jeudi 12 décembre 2024

Fleurs de Noël

Rares sont les plantes qui fleurissent au milieu de l’hiver. Il y en a quand même trois très populaires qu’on retrouve dans les jardineries en fin d’année.

D’abord l’étoile Noël très caractéristique avec ses feuilles rouges. Elle est cultivée en pot. On l’appelle aussi poinsettia ou euphorbe écarlate.

Ensuite le cactus de Noël, une plante grasse d’intérieur qui s’épanouit quand les jours sont les plus courts. Son nom scientifique est le schlumbergera.

Enfin la très rustique rose de Noël, c’est une hellébore (ou ellébore) de jardin avec souvent des fleurs blanches mais il existe des variétés roses ou mauves.

Dans l’Antiquité, on utilisait l’hellébore pour combattre les accès de folie et c’est ainsi qu’est née l’expression « il a besoin de deux grains d’(h)ellébore » pour quelqu’un de déraisonnable ou d’insensé. Elle se retrouve dans la célèbre fable de Jean de La Fontaine « Le lièvre et la tortue » : « Ma commère, il vous faut purger / Avec quatre grains d’ellébore » dit le lièvre à la tortue qui le défiait à la course.

Autant savoir.

dimanche 8 décembre 2024

Être médusé

Encore une expression venue du fond des âges. Méduse était dans la mythologie grecque une très belle jeune-fille que le dieu Poséidon avait introduite dans le temple d’Athéna. Par jalousie, cette dernière métamorphosa Méduse en un monstre aux yeux perçants avec une chevelure hérissée de serpents : tout qui la regardait était changé en pierre. Elle sera finalement décapitée par Persée.

De cette légende vient l’expression « être médusé » quand on est frappé de stupeur et qu’on ne sait plus quoi faire. Il y a aussi bien sûr le nom donné à cet étrange et gélatineux animal marin, la méduse dont les baigneurs redoutent la piqûre des tentacules.



Mais le récit antique ajoute que Persée a offert la tête de Méduse à Athéna qui l’a placée au centre de son bouclier, c’est l’égide qui assurait sa défense. C’est pour cela que de nos jours, on dit qu’on se met sous l’égide de quelqu’un quand on veut bénéficier de sa protection.

Dernière précision mythologique : les Anciens racontaient que le sang de la tête de Méduse se répandant avait donné naissance au corail

Autant savoir.

dimanche 1 décembre 2024

« Rappelle-toi Barbara » Jacques Prévert, 1946

Ce poème a été repris (lu ou chanté) par différents artistes : d’abord Yves Montand puis Mouloudji, les Frères Jacques, Serge Reggiani… On ne connaît pas l’identité de cette Barbara. Plusieurs Brestoises se prénommant Barbara ont écrit à Prévert qu’elles se reconnaissaient dans cette évocation mais l’écrivain n’a jamais donné suite. 

Rappelle-toi Barbara / Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là / Et tu marchais souriante

Epanouie ravie ruisselante / Sous la pluie

 

Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t'ai croisée rue de Siam / Tu souriais / Et moi je souriais de même

 

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas / Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi / Rappelle-toi quand même ce jour-là / N'oublie pas

Un homme sous un porche s'abritait / Et il a crié ton nom / Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie/ Ruisselante ravie épanouie

Et tu t'es jetée dans ses bras

 

Rappelle-toi cela Barbara / Et ne m'en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j'aime / Même si je ne les ai vus qu'une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s'aiment / Même si je ne les connais pas

 

Rappelle-toi Barbara / N'oublie pas / Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux / Sur cette ville heureuse / Cette pluie sur la mer

Sur l'arsenal / Sur le bateau d'Ouessant

 

Oh Barbara / Quelle connerie la guerre / Qu'es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer / De feu d'acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras / Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

 

Oh Barbara / Il pleut sans cesse sur Brest / Comme il pleuvait avant

Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé

C'est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n'est même plus l'orage / De fer d'acier de sang

Tout simplement des nuages / Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent / Au fil de l'eau sur Brest

Et vont pourrir au loin / Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

 

"Paroles", 1946.

