samedi 16 septembre 2023

A consommer avec modération


Ce slogan « A consommer avec modération » parfois accompagne quasi obligatoirement les informations ou publicités concernant des boissons alcoolisées. Une parfaite hypocrisie, mais c’est le langage politiquement correct à la mode d’aujourd’hui.

Au Moyen-Age, c’était tout le contraire : le vin faisait partie de l’alimentation quotidienne au même titre que le pain et on le consommait sans modération, du moins ceux qui en avaient les moyens. Selon le chroniqueur Eric Birlouez dans un article du journal Ouest-France, un adulte à cette époque en buvait deux litres par jour ! Pour les médecins médiévaux, il était bon pour la santé : s’enivrer une à deux fois par mois permettait de purger l’organisme et ainsi renforcer l’immunité naturelle. Dans les annales de l’Hospice de Beaune, il est mentionné que certains malades en buvaient cinq litres sur la journée ! Peut-être les soins palliatifs de l’époque…

Même les moines des abbayes reçoivent leur ration quotidienne : c’est plus modestement une « hémine » (environ 30 cl) selon la règle de Saint Benoît. Mais des suppléments sont prévus les jours de fête et à l’inverse, pour punir un fautif, on le prive de vin.

Enluminure extraite du manuscrit "Livre de la santé" (1285)

 « O tempora o mores » écrivait Cicéron, autres temps, autres mœurs…

Autant savoir.

 

jeudi 14 septembre 2023

C’est la fin des haricots

Plus rien ne va, la « cata », on est au bout des ressources, c’est la fin des haricots, dit-on familièrement. Il y a plusieurs hypothèses quant à l’origine de l’expression mais toutes vont dans le même sens : le haricot est un légume très répandu, abondant, facile à cultiver … Alors, s’il n’y en a plus, c’est la misère.


On dit souvent que cela vient des collèges ou internats d’autrefois où l’alimentation était de piètre qualité. Les haricots étaient souvent au menu parce que bon marché. Si on ne les servait plus, c’était vraiment qu’on manquait de tout.

Autre explication : dans les campagnes, les fèves sont gardées d’une année sur l’autre pour la prochaine récolte. Si en période de disette, on les a consommées en hiver, il n’y aura plus rien à semer au printemps…

En voici une troisième qui concerne les voyages en mer : jadis, on emportait dans les cales des fèves de haricot, de la nourriture qui se conservait bien. Si elles arrivent à manquer, cela signifie qu’on a épuisé les réserves, la famine guette à bord.

Mais certains voient son origine dans les jeux de société au XIXème siècle : les fèves séchées servaient de pions ou de monnaie d’échange ; quand il n’y en avait plus, c’est que la partie était perdue.

Laissons le mot de la fin à l’humoriste Pierre Dac : « La fin des haricots, c’est quand les carottes sont cuites ».

Autant savoir.

mardi 12 septembre 2023

Chansons enfantines d’autrefois



Elles ont traversé les siècles, transmises oralement aux enfants de génération en génération. En voici quelques-unes :

Du XVIème siècle : « Sur le pont d’Avignon », « Il était un petit navire » appelée aussi « La courte paille », « En passant par la Lorraine avec mes sabots ».

Du XVIIème : « Auprès de ma blonde », « Le petit cordonnier », « Dans les prisons de Nantes », « A la claire fontaine » et « Au clair de la lune ».

Du XVIIIème : « Il était un’ bergère », « Trois jeunes tambours », « Cadet Rousselle », « Malbrough s’en va-t’en guerre » et « Le bon roi Dagobert ».

Et bien d’autres évidemment qu’on ne peut dater mais qui viennent du fond des âges : « Alouette, gentille alouette… », « Savez-vous planter des choux ? », « Nous n’irons plus au bois… », « Maman, les p’tits bateaux… », « Meunier tu dors », « Lundi matin, l’empereur… », « Il pleut, il pleut bergère », « Ainsi font, font, font les petites marionnettes » … etc.

