lundi 23 janvier 2023

Il Silenzio



Cette magnifique partition à la trompette mondialement connue date de 1965. Elle est due à l’italien Nini Rosso. Elle fait un peu penser au « Last Post » des militaires qui est joué au clairon en hommage aux soldats tombés au front, et notamment chaque soir depuis l’Armistice, à Ypres au Mémorial de Menin, un hommage quotidien aux victimes de la guerre 14-18.

« Il Silenzio » c’est un peu l’équivalent version civile, mais avec une mélodie différente conçue pour la trompette et non pour le clairon. Cette composition musicale est souvent reprise lors des cérémonies de funérailles, son thème mélancolique suscite immanquablement le recueillement : en l’entendant, on ne peut que penser à tous les proches qui viennent de nous quitter…

Voici la saisissante interprétation d’une jeune fille, à la trompette bien sûr, elle avait 17 ans au moment de l’enregistrement. Pour l’écouter :

https://www.bing.com/videos/search?q=il+silenzio+trompette&docid=608001017017336615&mid=FBB2E9F3EC05DF852184FBB2E9F3EC05DF852184&view=detail&FORM=VIRE

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dimanche 22 janvier 2023

« Frère Jacques, Frère Jacques, dormez-vous ? … Sonnez les matines… »

 


Cette chanson enfantine fait allusion à la vie dans les abbayes. Un frère sonnait les cloches sept fois par jour pour appeler les moines à la prière et la première fois, c’était à 3h du matin : les matines. L’angélus se fera entendre une deuxième fois à 6h pour les laudes ou la prime : c’est la première heure, le réveil de la communauté.

A 9h, sonne la tierce, la troisième heure puis à 12h la sexte (qui donnera notre sieste). 15h est appelée la none : c’est de là que vient le mot anglais « afternoon » (= après la neuvième heure). Le terme « nonne » (la sœur, la religieuse) a une origine différente < « nonna », la mère en latin.

18h ce sont les vêpres du grec « hespera », le soir et enfin les complies à 21h du latin « complere » achever, la fin du jour, la nuit commence.

Ce sont les sept temps de prière qui rythment la vie des religieux cloîtrés et en plus il faut encore placer la messe quotidienne. « Ora et labora » (= Prie et travaille) telle est la devise des Bénédictins, mais les moines tout à leurs dévotions avaient peu de temps pour travailler, ils étaient heureusement secondés par les frères dits « convers » ou « lais » qui étaient chargés du labeur manuel… dont faisait partie la sonnerie des cloches de notre chanson.

PS : Un frère lai, c’est un frère laïc, qui n’est pas prêtre. Le mot est dérivé du grec « laïkos » (= qui fait partie du peuple) et donc peu instruit par opposition à clerc, un membre du clergé, un lettré qui détient le savoir ! Quant à convers, il signifie simplement converti.


Autant savoir.

 

mardi 17 janvier 2023

Le Puy du Fou

Le célèbre complexe historique dont les spectacles retracent l’histoire de la Vendée porte un nom étrange : « Le Puy du Fou ». D’où vient cette appellation ? Gilles de Rais, le compagnon de Jeanne d’Arc, a vécu dans la région, au château de Tiffauges, et y est devenu un véritable Barbe-bleue à la fin de sa vie : il a été accusé d’avoir séquestré, abusé et torturé des enfants. Devenu fou, les aurait-il jetés dans un puits ? Serait-ce là l’origine de ce nom ?

Eh bien pas du tout. Le « Puy », c’est un mont, une colline…On retrouve le même mot dans le Puy-de-Dôme, la chaîne des Puys en Auvergne. Dans le Bordelais, le terme est devenu « Pey » qu’on retrouve dans beaucoup de lieux-dits ou d’appellations de crus (ex : Pey Bonhomme).

Et le « Fou » est un vocable qui vient de l’ancien français, c’était le nom du hêtre (< fagus en latin). On retrouve cette racine dans les fruits de cet arbre, les faînes.

Le Puy du Fou, c’est tout simplement la colline du hêtre.

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samedi 14 janvier 2023

La « Mignonne » du Château de Talcy

A l’ouest d’Orléans, à quelques encablures de la Loire, se dresse le château de Talcy. Modeste manoir en comparaison de Chambord, Chenonceau ou Cheverny, mais cette gentilhommière a laissé son empreinte dans la littérature française. C’est là qu’a vécu la fille de Bernard Salviati, la belle Cassandre, célébrée par Pierre de Ronsard (1524-1585) surnommé « le prince des poètes » :

La « Mignonne » de la rose, c’est elle ! Voici le texte avec l’orthographe de l’époque.  

Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce matin avoit desclose / Sa robe de pourpre au soleil, / A point perdu ceste vesprée / Les plis de sa robe pourprée, / Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace, / Mignonne, elle a dessus la place / Las ! las ses beautez laissé cheoir ! / Ô vrayment marastre Nature, / Puis qu’une telle fleur ne dure / Que du matin jusques au soir!

Donc, si vous me croyez, mignonne, / Tandis que vostre âge fleuronne / En sa plus verte nouveauté, / Cueillez, cueillez vostre jeunesse / Comme à ceste fleur la vieillesse / Fera ternir vostre beauté.

Dans un autre poème toujours dédié à Cassandre, Ronsard a écrit ces deux alexandrins qui ont traversé les siècles sans prendre une ride :

 Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain / Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

 Dans la famille Salviati, il y a eu une autre muse de poète : la nièce de Cassandre dont s’est épris Agrippa d’Aubigné qui a écrit pour « sa beauté divine » plus de six mille vers. Et ce n’est pas tout, la fille de Cassandre épousera Guillaume de Musset, un ancêtre direct d’Alfred de Musset !

Talcy, un château dédié à la poésie.








Château de Talcy

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jeudi 12 janvier 2023

Faire grève

Jadis, quand on partait « en grève », c’était pour chercher du travail et non pour l’arrêter ! A Paris, les ouvriers sans emploi se réunissaient « Place de Grève » en face de l’actuel Hôtel de Ville, et c’est là que les patrons venaient pour les embaucher. Mais si l’ouvrier n’était pas content des conditions de travail, il retournait « en Grève » … ce qui est proche du sens actuel.

Le mot « grève » vient du latin « grava » qui donnera les mots gravier, gravats, grève (la plage de galets) et aussi Graves, le vignoble du Bordelais où le sol est caillouteux. A Paris, la place devant l’Hôtel de Ville en bordure de Seine était en sable et en gravier, d’où son nom, elle servait de débarcadère aux bateaux apportant vivres ou marchandises.


Gravure représentant la Place de Grève et l’Hôtel de Ville de Paris en 1583

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dimanche 8 janvier 2023

Escale et biture

Le mot « escale » nous le devons aux marins génois du XVIème. C’est ainsi qu’ils désignaient les arrêts aux ports lors d’une navigation. En fait le terme est issu du latin « scala » qui a donné notre escalier mais aussi « échelle ». Une escale serait donc une échelle ? Eh oui, quand le bateau approchait des côtes, on sortait l’échelle soit pour descendre dans les chaloupes soit pour débarquer à quai… C’était l’escale !


Autre expression qui vient du langage de la marine : « pendre une biture » (être ivre en langage familier). Mais selon le dictionnaire, le terme « biture » désigne le câble de l’ancre que l’on déroule pour le mouillage du bateau. Si l’on prend la biture, c’est que l’on arrive à l’escale, on peut donc aller au bar du port pour boire un coup ou plus …

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vendredi 6 janvier 2023

Marie la Misérable

C’était une très belle jeune-fille habitant au début du XIVème siècle le village de Woluwe-Saint-Pierre qui eut le malheur de rencontrer dans les bois un riche seigneur de Bruxelles. La trouvant fort à son goût, le noble voulut la séduire mais elle repoussa toutes ses avances. Vexé l’amoureux éconduit jura de se venger. Profitant de son absence, il déposa dans le logis de la belle un vase précieux et l’accusa ensuite de vol … puis de sorcellerie ! Marie fut condamnée à être enterrée vivante !

Par la suite, l’endroit de son supplice en bordure de la Woluwe est devenu un lieu de pèlerinage, il y aurait eu des miracles, ce qui a entraîné la construction d’une imposante chapelle de style gothique. Sur les documents anciens, elle porte le nom flamand de « Kapel van Lenneke Mare » dont la traduction française est « Chapelle de Marie la Misérable » (= la malheureuse, la pauvresse).


Cette histoire (vraie ou légende ?) a inspiré Michel de Ghelderode (1898-1962), auteur dramaturge belge. En 1952, sa pièce (Le jeu de Marie la Misérable) a été mise en scène sur le Parvis Notre-Dame à Woluwe-Saint-Pierre.

