vendredi 4 octobre 2024

Noms des vents, la bande à Eole

On a donné des noms particuliers aux vents dominants dans tous les pays. En voici quelques-uns…

La piquante bise du nord et la douce brise sont bien connues de même que, dans le sud de la France, le sauvage mistral descendant la vallée du Rhône (appelé mistralet quand il n’est pas trop fort…) et la tramontane qui, venant des Pyrénées, balaie les plages de l’Hérault.

A l’inverse, quand il remonte de la Méditerranée, c’est le vent d’autan. Il y a aussi le foehn sur les Alpes du nord. Parfois les sirocco et simoun sahariens apportent en Europe des nuages de sable. Quant au zéphyr, ce souffle chaud et caressant, c’est un terme poétique tout comme les aquilons annonciateurs de tempête.






Eole, le dieu des vents

Les marins ont un vocabulaire bien à eux : nordet ou noroît, ce sont ceux du nord, suroît ou suret ceux du sud, le ponant pour l’ouest, les alizés pour traverser l’Atlantique. Et à la voile on peut naviguer au vent debout ou l’inverse au portant et le long du littoral celui qui vient des côtes est dit de terre tandis qu’il est de mer s’il vient du large … etc.

On pourrait continuer avec les plus violents : bourrasque, ouragan, tornade, typhon, hurricane, et les cyclones qui ont tous un prénom alternativement masculin et féminin…

Autant savoir.

 

 

vendredi 27 septembre 2024

« Il est grand temps de rallumer les étoiles » (Guillaume Apollinaire)

Belle formule que l’on doit au poète Guillaume Apollinaire quand il était soldat dans les tranchées durant la guerre 14-18.

Le ciel est obscurci par la fumée des bombardements… « Ils éteignent les étoiles à coups de canon » écrit-il puis plus loin dans le texte « Il est grand temps de rallumer les étoiles », une façon poétique de dire son ras-le-bol de ce conflit interminable, une aspiration à la paix. Mais aussi une invitation à ne pas céder au défaitisme quand tout semble sombre et sans espoir.











Guillaume Apollinaire était né polonais mais naturalisé français. C’est ainsi qu’il a été envoyé au front et qu’il a connu la guerre des tranchées. Blessé à la tête par un éclat d’obus, il sera trépané et affaibli, il mourra de la grippe espagnole le 8 novembre 1918, trois jours avant l’Armistice. Il est notamment l’auteur du magnifique poème : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours… » 

Autant savoir.

 

mardi 24 septembre 2024

Prendre ses cliques et ses claques

Au départ c’est une onomatopée : « clic, clac », le bruit des chaussures lorsqu’on marche. Jadis les semelles étaient souvent renforcées par des bouts en métal pour éviter l’usure, cela s’entendait quand on marchait. Notre expression voulait dire « s’en aller précipitamment ». Le « clac » a d’ailleurs donné « les claquettes » cette danse des pieds dont Fred Astaire était un virtuose. Mais le sens a évolué et l’orthographe aussi. Quand on part, on emporte des affaires : « cliques et claques » a fini par désigner ce que l’on prenait au moment de s’en aller rapidement.



Mais certains avancent une autre explication : les « cliques » ce sont les jambes en argot et le mot « claques » désignait au XVIIIème siècle des couvre-chaussures afin d’éviter les souillures. On a donc ses jambes et des souliers pour quitter au plus vite.


Deux versions différentes, mais sans doute que les deux ont contribué à la genèse de notre expression.

Autres tournures au sens proche : « mettre les voiles », allusion au gréement d’un bateau en partance qui va « larguer les amarres » ; il y a aussi « prendre ses jambes à son cou » si l’on déguerpit devant un danger.

Autant savoir.

jeudi 19 septembre 2024

Chanson d’automne de Paul Verlaine

Un peu de poésie, ça fait du bien. Voici un texte simple et beau, seulement trois strophes mais une merveille musicale qui reste dans la mémoire ; il fait partie des « Poèmes saturniens », le premier ouvrage publié en 1866 par Paul Verlaine : il avait 22 ans et était influencé par Baudelaire dont il admirait les « Fleurs du mal » qui avaient fait scandale quelques années plus tôt et avaient été censurées.

Les sanglots longs / Des violons / De l’automne

Blessent mon cœur / D’une langueur / Monotone.

