vendredi 10 novembre 2023

Santé !

Pourquoi dit-on « Santé » en trinquant ? Cela vient du Moyen-Age ! A cette époque, on pensait que la consommation d’alcool était bénéfique pour la santé. Il était conseillé de boire du vin quotidiennement. Si en état d’ivresse, on vomissait, cela purifiait l’organisme et si après libations, le sommeil était lourd, tant mieux, c’était signe d’effet réparateur.

De nos jours, on ne cesse de dénoncer les méfaits de l’alcool mais aucun décret n’empêchera les convives de se souhaiter « Santé ! » quand vient le moment de boire et c’est universel même si le sens de l’exclamation peut varier.

Italiens, Espagnols, Portugais disent la même chose dans leur langue : « Salute, Salud, Saúd ». Les Anglais et les Américains donnent du « Cheers », l’équivalent de notre « Cheese » avant une photo, il faut sourire, on est de bonne humeur ! Chez les Allemands c’est « Prosit » (= cela vous fera du bien), devenu « Proost » en néerlandais, mais en Flandre, on préfère le « Gezondheid ». Les Japonais boivent leur saké avec un « Kampaï » qui veut dire simplement « Videz votre verre ». En Chine, l’invitation à boire est « Quing-Quing » ce qui signifie « Je vous en prie », on l’a transformé chez nous en « Tchin-Tchin ».

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mardi 7 novembre 2023

Croix-Rouge

Henry Dunant (1828-1910) un homme d’affaires suisse est considéré comme le fondateur de la Croix-Rouge. En 1859, une terrible bataille a opposé l’armée française de Napoléon III aux Autrichiens en Italie à Solférino et Henry Dunant qui se trouvait là par hasard a découvert le carnage, les morts et les milliers de blessés laissés sur place, hurlant de douleur, agonisant. Profondément affecté par cette vision d’horreur, il organise l’aide aux blessés et met en place un hôpital de fortune qui prend en charge aussi bien les Autrichiens que les Français. Il racontera ces événements dans un ouvrage publié en 1863 « Un souvenir de Solférino ».

Détail de la Bataille de Solférino, tableau anonyme du XIXème siècle.

A partir de ce moment, il consacrera sa vie à mettre sur pied une organisation de secours aux victimes de guerre. Résultat de ses efforts : le Comité international de la Croix-Rouge voit le jour en 1876 avec deux principes fondamentaux : les blessés et malades seront soignés sans distinction de nationalité et le personnel médical sera toujours considéré comme neutre, le drapeau blanc avec la croix rouge étant le signe distinctif.

Depuis lors, son action s’est étendue aux victimes civiles d’accidents en tous genres et en 1919, la dénomination Croissant-Rouge est adoptée pour les pays musulmans.

Henry Dunant a été le premier lauréat du prix Nobel de la paix en 1901. Par la suite, la Croix-Rouge a reçu le prix à trois reprises : en 1917, 1944 et 1963.


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samedi 4 novembre 2023

Cougnou, craquelin, cramique, couque…

Voici venir le temps du cougnou… du moins en Belgique et dans le nord de la France, en automne et jusqu’à Noël. A l’origine, il avait la forme d’un berceau, le berceau de l’enfant Jésus. D’ailleurs dans certaines régions, on perpétue la tradition et on l’appelle « pain de Jésus » avec au centre la figurine en sucre d’un nouveau-né.






Pain de Jésus

Mais généralement, le cougnou (cougnole dans le Hainaut) a une forme particulière avec des bouts arrondis c’est une brioche qui contient du sucre perlé et des raisins. L’étymologie du mot est à chercher dans le latin « cuneus » (=coin) qui donnera aussi le quignon de pain.




Cougnou ou cougnole

Le cramique diffère du cougnou, il a aussi des raisins mais pas de sucre ajouté. Autrefois on disait « cramiche », une contraction de crème et de miche (pain).