Autant savoir.

Note pour les Bruxellois : La chapelle de Marie la Misérable (appelée aussi Notre-Dame des sept douleurs) se trouve en face du Woluwe Shopping Center, de l’autre côté du boulevard, sur la hauteur. Elle faisait partie de la Seigneurerie de Woluwe dont une aile du château est encore visible en contrebas de la chapelle : c’est le Slot avec un marais à l’arrière, les anciennes douves. Le domaine englobait également un moulin à papier à l’emplacement de l’actuelle brasserie Kwak et, un peu en amont du cours d’eau, le Lindekemale (moulin à grains aujourd’hui restaurant qui a gardé sa roue à aubes).

 

mercredi 4 janvier 2023

Galette des rois : « N’oubliez pas la part du pauvre ! »

Le 6 janvier, c’est l’Epiphanie, 12 jours après Noël : selon la tradition chrétienne, c’est à ce moment que les « rois mages » sont arrivés à Bethléem pour voir l’enfant Jésus. L’évangile ne parle pas de rois mais de mages qui suivaient une étoile, autrement dit des astronomes de l’époque. Ce sont les premiers chrétiens qui ont enjolivé l’histoire en inventant Gaspard, Melchior et Balthazar.  








Vitrail de l’Epiphanie (Notre-Dame de Paris)


A cette occasion, on déguste en famille une galette de forme ronde (symbole du soleil, des jours plus longs) avec une fève qui désignera le roi ou la reine. La tradition veut aussi que l’on découpe le gâteau en autant de parts qu’il y a de convives … plus une, « la part du pauvre » ou « la part du Bon Dieu ».


Cette coutume a des origines lointaines : les Saturnales, les fêtes romaines du solstice d’hiver. On tirait au sort le « Prince des Saturnales » grâce à une fève (déjà !) dissimulée dans une préparation culinaire. Les esclaves de la maison participaient à la fête et l’élu du jour était parfois l’un d’entre eux. Alors, l’espace d’un jour, il avait tous les droits, il pouvait même donner des ordres à son maître.

Autant savoir.

lundi 2 janvier 2023

Nec plus ultra

Cette expression latine veut dire littéralement « rien au-delà » mais elle a pris le sens de « l’idéal, ce qu’il y a de mieux » comme dans cette citation de George Sand (1804-1876) qu’elle adressait à un de ses amants (Musset ou Chopin ou… ?) : « Voilà le nec plus ultra de mes rêves : vivre avec toi, et ne plus jamais te quitter ».

Ces termes latins nous viennent de la mythologie grecque : pour avoir commis un crime, Hercule (Héraclès en grec) a été condamné à effectuer douze travaux. Au cours du dixième, il a dû se frayer un passage dans le massif montagneux de l’Atlas en Afrique du Nord et grâce à sa force surhumaine (…herculéenne), il a séparé des montagnes pour créer l’actuel détroit de Gibraltar que les Anciens appelaient d’ailleurs les colonnes d’Hercule. Et sur une des falaises, il a gravé ces mots « Nec plus ultra », il n’y a rien au-delà !

C’était la fin du monde connu pour les anciens Grecs. Ils ne s’aventuraient pas dans l’Atlantique.


Statue des colonnes d'Hercule à Ceuta, enclave espagnole sur la côte africaine, avec en toile de fond, distant de 18 Km, le rocher de Gibraltar, territoire britannique au sud de la péninsule ibérique.

Sur les armoiries du royaume d’Espagne, les colonnes d’Hercule sont représentées avec la mention « Nec plus ultra ».

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mercredi 28 décembre 2022

Complainte du petit cheval blanc

 

C’est un poème de Paul Fort (1872-1960), mis en musique et chanté par Georges Brassens (1921-1981).

Le petit cheval blanc de ce texte est une allégorie : il représente tous ceux qui ne peuvent espérer un avenir meilleur « ni derrière ni devant » pour qui il n’y a « jamais de printemps » qui vivent dans « un pauvre paysage » mais ne se plaignent pas et trouvent du bonheur dans les choses simples : « toujours il était content ». Ils terminent leur vie discrètement comme ce petit cheval « mort par un éclair blanc ». Paul Fort et Brassens ont voulu rendre hommage à ces gens modestes mais courageux, c’est le sens de ce « Tous derrière et lui devant ».