Tout suffocant / Et blême, quand / Sonne l’heure,

Je me souviens / Des jours anciens / Et je pleure

Et je m’en vais / Au vent mauvais / Qui m’emporte

Deçà, delà, / Pareil à la / Feuille morte.

 

                                               Paul Verlaine dans sa jeunesse.

La nuit du 6 juin 1944, pour annoncer à la Résistance française le débarquement de Normandie, Radio Londres a diffusé ce message codé : « Les sanglots longs / Des violons / De l’automne …Je répète… Les sanglots longs / Des violons / De l’automne … Bercent mon cœur / D’une langueur monotone…Je répète… Bercent mon cœur / D’une langueur monotone ». A ce moment, la flotte alliée quittait l’Angleterre pour traverser la Manche.

A noter que Radio Londres a dit « Bercent mon cœur » au lieu de « Blessent mon cœur » ; cette altération involontaire sera souvent répétée par la suite. C’est vrai que « bercent » paraît bien adapté au rythme lancinant de ce poème.

Autant savoir.

 

mardi 17 septembre 2024

Spaghettis, lasagnes, macaronis

Non les Italiens n’ont pas inventé les pâtes, les hommes en font depuis la Préhistoire, et partout dans le monde. Ce sont les Arabes au Moyen-Age qui ont eu l’idée de les dessécher afin de les conserver et de les découper en filaments…voilà l’origine des spaghettis ! Ils les feront connaître à Palerme en Sicile et c’est ainsi qu’ils entreront en Italie via Naples où la fabrication se développera.


Quant aux lasagnes, elles étaient déjà au menu dans l’Antiquité romaine, Cicéron (106-43 avant JC) décrit ce plat comme une alternance de couches de pâtes et de viande, et il l’appelle « laganum » !

Un personnage de la Commedia dell’arte, Pulcinella, a rendu célèbres les macaronis. C’est un valet rusé mais peu raffiné, il est surtout gourmand, toujours affamé. Dans les pièces, il réclame sans arrêt un plat de macaronis, ce qui amusait les spectateurs.




Pulcinella de la Commedia dell'arte


Pulcinella nous est resté avec l’expression « secret de Polichinelle », un secret facilement éventé, l’auteur n’étant pas très futé.

Autant savoir.

samedi 14 septembre 2024

Septième ciel

« Être au septième ciel », le bonheur absolu ! L’expression vient de l’Antiquité, les Grecs pensaient que la terre était au centre de sept sphères, et la plus lointaine, la septième, c’était l’endroit merveilleux où vivaient les dieux.

Le christianisme a réduit leur nombre à trois : le ciel dans lequel les oiseaux volent, puis celui des étoiles et enfin le royaume de Dieu, le Paradis. Saint Paul dans une de ses épîtres parle du Christ qui « a été élevé au troisième ciel ».

Mais c’est « le septième ciel » qui est resté dans le langage courant, car 7 est le chiffre parfait qu’on retrouve partout :

La création du monde en 7 jours selon la Bible, les 7 sacrements du catholicisme, les 7 ans de malheur, les 7 merveilles du monde, tourner 7 fois la langue dans la bouche avant de parler, le chandelier juif à 7 branches, la semaine de 7 jours, les bottes de 7 lieues, les 7 vaches grasses et les 7 vaches maigres de la Bible, le Jubilé après 7 fois 7 ans, Noé embarque dans son arche 7 animaux de chaque espèce, le 7ème art, de 7 à 77 ans…

Et bien sûr les 7 péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la paresse et … la gourmandise.

Au Québec, quand on se sent heureux, on dit qu’on est aux oiseaux.

Autant savoir.

mercredi 11 septembre 2024

Tribord / bâbord et hue / dia

Pour les marins d’eau douce ou autres navigateurs, sur un bateau la droite c’est tribord et la gauche bâbord. Pour le conducteur d’un attelage de chevaux, hue c’est à droite, dia à gauche.

Ce sont les Hollandais qui ont inventé les mots à l’origine de tribord et bâbord : « stierboord » et « bakboord ». « Stier » veut dire en néerlandais gouvernail et sur les embarcations fluviales anciennes, c’est une rame placée sur la droite qui servait à diriger et de ce fait, le barreur tournait le dos « bak » au côté gauche.

Quant à hue et dia, ce sont des ordres aux consonances claires et bien distinctes pour les animaux, cela vient de la nuit des temps. Le « hue » a deux sens pour le cheval : s’il est à l’arrêt, cela veut dire en avant et s’il est en mouvement, c’est à droite et, pas idiot, il sait faire la distinction. Et il y a aussi le « ho » pour stop !