Espérons que le XXIème siècle ne leur soit pas fatal !

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mardi 5 septembre 2023

Découverte du Japon et de la Corée

Christophe Colomb croyait y être arrivé en 1492 mais il n’était qu’en Amérique. Magellan lors de son tour du monde passera plus au sud en 1521. Il faudra attendre 1543 pour que des Européens découvrent le Japon et un siècle plus tard en 1653 pour le premier contact entre Occidentaux et Coréens.

Cipango (le nom du Japon au Moyen-Age) était connu en Occident par le « Livre des Merveilles » de Marco-Polo qui raconte son voyage en Extrême-Orient à la fin du XIIIème siècle mais, selon les historiens, le Vénitien ne serait pas allé plus loin que la Chine.

Voyage de Marco Polo au XIIIème siècle

En 1543, poussé par un typhon, un vaisseau portugais accoste sur une île du pays du Soleil Levant. Les marins aux mœurs sans doute grossières ont dû passablement choquer les Nippons qui les ont appelés les « Barbares du Sud ». Mais cela n’a pas empêché des échanges commerciaux qui dureront une centaine d’années jusqu’au jour où le Shogun a renvoyé au pays les missionnaires portugais.

En 1653, 36 marins hollandais rescapés du naufrage de leur bateau débarquent en Corée. Ils sont bien accueillis mais empêchés de repartir pour des questions de sécurité. Ils y resteront 13 ans avant de pouvoir s’échapper et regagner Amsterdam où plus personne ne les attendait.

Les chroniques coréennes de l’époque parlent d’étrangers aux cheveux roux, aux yeux bleus, écrivant horizontalement de la gauche vers la droite et qui mangeaient de la viande…


Autant savoir.

 

lundi 4 septembre 2023

Œnologie et zythologie

L’œnologie, tout le monde connaît, c’est la technique d’élaboration et de conservation du vin. En revanche, zythologie est un terme peu employé. C’est l’équivalent d’œnologie, mais pour la bière.

De nos jours, se créent un peu partout des micro-brasseries, alors mettons à l’honneur les termes adéquats : la zythologie pour les zythophiles. En grec, « zuthos », c’est la bière !

Bière et vin sont souvent mis en concurrence. Par exemple Martin Luther, le théologien allemand à l’origine du Protestantisme disait : « La bière est le fruit du travail de l’homme, le vin est un don de Dieu ! ». Mais pour William Shakespeare « Une pinte de bière, c’est un plat de roi ! ».


Autant savoir.

 

vendredi 1 septembre 2023

Sinécure

« Ce n’est pas une sinécure » dit-on quand la tâche paraît compliquée, ardue, on ne s’en sort pas !


Le terme « sinécure » vient du latin d’église « beneficium sine cura » qui se disait au Moyen-Age pour un privilège accordé à un prêtre ou religieux particulièrement lettré. Celui-ci pouvait poursuivre ses études, ses recherches, son travail intellectuel sans devoir s’occuper d’une paroisse ou d’une communauté, il n’avait pas charge d’âmes.

Le mot « cura » voulait dire « travail » et par extension « soin » et « souci » comme dans l’expression « n’en avoir cure », ne pas s’en soucier, s’en moquer.

On retrouve la même racine dans la « cure » qui est la charge du « curé » avant d’être son habitation ainsi que dans la « curie romaine », l’administration papale. Sans oublier la « cure », une batterie de soins dans un établissement spécialisé : c’est le régime du « curiste ».

Autres formules équivalentes : ce n’est pas du gâteau, de la tarte ou une partie de plaisir

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mardi 29 août 2023

Pomme de la discorde

La source d’un conflit, c’est la pomme de la discorde. Cette expression ne vient pas, comme on pourrait le penser, de la pomme d’Adam et Eve mais de la mythologie grecque.

