouche survient, et des chevaux s’approche / Prétend les animer par son bourdonnement / Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment / Qu’elle fait aller la machine… »

Le coche c’était une grosse voiture tirée par des chevaux, conduite par un « cocher » et qui passait par des « portes cochères ». C’était l’autobus d’autrefois dont il ne fallait pas rater le départ sous peine de devoir attendre … longtemps ; d’où le sens figuré de l’expression : manquer une belle occasion.


                                    Le coche et la mouche, illustration de Gustave Doré (1832-1883)

Jadis, il y avait aussi les coches d’eau, ces bacs qui permettaient de traverser une rivière ou un fleuve, les ponts étaient moins nombreux qu’aujourd’hui et évidemment, c’était important d’être à temps pour le passage sur l’autre rive. Notre expression vient aussi de là.

Remarque pour ceux qui aiment l’étymologie : les deux « coche » n’ont pas la même origine. Selon les linguistes, celui sur roues viendrait de l’allemand « Kutsche » du nom d’un important relais de Poste tandis que le fluvial serait une évolution du mot latin « caudica », une embarcation, un canot.


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vendredi 22 juillet 2022

Pleurer comme une Madeleine

Dans l’évangile, Marie de Magdala appelée souvent Marie-Madeleine, se jette aux pieds de Jésus en les arrosant de ses larmes ; cette ancienne prostituée lui confesse ses péchés et, ayant obtenu son pardon, essuie les pieds du Christ avec sa chevelure. Elle deviendra une de ses adeptes et le suivra jusqu’à sa crucifixion sur le Golgotha … où, sans doute, elle a de nouveau versé beaucoup de larmes. Voilà pourquoi on dit « pleurer comme une Madeleine ». C’est pleurer « à chaudes larmes » ou « toutes les larmes de son corps » ou encore « comme une fontaine ».








Marie-Madeleine, détail d’un tableau de Philippe de Champaigne (1602-1674)

Dans « A la recherche du temps perdu » de Proust (1871-1922), l’auteur se remémore son passé en mangeant une madeleine. La saveur de ce petit gâteau mou lui rappelle un épisode de son enfance. Passage célèbre, c’est la madeleine de Proust : « Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause (…) Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray, quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul… »


Certains disent que ce gâteau s’appelle ainsi parce qu’il fond dans la bouche comme Marie-Madeleine fondait en larmes … à moins que ce soit dû au prénom d’une cuisinière, Madeleine Paulmier, qui au XVIIIème siècle aurait inventé la recette.

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mardi 19 juillet 2022

Être blackboulé

C’est être évincé sans ménagement, c’est voir sa candidature refusée à un poste, à une élection.

Cette tournure nous vient directement d’Angleterre avec ses cercles privés. Il n’a jamais été facile d’être admis dans ces clubs, il faut être parrainé et surtout être accepté par la majorité des membres qui procèdent à un vote.

Jadis, cela se faisait à l’aide de boules à déposer dans une urne : la blanche c’était favorable mais la noire (black) signifiait un refus. S’il y avait plus de noires que de blanches, on était alors « blackboulé » !









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dimanche 17 juillet 2022

Jeu de cartes

Notre jeu de cartes à jouer est apparu en Europe à la fin du XIVème siècle. Il venait d’Orient, probablement de l’Inde, et a connu très vite un succès fulgurent au point que l’Eglise a condamné ce divertissement qui détournait les fidèles de la pratique religieuse : des autodafés de cartes ont même été organisés notamment à Bologne en 1423 et à Nuremberg en 1452 !

Sans que l’on sache vraiment pourquoi, il présente d’étranges similitudes avec le calendrier.

Le jeu compte 52 cartes, tout comme le nombre de semaines en une année et ces cartes sont réparties en 4 couleurs (as, pique, carreau, trèfle) qui rappellent les 4 saisons. Il y a aussi les personnages (4 valets, 4 dames, 4 rois) qui sont 12 comme les mois de l’année. Enfin, si l’on additionne tous les points du jeu, on arrive à 364 et il y a le joker pour faire les 365 du cycle annuel et même un deuxième pour les 366 des années bissextiles !