Nous est restée l’expression « tirer à hue et à dia », agir dans tous les sens, de manière désordonnée.

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dimanche 8 septembre 2024

Pizza Margherita

Pourquoi Margherita ? On raconte qu’un jour de 1889, le roi d’Italie Umberto était en visite à Naples avec son épouse Marguerite de Savoie. Au cours d’une promenade dans les rues de la cité, les souverains entrent dans la pizzeria d’Esposito et goûtent à plusieurs variétés. La reine aurait préféré celle qui porte maintenant son nom, c’est pour cela qu’Esposito l’a ainsi baptisée et l'appellation est restée.

Belle histoire sans doute peu vraisemblable. Il n’empêche qu’à Naples, une plaque commémorative est apposée sur la façade de l’établissement où le couple royal aurait dégusté cette pizza aux couleurs du drapeau de l’Italie : le rouge de la tomate, le blanc de la mozzarella et le vert du basilic.

Pizza Margherita

La pizza était depuis des siècles un mets populaire à Naples qui est incontestablement sa patrie d’origine, mais c’est seulement à partir de 1700 qu’on la garnira de tomate… qu’on considérait auparavant comme non comestible !

« L'art de fabriquer des pizzas napolitaines artisanales traditionnelles par les pizzaïolos napolitains » est inscrit au Patrimoine immatériel de l'UNESCO depuis 2017.

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vendredi 6 septembre 2024

Les bonnes manières à table selon Erasme

Bien avant la baronne Nadine de Rothschild, Erasme (1466-1536), le grand philosophe de Rotterdam, connu pour son « Eloge de la Folie », a aussi écrit un guide du savoir-vivre « La civilité puérile ». Voici un extrait qui en dit long sur les habitudes de l’époque lors des repas :

« Le bénédicité doit être récité avec recueillement

On ne doit pas se bourrer de victuailles (…)

On ne remet pas dans le plat des aliments à demi mâchés

Boire et manger la bouche pleine est incivil

On ne ronge pas les os comme un chien

On ne lèche pas les restes dans le plat (…)

On évite de tousser, éternuer et cracher à table

On n’offre pas à un autre convive un morceau dont on a mangé une partie

Lécher ses doigts sales, les essuyer sur ses habits est inconvenant… »

 







Portrait d'Erasme par Albrecht Dürer (1526)


A Anderlecht, une ancienne bâtisse est appelée la maison d’Érasme : le « Prince des humanistes » y a résidé pendant quelques mois en 1521.

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mardi 3 septembre 2024

Le pichet d’Andenne

Andenne, cette cité belge en bord de Meuse, était réputée au Moyen-Age pour ses poteries. L’Abbaye fondée par Sainte Begge avait aménagé une douzaine d’ateliers de poterie le long du ruisseau d’Andenelle : l’endroit était propice à cette industrie, il y avait des moulins pour l’énergie, du bois en abondance pour la cuisson, une qualité d’argile toute particulière et des minerais de plomb et de fer nécessaires aux glaçures des produits et le fleuve permettait l’exportation des marchandises. 

Une des spécialités très en vogue aux XIème et XIIème siècles, c’était le pichet en terre cuite, un récipient de capacité réduite qu’on peut tenir à une main, bien pratique pour le service. L’Abbaye en a fabriqué des milliers et les a envoyés un peu partout en Occident : c’est l’ancêtre de celui qui l’on trouve aujourd’hui dans nos restaurants.

Pichet d’Andenne (vers 1150)

Le mot pichet nous vient du latin « bicarium » transformé en « picarium » qui était une mesure de capacité, lui-même issu du grec ancien « bixos » (= un récipient, un pot).

Par la suite, Andenne diversifiera sa production avec notamment des œuvres en céramique et les carreaux de faïence.  On peut citer aussi les pipes en terre qui au XVIIIème étaient très prisées.

Depuis 1988, se tient la Triennale de la Céramique dans la localité.  « Viens voir un pot », c’est le slogan de cette manifestation internationale. La prochaine édition aura lieu du 17 mai au 15 juin 2025

Autant savoir.

vendredi 30 août 2024

« On n’est pas sorti de l’auberge ! »

Cela signifie « Il reste du travail à faire, des obstacles à surmonter… »

Que vient faire l’auberge là-dedans ? En argot « auberge » veut dire « prison », là où on reçoit le gîte et le couvert. Littéralement, notre expression veut donc dire « Ne pas en avoir fini avec sa détention » et par extension « Ne pas en avoir fini avec les problèmes, les difficultés ».