La Discorde était une déesse maudite, fille de la Nuit et mère de la Famine, qu’on évitait autant que possible. Furieuse de ne pas être conviée à un mariage de dieux, elle lança au milieu de la noce une pomme d’or avec l’inscription : « Pour la plus belle ». Il y avait là Aphrodite, Athéna et Héra et chacune estimait mériter la pomme. D’où une violente dispute. Zeus, obligé d’intervenir, charge Pâris de les départager. Aphrodite lui promet, si elle est choisie, qu’il aura l’amour d’Hélène la plus belle des mortelles …

Et c’est ainsi que Pâris, soudoyé par Aphrodite, enleva Hélène, l’épouse du roi de Sparte et l’emmena à Troie. Selon l’Iliade d’Homère, c’est l’origine de la guerre de Troie : les Grecs voudront récupérer la belle Hélène…

                                     Pomme de la discorde, peinture d’Angel Delafe dit Angelo, artiste d’origine cubaine.

Autre expression imagée ayant le même sens : « Avoir un œuf à peler avec quelqu’un ». On ne peut peler un œuf que tout seul. Si on est deux à vouloir le faire, c’est la bagarre…

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dimanche 27 août 2023

Semer la zizanie

Le mot « zizanie » d’origine sémitique nous vient du grec ancien « zizanion » qui signifie division. C’est le nom d’une plante qu’on appelle aussi l’ivraie (dont l’ingestion, pensait-on, pouvait provoquer une sorte d’ivresse, d’où son nom). Certaines variétés peuvent être toxiques pour le bétail. Autrefois on la considérait comme une « mauvaise » herbe particulièrement nuisible quand elle poussait dans les céréales.


Dans l’Evangile selon Matthieu, Jésus raconte à ses disciples la parabole de l’ivraie : « Un homme a semé du bon grain dans son champ. Or pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, il a semé à son tour de l’ivraie, au beau milieu du blé, et il s’en est allé… ». C’est la parabole du bien et du mal.

Ce qui a donné le sens actuel de semer la zizanie : susciter le désaccord parmi des gens qui jusque-là étaient unis. On dit aussi qu’il faut « séparer le bon grain de l’ivraie ».

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mercredi 23 août 2023

« C’est bon pour la planète »

A la radio, à la télévision, on entend à tout bout de champ « C’est bon pour la planète », un slogan publicitaire qui incite à changer nos manières de consommer … mais à consommer tout de même. Ces petits gestes freineront-ils l’évolution inquiétante de notre climat ? Au fond de nous-mêmes nous savons tous que ce ne sera pas suffisant mais cela donne bonne conscience…  

En attendant, la planète brûle.    

« Les feux de forêt au Canada ont libéré à eux seuls 1064 millions de tonnes de CO2 depuis le 1er janvier 2023, soit 2,5 fois plus que toute la France en un an » (Extrait du journal « La Libre » du 18 août 2023).

Une terrible affirmation … décourageante. Si ces chiffres sont exacts, on peut se demander à quoi servent nos efforts pour être vertueux écologiquement. Mais « C’est bon pour la planète » disent-ils…


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lundi 21 août 2023

Les surnoms des pays



De nombreux pays du globe ont hérité d’une dénomination imagée et parfois très belle.

C’est souvent une particularité géographique qui en est l’origine comme le Toit du monde (Népal), le pays des Fjords (Norvège), les Mille Collines (Rwanda), le Rocher (Monaco), l’Hexagone (France), la Botte (Italie), la Péninsule ibérique (Espagne) et le Plat Pays (la Belgique, du moins au nord).    

Pour d’autres, ce sera leur faune ou flore : le pays des Kangourous (Australie), des Kiwis (Nouvelle-Zélande), de la Feuille d’érable (Canada), des Cèdres (Liban), des Tulipes (Pays-Bas).