Quant au craquelin (<krakeling néerlandais), c’est toujours une brioche mais uniquement avec des pépites de sucre qui craquent sous la dent et pas de raisin.

Le terme « couque » est un belgicisme utilisé pour diverses variétés de pâtisseries, par exemple la couque de Dinant, la couque suisse. Le mot vient du néerlandais « koek » (gâteau) lui-même dérivé du latin « coquus » (cuisinier) qui donnera notre chef coq ainsi que le cake anglais.

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mercredi 1 novembre 2023

Les sept merveilles du monde

Des poètes et écrivains de la Grèce antique, au IIème siècle avant JC, ont voulu répertorier les monuments marquants de leur époque. Il y a eu plusieurs variantes avant d’arriver à un consensus sur cette liste :

1) la pyramide de Khéops 2) les jardins suspendus de Babylone 3) la statue de Zeus à Olympie 4) le temple d’Artémis à Ephèse 5) le tombeau de Mausole à Halicarnasse 6) le colosse de Rhodes 7) le phare d’Alexandrie (érigé sur l’île de Pharos, d’où le mot « phare »). La pyramide de Khéops est la seule « merveille » à ne pas avoir disparu au cours de l’histoire.

En 2007, à la suite d’un vote sur Internet initié par un citoyen suisse Bernard Weber, un nouveau classement plus cosmopolite et plus moderne a été établi :

1) la cité Maya de Chichen Itza au Mexique 2) la statue du Christ à Rio 3) la Grande Muraille de Chine 4) les ruines Incas du Machu Picchu au Pérou 5) La cité de Petra en Jordanie 6) le Taj Mahal en Inde 7) le Colisée de Rome.


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vendredi 27 octobre 2023

Smoking

En 1860 à Londres, le fils de la reine Victoria, le futur Edouard VII commande au tailleur Henry Poole une « smoking-jacket », une veste pour fumer. A cette époque, dans la haute société, ces messieurs se retiraient après le repas au fumoir pour le cigare ou la pipe, mais comme l’odeur du tabac pouvait incommoder ces dames, le Prince de Galles eut l’idée de cette veste qui ne servait que pour cette circonstance. Par la suite, nobles et bourgeois ont fait de même et c’est ainsi que cet usage s’est répandu.

De nos jours, les fumoirs ne sont plus à la mode mais le mot « smoking » est resté, du moins en français, pour désigner un costume de cocktail à revers de soie. Ce qui est étonnant c’est que les Anglais n’emploient pas ce mot mais bien « dinner-jacket » et aux Etats-Unis, on dira « tuxedo » du nom d’un club sportif huppé où cette tenue, symbole de réussite sociale, est de rigueur.







James Bond en "dinner-jacket"

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mardi 24 octobre 2023

Gingko biloba, l’arbre aux mille écus

Cet arbre est le plus résistant de la planète, il a survécu à la bombe d’Hiroshima : un gingko biloba, situé à proximité de l’impact de la bombe, a reverdi au printemps suivant ! Et c’est aussi la plus ancienne espèce connue : grâce aux fossiles, on a pu en déduire qu’il était déjà sur terre il y a 270 millions d’années, bien avant les dinosaures.

 « Gingko » est son nom chinois mais un peu transformé par les Japonais tandis que « biloba » évoque la forme de la feuille bien découpée en deux lobes lorsque le sujet est jeune. Avec l’âge, la division centrale s’estompera.
Autre particularité : il y a des arbres mâles et d’autres femelles ; ces derniers portent des fruits à l’odeur repoussante, raison pour laquelle ce sont surtout des mâles qui sont plantés dans nos jardins.  

On l’appelle aussi « l’arbre aux mille écus », une allusion à la magnifique couleur jaune d’or que prend son feuillage en automne.

De nos jours, les naturopathes utilisent ses extraits pour traiter toutes sortes de maux. Ce serait un antioxydant, un énergisant, un remède contre les troubles circulatoires, les pertes de mémoire, les méfaits du vieillissement… C’est vrai qu’il a résisté à Hiroshima. 

