C’est faire un bon repas. Jadis, cette expression avait un tout autre sens, cela signifiait « bien accueillir quelqu’un ». Le « chère » de cette tournure vient du latin « cara » (= le visage, la face). Et donc en ancien français, faire bonne chère voulait dire « faire bonne figure », être avenant, agréable d’où bien accueillir. La notion de festin a par la suite été associée à l’accueil.
Le repas de noce de Pierre Bruegel l’Ancien (1566)
Le mot « chère » ici n’a rien à voir avec le «
cher » signifiant coûteux ni avec le cher, le chéri, celui qu'on
aime et encore moins avec la « chair » du corps humain ou de l’animal. Parmi
les homonymes, il y a aussi « chaire », le siège ou la tribune
pour le prêche dans l’église (la chaire de vérité !).
Cela fait donc huit
orthographes différentes pour le même son : « cher, chers, chère,
chères, chair, chairs, chaire et chaires » ! Pas sûr que le
correcteur orthographique de notre clavier s’y retrouve.