samedi 19 août 2023

Tourner autour du pot

Jadis, on appelait « pot » la grosse marmite suspendue au-dessus du foyer et dans laquelle cuisaient des aliments. C’est d’ailleurs l’origine du pot-au-feu ou du potage.

Et bien sûr, cela dégageait un fumet appétissant : on tournait autour du pot qui sentait si bon, on pouvait être tenté de goûter, sans être vu, un délicieux morceau qui mijotait. Et de façon imagée, l’expression a d’abord signifié « chercher à obtenir indûment un avantage ». Mais pour ce faire, on tergiverse et cette hésitation a donné le sens actuel : ne pas oser aborder clairement un sujet.


L’inverse, c’est « mettre les pieds dans le plat ». Le « plat » ici n’est pas cet accessoire culinaire pour servir des aliments, il ne s’agit pas de mettre les pieds sur la table. Le mot « plat » était utilisé par le passé pour une surface d’eau calme et si l’on marche dedans, l’eau devient trouble. L’expression signifie qu’on parle sans détours quitte à déranger, à mettre dans l’embarras ses interlocuteurs.  


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mercredi 16 août 2023

Bateaux-mouches

 

Bien drôle de nom pour ces sortes de péniches affectées au tourisme. L’origine remonte à l’année 1950. A cette date, Jean Bruel crée à Paris la « Société des bateaux-mouches » ; son idée est de proposer aux touristes une découverte de la capitale au fil de l’eau. Afin de susciter la curiosité, il explique à des journalistes qu’un certain Monsieur Mouche a conçu ce type d’embarcation. La presse a relayé l’information et pris à son jeu, Jean Bruel en rajoute et lui invente une biographie : ce serait un proche du baron Haussmann… Un gag qui a marché, une « fake news » de l’époque !

 En réalité, ces bateaux provenaient de Lyon, du chantier naval de la Mouche… d’où leur nom !!! Ils servaient au milieu du XIXème siècle au transport de marchandises puis sont arrivés à Paris en 1867 à l’occasion de l’exposition universelle. Ils seront utilisés comme bus fluvial et cet usage s’est continué jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Après celle-ci, ils sont devenus l’attraction touristique que nous connaissons.

Le 26 juillet 2024, aura lieu la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Paris et le traditionnel défilé des équipes nationales se fera sur le Seine à bord des bateaux-mouches.

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vendredi 11 août 2023

Dodentocht, la marche de la mort


La « Dodentocht » (Marche de la mort) organisée en Flandre chaque année n’est pas une compétition sportive mais une épreuve d’endurance ouverte à tous. Il s’agit de parcourir 100 Km à pied en 24h. Le départ se donne à 21h le deuxième vendredi du mois d’août et il faut avoir bouclé le circuit au plus tard pour 21h30 le lendemain. Cela se passe dans la région de Bornem dans la province d’Anvers. Lors de sa création en 1970, il y avait 65 participants (47 à l’arrivée), en 2023 le nombre d’inscrits a été limité à 13.000 venant d’un peu partout en Europe et même certains d’outre-Atlantique ! Pas de prix à gagner, une simple médaille en souvenir et sans doute une immense fierté. Cette épreuve est rendue possible grâce au travail de 1.300 bénévoles.

On l’appelle la marche de la mort, tellement elle est éprouvante, mais c’est aussi une allusion aux « marches de la mort » de la seconde guerre mondiale. Les Nazis faisaient changer de camp les prisonniers en leur imposant des marches forcées, fatales à beaucoup. Le sous-titre de la « Dodentocht » est « Walking for a better world », marcher pour un monde meilleur.


Mémorial des marches de la mort à Dachau.

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mardi 8 août 2023

Meyboom


Chaque année le 9 août depuis 1308, le « Meyboom » (L’arbre de mai ou l’arbre de la joie) est planté à Bruxelles au croisement de la rue des Sables et de la rue du Marais. L’occasion de manifestations folkloriques avec un cortège traversant la ville. L’arbre choisi vient de la forêt de Soignes et est porté par des « bûûmdroegers » jusqu’au lieu de « plantation » : il est seulement fiché dans le sol et sera enlevé le lendemain.