Mais c’est à partir de l’affaire de l’Auberge rouge que l’expression est devenue populaire. Une affaire criminelle qui a fait grand bruit en France au début des années 1830. Les époux Pierre et Marie Martin tenanciers d’une auberge à Peyrebeille dans l’Allier ont été accusés d’avoir détroussé et occis plusieurs de leurs clients avec l’aide de leur domestique Jean Rochette. On leur a même imputé la disparition de 53 personnes dont ils auraient brûlé les corps dans le four à pain mais faute de preuves, ils ont été finalement condamnés pour un seul assassinat et quatre tentatives. Les trois compères ont été guillotinés en 1833 sur les lieux de leurs crimes et depuis lors, on dit qu’on n’est pas sorti de l’auberge quand on risque de très gros ennuis !


Nos cousins québécois ont une locution équivalente : « on n’est pas sorti du bois ». Sans doute une allusion aux forêts profondes du pays dans lesquelles on peut se perdre…

Autant savoir.

  

mercredi 28 août 2024

Justice d’autrefois

Pendant des siècles, la peine capitale était très répandue et les exécutions ont donné lieu à des spectacles très prisés par la populace : bûchers, pendaisons, crucifixions, écartèlements, décapitations, lapidations, flagellations, pilori…En matière de supplices, l’être humain s’est montré très inventif, il fallait que la peine soit dissuasive.

Parmi ces raffinements sadiques, en voici trois, très en vogue au Moyen-Age :

-          L’estrapade : on dressait une potence haute de plusieurs mètres avec corde et poulie. On hissait le condamné les mains attachées dans le dos, puis on le laissait tomber mais on arrêtait sa chute avant qu’il ne touche le sol afin de désarticuler ses membres. L’opération était répétée jusqu’à l’agonie du malheureux. Parfois, on le suspendait par les pieds.

-          La roue : le supplicié était ligoté sur une roue ; à coups de bâton, on lui fracturait les membres, ensuite on le laissait ainsi exposé aux intempéries, aux rapaces, jusqu’à ce que mort s’en suive.

-          Le pal : le condamné était maintenu assis sur un pieu (le pal) au bout arrondi pour que le supplice soit suffisamment long et le pieu, du fait du poids de l’intéressé(e), pénétrait progressivement dans son corps par l’anus…ou le vagin.


Et nous nous plaignons de notre époque !

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samedi 24 août 2024

Anthropophagie au Brésil


En 1747 Jean-Baptiste Ladvocat publie (sous le pseudo « Abbé Vosgien ») un dictionnaire géographique portatif qui répertorie « les royaumes, provinces, duchés, comtés, villes, ports, forteresses des quatre parties du monde ».

A la rubrique « Brésil », on peut lire une description du pays, de sa faune, de sa végétation mais aussi des mœurs de ses habitants. Voici un extrait :

« Ce pays est habité par des Portugais et par un très grand nombre de peuples qui ne leur sont pas soumis. Ces peuples sont sauvages et vont nus (…) Ils font presque toujours la guerre avec leurs voisins. Lorsqu’ils ont un prisonnier, s’il est gras, il est aussitôt mangé ; mais s’il est maigre, on lui donne une fille pour le servir, être sa maîtresse et l’engraisser. Lorsque le jour qu’on doit le tuer et manger est venu, tout le monde est invité à la fête ; on se divertit à boire et danser. Le prisonnier lui-même est de la partie, et bien loin de s’effrayer, il raconte ses exploits et leur fait un long détail de leurs pères, frères ou parents qu’il a rôtis et mangés. Il les défie même (…) Après quoi, on le tue, on le lave, on le rôtit et on le mange, en s’exhortant d’être courageux à la guerre afin d’avoir bonne provision de chair humaine pour les festins. »

Quelques années plus tard, en 1755, en plein siècle dit des Lumières, Jean-Jacques Rousseau publie un essai dans lequel il développe sa théorie du « bon sauvage » : selon lui, l’homme naît naturellement bon, c’est la civilisation qui le pervertit. Notre philosophe avait-il lu cet article du dictionnaire de l’Abbé Vosgien ?  

