lundi 17 juillet 2023

Taxi

Cette appellation internationale vient du nom de la famille italo-allemande Thurn und Tassis (francisé en Tour et Taxis) qui pendant trois siècles (du XVI au début du XIXème) a eu le quasi-monopole de l’acheminement du courrier en Europe. Ils avaient mis en place un réseau de relais postaux avec des chevaux de rechange pour les convois.

                                                        Témoin de cette activité, le site de Tour et Taxis à Bruxelles.

Plusieurs pays ont adopté la couleur jaune pour identifier les taxis, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, dans les pays scandinaves. Sans doute pour être bien repérables mais on dit aussi que cela viendrait du fond doré des armoiries de la famille Thurn und Tassis.

   


Le jaune est également la couleur de la Poste dans de nombreux pays (pas en Belgique !), avec souvent le cor de chasse qui rappelle celui que portaient les conducteurs de diligences pour annoncer l’arrivée au relais ou le départ imminent.


Autant savoir.

 

 

 

 

samedi 15 juillet 2023

Un train de sénateur

Les termes « Sénat » et « Sénateur » sont directement dérivés du latin « senex » qui signifie « vieillard » (racine qu’on retrouve dans sénile, sénilité). Dans l’Antiquité, le Sénat romain était en effet constitué de gens d’expérience, qui avaient vécu : il fallait avoir au moins 60 ans pour y être élu. C’était donc une assemblée de personnes d’un âge respectable, de seniors, dirait-on aujourd’hui.

On comprend dès lors mieux l’expression « un train de sénateur » pour une allure lente mais empreinte de dignité. On pense naturellement à la fable de Jean de La Fontaine « Le lièvre et la tortue » : « Il laisse la tortue
            Aller son train de sénateur.
            Elle part, elle s’évertue,
            Elle se hâte avec lenteur
. »

Les vieux, c’est bien connu, font tout … très, très lentement et cela énerve parfois les plus jeunes. Mais comme le dit le Chat de Philippe Geluck : « Les vieux ont un avantage sur les jeunes, ils sont certains d’avoir été jeunes. Les jeunes eux ne sont pas certains de devenir vieux ».

                                                                         La salle du Sénat de Belgique

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mercredi 12 juillet 2023

La clef de La Bastille se trouve aux Etats-Unis.

A Mount Vernon en Virginie aux Etats-Unis, dans l’ancienne demeure de George Washington transformée en musée, est exposée la clef de La Bastille parisienne, dont la prise le 14 juillet 1789 est le symbole de la Révolution française.

C’est La Fayette qui l’a apportée en 1790 au premier Président des Etats-Unis, à la demande de l’Assemblée constituante française. Acte symbolique, le peuple de France venait de mettre fin à l’absolutisme royal, tout comme les Américains l’avaient fait quelques années auparavant en chassant le colonisateur anglais. Et La Fayette qui dix ans auparavant avait combattu (il a même été blessé à la jambe) aux côtés de George Washington était l’ambassadeur tout désigné pour ce geste.

En 1780, La Fayette a traversé l’Atlantique pour rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance, il était à bord de « L’Hermione », un trois-mâts de 26 canons. Cette frégate a été reconstruite à l’identique de 1997 à 2014 à Rochefort au sud de La Rochelle. C’est son port d’attache où on peut l’admirer quand elle ne navigue pas.

La nouvelle « Hermione » lors de son voyage inaugural en 2014.

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lundi 10 juillet 2023

Chercher noise à quelqu’un

C’est se quereller avec lui, souvent pour un motif qui peut paraître futile. Ce n’est pas loin de « chercher la petite bête ». Le mot « noise » n’est plus utilisé en français que dans cette expression, parfois au pluriel : chercher des noises. Au XIème siècle, il signifiait bruit, tapage. C’est d’ailleurs le sens qu’il a conservé en anglais : to make a noise = faire du bruit.