L’histoire joue également un rôle : pour les Français, l’Angleterre sera toujours la Perfide Albion et le Québec la Belle Province. Par le passé Haïti était dite la Perle des Antilles et le Portugal, depuis la révolution de 1974, est à tout jamais le pays des Œillets. L’Oncle Sam, un personnage historico-légendaire, symbolise les Etats-Unis (le Grand Satan pour les Islamistes) et la Russie est encore et toujours le pays des Tsars.

En raison de son peuplement multiculturel, l’Afrique du Sud est devenue la Nation arc-en-ciel tandis que l’Inde surpeuplée est le sous-continent indien et l’immense et puissante Chine, l’Empire du Milieu.

Terminons par des appellations poétiques : la Verte Erin (Irlande), le pays du Soleil Levant (Japon) et la plus belle … le pays du Matin Calme (Corée).

Liste non-exhaustive…

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samedi 19 août 2023

Tourner autour du pot

Jadis, on appelait « pot » la grosse marmite suspendue au-dessus du foyer et dans laquelle cuisaient des aliments. C’est d’ailleurs l’origine du pot-au-feu ou du potage.

Et bien sûr, cela dégageait un fumet appétissant : on tournait autour du pot qui sentait si bon, on pouvait être tenté de goûter, sans être vu, un délicieux morceau qui mijotait. Et de façon imagée, l’expression a d’abord signifié « chercher à obtenir indûment un avantage ». Mais pour ce faire, on tergiverse et cette hésitation a donné le sens actuel : ne pas oser aborder clairement un sujet.


L’inverse, c’est « mettre les pieds dans le plat ». Le « plat » ici n’est pas cet accessoire culinaire pour servir des aliments, il ne s’agit pas de mettre les pieds sur la table. Le mot « plat » était utilisé par le passé pour une surface d’eau calme et si l’on marche dedans, l’eau devient trouble. L’expression signifie qu’on parle sans détours quitte à déranger, à mettre dans l’embarras ses interlocuteurs.  


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mercredi 16 août 2023

Bateaux-mouches

 

Bien drôle de nom pour ces sortes de péniches affectées au tourisme. L’origine remonte à l’année 1950. A cette date, Jean Bruel crée à Paris la « Société des bateaux-mouches » ; son idée est de proposer aux touristes une découverte de la capitale au fil de l’eau. Afin de susciter la curiosité, il explique à des journalistes qu’un certain Monsieur Mouche a conçu ce type d’embarcation. La presse a relayé l’information et pris à son jeu, Jean Bruel en rajoute et lui invente une biographie : ce serait un proche du baron Haussmann… Un gag qui a marché, une « fake news » de l’époque !

 En réalité, ces bateaux provenaient de Lyon, du chantier naval de la Mouche… d’où leur nom !!! Ils servaient au milieu du XIXème siècle au transport de marchandises puis sont arrivés à Paris en 1867 à l’occasion de l’exposition universelle. Ils seront utilisés comme bus fluvial et cet usage s’est continué jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Après celle-ci, ils sont devenus l’attraction touristique que nous connaissons.

Le 26 juillet 2024, aura lieu la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Paris et le traditionnel défilé des équipes nationales se fera sur le Seine à bord des bateaux-mouches.

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vendredi 11 août 2023

Dodentocht, la marche de la mort


La « Dodentocht » (Marche de la mort) organisée en Flandre chaque année n’est pas une compétition sportive mais une épreuve d’endurance ouverte à tous. Il s’agit de parcourir 100 Km à pied en 24h. Le départ se donne à 21h le deuxième vendredi du mois d’août et il faut avoir bouclé le circuit au plus tard pour 21h30 le lendemain. Cela se passe dans la région de Bornem dans la province d’Anvers. Lors de sa création en 1970, il y avait 65 participants (47 à l’arrivée), en 2023 le nombre d’inscrits a été limité à 13.000 venant d’un peu partout en Europe et même certains d’outre-Atlantique ! Pas de prix à gagner, une simple médaille en souvenir et sans doute une immense fierté. Cette épreuve est rendue possible grâce au travail de 1.300 bénévoles.

