Belle expression maintenant peu utilisée qui signifie avoir
une démarche malaisée, de travers, en claudiquant. Cela peut se dire de façon
figurée pour une affaire qui est en train de mal tourner. Voici l’histoire
de ce mot et de ses cousins.
Au Moyen-Age,
on jouait de la « gigue », l’ancêtre du violon. Le
terme est d’origine germanique et est passé dans l’allemand moderne : « geige »
c’est le violon. Et par extension, cela a donné le nom à une danse, la « gigue »,
très rythmée, populaire en Irlande et en Angleterre, surtout dans le milieu de
la marine. Tout naturellement on a créé en français le verbe « giguer » :
danser, sautiller, gesticuler, « gigoter ».
Dans
certaines régions, « giguer » a évolué vers « guinguer »
ou « guincher ». Les mouvements saccadés des danseurs ont
donné le « guingois » de notre expression.
On peut faire
le rapprochement avec « guinguette », un établissement
de boissons où souvent on danse. Au XVIIème siècle, on parlait d’une « maison
guinguette », cet adjectif signifiait petite, étriquée comme
un « habit ginguet » trop court ou un « vin
ginguet », aigre pas encore à maturité. Par la suite, par
assimilation avec « guinguer », le terme a pris le sens d’un petit
bar populaire en plein air qui invite à la danse.
Le déjeuner des canotiers d’Auguste Renoir (1881), une guinguette.
PS : le
gigot d’agneau est appelé ainsi parce que, avec son os, il a la forme
d’un violon, d’une gigue.
Autant savoir.