Il est dérivé du latin « nausea » qui donnera notre nausée mais qui s’employait initialement pour le mal de mer qui provoque effectivement la nausée. Par la suite, sa signification a évolué mais toujours pour une quelque chose de désagréable (tintamarre, vacarme) qui aboutira finalement à une dispute, une chamaillerie.

On trouve dans un texte de 1611 ce jeu de mots : « chercher noise pour une noisette », la noisette voulant dire ici très peu de chose.


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vendredi 7 juillet 2023

La tropézienne de Brigitte Bardot





Une tropézienne, c’est une brioche coupée en deux garnie de crème et saupoudrée de sucre. En 1952 Alexandre Micka, un pâtissier d’origine polonaise a commencé à la proposer à sa clientèle de Saint-Tropez où il venait de s’installer : une recette de sa grand-mère, disait-il.



En 1955, Roger Vadim tourne à Saint-Tropez « Et Dieu créa la femme » avec Brigitte Bardot bien sûr et c’est notre Alexandre Micka qui organise les repas de l’équipe du tournage. Tout naturellement, il met au menu son gâteau polonais et Brigitte Bardot en raffole… Elle le baptise « tarte de Saint-Tropez » et sous l’influence de la star française, ce dessert se fera connaître et deviendra à la mode.

Commerçant avisé, Alexandre Micka déposera un brevet pour le procédé de fabrication en modifiant quelque peu l’appellation de BB : c’est devenu « tarte tropézienne » puis « tropézienne ».

Après sa gloire cinématographique, l’ancienne actrice, dorénavant entièrement acquise à la défense de la cause animale, s’est retirée à « La Madrague » devenant ainsi elle-même une tropézienne.

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mercredi 5 juillet 2023

Les noms de la pomme de terre


La pomme de terre est introduite en Europe en 1532 par les Conquistadors qui l’avaient découverte en Amérique du Sud où les Incas la cultivaient depuis longtemps. Ils l’appelaient « patata » qui a donné notre « patate » et « potato » en anglais. En Wallonie namuroise, on dit souvent « canada », une abréviation de « topinambour du Canada » qui était une variété courante au XIXème.

Au Pays de Liège, ce sont des « crompîres », une évolution de la racine allemande « grund-peer » (= poire de terre). En néerlandais, le topinambour se dit « aardpeer ».

La « Bintje » est connue partout, idéale pour la purée ou les frites. Elle a même sa géante dans le carnaval de Hondschoote près de Dunkerque. Son nom est un diminutif en néerlandais de Bénédicte.

Dans le midi de la France, on l’appelait jadis « tartifle » avec quelques variantes locales (= truffe de terre). Il n’est maintenant plus utilisé que dans la tartiflette savoyarde.

Sa consommation s’est répandue grâce à Antoine Parmentier (1737-1813), apothicaire et agronome français qui voulut persuader ses concitoyens de la valeur nutritive de ce légume. D’abord sans beaucoup de succès, jusqu’au jour où il planta des pommes de terre dans un champ qu’il fit garder par des soldats, comme si c’était un bien précieux. Le subterfuge marcha, cela a suscité la curiosité, des voleurs sont même venus nuitamment dérober des plants, et, comme espéré, un engouement est né autour de ce tubercule qui ainsi s’est invité dans nos assiettes.

Une recette porte le nom de ce précurseur, le « hachis parmentier », un gratin de purée de pommes de terre avec de la viande hachée.

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dimanche 2 juillet 2023

Quelle galère !

Il nous arrive d’employer cette expression quand les obstacles, les contre-temps s’accumulent. A l’origine une pièce du XVIIème siècle de Molière « Les fourberies de Scapin ». Le valet essaie de soutirer de l’argent à son maître particulièrement avare en prétendant que son fils est pris en otage dans une galère et le père dans la scène ne cesse de répéter « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » et cette répétition (6x) ne manque pas de provoquer le rire des spectateurs. C’est ainsi que la galère est passée dans le langage courant pour une série interminable d’ennuis.