Jacques Prévert (1900-1977)


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lundi 25 novembre 2024

Le héros de l’Yser

Octobre 1914 : submergées par l’offensive allemande, les troupes belges sont repoussées derrière l’Yser. Le roi Albert 1er, commandant des armées, décide d’inonder la région pour arrêter l’envahisseur, mais comment faire ? Les militaires font appel à Hendrik Geeraert, un ancien batelier désœuvré qui s’adonnait à la boisson mais qui connaissait le réseau complexe d’écluses et de vannes. Et pendant plusieurs nuits de suite, au péril de sa vie sous le feu ennemi, il va ouvrir les vannes à marée montante puis les refermer au jusant. Le 30 octobre, l’opération a réussi : l’eau s’étend sur 25 Km de long et 6 de large entre Nieuport et Dixmude. Les Allemands ne franchiront jamais ce barrage.

Après l’armistice, de nombreux Belges ont voulu voir ce champ de bataille. Hendrik Geeraert servait volontiers de guide en racontant ses exploits notamment au café « L’Eclusier » à Nieuport. A sa mort en 1925, considéré comme un héros, il aura des funérailles nationales. Le roi lui-même viendra s’incliner devant son cercueil. En 1950, des billets de 1.000 francs seront imprimés avec son effigie.

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samedi 23 novembre 2024

Césarienne, les Césars et Jules César

« Rendons à César ce qui est à César »

La méthode d’accouchement, dite césarienne, n’a évidemment rien à voir avec ce personnage de l’Antiquité romaine. Le mot vient du latin « caesus » qui veut dire « coupé ». Une naissance par incision.

Quant aux « Césars », ces récompenses cinématographiques en France, le pendant aux « Oscars » américains, ils ne sont pas non plus une référence au vainqueur de la guerre des Gaules. Non, cela vient du sculpteur César (1921-1998) : c’est une de ses œuvres qui est remise comme trophée aux lauréats.


En revanche, César qui veut dire empereur, cela vient bien de Jules César qui après son assassinat en 44 avant JC était resté prestigieux : les empereurs romains se sont attribué ce titre.

On retrouve la racine dans le « Kaiser » allemand et le « tsar » russe.

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mercredi 20 novembre 2024

Saint Verhaegen

Chaque 20 novembre, les étudiants bruxellois de l’ULB fêtent la « Saint Verhaegen » du nom du fondateur de l’Université Libre de Bruxelles. Il n’y a bien sûr pas de Saint Verhaegen au calendrier, c’est un rappel de la date de création de l’ULB, le 20 novembre 1834. Théodore Verhaegen, homme politique farouchement anticlérical, a voulu une université libre en opposition à l’université de Louvain devenue catholique en 1830 à l’initiative des évêques de la nouvelle Belgique. Pour lui, pas de dogme religieux dans l’enseignement qui doit être laïc, basé sur la libre pensée.










Statue de Théodore Verhaegen devant l'ULB

L’université de Louvain a vu le jour en 1425. Il avait été question de l’installer à Bruxelles ou à Malines. Bruxelles refusa : dans son « Histoire de la Belgique », Georges Dumont écrit que les bourgeois craignaient pour la vertu de leurs filles ! Quant à Malines, elle préféra recevoir l’organisation de foires, c’était bien plus lucratif. Et c’est ainsi que pendant des siècles, Louvain fut la grande ville universitaire de nos contrées.

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vendredi 15 novembre 2024

Hamburger

Son origine est allemande et comme son nom l’indique, il provient de la ville d’Hambourg où c’était, au XIXème siècle, un plat pour ouvriers : un steak haché grillé servi entre deux morceaux de pain, le tout agrémenté de sauce. Et les immigrés allemands aux Etats-Unis ont apporté avec eux ce genre de restauration rapide et bon marché qui est devenu populaire grâce aux marchands ambulants de New York… et aux frères Richard et Maurice McDonald qui dans les années 1940 ont développé le fast-food avec un réseau de franchisés, d’abord aux Etats-Unis puis à l’international.

Le hamburger (ou burger) concurrence maintenant le sandwich qui a une origine plus lointaine,1762 ! En cette année-là, dans un pub londonien, pendant une partie de whist passionnante, les joueurs ont faim. Le comte de Sandwich, ne voulant pas quitter la table de jeu, se fait apporter deux tranches de pain garnies de roastbeef froid et fromage. Trouvant cela pratique, ses partenaires font de même, apprécient le mets et congratulent notre Lord. Peu à peu, l’usage s’en est répandu avec bien sûr de nombreuses variantes et on l’a baptisé du nom de cet aristocrate qui est ainsi passé à la postérité.  

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mardi 12 novembre 2024

Utopie

Idéal irréalisable, projet fou… Ce mot a été inventé par Thomas More pour le titre de son ouvrage « Utopia » paru en 1516. Il a créé ce terme en s’inspirant du grec. Littéralement, il veut dire « pas de lieu », autrement dit « nulle part »., un endroit qui n’existe pas.