Autant savoir.

mardi 20 août 2024

Branle-bas de combat

Nous sommes à bord d’un navire de guerre d’autrefois, un vaisseau ennemi est en vue… Retentit l’ordre : « Branle-bas de combat ! ». Pour ne pas gêner les manœuvres, il faut vite éliminer tout ce qui encombre le pont ou l’intérieur du vaisseau, les branles sont descendus et rangés : les branles, ce sont les hamacs qui servent de couchage aux matelots, appelés ainsi parce qu’ils se balancent au rythme du roulis et du tangage.

L’expression a quitté le domaine maritime et s’emploie maintenant quand on se prépare à faire face à une situation d’urgence.

On pourrait dire aussi en restant dans le domaine de la marine : « Tout le monde sur le pont ! »

Autant savoir.

 

lundi 19 août 2024

Croix de Lorraine

Pour faire opposition à la croix gammée omniprésente pendant les années d’occupation, il fallait un emblème à la Résistance Française : ce sera la croix de Lorraine, un choix symbolique de De Gaulle en 1940 : cette région, la Lorraine, était redevenue française après la guerre 14-18 et de plus, elle figurait sur le blason du régiment qu’il commandait en 1938.

A la mort du Général, un mémorial a été érigé à Colombey-les-deux-Eglises, c’est une immense croix de 44 mètres de haut, fruit d’une souscription internationale, 67 pays ont participé !

Dans nos églises, on ne voit que la croix latine, le modèle lorrain avec deux traverses horizontales est apparu au IVème siècle lors du règne de l’empereur romain Constantin : la barre du haut plus courte représente l’inscription « INRI » du Golgotha pour « Iesus Nazarenus, Rex iudeorum » (Jésus de Nazareth roi des Juifs). Cet écriteau était habituel pour les suppliciés dans l’empire romain ; il mentionnait le nom du condamné et la raison de son exécution.

Cette croix est utilisée par les Orthodoxes et on la retrouve dans des blasons nobiliaires. Le duc de Lorraine l’avait reprise dans ses armoiries, et après la défaite et la mort en 1477 à Nancy de Charles le Téméraire, elle est devenue le symbole de la Lorraine et a pris ce nom.

Autant savoir.

 

 

 

vendredi 16 août 2024

Sadisme et masochisme

Sadisme, sadique, tout le monde sait que ces termes viennent du sulfureux Marquis de Sade (1740-1814) dont les écrits font l’apologie de la cruauté, ses personnages prennent plaisir à faire souffrir. Tout comme, semble-t-il, le « divin Marquis » lui-même qui à plusieurs reprises sera accusé de  viol et tortures sur de jeunes victimes, ce qui lui vaudra de passer 27 ans de sa vie en prison !

L’origine de masochisme et masochiste est moins connue, ces mots sont dérivés du nom d’un écrivain autrichien, Masoh, un raccourci de Léopold von Sacher-Masoch qui est l’auteur de « La Venus à la fourrure ». Dans ce roman érotique paru en 1870, Séverin est l’amant de Wanda qui pour leurs ébats amoureux dissimule sa nudité sous une fourrure, c’est le fantasme de son partenaire. Mais en contrepartie, elle lui fait subir toutes sortes de brimades, de tortures, d’humiliations et … il aime ça ! C’est un maso !




Roman Polanski a adapté cette histoire au cinéma, son film « La Vénus à la fourrure » a été présenté au festival de Cannes en 2013.

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mardi 13 août 2024

Être à côté de la plaque… ou de ses pompes

« Être à côté de la plaque » c’est faire fausse route, se tromper de sujet, aller droit dans le mur. Cette expression courante voulait dire à l’origine « rater sa cible » pour un tireur dans un stand de tir. Et très naturellement, cela s’est dit ensuite pour quelqu’un dans l’erreur.

Mais certains prétendent que cela viendrait du langage ferroviaire : la plaque étant la pièce mobile dans certaines gares permettant de faire pivoter la locomotive afin de la changer de voie. En cas de fausse manœuvre … c’est à côté de la plaque !

Autre expression familière avec un sens proche : « Marcher à côté de ses pompes ». Ici on n’y est pas du tout mais par manque de concentration ou de réalisme, on est distrait, on fait n’importe quoi. Pour comprendre, il faut s’en référer à l’argot où le mot « pompes » veut dire « chaussures ». C’est vouloir marcher en ayant oublié de se chausser. Ce qu’on entreprend ne peut donc pas fonctionner…


Autant savoir.

vendredi 9 août 2024

« Mein Kampf » d’Adolf Hitler

Le 11 novembre 1923, Adolf Hitler est incarcéré à la suite d’un putsch manqué : il voulait reproduire la marche de Mussolini sur Rome de 1922, mais lui et ses partisans sont arrêtés. Pendant ses 13 mois de détention, il rédigera « Mein Kampf » (Mon Combat), la Bible du nazisme.