A l’époque où écrivait Molière, les galères étaient encore utilisées dans la marine. Ces bateaux étaient à voiles et à rames : quand le vent était contraire ou trop faible, le vaisseau était mû par des rameurs, souvent des repris de justice. Après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV en 1685, de nombreux Protestants qui refusaient de se convertir au Catholicisme (un crime de religion !) étaient envoyés comme des forçats dans les galères affectées à la garde des côtes.


                                    "Les galériens" Illustration de Paul Lehugeur, historien français du XIXème siècle.

On dit aussi « Et vogue la galère » pour une situation qui nous échappe. Advienne que pourra…

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mardi 27 juin 2023

Le coq des clochers

Au sommet des églises, se dresse fièrement un coq perché sur une croix. On doit cet ornement au pape Léon IV qui décida au IXème siècle que tous les clochers seraient surmontés de la représentation de cet animal. Sans doute un symbole, mais lequel ? Aucun texte ne donne la raison officielle de l'injonction papale, nous ne pouvons qu’avancer des hypothèses.


« Le coq veille sur sa basse-cour. De la même façon, l’église veille sur ses ouailles, les protège ». C’est une explication parfois donnée.

Une autre cherche l’origine dans le reniement de l’apôtre Pierre. « Avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois » lui a dit Jésus dans l’Evangile. Ainsi, la présence du coq servirait de rappel aux fidèles afin qu’ils ne fassent pas comme Pierre et gardent la foi.

Mais certains donnent une autre interprétation somme toute assez plausible : le coq chante au lever du jour marquant ainsi la fin de l’obscurité. On passe des ténèbres à la clarté et cela correspond au message de la religion chrétienne.

En tout cas, le coq gaulois n’y est pour rien dans cette histoire.

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dimanche 25 juin 2023

Paparazzi


Ce terme d’origine italienne est entré dans la langue française grâce à Federico Fellini, le réalisateur en 1960 du film la "Dolce Vita" avec Marcello Mastroianni et Anita Elkberg … dont la scène dans la fontaine de Trevi à Rome est restée célèbre.

Dans ce film, Marcello est souvent accompagné d’un ami appelé Paparazzo qui use volontiers de la pellicule. Fellini racontera que c’était le nom de famille d’un condisciple qui le harcelait sur les bancs de l’école. En italien, le mot est une sorte d’onomatopée qui suggère le bourdonnement agaçant des insectes (papatacci). Et par plaisanterie, Fellini donnera ce surnom à un photographe des studios de la Cinecitta et c’est de là que le terme est entré dans la langue courante pour ces reporters avides de scoops à sensation et poursuivant les « people ». On se souvient de Lady Di au pont de l’Alma…

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jeudi 22 juin 2023

Paris-Brest

C’est le nom d’une pâtisserie à base de pâte à choux fourrée de crème au beurre avec des amandes. Elle est généralement de forme circulaire : un rappel de l’origine de sa création, la course cycliste Paris-Brest-Paris de 1891. Cette manifestation sportive a connu un grand retentissement à l’époque et pour célébrer cet événement, des pâtissiers ont imaginé ce gâteau en forme de roue de vélo. On ne sait trop qui en est vraiment le concepteur : Bauget de Paris, Gerbet de Chartres ou Louis Durand de Maisons-Laffitte ?

 


A la fin du XIXème siècle, la bicyclette commençait à être répandue et c’est pour promouvoir son utilisation que cette course de 1200 Km a été organisée ; elle sera sponsorisée par les frères Michelin qui venaient d’inventer le pneu creux avec chambre à air. Elle sera reprise tous les dix ans jusqu’en 1951.




La première épreuve a été remportée par Charles Terront en 71h37. 206 participants au départ, 98 à l’arrivée. On raconte qu’il y a eu beaucoup de tricheries, certains se faisant relayer par un autre en cours de trajet. C’est vrai que les contrôles n’étaient pas faciles sur une telle distance. En 1901, le vainqueur sera Maurice Garin (en 52h) qui deux ans plus tard gagnera le premier tour de France.