L’origine de cette fête populaire est incertaine et au fil du temps, l’histoire racontée a évolué… Ce serait la commémoration d’une victoire des Bruxellois mais en quelles circonstances ? Une première version dit que des arbalétriers de la Ghilde de Saint-Laurent auraient mis en fuite des agresseurs gantois en 1213. D’où ces festivités. D’autres prétendent que c’est en souvenir d’une noce entre un Bruxellois et une Louvaniste qui se tenait à l’extérieur des remparts de la ville. Une bagarre violente aurait éclaté à propos de la taxe sur la bière (plus chère intra-muros). Le conflit apaisé, on aurait décidé la plantation d’un arbre pour fêter la réconciliation… mais la rivalité persiste : selon la tradition, l’arbre doit être planté par les Bruxellois avant 17h et le long du cortège, les Louvanistes essaient de les en empêcher…


Mais peu importe la vérité historique, l’important c’est que la légende continue à se transmettre. Depuis 2008, le « Meyboom » est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.

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dimanche 6 août 2023

Carrefour Léonard

Le nom de ce carrefour bien connu en Belgique, cauchemar des navetteurs à l’est de Bruxelles, a une origine intéressante. Sur la carte de Ferraris de 1777, il existe déjà ! On voit que la chaussée de Wavre croise le chemin du Mont-Saint-Jean venant de Waterloo. Au début des années 1830, la Société Générale de Belgique alors propriétaire de la forêt de Soignes aménage cet endroit qui devient les Quatre-Bras d’Auderghem.

A cette époque, la famille Boon tenait une auberge près du lieu de pèlerinage appelé « Jezus Eik » que les francophones traduiront en Notre-Dame-au-Bois. La Vierge Marie y serait apparue au pied d’un chêne là où a été construite la chapelle actuelle. Mais leur fils Léonard Boon installe en 1884 à ces Quatre-Bras d’Auderghem une roulotte baptisée « A l’Ambulance » (voir photo). C’est un estaminet où l’on sert le bon Faro, une bière qu’il brassait lui-même. Il avait un prestigieux client, le Prince Baudouin, neveu du roi Léopold II, que Léonard avait secouru alors qu’il était perdu dans les bois. Reconnaissant, le Prince serait intervenu en sa faveur pour qu’il puisse conserver cet emplacement sans autorisation. Et c’est ainsi que c’est devenu un lieu-dit : « Chez Léonard » et plus tard officiellement le « Carrefour Léonard » quand le Ring a été construit.


Les amateurs de bière connaissent la gueuze Boon brassée à Lembeek en Brabant flamand. A l’origine, il y a Frank Boon, un arrière-neveu de notre Léonard.

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vendredi 4 août 2023

Chicon, endive, witloof

Ce légume, « la perle du nord » dit-on, est sans conteste d’origine belge. Jusqu’au début du XIXème siècle, on connaissait la chicorée dont on utilisait la verdure en cuisine et la racine pour en faire un succédané de café.

Mais la révolution belge de 1830 a tout changé ! Craignant d’être victime de l’affrontement entre les milices bruxelloises et l’armée hollandaise, un paysan de Schaerbeek quitte sa ferme mais en partant prend le soin de dissimuler ses racines de chicorées dans une cave en les couvrant de terre. A son retour, il constate qu’elles ont produit des feuilles blanchâtres... d’un goût très particulier. La « witloof » (= feuille blanche en flamand) est née, c’est ainsi qu’il baptise sa découverte.



Ce nouveau légume deviendra populaire grâce à la Société d’Horticulture de Bruxelles qui, à partir de 1850, mettra au point sa méthode de culture dans l’obscurité. Et on lui donne le nom de « chicon » simple dérivé du terme scientifique de la chicorée « chicorium ».

Les maraîchers belges vont bientôt exporter leur production en France et lors de la criée aux Halles de Paris en 1878, le chicon est présenté par erreur comme « l’endive de Bruxelles », l’endive étant une variété de salade. Les Français oublieront bien vite le « de Bruxelles » et « endive » deviendra la seule appellation connue dans l’Hexagone pour le chicon belge ou la witloof flamande.

Le chicon, braisé, en gratin ou en salade, un cumul de bienfaits selon les nutritionnistes : véritable concentré de vitamines, d’oligoéléments et de minéraux, tout en étant faible en calories. Un partenaire minceur qui en plus gratifie d’une délicieuse amertume.


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lundi 31 juillet 2023

Buanderie

Dans l’ancien français du XIIème siècle, le verbe « buer » (d’origine germanique) signifiait faire la lessive. La « buée » (en Wallon li bouwée), c’était donc la lessive qui se faisait dans la buanderie. Par extension, le terme a pris le sens de vapeur d’eau, le lavage des vêtements à l’eau bouillante en dégageait beaucoup.