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samedi 21 octobre 2023

Mata Hari (1876-1917)

Celle qui est connue sous le nom de Mata Hari s’appelait en réalité Margaretha Zelle, originaire des Pays-Bas. A 19 ans elle épouse un officier de marine et séjourne avec lui sur l’île de Java où elle s’initie aux danses traditionnelles. Après son divorce en 1902, dans le Paris de la Belle Epoque, elle devient une courtisane à la mode se faisant entretenir par de nombreux amants. A partir de 1905, elle se produit en danseuse javanaise et prend le pseudonyme de « Mata Hari » (œil du jour ou soleil en langue malaise).

Le succès de son spectacle érotique la conduit dans toutes les capitales européennes, elle mène une vie fastueuse. Mais le public se lasse et au début de la 1ère guerre mondiale, criblée de dettes, elle accepte de travailler pour les services de renseignements allemands.

Elle sera approchée également par les services secrets alliés, devenant ainsi une sorte d’agent double. Arrêtée à Paris en 1917 et accusée d’espionnage, elle est condamnée à mort. Au moment de son exécution par fusillade, elle a fait preuve de courage, refusant le bandeau sur les yeux et envoyant un baiser aux soldats qui allaient tirer.  

                                                    Exécution de Mata Hari à Vincennes le 15 octobre 1917

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mercredi 18 octobre 2023

Robe banche de mariée

La reine Victoria d’Angleterre a 20 ans quand elle épouse en 1840 son cousin germain (l’amour de sa vie, disait-elle) Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (Léopold 1er, le premier roi des Belges, était leur oncle). Elle fait sensation avec sa robe blanche ornée de dentelle, entourée de ses demoiselles d’honneur toutes en blanc. C’était nouveau à l’époque. D’habitude, la tenue de l’épousée reflétait son statut social, elle devait être de tissu précieux et coloré pour les dames de l’aristocratie ou de la bourgeoisie.

                                       Le mariage de la Reine Victoria en 1840 (Détail du tableau de George Hayder)

Au XIXème siècle, l’Angleterre était la plus grande puissance mondiale avec ses colonies un peu partout autour du globe. Le mariage de la souveraine de cet empire a été un événement mondial et c’est ainsi que la mode du mariage en blanc a été lancée.

Depuis lors, on a un peu oublié Victoria (qui a pourtant régné 64 ans !) mais on a gardé le blanc devenu symbole de la pureté de la jeune mariée. Mais uniquement pour les premières noces ; en cas de remariage, la robe sera sans doute de couleur claire, mais jamais immaculée…

Albert de Saxe-Cobourg-Gotha décède prématurément en 1861. Durant les 40 ans qui lui restent à vivre, en signe de deuil, la Reine Victoria sera toujours vêtue de noir, une autre « mode » qu’elle a contribué à répandre…


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mardi 17 octobre 2023

Clémentine



Dans les dernières années du XIXème siècle, en Algérie dans la région d’Oran, un missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit, le Frère Clément, gère la pépinière d’un orphelinat. Il y plante de la vigne, crée une roseraie avec 600 variétés de roses, cultive divers plants et arbustes. Il s’intéresse particulièrement au greffage des fruitiers et c’est ainsi qu’en croisant un mandarinier et un oranger, il obtient ce qu’il baptise une « mandarinette ».

C’est une sorte de mandarine très juteuse et sucrée. Elle n’a pas de pépin et s’épluche facilement. A maturité elle est verte et prend ensuite la couleur orangée que nous lui connaissons.

Le Président de la Société d’Horticulture d’Algérie, Louis Charles Trabut, voulut honorer le Frère Clément pour sa découverte et décida en 1892 d’appeler cet agrume « clémentine ».


Buste du Frère Clément à Misserghin en Algérie.