Autant savoir.

mardi 20 juin 2023

Hasard et dés à jouer

« Alea jacta est » (=le sort en est jeté) aurait dit Jules César en franchissant avec ses légions le fleuve Rubicon, ce qui était interdit dans la Rome antique. Le mot « alea » signifiait en latin le destin, le hasard : il est passé tel quel en français (les aléas de la vie) et dans l’adjectif aléatoire. Mais un alea désignait aussi le dé à jouer. Ce jeu se pratiquait déjà à cette époque, il est même bien plus ancien puisqu’on retrouve sa trace au 2ème millénaire avant notre ère en Inde !


Quant au mot « hasard », il vient de la langue arabe « az-zahr » qui désignait à l’origine le jeu de dés.

Ces petits cubes ont 6 faces numérotées de 1 à 6 : les points sont disposés de façon que l’addition des faces opposées donne toujours 7.

De nos jours, on les retrouve partout dans les jeux de société mais aussi sur le comptoir de nombreux bars avec le 4/21 : le meilleur score est d’arriver à faire en maximum trois lancers la combinaison de 4, 2 et 1.

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lundi 19 juin 2023

Attila et les Huns

Attila a laissé l’image d’un barbare sanguinaire. Les chroniqueurs du Moyen-Age le surnommeront « le fléau de Dieu », le fléau étant un outil qui servait à battre les céréales pour en extraire le grain.

Et pourtant, de lignage noble, il a été éduqué à Constantinople à la cour impériale. Revenu dans la région des Carpates, il rassemble les Huns sous son autorité et en 441, mène une razzia dans l’empire d’Orient. Il s’en prend ensuite à la Gaule en semant la terreur sur son passage. Metz est mise à sac puis il met le siège devant Lutèce (Paris) en 451. Celle qui deviendra Sainte Geneviève, persuade ses concitoyens de ne pas fuir. Par miracle, les Huns se retirent. Le général Gallo-Romain Aetius parvient ensuite à les repousser près de Troyes aux « champs catalauniques ». Cela n’empêchera pas les Huns de ravager l’Italie jusqu’à Rome où le pape Léon Ier les dissuade d’attaquer la ville. Ils regagnent finalement les rives du Danube où Attila meurt de façon mystérieuse en 453. Avec lui, disparaît l’empire qu’il avait créé.


                                 Attila et les hordes de Huns (Eugène Delacroix, 1834, décor du Palais Bourbon à Paris)

Les Hongrois considèrent Attila comme un héros national et les Huns comme leurs ancêtres. Hongrie ou Hungaria, c’est le pays des Huns et Attila y est un prénom populaire.


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mercredi 7 juin 2023

Aragon et Brassens « Il n'y a pas d'amour heureux »

C’est un poème de Louis Aragon paru en 1943 et que Brassens mettra à son répertoire en 1953. Pendant l’Occupation, Aragon, communiste convaincu et membre de la Résistance, vivait caché chez un ami à Paris avec son épouse Elsa Triolet d’origine russe pour laquelle il écrira le recueil de poésie « Les yeux d’Elsa ». Mais en 1943, il était question qu’ils doivent se séparer, pour des raisons de sécurité, d’où ce texte d’une mélancolie poignante… La séparation n’aura pas lieu ; jusqu’à la mort d’Elsa en 1970, ils resteront un couple uni donnant l’image d’un amour heureux contrairement aux paroles de cette chanson.

 







Louis Aragon et Elsa Triolet

« Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force / Ni sa faiblesse ni son cœur et quand il croit / Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix / Et quand il croit serrer son bonheur il le broie / Sa vie est un étrange et douloureux divorce / Il n'y a pas d'amour heureux (…)

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard / Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson / Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson / Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson / Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare / Il n'y a pas d'amour heureux (…)

 Mais c'est notre amour à tous les deux »

Louis Aragon (1897-1982)

Pour écouter Brassens  https://youtu.be/VtMBlr_DRjQ


Autant savoir.