La buée (la lessive), peinture de Vidal Haley, artiste australienne (1882-1968)


Jadis, dans les châteaux et maisons bourgeoises, la buée avait un caractère rituel : elle durait trois jours qu’on appelait : purgatoire, enfer, paradis. Le premier jour dit purgatoire, on plaçait draps et habits sales dans des cuviers et l’on versait l’eau froide au travers d’un linge entourant de la cendre de bois qui servait de désinfectant : c’était le trempage jusqu’au lendemain. Là c’était l’enfer : il fallait faire bouillir l’eau, la maintenir à température et remuer vigoureusement dans les bassines. Le tout se termine le troisième jour au lavoir : il faut rincer et battre au « battoir » avant le séchage au grand air pour blanchir. Tout est fini, on peut remiser dans les armoires, c’est le paradis !

Ce travail était effectué par des lavandières (du verbe latin lavare = laver) qui parfumaient le linge avec une plante odoriférante qu’on a appelé …la lavande. Encore aujourd’hui, on place des petits sacs de lavande séchée dans les garde-robes…


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jeudi 27 juillet 2023

L’Académie française

Le 29 janvier 1635, l'Académie française est fondée par Richelieu. Elle regroupe au départ 9 érudits. Par la suite, leur nombre sera fixé de façon définitive à 40, choisis par les autres Académiciens et membres à vie. Ils sont appelés « Immortels » : cela vient de la devise qui figure sur le sceau de l’institution « A l’immortalité » (de la langue française). Depuis 1801, ils portent l’habit vert avec l’épée, suivant un décret de Napoléon Bonaparte. A partir de 1805, ils siègeront sous la prestigieuse coupole du quai Conti à Paris.



En principe, l’Académie devrait comprendre tous les grands noms de la littérature, il y a quand même quelques oubliés célèbres : Molière, Pascal, Rousseau, Descartes, Diderot, Balzac, Baudelaire, Zola, Maupassant, Mallarmé, Gide, Saint-Exupéry… Il faudra attendre 1980 pour qu’une femme, Marguerite Yourcenar, y soit admise.

Le mot « Académie » vient du nom du jardin « Akademos » à Athènes, où Platon (environ 428-348 avant JC) enseignait la philosophie. De nos jours, il s’emploie pour un établissement d’études supérieures.

Une des vocations de l’Académie est de publier un dictionnaire. La première édition (celle de Vaugelas) a été présentée à Louis XIV en 1694. La dernière, la neuvième, a été commencée en 1986 sous la direction d’abord de Maurice Druon puis de Hélène Carrère-d ’Encausse. Editée en fascicules successifs, elle est enfin cette année en cours d’achèvement ! Ces sages lettrés travaillent sans se presser… C’est vrai qu’ils ont le temps, ils sont immortels !

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mercredi 26 juillet 2023

Gaufre

Le mot est d’origine germanique, il apparaît au XIIème siècle dans nos régions sous la forme « wafel » qui est resté tel quel en néerlandais. Par la suite il évoluera en « walfre » pour donner finalement notre « gaufre » avec ses dérivés : gaufrer, gaufrette, gaufrier…

Au Moyen-Age, le terme signifiait « rayon de miel », on nommait ainsi un gâteau qui par sa forme reproduisait les alvéoles dans lesquelles les abeilles entreposent leur miel.

Cette gourmandise existe donc depuis 800 ans et les recettes sont multiples, chaque grand-mère a la sienne, mais les plus connues sont celles de Bruxelles et de Liège.

La gaufre de Bruxelles date des années 1830, on trouve pour la première fois sa recette écrite dans « Pâtisseries et confitures » de Philippe Cauderlier en 1864. Quant à la liégeoise, c’est un peu plus tard, en 1890 que Léon Roty détaille sa méthode de fabrication dans « Le journal de cuisine » de l’Association de Pâtissiers belges.

Chacun connaît les différences entre les deux : l’une rectangulaire, au contour bien net, croustillante, légère, presque transparente ; l’autre aux bords écrasés, arrondis, plus épaisse, plus compacte avec des grains de sucre caramélisé. Selon les règles, la gaufre de Bruxelles a 20 trous tandis que celle de la Cité Ardente en a 24 mais souvent avec des alvéoles extérieures tronquées.

 

Dans certaines régions, on parle de « galette » pour désigner une sorte de gaufre. Normalement, une galette est un biscuit ou gâteau rond et plat, sans alvéole (ex : la galette des Rois). Cela vient du mot galet, le caillou érodé des rivières. De façon figurée, dans le langage familier, la galette, c’est de l’argent, allusion à la pièce de monnaie ronde et plate.