On l’appelle la marche de la mort, tellement elle est éprouvante, mais c’est aussi une allusion aux « marches de la mort » de la seconde guerre mondiale. Les Nazis faisaient changer de camp les prisonniers en leur imposant des marches forcées, fatales à beaucoup. Le sous-titre de la « Dodentocht » est « Walking for a better world », marcher pour un monde meilleur.


Mémorial des marches de la mort à Dachau.

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mardi 8 août 2023

Meyboom


Chaque année le 9 août depuis 1308, le « Meyboom » (L’arbre de mai ou l’arbre de la joie) est planté à Bruxelles au croisement de la rue des Sables et de la rue du Marais. L’occasion de manifestations folkloriques avec un cortège traversant la ville. L’arbre choisi vient de la forêt de Soignes et est porté par des « bûûmdroegers » jusqu’au lieu de « plantation » : il est seulement fiché dans le sol et sera enlevé le lendemain.

L’origine de cette fête populaire est incertaine et au fil du temps, l’histoire racontée a évolué… Ce serait la commémoration d’une victoire des Bruxellois mais en quelles circonstances ? Une première version dit que des arbalétriers de la Ghilde de Saint-Laurent auraient mis en fuite des agresseurs gantois en 1213. D’où ces festivités. D’autres prétendent que c’est en souvenir d’une noce entre un Bruxellois et une Louvaniste qui se tenait à l’extérieur des remparts de la ville. Une bagarre violente aurait éclaté à propos de la taxe sur la bière (plus chère intra-muros). Le conflit apaisé, on aurait décidé la plantation d’un arbre pour fêter la réconciliation… mais la rivalité persiste : selon la tradition, l’arbre doit être planté par les Bruxellois avant 17h et le long du cortège, les Louvanistes essaient de les en empêcher…


Mais peu importe la vérité historique, l’important c’est que la légende continue à se transmettre. Depuis 2008, le « Meyboom » est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.

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dimanche 6 août 2023

Carrefour Léonard

Le nom de ce carrefour bien connu en Belgique, cauchemar des navetteurs à l’est de Bruxelles, a une origine intéressante. Sur la carte de Ferraris de 1777, il existe déjà ! On voit que la chaussée de Wavre croise le chemin du Mont-Saint-Jean venant de Waterloo. Au début des années 1830, la Société Générale de Belgique alors propriétaire de la forêt de Soignes aménage cet endroit qui devient les Quatre-Bras d’Auderghem.

A cette époque, la famille Boon tenait une auberge près du lieu de pèlerinage appelé « Jezus Eik » que les francophones traduiront en Notre-Dame-au-Bois. La Vierge Marie y serait apparue au pied d’un chêne là où a été construite la chapelle actuelle. Mais leur fils Léonard Boon installe en 1884 à ces Quatre-Bras d’Auderghem une roulotte baptisée « A l’Ambulance » (voir photo). C’est un estaminet où l’on sert le bon Faro, une bière qu’il brassait lui-même. Il avait un prestigieux client, le Prince Baudouin, neveu du roi Léopold II, que Léonard avait secouru alors qu’il était perdu dans les bois. Reconnaissant, le Prince serait intervenu en sa faveur pour qu’il puisse conserver cet emplacement sans autorisation. Et c’est ainsi que c’est devenu un lieu-dit : « Chez Léonard » et plus tard officiellement le « Carrefour Léonard » quand le Ring a été construit.


Les amateurs de bière connaissent la gueuze Boon brassée à Lembeek en Brabant flamand. A l’origine, il y a Frank Boon, un arrière-neveu de notre Léonard.

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vendredi 4 août 2023

Chicon, endive, witloof

Ce légume, « la perle du nord » dit-on, est sans conteste d’origine belge. Jusqu’au début du XIXème siècle, on connaissait la chicorée dont on utilisait la verdure en cuisine et la racine pour en faire un succédané de café.