 

lundi 5 juin 2023

La langue « française » d’aujourd’hui

Dans le langage courant, nous utilisons souvent des mots ou expressions qui ne se trouvent pas (encore ?) dans le Larousse ou le Robert. Par exemple : c’est fastoche au turbin mais pas question d’une sèche ou d’une clope … pas mal la nana dans sa bagnole avec son cleps … mon pote et mon frangin ont de nouvelles fringues … ma bécane s’est plantée … je suis paumé, plus de fric ou de pèze, bon pour la taulecasse-toi… etc.

Mais les jeunes d’aujourd’hui aussi imaginatifs que leurs aînés (les darons, les parents) ont pris le relai avec d’autres tournures : le boulot est devenu le taf, le flic s’est transformé en keuf, aimer c’est kiffer un mec ou une meuf, parfois on kiffe grave, ça fait flipper ce truc de ouf, c’est naze, merdique, relou et quand tout est foutu, c’est niqué ! Quel langage chelou de taré …

Faut rester cool … ce ne sont que quelques exemples : dans les textos, c’est pire encore, incompréhensible pour les non-initiés…












Autant savoir.

vendredi 2 juin 2023

Payer en espèces

C’est payer en épices ! Chacun sait combien les gens du Moyen Age et à la Renaissance étaient friands des épices venant d’Orient. Bien sûr, on cultivait chez nous des aromates mais des marchands ont importé de ces contrées lointaines le poivre, la cannelle, le gingembre, le curcuma… toutes des plantes aromatiques « spéciales » (du latin species) ce qui a donné le mot « épices » apparu vers 1150. C’était très cher, réservé aux fortunés et elles pouvaient servir de monnaie d’échange… d’où notre expression.


Et comme « payer » vient du latin « pacare » (=faire la paix), cette tournure veut dire littéralement « faire la paix grâce aux épices ». C’est vrai que payer ses dettes permet d’éviter un conflit !

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dimanche 28 mai 2023

Bistrot

Quelle est l'origine du mot bistrot qui peut aussi s’écrire bistro ?

Voici l’étymologie donnée par le site consacré à l’histoire www.herodote.net :

« A la suite de la chute du 1er Empire, les Russes occupent Paris. Dans les tavernes, les Cosaques se montrent particulièrement assoiffés : « Bistro ! Bistro ! », crient-ils sans trêve (« Plus vite que ça ! » en russe), d'où le nom de bistrot que l'on donnera désormais aux estaminets... »

Explication amusante … réfutée par tous les linguistes sérieux. Mais ceux-ci n’en proposent aucune autre d’incontestable. Il y a bien celle du dictionnaire « Bloch & Wartburg » qui fait le rapprochement avec « bistraud », autrefois un gardien de troupeau dans le Poitou et le mot aurait été adopté par le monde vinicole : le « bistraud » serait devenu, chez un marchand de vin, l’employé chargé de servir les candidats acheteurs et c’est ainsi qu’il aurait fini par désigner un débit de boisson.

Un peu compliqué… Alors pourquoi pas l’allusion aux Cosaques ? En tout cas, le terme est à la mode : on parle maintenant de la « bistronomie », pour les brasseries qui se veulent gastronomiques.


                                            Scène de bistrot, détail du tableau « L’absinthe » d’Edgar Degas (1876)

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samedi 27 mai 2023

Le vélo ou « la petite reine »

On raconte que c’est à la reine Wilhelmine des Pays-Bas (1880-1962) que l’on doit cette appellation « petite reine ». Quand elle accède au trône en 1890, elle n’a que dix ans et à cette époque, la bicyclette commençait à être à la mode. La jeune Wilhelmine adorait se promener à vélo et ses sujets l’appelaient affectueusement la petite Reine à bicyclette. En 1898, quand elle se rend en visite officielle à Paris, la presse lui donne le surnom « la Reine bicyclette ». Au début du XXème siècle, les Français ont oublié Wilhelmine mais l’expression est restée et transformée en « petite reine » pour désigner le vélo.