Dans ce conte philosophique, l’auteur décrit un pays imaginaire où les habitants sont tous égaux, vivent en paix, où il n’y a ni argent ni propriété privée, où règnent la tolérance et le souci de l’intérêt général.  Ce monde merveilleux, il l’a rêvé, Thomas More, mais la dure réalité de l’Angleterre d’Henry VIII était bien différente de son Utopie.

Arrêté en 1535 sur ordre du roi parce qu’il désavouait son divorce et était opposé au schisme anglican, il finira sur l’échafaud, la tête tranchée à la hache.







Portrait de Thomas More par Hans Holbein

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samedi 9 novembre 2024

Hot dog

Aux USA, le mot « dog » désigne une saucisse et ce depuis le milieu de XIXème siècle. A cette époque, il se disait que de la viande de chien était utilisée par les fabricants de saucisses. Cette sans doute plaisanterie est à l’origine du nom « hot dog » donné à une saucisse grillée fourrée dans un pain brioché.

On attribue sa création à un Allemand Charles Feltman : en 1867, dans sa roulote à Brooklyn il grillait des saucisses de Frankfort servies dans un sandwich. Et le succès venant, il créera à partir de 1871 plusieurs restaurants où l’on servait des « red dogs ». La formule se répandra un peu partout et le terme évoluera en « hot dog » et selon les pays, la garniture change : moutarde, choucroute, ketchup, mayonnaise, différentes sauces.

Les Québécois ont adopté la traduction littérale, pour eux, c’est un « chien chaud ».

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samedi 26 octobre 2024

Apple, pourquoi la pomme ?


Plusieurs versions circulent. Une chose est sûre, c’est Steve Jobs qui a eu l’idée de ce nom en 1976. On raconte que lors d’un voyage en Californie, il avait été impressionné par un immense verger de pommiers et comme il aimait particulièrement ce fruit, il aurait ainsi baptisé son entreprise informatique. Autre explication plus prosaïque : il voulait que le nom de sa société commence par la lettre « a » pour être au début des rubriques des annuaires « Yellow Pages ».

On dit aussi que ce serait un hommage à Isaac Newton qui en 1726 en observant la chute d’une pomme en a déduit les règles de la gravitation universelle.

A moins que ce soit une allusion à Alan Turing qui avait déchiffré les messages codés Enigma des Nazis. Après la guerre ce Turing parce qu’homosexuel a été emprisonné et est mort empoisonné au cyanure injecté dans une pomme retrouvée près de son cadavre en prison.

En tout cas, Steve Jobs a demandé à un designer Rob Janoff de créer un logo et c’est ce dernier qui a imaginé cette pomme croquée.

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mercredi 23 octobre 2024

Roncevaux et la Chanson de Roland

Les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle connaissent bien Roncevaux, ce col des Pyrénées après Saint-Jean-Pied-de-Port. C’est là qu’aurait eu lieu en 778 une bataille entre l’armée de Charlemagne revenant d’Espagne et des Sarrazins (ou plus probablement des Basques). Elle a été racontée dans la Chanson de Roland, célèbre chanson de geste du Moyen-Age.

Voici l’histoire :

Le comte Roland est à la tête de l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne avec son compagnon fidèle, le Bel Olivier, quand ils sont attaqués par des Sarrazins, beaucoup plus nombreux. N’écoutant que sa bravoure, Roland ne veut pas demander immédiatement des renforts et combat avec ses compagnons jusqu’à la mort d’Olivier. A ce moment, il se résout à sonner de l’olifant pour appeler l’empereur, il souffle si fort que sa tempe éclate et il en meurt.

« Avec douleur, avec si grand effort, le preux Roland a sonné de son cor que le sang clair a jailli de sa bouche » dit le poème.

Mais avant de trépasser, il veut briser son épée, la Durandal, contre un rocher pour qu’elle ne tombe pas aux mains des Infidèles. Elle ne cassera pas, c’est le rocher qui se fendra.

Dans le cirque de Gavarnie (dans les Pyrénées à 50 Km de Lourdes) on peut voir « La Brèche de Roland », une trouée dans la falaise de 40 mètres de large et 80 mètres de haut, l’œuvre de Durandal, disent les guides touristiques !

                              La Brèche de Roland dans le Cirque de Gavarnie.

