Ce slogan « A consommer avec modération » parfois accompagne quasi obligatoirement les informations ou publicités concernant des
boissons alcoolisées. Une parfaite hypocrisie, mais c’est le langage
politiquement correct à la mode d’aujourd’hui.
Au Moyen-Age, c’était tout le contraire : le vin
faisait partie de l’alimentation quotidienne au même titre que le pain et on
le consommait sans modération, du moins ceux qui en avaient les moyens. Selon
le chroniqueur Eric Birlouez dans un article du journal Ouest-France, un
adulte à cette époque en buvait deux litres par jour ! Pour les
médecins médiévaux, il était bon pour la santé : s’enivrer une à deux
fois par mois permettait de purger l’organisme et ainsi renforcer l’immunité
naturelle. Dans les annales de l’Hospice de Beaune, il est mentionné que
certains malades en buvaient cinq litres sur la journée ! Peut-être les
soins palliatifs de l’époque…
Même les moines des abbayes reçoivent leur ration quotidienne :
c’est plus modestement une « hémine » (environ 30 cl)
selon la règle de Saint Benoît. Mais des suppléments sont prévus les
jours de fête et à l’inverse, pour punir un fautif, on le prive de vin.
Enluminure extraite du manuscrit "Livre de la
santé" (1285)
« O
tempora o mores » écrivait Cicéron, autres temps, autres mœurs…