Mais la révolution belge de 1830 a tout changé ! Craignant d’être victime de l’affrontement entre les milices bruxelloises et l’armée hollandaise, un paysan de Schaerbeek quitte sa ferme mais en partant prend le soin de dissimuler ses racines de chicorées dans une cave en les couvrant de terre. A son retour, il constate qu’elles ont produit des feuilles blanchâtres... d’un goût très particulier. La « witloof » (= feuille blanche en flamand) est née, c’est ainsi qu’il baptise sa découverte.



Ce nouveau légume deviendra populaire grâce à la Société d’Horticulture de Bruxelles qui, à partir de 1850, mettra au point sa méthode de culture dans l’obscurité. Et on lui donne le nom de « chicon » simple dérivé du terme scientifique de la chicorée « chicorium ».

Les maraîchers belges vont bientôt exporter leur production en France et lors de la criée aux Halles de Paris en 1878, le chicon est présenté par erreur comme « l’endive de Bruxelles », l’endive étant une variété de salade. Les Français oublieront bien vite le « de Bruxelles » et « endive » deviendra la seule appellation connue dans l’Hexagone pour le chicon belge ou la witloof flamande.

Le chicon, braisé, en gratin ou en salade, un cumul de bienfaits selon les nutritionnistes : véritable concentré de vitamines, d’oligoéléments et de minéraux, tout en étant faible en calories. Un partenaire minceur qui en plus gratifie d’une délicieuse amertume.


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lundi 31 juillet 2023

Buanderie

Dans l’ancien français du XIIème siècle, le verbe « buer » (d’origine germanique) signifiait faire la lessive. La « buée » (en Wallon li bouwée), c’était donc la lessive qui se faisait dans la buanderie. Par extension, le terme a pris le sens de vapeur d’eau, le lavage des vêtements à l’eau bouillante en dégageait beaucoup.







La buée (la lessive), peinture de Vidal Haley, artiste australienne (1882-1968)


Jadis, dans les châteaux et maisons bourgeoises, la buée avait un caractère rituel : elle durait trois jours qu’on appelait : purgatoire, enfer, paradis. Le premier jour dit purgatoire, on plaçait draps et habits sales dans des cuviers et l’on versait l’eau froide au travers d’un linge entourant de la cendre de bois qui servait de désinfectant : c’était le trempage jusqu’au lendemain. Là c’était l’enfer : il fallait faire bouillir l’eau, la maintenir à température et remuer vigoureusement dans les bassines. Le tout se termine le troisième jour au lavoir : il faut rincer et battre au « battoir » avant le séchage au grand air pour blanchir. Tout est fini, on peut remiser dans les armoires, c’est le paradis !

Ce travail était effectué par des lavandières (du verbe latin lavare = laver) qui parfumaient le linge avec une plante odoriférante qu’on a appelé …la lavande. Encore aujourd’hui, on place des petits sacs de lavande séchée dans les garde-robes…


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jeudi 27 juillet 2023

L’Académie française

Le 29 janvier 1635, l'Académie française est fondée par Richelieu. Elle regroupe au départ 9 érudits. Par la suite, leur nombre sera fixé de façon définitive à 40, choisis par les autres Académiciens et membres à vie. Ils sont appelés « Immortels » : cela vient de la devise qui figure sur le sceau de l’institution « A l’immortalité » (de la langue française). Depuis 1801, ils portent l’habit vert avec l’épée, suivant un décret de Napoléon Bonaparte. A partir de 1805, ils siègeront sous la prestigieuse coupole du quai Conti à Paris.



En principe, l’Académie devrait comprendre tous les grands noms de la littérature, il y a quand même quelques oubliés célèbres : Molière, Pascal, Rousseau, Descartes, Diderot, Balzac, Baudelaire, Zola, Maupassant, Mallarmé, Gide, Saint-Exupéry… Il faudra attendre 1980 pour qu’une femme, Marguerite Yourcenar, y soit admise.