Frère Clément s’appelait en fait Vital Rodier ; il est né en 1839 dans le Puy-de-Dôme. Il a suivi un oncle en Algérie et a prononcé ses vœux religieux en 1859 dans l’orphelinat de Misserghin près d’Oran. Pendant 45 ans, il œuvrera dans cet établissement où il est mort et enterré en 1904.

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samedi 14 octobre 2023

Locutions latines

Elles nous viennent des lettrés de la Renaissance et de l’époque classique : ils voulaient montrer qu’ils connaissaient le latin, une sorte de snobisme. Ces expressions ont traversé les âges et se retrouvent dans le parler d’aujourd’hui. En voici un florilège.

D’abord de très connues, facilement compréhensibles : Alea jacta est, Vae victis, Carpe diem, Alter ego, Veni vidi vici, Dura lex sed lex, Errare humanum est, Vox populi vox Dei, In vino veritas, Gratis pro Deo, Vade retro Satanas, Tempus fugit, Sic transit gloria mundi, In fine, Sine die

Puis d’autres qui méritent peut-être une explication :

Res non verba : des actes pas des mots, on attend des résultats tangibles.

Homo homini lupus : l’homme est un loup pour l’homme, la cruauté du monde.

Nihil obstat : rien ne s’y oppose, on obtient ou on donne une autorisation.

In cauda venenum : le venin est dans la queue ; attention à la fin, c’est peut-être une ruse.

Nunc est bibendum : c’est le moment de boire !

O tempora o mores : les mœurs changent selon les époques.

Primus inter pares : le premier parmi les siens, se dit d’un élu, d’un dirigeant.

Vanitas vanitatum et omnia vanitas : tout est vain ici-bas.

Fluctuat nec mergitur : il flotte et ne coule pas, on tient le coup dans une situation périlleuse.

Sursum corda : haut les cœurs, pour se donner du courage.

Verba volant scripta manent : Les paroles s’envolent, les écrits restent.

 Pour une liste plus complète, confer (cf) les pages de couleur au centre du Petit Larousse Illustré que nos smartphones ont rendu un peu obsolète et pourtant c’est un beau condensé de connaissances.

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jeudi 12 octobre 2023

A cœur vaillant, rien d’impossible !

Très belle formule passée dans le langage courant. C’est en réalité la devise de Jacques Cœur (1395-1456) qui fut pendant une dizaine d’années le grand argentier du Royaume de France au service de Charles VII, le « petit roi de Bourges » que Jeanne d’Arc fera sacrer à Reims.

Grâce à sa gestion rigoureuse, Jacques Cœur a renfloué les caisses du roi qui a pu financer la lutte armée contre les Anglais. Ayant le sens des affaires, il a amassé une fortune colossale qui lui a permis d’ériger un somptueux château dans sa ville natale, Bourges. Ce qui provoqua la jalousie du souverain et de nombreux nobles… à qui il prêtait de l’argent. Accusé d’avoir empoisonné Agnès Sorel, la maîtresse du roi, il est arrêté en 1451, tous ses biens sont confisqués mais il parvient à s’enfuir en Italie où le pape l’accueille. Il meurt lors d’une expédition sur l’île de Chios.

Jacques Cœur a vécu sa devise : roturier, fils d’un simple marchand, il s’est élevé à force de travail et de ténacité dans la hiérarchie sociale et a côtoyé les grands de l’époque. Rien ne lui était impossible.







Palais de Jacques Cœur à Bourges.

Le destin de Jacques Cœur fait penser à celui de Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des finances sous Louis XIV. Devenu immensément riche, Fouquet s’était fait construire le château de Vaux-le-Vicomte, ce qui provoqua la jalousie et colère du roi soleil. Il finira ses jours en prison.

Sic transit gloria mundi

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lundi 9 octobre 2023

Pourquoi une heure dure 60 minutes et non 100 ?