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jeudi 14 juillet 2022

LU et son Petit-Beurre

Ce biscuit archicélèbre existe depuis 1886, il a été créé par une famille nantaise les Lefèvre-Utile dont les initiales ont donné la marque LU. Au début du XXème siècle, leur usine à Nantes est un modèle du genre : tout est fabriqué, emballé sur place par un bon millier d’ouvriers qui, c’est novateur, sont intéressés aux bénéfices de l’entreprise et jouissent d’avantages sociaux. Ce sera un succès commercial qui perdurera jusqu’à nos jours. Voyez les rayons de nos grandes surfaces, LU est partout, l’entreprise est maintenant propriété du groupe Kraft, mais le Petit-Beurre traditionnel est toujours là !

Il n’a pas changé depuis tant d’années : un biscuit rectangulaire entouré de 52 dents comme les 52 semaines de l’année, de grandes oreilles aux 4 coins, les 4 saisons, 24 petites perforations, les 24 heures de la journée. C’est voulu et symbolique, le Petit-Beurre se mange à toute heure et toute l’année !


On connaît le bon mot attribué à Sarah Bernhardt : « Je ne trouve rien de meilleur qu’un petit LU. Oh si ! Deux petits LU ».

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lundi 11 juillet 2022

La Lorelei

 « Et la vague engloutit bientôt / Le batelier et son bateau…

C'est ce qu'a fait au soir couchant / La Lorelei avec son chant ».

 Ainsi se termine le poème publié en 1824 par l’écrivain allemand Henrich Heinen qui, comme beaucoup d’artistes, a été inspiré par la célèbre légende de la Lorelei

En amont de Coblence, le Rhin a dû creuser son lit dans les montagnes, le cours est sinueux, le courant est violent et l’on dit que l’écho entre les falaises s’y répète sept fois. Jadis, ce passage était périlleux pour les mariniers. Selon la légende, Lorelei est une belle jeune fille aux cheveux d’or qui, assise sur un rocher, chante magnifiquement. Les navigateurs envoûtés en oublient la dangerosité du fleuve et sont entraînés sur les récifs.

 C’est le mythe des sirènes d’Ulysse, version germanique.


                      La Lorelei, statue sur une île du Rhin à Sankt-Goarshausen

Le rocher de la Lorelei se trouve entre Bingen et Coblence, dans cette vallée aux multiples châteaux, le « Rhin romantique » classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 Autant savoir.

samedi 9 juillet 2022

Généalogie

« Nous descendons tous d’un roi et d’un pendu » écrivait La Bruyère au XVIIème siècle, et c’est bien vrai. Si vous partez à la recherche de vos ancêtres, vous trouverez certainement de nobles personnages mais aussi d’autres moins recommandables.


La généalogie, une passion à la mode que maintenant grâce à la numérisation, on peut faire depuis son ordinateur. Plus besoin d’aller aux archives pour consulter les microfilms des Mormons. Tout est à portée de clic… du moins pour nos lointains aïeux, ceux qui sont nés il y a plus de 100 ans. Pour les parents plus récents, il faut faire appel à sa mémoire ou interroger les membres de sa famille.

Les registres d’état civil permettent de remonter jusqu’à 1800. Pour aller au-delà, il y a heureusement les registres paroissiaux, ces listes de baptêmes et décès tenus par les curés de paroisse. Les plus anciens datent du XVIème siècle. Pour les siècles précédents, il faut fouiller dans les documents du passé et les généalogies tenues par les familles de la noblesse.

Travail ardu mais passionnant. En construisant l’arbre familial, on préserve le souvenir de ceux qui nous ont précédés et on a l’impression de « ressusciter » des personnes dont plus personne ne se souvient. Si votre ascendance vous intéresse, consultez le site www.geneanet.org qui regroupe le travail de nombreux généalogistes (dont le mien, pseudo « piaggio »)

« Oublier ses ancêtres, c’est être un ruisseau sans source, un arbre sans racine » (Proverbe chinois)

Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...