Le mot « Académie » vient du nom du jardin « Akademos » à Athènes, où Platon (environ 428-348 avant JC) enseignait la philosophie. De nos jours, il s’emploie pour un établissement d’études supérieures.

Une des vocations de l’Académie est de publier un dictionnaire. La première édition (celle de Vaugelas) a été présentée à Louis XIV en 1694. La dernière, la neuvième, a été commencée en 1986 sous la direction d’abord de Maurice Druon puis de Hélène Carrère-d ’Encausse. Editée en fascicules successifs, elle est enfin cette année en cours d’achèvement ! Ces sages lettrés travaillent sans se presser… C’est vrai qu’ils ont le temps, ils sont immortels !

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mercredi 26 juillet 2023

Gaufre

Le mot est d’origine germanique, il apparaît au XIIème siècle dans nos régions sous la forme « wafel » qui est resté tel quel en néerlandais. Par la suite il évoluera en « walfre » pour donner finalement notre « gaufre » avec ses dérivés : gaufrer, gaufrette, gaufrier…

Au Moyen-Age, le terme signifiait « rayon de miel », on nommait ainsi un gâteau qui par sa forme reproduisait les alvéoles dans lesquelles les abeilles entreposent leur miel.

Cette gourmandise existe donc depuis 800 ans et les recettes sont multiples, chaque grand-mère a la sienne, mais les plus connues sont celles de Bruxelles et de Liège.

La gaufre de Bruxelles date des années 1830, on trouve pour la première fois sa recette écrite dans « Pâtisseries et confitures » de Philippe Cauderlier en 1864. Quant à la liégeoise, c’est un peu plus tard, en 1890 que Léon Roty détaille sa méthode de fabrication dans « Le journal de cuisine » de l’Association de Pâtissiers belges.

Chacun connaît les différences entre les deux : l’une rectangulaire, au contour bien net, croustillante, légère, presque transparente ; l’autre aux bords écrasés, arrondis, plus épaisse, plus compacte avec des grains de sucre caramélisé. Selon les règles, la gaufre de Bruxelles a 20 trous tandis que celle de la Cité Ardente en a 24 mais souvent avec des alvéoles extérieures tronquées.

 

Dans certaines régions, on parle de « galette » pour désigner une sorte de gaufre. Normalement, une galette est un biscuit ou gâteau rond et plat, sans alvéole (ex : la galette des Rois). Cela vient du mot galet, le caillou érodé des rivières. De façon figurée, dans le langage familier, la galette, c’est de l’argent, allusion à la pièce de monnaie ronde et plate.

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samedi 22 juillet 2023

Variations climatiques d’autrefois

On n’en parle pas souvent mais il y a eu des changements météorologiques importants par le passé.

A la fin du premier millénaire de notre ère, aux alentours de l’an mil, le temps s’est radouci, nos régions ont connu une hausse sensible des températures et cela pendant trois siècles, période appelée par les spécialistes « Optimum climatique médiéval ».

Mais au tout début du XIVème siècle, les températures moyennes chutent ! Et ce refroidissement va durer cinq siècles. Les climatologues l’appellent le « Petit Age Glaciaire ». Les hivers sont rudes comme en 1693-1694 et surtout en 1708-1709 : au château de Versailles, le vin gelait dans les carafes, raconte Saint-Simon dans ses Mémoires ! Le 24 janvier 1709, il faisait à Paris moins vingt degrés.

Puis, changement radical depuis 1860, les températures remontent. Ce phénomène naturel s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui, bien sûr amplifié par les activités humaines. C’est notre réchauffement climatique rapide, inquiétant, avec des thermomètres qui s’affolent…

S’il dure trois siècles comme au Moyen-Age, il faudra attendre 2160 pour une prochaine période plus froide…


Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...