Et la minute, 60 secondes au lieu de 100 ? Bizarre aussi la journée de 2x12 heures au lieu de 2x10, 12 mois sur l’année et non 10. Le système décimal n’est pas d’application dans le domaine du temps.


Cela vient de la Mésopotamie, plus de 2.000 ans avant JC ! Les Babyloniens en observant les cycles lunaires ont divisé l’année en 12 mois de 30 jours et c’est tout naturellement que le jour a été scindé en 12 heures et la nuit également en 12. Et cela a traversé toutes les périodes de l’histoire avec le système duodécimal qui persiste dans le commerce : une douzaine d’œufs, la vaisselle est vendue en douzaines, les cageots de 12 huîtres… On dit encore « treize à la douzaine ».

Par ailleurs, les mêmes Babyloniens comptaient en soixantaines (5x12). Par exemple, dans un document d’époque, le chiffre 183 est libellé 33 (3 soixantaines +3). Et cette utilisation du 60 s’est transmise au travers des siècles jusqu’à nous qui divisons l’heure et la minute en 60ièmes.

Mais cela a failli ne pas être le cas à cause de la Révolution française qui a voulu tout chambouler et même notre horloge en y introduisant le système décimal : 100 secondes dans la minute, 100 minutes dans l’heure et 10 heures le jour et 10 heures la nuit. Un décret a été voté … mais la population n’a pas suivi. Robespierre y mettra fin.

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samedi 7 octobre 2023

Bouteille de vin : pourquoi 75cl ?

Et pourquoi ces caisses de 6 ou 12 bouteilles ? Pour comprendre, il faut s’en référer à l’histoire de la région de Bordeaux.


L’ancien duché d’Aquitaine a été pendant trois siècles sous domination anglaise, très exactement depuis le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le roi Plantagenêt Henri II en 1152 jusqu’à la bataille de Castillon en 1453. Et tout naturellement, l’Angleterre était un débouché important pour les viticulteurs bordelais qui devaient livrer leur vin en barriques de 50 gallons, mesure en vigueur outre-Manche à cette époque. Arrivées à Londres, ces barriques étaient transvasées en bouteilles : par commodité, les commerçants anglais ont divisé le gallon en six (la barrique de 50 gallons = 300 bouteilles) et comme le gallon équivaut à 4,5 litres, c’est ainsi qu’on obtient nos bouteilles de 75cl.  Et l’on comprend que par tradition, elles sont vendues souvent par caisses de 6 (1 gallon) ou 12 !

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mercredi 4 octobre 2023

Comment a-t-on établi la longueur du mètre ?

C’est une histoire rocambolesque. Durant la Révolution française, en 1791, la Convention nationale décide de supprimer la toise, mesure utilisée sous l’Ancien Régime, et de la remplacer par le mètre qui existait déjà mais de dimension contestée. Afin qu’il devienne la référence universelle, l’Assemblée stipule que le mètre sera « la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre ». Beau principe, mais encore faut-il connaître la longueur de ce méridien !

Deux scientifiques (Delambre et Mechain) sont mandatés pour calculer (en toises !) l’arc de cercle de Dunkerque à Barcelone qui servira de base à cette opération : savant et complexe travail d’arpenteur qui durera six ans, à travers champs, bois, villages, montagnes ; Dechambre et Mechain ont même connu le cachot : on les avait pris pour des malfaiteurs ! Finalement, en extrapolant la distance obtenue, ils ont conclu que la longueur totale du méridien autour du globe était de 20.522.960 toises. En divisant par 40.000.000, on arrive à notre mètre actuel !

Le 4 messidor an VII (22 juin 1799), la Convention entérine officiellement ce résultat et pour servir d’étalon, un mètre de platine est déposé aux Archives nationales.

La toise de jadis correspondait à l’envergure des bras d’un homme écartés à l’horizontale. Sa dimension exacte variait de région à région. Dechambre et Mechain ont employé la toise du Pérou, la norme utilisée par l’explorateur Charles de La Condamine qui au XVIIIème siècle avait mesuré le méridien du Pérou jusqu’en Laponie.