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dimanche 20 octobre 2024

Cocktail Molotov

 

Ce terme a été inventé par l’armée finlandaise.  En 1939, la Russie de Staline a voulu envahir la Finlande. Mais les troupes soviétiques ont rencontré une résistance farouche. N’ayant pas de canons anti-char, les soldats finlandais lançaient contre les blindés des bouteilles enflammées remplies de carburant et, par dérision, les ont baptisées « cocktail Molotov ». C’est Molotov, le bras droit de Staline, qui avait signifié l’état de guerre au gouvernement d’Helsinki. Relayé par la presse internationale, le nom est resté pour ces engins explosifs parfois utilisés dans les manifestations violentes.

Quant au mot « cocktail », il est anglais et signifie littéralement « queue de coq ». Vers 1800, c’était un cheval dont on avait coupé un muscle pour que sa queue se redresse comme celle d’un coq. Cette opération ne se pratiquant jamais sur les équidés de pure race, « cocktail » a désigné un cheval de sang mêlé, un bâtard.

Par la suite, on n’a retenu que la notion de mélange et les barmen l’ont adopté pour un assemblage alcool, jus de fruit que l’on sert lors d’une réunion festive, une « cocktail party ».

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vendredi 18 octobre 2024

Crésus et le Pactole

Cette histoire légendaire date de plus de 25 siècles !

Crésus a vécu au VIème siècle avant JC, il était roi de Lydie, une région située dans la partie occidentale de l’actuelle Turquie. Puissant, il se considérait, comme « le plus heureux des hommes ». Mais, revers de fortune, en guerre avec le roi de Perse Cyrus, il est vaincu et condamné au bûcher. Crésus implore les dieux … une averse subite éteint les flammes. Impressionné, Cyrus accorde sa grâce et lui attribue le pays où coule le Pactole, un fleuve charriant des pépites d’or !

Devenu encore plus riche qu’auparavant, Crésus a voulu remercier les dieux en faisant bénéficier les temples et sanctuaires grecs de ses largesses. C’est ainsi que sa richesse est devenue légendaire dans la Grèce antique et est passée à la postérité.

Voilà l’origine des expressions « riche comme Crésus » et « il a touché le pactole ».

En parlant familièrement, on dit aussi qu’il est « plein aux as » : une transposition du « full aux as » du poker, une suite gagnante de cartes (full = plein en anglais) qui permet d’emporter la mise.

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lundi 14 octobre 2024

Être au bout du rouleau

Cela veut dire être épuisé, sans énergie, à bout de ressources.

Cette expression nous vient du théâtre à la fin du Moyen-âge où l’on disait d’un acteur qu’il était « au bout du rolet » quand il avait terminé sa prestation. Il avait fini de dire son texte repris sur une feuille enroulée. Le « rolet » est devenu rouleau et se retrouve dans le « rôle » d’un comédien.

Mais ce terme est toujours employé par le service des finances qui envoie chaque année « un avertissement-extrait de rôle », le calcul des impôts. Une allusion à l’époque où les documents écrits étaient conservés en rouleaux de papier.

On utilise encore ce « rôle » au tribunal : c’est la liste des affaires devant être appelées en audience et autrefois bien sûr, c’était un rouleau de parchemin. D’où l’expression « à tour de rôle » passée dans le langage commun … à chacun son tour !

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vendredi 11 octobre 2024

Le pain perdu

Cette recette simple avec du pain, des œufs, du lait et du sucre est vieille comme le monde. Dans un livre de cuisine de l’époque romaine impériale, le « De re coquinaria », on y trouve une préparation à base de pain trempé dans du lait et frit dans l’huile, servi avec du miel : notre « pain perdu » ! Et ce mets est resté populaire tout au long des siècles suivants. Ce n’est pas étonnant, partout et toujours, on s’est efforcé d’accommoder le pain rassis au lieu de le jeter.

C’est d’ailleurs l’origine de l’appellation : le pain serait « perdu » s’il n’était pas utilisé ainsi. Le terme apparaît dès le XVème siècle, mais bien sûr la façon de préparer a quelque peu varié suivant les époques et les régions.

En Flandre, cela se dit « gewonnen brood », littéralement « pain gagné » … on allait le mettre à la poubelle et on en fait un mets, c’est tout bénéfice !







Pain perdu


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dimanche 6 octobre 2024

Changement d’heure

En envahissant nos contrées en 1940, les armées d’Hitler ont bouleversé nos habitudes horaires. Avant la deuxième guerre mondiale, la Belgique et la France avaient la même heure que Londres appelée GMT (Greenwich Mean Time) tandis que l’Allemagne était GMT + 1 et depuis le début du siècle dernier, on changeait d’heure en automne et au printemps comme maintenant.