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samedi 22 juillet 2023

Variations climatiques d’autrefois

On n’en parle pas souvent mais il y a eu des changements météorologiques importants par le passé.

A la fin du premier millénaire de notre ère, aux alentours de l’an mil, le temps s’est radouci, nos régions ont connu une hausse sensible des températures et cela pendant trois siècles, période appelée par les spécialistes « Optimum climatique médiéval ».

Mais au tout début du XIVème siècle, les températures moyennes chutent ! Et ce refroidissement va durer cinq siècles. Les climatologues l’appellent le « Petit Age Glaciaire ». Les hivers sont rudes comme en 1693-1694 et surtout en 1708-1709 : au château de Versailles, le vin gelait dans les carafes, raconte Saint-Simon dans ses Mémoires ! Le 24 janvier 1709, il faisait à Paris moins vingt degrés.

Puis, changement radical depuis 1860, les températures remontent. Ce phénomène naturel s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui, bien sûr amplifié par les activités humaines. C’est notre réchauffement climatique rapide, inquiétant, avec des thermomètres qui s’affolent…

S’il dure trois siècles comme au Moyen-Age, il faudra attendre 2160 pour une prochaine période plus froide…


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mercredi 19 juillet 2023

Sudoku

Le Sudoku, ce sport cérébral voisine les mots-croisés dans nos journaux ou périodiques. Il est assez récent puisqu’il a été introduit en France en 2005 tandis que l’origine des mots-croisés remonte au début du XXème siècle.

Le Sudoku vient du Japon, on dit que son nom est une contraction de "Sūji wa makushn ni kagiru" (= le chiffre doit être unique). En effet, dans chacun des 9 carrés de 9 cases ainsi qu’horizontalement et verticalement, on ne peut pas trouver deux fois le même nombre (de 1 à 9).

Si ce casse-tête est devenu populaire grâce au Japon, il a pourtant été créé aux USA en 1979 par Howard Garns qui l’a mis au point avec les règles actuelles en le baptisant « Number place ». Pour ce faire, il s’est sans doute inspiré du « carré magique » chinois où les nombres sont disposés de sorte que leurs sommes sur chaque rangée, sur chaque colonne et sur chaque diagonale soient égales. Voici un exemple :


Autre ancêtre du Sudoku, le « carré latin » du mathématicien suisse Euler au XVIIIème siècle : toutes les lignes et toutes les colonnes doivent contenir les mêmes chiffres dans des positions différentes pour faire toujours la même somme, comme ci-dessous.


C’est en 1984 que le Sudoku est apparu au pays du Soleil Levant où il a connu tout de suite un engouement qui persiste aujourd’hui. Peut-être parce que les mots-croisés n’y existent pas, la langue écrite nippone avec ses multiples idéogrammes étant inadaptée à ce passe-temps.

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lundi 17 juillet 2023

Taxi

Cette appellation internationale vient du nom de la famille italo-allemande Thurn und Tassis (francisé en Tour et Taxis) qui pendant trois siècles (du XVI au début du XIXème) a eu le quasi-monopole de l’acheminement du courrier en Europe. Ils avaient mis en place un réseau de relais postaux avec des chevaux de rechange pour les convois.

                                                        Témoin de cette activité, le site de Tour et Taxis à Bruxelles.

Plusieurs pays ont adopté la couleur jaune pour identifier les taxis, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, dans les pays scandinaves. Sans doute pour être bien repérables mais on dit aussi que cela viendrait du fond doré des armoiries de la famille Thurn und Tassis.

   


Le jaune est également la couleur de la Poste dans de nombreux pays (pas en Belgique !), avec souvent le cor de chasse qui rappelle celui que portaient les conducteurs de diligences pour annoncer l’arrivée au relais ou le départ imminent.


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samedi 15 juillet 2023

Un train de sénateur

Les termes « Sénat » et « Sénateur » sont directement dérivés du latin « senex » qui signifie « vieillard » (racine qu’on retrouve dans sénile, sénilité). Dans l’Antiquité, le Sénat romain était en effet constitué de gens d’expérience, qui avaient vécu : il fallait avoir au moins 60 ans pour y être élu. C’était donc une assemblée de personnes d’un âge respectable, de seniors, dirait-on aujourd’hui.