La toise, environ 1,90m

Nous est restée l’expression « passer sous la toise » quand on veut connaître la taille d’un individu.

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dimanche 1 octobre 2023

Prendre la poudre d’escampette

C’est bien sûr s’enfuir en courant le plus vite possible. Au départ, il y a le vieux verbe « escamper » qui signifiait bouger, partir. Pas loin de notre « décamper » actuel, littéralement abandonner un campement. Mais pourquoi la poudre ?

Cela vient des fantassins d’autrefois qui lors d’une bataille, après avoir fait feu en première ligne, devaient recharger leur fusil avec de la poudre à canon, ce qui prenait du temps. Pour ce faire, ils regagnaient l’arrière … et certains moins courageux en profitaient pour fuir à toutes jambes, d’où notre expression.

On pourrait dire aussi qu’ils ont pris la tangente : un chemin latéral qui permet de s’esquiver habilement et éviter ainsi l’affrontement. Autre équivalent : ils ont filé à l’anglaise

La tournure « filer à l’anglaise » se dit quand on est parti discrètement, sans saluer quiconque ; « anglaise » serait une déformation du mot « anguille », animal visqueux difficile à attraper. A moins que ce soit une réplique des Français aux Britanniques qui disent « to take the French leave », s’enfuir à la française… Et les Allemands ont une expression similaire « französichen Abschied nehmen », prendre congé à la française ! Entre Anglo-Saxons et Français, cela n’a toujours été le grand amour…

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mardi 26 septembre 2023

Tennis et jeu de paume

15, 30, 40 et jeu, c’est l’étrange façon de compter les points au tennis. Cela vient de son ancêtre, le jeu de paume, appelé ainsi parce qu’au Moyen-Age, il se jouait à main nue, avec la paume. Par la suite, on a utilisé un gant, puis un battoir et enfin une raquette avec cordage. Le terrain était divisé en deux par un filet et l’on jouait en simple ou en double, à l’extérieur ou en salle. Les spectateurs sont installés dans une galerie latérale d’où l’expression « épater la galerie » et la salle était appelée « tripot », mot qui prendra le sens de maison de jeu mal famée.

Originaire de France, le jeu de paume est passé en Angleterre où chaque côté du terrain mesurait 60 pieds. Quand le serveur avait gagné le point, il pouvait avancer de 15 pieds, puis de 30. Au gain suivant, on ajoutait 10 (et non 15) pour faire 40 afin de ne pas être trop près du filet.


Le tennis moderne est né avec un premier tournoi à Wimbledon en 1877 organisé par le Major Wingfield qui en a codifié les règles. Le mot « tennis » viendrait de « tenez » que devait dire le joueur au service avant d’envoyer la balle.

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samedi 23 septembre 2023

Loto ou Lotto

Avec deux « t » ou un seul ? Cela dépend des pays sans qu’on sache très bien pourquoi. En tout cas son origine remonte au XVIIème siècle. Les jeux de hasard et d’argent ont de tout temps existé mais au début du XVIIème siècle, ils faisaient fureur en Italie, on pariait sur tout mais quand on a misé sur la vie du Pape, c’en était trop, le Doge de Venise les a interdits.

Alors des citoyens de Gênes ont imaginé le « jeu du Séminaire » basé sur le renouvellement aléatoire tous les six mois de 5 des 120 membres du Collège de la Cité, appelé « Séminaire ». Devant le succès de la formule, on multipliera les sujets des paris mais toujours sur le même schéma : trouver les bons numéros dans une longue liste. Les autorités règlementeront tout cela avec une taxe à la clé … qui deviendra une source de revenus importante pour les finances publiques. Baptisé le « Lotto » il ne tardera pas à s’exporter un peu partout en Europe. Il a été introduit avec les règles actuelles en France en 1975 avec un seul « t », en Belgique ce sera en 1978 mais avec deux « t ».