                                                                          La reine Wilhelmine à bicyclette

Belle histoire mais est-ce là l’origine de l’expression ? Il y a en tout cas une autre explication moins jolie mais plus plausible. Ce serait une formule inventée par un journaliste sportif Pierre Giffard : en 1891, il a publié un ouvrage intitulé « La reine bicyclette » avec en couverture une jeune dame portant un vélo… et elle n’a nullement les traits de Wilhelmine dont Giffard ignorait sans doute l’existence ! La reine des Pays-Bas n’y est vraisemblablement pour rien dans cette tournure « petite reine », mais son amour du vélocipède a certainement contribué à faire de la Hollande, le pays du vélo.

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mercredi 24 mai 2023

La Gaule et le coq gaulois

Avant la conquête romaine, les territoires occupés par des peuplades germaniques au sud du Rhin étaient appelés « Walha » en langue celte. Le latin a déformé le mot qui est devenu « Gallia ». Naturellement, les Romains ont fait le rapprochement avec « gallus » (le coq en latin) et c’est ainsi qu’ils désignaient de façon ironique les habitants de ces régions au-delà des Alpes, les « Galli », les coqs.


Au Moyen-Age, le terme « Gaule » a quelque peu disparu au profit de « Francie », le pays des Francs. Il faut attendre la Renaissance pour que des lettrés latinistes remettent à l’honneur « nos ancêtres les Gaulois » et c’est ainsi que le coq est devenu un animal emblématique pour les rois de France. Bonaparte a préféré l’aigle, mais le coq est revenu avec la Restauration et s’est imposé en République Française … et bien plus tard est devenu le symbole de la Wallonie.


Dans ce « Walha », on retrouve la racine du mot « Wallon », ainsi que du « Waals » néerlandais et du « Wales » anglais (le pays de Galles).


Autant savoir.

dimanche 21 mai 2023

Une voix de stentor et un œil de lynx

Voici deux expressions qui nous viennent des lettrés de la Renaissance. A cette époque, il était de bon ton de montrer qu’on avait une culture gréco-latine : on faisait volontiers allusion aux auteurs anciens ou à un épisode de la vie des dieux de l’Antiquité.

« Une voix de stentor », c’est une voix forte, puissante qu’on entend de loin…comme celle de Stentor, le héraut de l’armée grecque lors de la guerre de Troie. « Sa voix de bronze faisait autant de bruit que cinquante hommes » écrit Homère dans l’Iliade.

« Un œil de lynx » : contrairement à ce que semble suggérer l’expression, le lynx n’a pas une vue particulièrement perçante. Pour trouver l’origine de cette formule, il faut se référer à la mythologie grecque et à la conquête de la toison d’or par Jason et les Argonautes. De cette histoire compliquée de dieux et héros légendaires, retenons simplement que le pilote du bateau de Jason s’appelait Lyncée, et lui, il avait une vue extraordinaire ; il pouvait voir au travers de la brume et même des rochers. Avec le temps, Lyncée est devenu lynx …

Autant savoir.

mardi 16 mai 2023

La tulipomania

La tulipe est originaire de Turquie, son nom vient d’ailleurs du turc et signifie « en forme de turban ». Elle a été introduite dans les pays occidentaux par Charles de l’Ecluse, qui était professeur à l’université de Leyde aux Pays-Bas. Il a fait planter les premiers bulbes dans le jardin botanique de l’université en 1593.

A partir de 1634, un véritable engouement se crée autour de la tulipe. De partout des demandes affluent… et les prix montent. C’est ce qu’on appellera la « tulipomania ». Le paroxysme de cette frénésie aura lieu en 1636. On parle de prix affolants, des bulbes rares valant plusieurs fois le salaire annuel d’un ouvrier ! Mais au printemps 1637, c’est l’effondrement des cours et la faillite de certains spéculateurs.


Depuis lors, la Hollande est devenue le pays des tulipes et on peut les admirer dans le magnifique écrin qu’est le parc du Keukenhof à Lisse entre Amsterdam et La Haye.

Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...