On comprend dès lors mieux l’expression « un train de sénateur » pour une allure lente mais empreinte de dignité. On pense naturellement à la fable de Jean de La Fontaine « Le lièvre et la tortue » : « Il laisse la tortue
            Aller son train de sénateur.
            Elle part, elle s’évertue,
            Elle se hâte avec lenteur
. »

Les vieux, c’est bien connu, font tout … très, très lentement et cela énerve parfois les plus jeunes. Mais comme le dit le Chat de Philippe Geluck : « Les vieux ont un avantage sur les jeunes, ils sont certains d’avoir été jeunes. Les jeunes eux ne sont pas certains de devenir vieux ».

                                                                         La salle du Sénat de Belgique

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mercredi 12 juillet 2023

La clef de La Bastille se trouve aux Etats-Unis.

A Mount Vernon en Virginie aux Etats-Unis, dans l’ancienne demeure de George Washington transformée en musée, est exposée la clef de La Bastille parisienne, dont la prise le 14 juillet 1789 est le symbole de la Révolution française.

C’est La Fayette qui l’a apportée en 1790 au premier Président des Etats-Unis, à la demande de l’Assemblée constituante française. Acte symbolique, le peuple de France venait de mettre fin à l’absolutisme royal, tout comme les Américains l’avaient fait quelques années auparavant en chassant le colonisateur anglais. Et La Fayette qui dix ans auparavant avait combattu (il a même été blessé à la jambe) aux côtés de George Washington était l’ambassadeur tout désigné pour ce geste.

En 1780, La Fayette a traversé l’Atlantique pour rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance, il était à bord de « L’Hermione », un trois-mâts de 26 canons. Cette frégate a été reconstruite à l’identique de 1997 à 2014 à Rochefort au sud de La Rochelle. C’est son port d’attache où on peut l’admirer quand elle ne navigue pas.

La nouvelle « Hermione » lors de son voyage inaugural en 2014.

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lundi 10 juillet 2023

Chercher noise à quelqu’un

C’est se quereller avec lui, souvent pour un motif qui peut paraître futile. Ce n’est pas loin de « chercher la petite bête ». Le mot « noise » n’est plus utilisé en français que dans cette expression, parfois au pluriel : chercher des noises. Au XIème siècle, il signifiait bruit, tapage. C’est d’ailleurs le sens qu’il a conservé en anglais : to make a noise = faire du bruit.

Il est dérivé du latin « nausea » qui donnera notre nausée mais qui s’employait initialement pour le mal de mer qui provoque effectivement la nausée. Par la suite, sa signification a évolué mais toujours pour une quelque chose de désagréable (tintamarre, vacarme) qui aboutira finalement à une dispute, une chamaillerie.

On trouve dans un texte de 1611 ce jeu de mots : « chercher noise pour une noisette », la noisette voulant dire ici très peu de chose.


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vendredi 7 juillet 2023

La tropézienne de Brigitte Bardot





Une tropézienne, c’est une brioche coupée en deux garnie de crème et saupoudrée de sucre. En 1952 Alexandre Micka, un pâtissier d’origine polonaise a commencé à la proposer à sa clientèle de Saint-Tropez où il venait de s’installer : une recette de sa grand-mère, disait-il.



En 1955, Roger Vadim tourne à Saint-Tropez « Et Dieu créa la femme » avec Brigitte Bardot bien sûr et c’est notre Alexandre Micka qui organise les repas de l’équipe du tournage. Tout naturellement, il met au menu son gâteau polonais et Brigitte Bardot en raffole… Elle le baptise « tarte de Saint-Tropez » et sous l’influence de la star française, ce dessert se fera connaître et deviendra à la mode.

Commerçant avisé, Alexandre Micka déposera un brevet pour le procédé de fabrication en modifiant quelque peu l’appellation de BB : c’est devenu « tarte tropézienne » puis « tropézienne ».

Après sa gloire cinématographique, l’ancienne actrice, dorénavant entièrement acquise à la défense de la cause animale, s’est retirée à « La Madrague » devenant ainsi elle-même une tropézienne.

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mercredi 5 juillet 2023

Les noms de la pomme de terre


La pomme de terre est introduite en Europe en 1532 par les Conquistadors qui l’avaient découverte en Amérique du Sud où les Incas la cultivaient depuis longtemps. Ils l’appelaient « patata » qui a donné notre « patate » et « potato » en anglais. En Wallonie namuroise, on dit souvent « canada », une abréviation de « topinambour du Canada » qui était une variété courante au XIXème.

