Très belle formule passée dans le langage courant. C’est en réalité la devise de Jacques Cœur (1395-1456) qui fut pendant une dizaine d’années le grand argentier du Royaume de France au service de Charles VII, le « petit roi de Bourges » que Jeanne d’Arc fera sacrer à Reims.
Grâce à sa gestion rigoureuse, Jacques Cœur a renfloué les
caisses du roi qui a pu financer la lutte armée contre les Anglais. Ayant le
sens des affaires, il a amassé une fortune colossale qui lui a permis d’ériger un
somptueux château dans sa ville natale, Bourges. Ce qui provoqua la
jalousie du souverain et de nombreux nobles… à qui il prêtait de l’argent. Accusé
d’avoir empoisonné Agnès Sorel, la maîtresse du roi, il est arrêté en
1451, tous ses biens sont confisqués mais il parvient à s’enfuir en Italie où le
pape l’accueille. Il meurt lors d’une expédition sur l’île de Chios.
Jacques Cœur a vécu sa devise : roturier, fils d’un
simple marchand, il s’est élevé à force de travail et de ténacité dans la
hiérarchie sociale et a côtoyé les grands de l’époque. Rien ne lui était impossible.
Palais de Jacques Cœur à Bourges.
Le destin de Jacques Cœur
fait penser à celui de Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des
finances sous Louis XIV. Devenu immensément riche, Fouquet s’était fait construire
le château de Vaux-le-Vicomte, ce qui provoqua la jalousie et colère du
roi soleil. Il finira ses jours en prison.
Sic transit gloria mundi…