 Pour écouter : Georges Brassens - Le Petit Cheval - YouTube 

« Le p’tit cheval dans le mauvais temps, / Qu’il avait donc du courage ! /C’était un petit cheval blanc,

Tous derrière, tous derrière, / C’était un petit cheval blanc, / Tous derrière et lui devant.

 Il n’y avait jamais de beau temps / Dans ce pauvre paysage. / Il n’y avait jamais de printemps

Ni derrière ni derrière, / Il n’y avait jamais de printemps / Ni derrière ni devant.

 

Mais toujours il était content, / Menant les gars du village, / A travers la pluie noir’ des champs,

Tous derrière, tous derrière, / A travers la pluie noir’ des champs, / Tous derrière et lui devant.

 Sa voiture allait poursuivant / Sa bell’ petit’ queue sauvage. / C’est alors qu’il était content

Eux derrière, eux derrière, / C’est alors qu’il était content / Eux derrière et lui devant.

 

Mais un jour, dans le mauvais temps, / Un jour qu’il était si sage, / Il est mort par un éclair blanc,

Tous derrière, tous derrière, / Il est mort par un éclair blanc, / Tous derrière et lui devant. »

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lundi 26 décembre 2022

La potion magique d’Astérix


C’est une légende normande qui a inspiré Goscinny et Uderzo, les pères d’Astérix.

Il y a d’abord des faits historiques : au temps de la guerre des Gaules, Viridorix, le roi des Unelles, une tribu de l’actuelle Normandie a donné beaucoup de fil à retordre à l’envahisseur romain et ses guerriers fougueux n’ont pas hésité lors de la bataille du Mont Castre en 56 av J-C à affronter les légions romaines alors qu’ils étaient bien inférieurs en nombre (1 contre 10). Ils ont été vaincus mais leurs exploits sont devenus une légende.

La légende : cette bravoure des Unelles a été attribuée à une boisson merveilleuse concoctée par les druides qu’ils consommaient avant de partir au combat ; la recette était gardée secrète mais on l’a retrouvée dans des textes de l’époque : il fallait prendre différentes variétés de pommes, les faire fermenter et puis distiller, autrement dit…la recette du calvados !

La potion magique d’Astérix, c’est une bonne rasade de calva !

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jeudi 22 décembre 2022

Noël, pourquoi le 25 décembre ?

Nos ancêtres les Gaulois appelaient dans leur langue celte « Noio Helle » cette période qui suit le solstice d’hiver, ce qui a donné notre mot « Noël ». « Noio Helle » voulait dire la clarté nouvelle et ils organisaient chaque année des réjouissances pour célébrer le retour de jours plus longs. Les Romains faisaient de même avec leurs Saturnales. Les Chrétiens ont voulu transformer ces manifestations païennes en fête religieuse.

Et c’est ainsi qu’en 354, le Pape Libère décide de fixer la date de la naissance du Christ juste après le solstice d’hiver. On ne connaissait pas le jour de la venue au monde de l’enfant Jésus, le Pape aurait pu choisir le 24 ou le 26, 27… Il a opté pour le 25 parce que cette année-là c’était un dimanche ! Voilà l’origine de ce 25 décembre.








Nativité de Federico Baroccio (1535-1612) au Prado de Madrid


Quant à l’année, on sait que cette naissance aurait eu lieu sous l’empereur Auguste à l’époque du roi Hérode en Palestine. Au début du VIème siècle, un moine Denys le Petit a déterminé que c'était en l’an 753 de la fondation de Rome qui est devenu l’an 1 de notre ère. Mais selon les historiens, il se serait quelque peu trompé dans ses calculs : Jésus serait en fait né en -6 !

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samedi 17 décembre 2022

Remède de bonne femme

« Remède populaire ordonné et administré par des personnes étrangères à l’art de guérir », c’est la définition du Larousse.

Cette expression vient du latin mais a été détournée de son sens originel par une mauvaise interprétation du terme « bona fama ». Des gens sans doute peu lettrés ont traduit le « fama » en « femme » alors que l’expression voulait dire « remède de bonne réputation ».

On retrouve en français d’ailleurs la racine « fama » (la renommée latine) dans les mots « fameux », « mal famé » ou « infâme ».

Les Anglais disent à peu près la même chose avec « Old wifes remedy » tandis qu’en espagnol, c’est « remedio casero » (médicament fait à la maison) et en italien « rimidio empirico » (remède empirique, basé sur l’expérience, le savoir-faire).