Au Pays de Liège, ce sont des « crompîres », une évolution de la racine allemande « grund-peer » (= poire de terre). En néerlandais, le topinambour se dit « aardpeer ».

La « Bintje » est connue partout, idéale pour la purée ou les frites. Elle a même sa géante dans le carnaval de Hondschoote près de Dunkerque. Son nom est un diminutif en néerlandais de Bénédicte.

Dans le midi de la France, on l’appelait jadis « tartifle » avec quelques variantes locales (= truffe de terre). Il n’est maintenant plus utilisé que dans la tartiflette savoyarde.

Sa consommation s’est répandue grâce à Antoine Parmentier (1737-1813), apothicaire et agronome français qui voulut persuader ses concitoyens de la valeur nutritive de ce légume. D’abord sans beaucoup de succès, jusqu’au jour où il planta des pommes de terre dans un champ qu’il fit garder par des soldats, comme si c’était un bien précieux. Le subterfuge marcha, cela a suscité la curiosité, des voleurs sont même venus nuitamment dérober des plants, et, comme espéré, un engouement est né autour de ce tubercule qui ainsi s’est invité dans nos assiettes.

Une recette porte le nom de ce précurseur, le « hachis parmentier », un gratin de purée de pommes de terre avec de la viande hachée.

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dimanche 2 juillet 2023

Quelle galère !

Il nous arrive d’employer cette expression quand les obstacles, les contre-temps s’accumulent. A l’origine une pièce du XVIIème siècle de Molière « Les fourberies de Scapin ». Le valet essaie de soutirer de l’argent à son maître particulièrement avare en prétendant que son fils est pris en otage dans une galère et le père dans la scène ne cesse de répéter « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » et cette répétition (6x) ne manque pas de provoquer le rire des spectateurs. C’est ainsi que la galère est passée dans le langage courant pour une série interminable d’ennuis.

A l’époque où écrivait Molière, les galères étaient encore utilisées dans la marine. Ces bateaux étaient à voiles et à rames : quand le vent était contraire ou trop faible, le vaisseau était mû par des rameurs, souvent des repris de justice. Après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV en 1685, de nombreux Protestants qui refusaient de se convertir au Catholicisme (un crime de religion !) étaient envoyés comme des forçats dans les galères affectées à la garde des côtes.


                                    "Les galériens" Illustration de Paul Lehugeur, historien français du XIXème siècle.

On dit aussi « Et vogue la galère » pour une situation qui nous échappe. Advienne que pourra…

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mardi 27 juin 2023

Le coq des clochers

Au sommet des églises, se dresse fièrement un coq perché sur une croix. On doit cet ornement au pape Léon IV qui décida au IXème siècle que tous les clochers seraient surmontés de la représentation de cet animal. Sans doute un symbole, mais lequel ? Aucun texte ne donne la raison officielle de l'injonction papale, nous ne pouvons qu’avancer des hypothèses.


« Le coq veille sur sa basse-cour. De la même façon, l’église veille sur ses ouailles, les protège ». C’est une explication parfois donnée.

Une autre cherche l’origine dans le reniement de l’apôtre Pierre. « Avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois » lui a dit Jésus dans l’Evangile. Ainsi, la présence du coq servirait de rappel aux fidèles afin qu’ils ne fassent pas comme Pierre et gardent la foi.

Mais certains donnent une autre interprétation somme toute assez plausible : le coq chante au lever du jour marquant ainsi la fin de l’obscurité. On passe des ténèbres à la clarté et cela correspond au message de la religion chrétienne.

En tout cas, le coq gaulois n’y est pour rien dans cette histoire.

Autant savoir.

 

 

 

dimanche 25 juin 2023

Paparazzi


Ce terme d’origine italienne est entré dans la langue française grâce à Federico Fellini, le réalisateur en 1960 du film la "Dolce Vita" avec Marcello Mastroianni et Anita Elkberg … dont la scène dans la fontaine de Trevi à Rome est restée célèbre.

Dans ce film, Marcello est souvent accompagné d’un ami appelé Paparazzo qui use volontiers de la pellicule. Fellini racontera que c’était le nom de famille d’un condisciple qui le harcelait sur les bancs de l’école. En italien, le mot est une sorte d’onomatopée qui suggère le bourdonnement agaçant des insectes (papatacci). Et par plaisanterie, Fellini donnera ce surnom à un photographe des studios de la Cinecitta et c’est de là que le terme est entré dans la langue courante pour ces reporters avides de scoops à sensation et poursuivant les « people ». On se souvient de Lady Di au pont de l’Alma…

Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...