Le mot italien « lotto » vient en fait du français « lot » qui a donné le verbe « lotir » et plus tard la « loterie ».

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jeudi 21 septembre 2023

Séquoia

Le séquoia, cet arbre géant, est originaire de Californie où l’on trouve des spécimens vieux de 2 à 3000 ans qui culminent à plus de 100 mètres avec un diamètre de 10 mètres à la base. Il a été introduit en Europe au XIXème siècle principalement dans les parcs de châteaux. Son écorce épaisse et fibreuse est de couleur rougeâtre, d’où son nom anglais « Redwood ».


Il a été baptisé « séquoia » en 1847 par le botaniste Stephan Endlicher en hommage à Sequoyah, un amérindien autodidacte qui à partir de 1809 a créé un alphabet pour retranscrire la langue du peuple Cherokee : il comporte 86 signes, un pour chaque syllabe.

Il faudra beaucoup de persévérance et d’ingéniosité à Sequoyah pour faire connaître ce syllabaire et qu’il soit adopté par les Cherokees. Il l’enseignera d’abord à sa fille de 6 ans et avec elle, fera des démonstrations dans les réserves indiennes. Peu à peu, les chefs des tribus seront convaincus de son intérêt et son travail reconnu d’utilité publique.

                             Buste de Sequoyah dans l’Oklahoma (Léonard Murphy, sculpteur)

Un district de l’Oklahoma porte son nom. Le conifère a d’abord été appelé le géant de Wellington (le vainqueur de Waterloo) avant d’être dénommé séquoia.

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mardi 19 septembre 2023

Tomber dans les pommes

C’est s’évanouir, perdre connaissance, « tomber en pâmoison » (ou « en pâmes » disait-on autrefois). Le verbe « se pâmer » est encore utilisé. Alors notre expression est une déformation de « tomber en pâmes », pâmes devenant pommes par la similitude de consonance.

Au XIXème siècle, George Sand dans une lettre à sa fille déclare être dans un état de grande fatigue, elle écrit qu’elle est « dans les pommes cuites ». Un mélange de l’expression familière « être cuit » (être épuisé) et les pommes de « pâmes, pâmoison ». C’est depuis lors que « tomber dans les pommes » est entré dans le langage courant.

Et on dit aussi « tomber dans les vapes », réminiscence des belles précieuses qui avaient des vapeurs et qu’on réveillait avec les sels !

                                                                La pâmoison de Marguerite Gérard (1761-1837)

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samedi 16 septembre 2023

A consommer avec modération


Ce slogan « A consommer avec modération » parfois accompagne quasi obligatoirement les informations ou publicités concernant des boissons alcoolisées. Une parfaite hypocrisie, mais c’est le langage politiquement correct à la mode d’aujourd’hui.

Au Moyen-Age, c’était tout le contraire : le vin faisait partie de l’alimentation quotidienne au même titre que le pain et on le consommait sans modération, du moins ceux qui en avaient les moyens. Selon le chroniqueur Eric Birlouez dans un article du journal Ouest-France, un adulte à cette époque en buvait deux litres par jour ! Pour les médecins médiévaux, il était bon pour la santé : s’enivrer une à deux fois par mois permettait de purger l’organisme et ainsi renforcer l’immunité naturelle. Dans les annales de l’Hospice de Beaune, il est mentionné que certains malades en buvaient cinq litres sur la journée ! Peut-être les soins palliatifs de l’époque…

Même les moines des abbayes reçoivent leur ration quotidienne : c’est plus modestement une « hémine » (environ 30 cl) selon la règle de Saint Benoît. Mais des suppléments sont prévus les jours de fête et à l’inverse, pour punir un fautif, on le prive de vin.

Enluminure extraite du manuscrit "Livre de la santé" (1285)

 « O tempora o mores » écrivait Cicéron, autres temps, autres mœurs…

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Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...