Evidemment avec l’occupation nazie, nous avons été obligés de suivre l’heure allemande (+ 1 heure) et fini le changement d’heure, sans doute pour coordonner les opérations militaires du Reich un peu partout en Europe.

A la libération en 1945, en bonne logique, on aurait dû retrouver la situation d’avant-guerre, mais nos gouvernants avaient bien d’autres préoccupations, ils ont oublié de nous réaligner sur Greenwich et de remettre en service l’alternance été hiver.

Il faudra attendre 1975 et une crise pétrolière pour que réapparaissent l’heure d’été et l’heure d’hiver. Et ce système est toujours là, malgré la grogne de certains opposants. Le dernier week-end d’octobre nous gagnerons une heure de sommeil.


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vendredi 4 octobre 2024

Noms des vents, la bande à Eole

On a donné des noms particuliers aux vents dominants dans tous les pays. En voici quelques-uns…

La piquante bise du nord et la douce brise sont bien connues de même que, dans le sud de la France, le sauvage mistral descendant la vallée du Rhône (appelé mistralet quand il n’est pas trop fort…) et la tramontane qui, venant des Pyrénées, balaie les plages de l’Hérault.

A l’inverse, quand il remonte de la Méditerranée, c’est le vent d’autan. Il y a aussi le foehn sur les Alpes du nord. Parfois les sirocco et simoun sahariens apportent en Europe des nuages de sable. Quant au zéphyr, ce souffle chaud et caressant, c’est un terme poétique tout comme les aquilons annonciateurs de tempête.






Eole, le dieu des vents

Les marins ont un vocabulaire bien à eux : nordet ou noroît, ce sont ceux du nord, suroît ou suret ceux du sud, le ponant pour l’ouest, les alizés pour traverser l’Atlantique. Et à la voile on peut naviguer au vent debout ou l’inverse au portant et le long du littoral celui qui vient des côtes est dit de terre tandis qu’il est de mer s’il vient du large … etc.

On pourrait continuer avec les plus violents : bourrasque, ouragan, tornade, typhon, hurricane, et les cyclones qui ont tous un prénom alternativement masculin et féminin…

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vendredi 27 septembre 2024

« Il est grand temps de rallumer les étoiles » (Guillaume Apollinaire)

Belle formule que l’on doit au poète Guillaume Apollinaire quand il était soldat dans les tranchées durant la guerre 14-18.

Le ciel est obscurci par la fumée des bombardements… « Ils éteignent les étoiles à coups de canon » écrit-il puis plus loin dans le texte « Il est grand temps de rallumer les étoiles », une façon poétique de dire son ras-le-bol de ce conflit interminable, une aspiration à la paix. Mais aussi une invitation à ne pas céder au défaitisme quand tout semble sombre et sans espoir.











Guillaume Apollinaire était né polonais mais naturalisé français. C’est ainsi qu’il a été envoyé au front et qu’il a connu la guerre des tranchées. Blessé à la tête par un éclat d’obus, il sera trépané et affaibli, il mourra de la grippe espagnole le 8 novembre 1918, trois jours avant l’Armistice. Il est notamment l’auteur du magnifique poème : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours… » 

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mardi 24 septembre 2024

Prendre ses cliques et ses claques

Au départ c’est une onomatopée : « clic, clac », le bruit des chaussures lorsqu’on marche. Jadis les semelles étaient souvent renforcées par des bouts en métal pour éviter l’usure, cela s’entendait quand on marchait. Notre expression voulait dire « s’en aller précipitamment ». Le « clac » a d’ailleurs donné « les claquettes » cette danse des pieds dont Fred Astaire était un virtuose. Mais le sens a évolué et l’orthographe aussi. Quand on part, on emporte des affaires : « cliques et claques » a fini par désigner ce que l’on prenait au moment de s’en aller rapidement.



Mais certains avancent une autre explication : les « cliques » ce sont les jambes en argot et le mot « claques » désignait au XVIIIème siècle des couvre-chaussures afin d’éviter les souillures. On a donc ses jambes et des souliers pour quitter au plus vite.


Deux versions différentes, mais sans doute que les deux ont contribué à la genèse de notre expression.

Autres tournures au sens proche : « mettre les voiles », allusion au gréement d’un bateau en partance qui va « larguer les amarres » ; il y a aussi « prendre ses jambes à son cou » si l’on déguerpit devant un danger.

Autant savoir.

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...