Hitler n’avait rien d’un écrivain mais, criblé de dettes, il avait rédigé cet ouvrage en espérant des droits d’auteur. Il déverse dans ce texte toute sa colère, sa rancœur de ne pas avoir été suivi : le sous-titre est d’ailleurs « Eine Abrechnung » (Un règlement de comptes).

Dans ce manifeste, on retrouve pêle-mêle les idées de base du nazisme : le rêve d’une grande Allemagne toute-puissante, la haine du communisme, des Juifs, un racisme exacerbé, mais aussi des digressions autobiographiques, il y a même une théorie de l’art oratoire et l’histoire du parti des travailleurs allemands. C’était tellement confus et indigeste à lire que par la suite, des collaborateurs du Führer le retravailleront pour mettre un peu d’ordre dans ce fatras.

Adolf Hitler est né en Autriche en 1889. N’ayant pas fait d’étude, il se veut artiste peintre mais échoue aux Beaux-Arts. En 1914, il est mobilisé et son rôle dans le conflit est de transmettre les ordres aux régiments. Il est nommé caporal à la suite deux blessures, en 1916 et 1918. Après la guerre, grâce à ses talents d’orateur, il devient porte-parole du DAP, parti des travailleurs. En 1923, c’est le fiasco de sa tentative de coup d’état puis son incarcération. A sa sortie de prison, il est promu dirigeant du NSDAP, le futur parti nazi. De 1929 à 1932, c’est son ascension politique avec sa nomination comme chancelier en 1933 et sa prise du pouvoir en 1934. La suite est bien connue : il mettra le monde à feu et à sang jusqu’à son suicide à Berlin le 30 avril 1945.

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lundi 5 août 2024

Seine ou Yonne ?

« Sous le pont Mirabeau, coule la Seine… » écrivait Apollinaire dans un poème célèbre… mais non, en fait c’est l’Yonne !

En amont de la capitale française, à Montereau, deux rivières se rejoignent. La plus importante, l’Yonne reçoit les eaux d’une rivière au débit inférieur, la Seine et pourtant, contrairement à l’habitude, c’est le nom de la Seine qui s’est imposé pour le fleuve ainsi formé… et cela, depuis la conquête romaine.

Dans sa « Guerre des Gaules », César l’appelle « Sequana », le terme gaulois latinisé. Et toujours selon César, les peuplades de cette région, ce sont les Sequanes.  Ce sont sans doute eux, les responsables de cette anomalie, ce cours d’eau étant la colonne vertébrale de leur territoire.

Quant à la ville de Paris, elle s’appelait Lutèce (Lutetia en latin) jusqu’au IVème siècle, et plus exactement « Lutetia Parisorum » qu’on peut traduire par « Marais des Parisi », la peuplade qui occupait un oppidum sur une île du cours d’eau, probablement l’actuelle île de la cité. Progressivement on a oublié les marécages pour ne plus retenir que le nom des habitants.

Autant savoir.

vendredi 2 août 2024

Sourire

 


Il est magnifique l’ange au sourire de la cathédrale de Reims mais c’est un cas rare dans l’iconographie ancienne. Dans les siècles passés, les représentations de personnages souriants sont vraiment peu nombreuses. Aucun sourire, ni de face ni de profil, dans l’art de l’Egypte ancienne. Rien ou si peu dans la Grèce antique ou dans le monde romain. Avec les tableaux et statues de la chrétienté, ce n’est pas plus gai, le sérieux est de rigueur et dans la peinture académique, pas question de représenter Bonaparte ou un roi souriant.


Quand la photographie est née avec Nadar, les tirés en portrait ont toujours une mine patibulaire. Faut dire que le temps de pose était long ! Sur les vieilles photos de famille à l’occasion d’une noce ou d’un baptême, ils ont tous une tête d’enterrement ! Et pourtant le sourire est le propre de l’homme.

                                             Une photo de famille de 1930, pas un sourire...

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Apple, pourquoi la pomme ?

Plusieurs versions circulent. Une chose est sûre, c’est Steve Jobs qui a eu l’idée de ce nom en 1976 . On raconte que lors d’un voyage en...