Parmi les « personnes étrangères à l’art de guérir » comme dit le Larousse, il y a également les rebouteux. Eux aussi n’ont pas de diplôme mais on va chez eux pour soigner un mal de dos, une articulation douloureuse, une affection résistante à la médication classique. Ils prétendent avoir un don inné pour soulager la douleur grâce à leurs gestes ou leur magnétisme. Charlatans ou vrais thérapeutes ?

Etymologie : le « rebouteux » c’est celui qui « reboute » qui remet en bonne place (bout à bout) ce qui ne fonctionne pas bien chez son patient.


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jeudi 15 décembre 2022

Les dents de la chance

Atout de charme pour certain(e)s (Vanessa Paradis, Yannick Noah, Jane Birkin…), objet de disgrâce pour d’autres, cet espace entre deux incisives du haut s’appelle en langage médical « diastème », mais pour le commun des mortels, ce sont les dents de la chance ou du bonheur.

Belle expression dont l’origine remonterait, dit-on, aux guerres napoléoniennes. L’état de la dentition aurait été un critère de sélection dans l’armée. Il fallait pouvoir ouvrir rapidement, en mordant, les recharges de poudre des fusils de l’époque. Et ceux qui avaient des dents écartées étaient déclarés inaptes, c’était leur jour de chance, ils n’étaient pas envoyés au casse-pipe !

C’est l’explication qu’on donne généralement mais elle paraît peu vraisemblable. On en trouve aussi une autre : cela viendrait des bébés qui ont sucé leur pouce, signe qu’ils se sentaient choyés, qu’ils étaient heureux … ce qui aurait donné cette dentition particulière. Interprétation alambiquée tout aussi peu crédible.

Le mystère plane autour de l’origine de cette expression … Mais peu importe, n’est-il pas beau le sourire de la photo ?

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lundi 12 décembre 2022

Sylvothérapie


Le « Shinrin Yoku » (=bain de forêt) est une méthode japonaise de sylvothérapie (néologisme ?) : ceux qui la pratiquent suivent des cures d’immersion dans une forêt afin de se reconnecter avec la nature. Et cela aurait un effet bénéfique sur leur santé. La méthode fait appel aux cinq sens : on préconise par exemple de toucher le tronc d’un arbre afin de percevoir sa force, son énergie et de la recevoir, d’écouter longuement le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, de humer le parfum d’une mousse humide ou des champignons, de goûter aux mûres et baies des sous-bois, d’observer les jeux de lumière dans le feuillage, de guetter la faune ... Au Japon, ils sont des milliers à avoir recours au « Shinrin Yoku » pour guérir les maux de l’âme et même du corps ; c’est pour eux plus qu’une hygiène de vie, c’est une véritable médication … sans doute bien nécessaire pour tous ces humains entassés dans les villes.

Aucune étude scientifique n’a jamais démontré l’effet thérapeutique de la forêt, mais se promener sous les frondaisons, dans une atmosphère plus calme et moins polluée qu'une agglomération urbaine, évacue le stress et apporte incontestablement l’apaisement, une sensation de bien-être.

« La paix de la forêt est une paix de l'âme. » (Gaston Bachelard)

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dimanche 11 décembre 2022

Les Galeries Royales Saint-Hubert

 


Elles ont été construites en 1847 sur le tracé de l’ancienne rue Saint-Hubert (d’où leur nom), au cœur de Bruxelles à proximité de la Grand-Place et en contrebas de la Cathédrale SS Michel et Gudule. Elles ont une forme de croix : sur la partie la plus longue, on a la Galerie du Roi (Léopold 1er) et la Galerie de la Reine (Louise d’Orléans) séparées par la Galerie des Princes (les enfants du couple royal, dont le futur Léopold II). Oeuvre de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar, ce passage piétonnier couvert par une verrière est un des plus anciens d’Europe.

C’est dans ces Galeries qu’ont été créées les premières « pralines » belges. On les doit au pharmacien Jean Neuhaus qui au début du XXème siècle enrobait les médicaments dans du chocolat avant d’en faire les bouchées que l’on connaît et de les présenter dans des « ballotins ».

Pour ériger ces bâtiments, il a fallu abattre le quartier de la « Putterie » (qui n’était pas un lieu de prostitution mais un endroit où il y avait plusieurs puits). Ce sont les habitants très mécontents des démolitions qui auraient inventé l’insulte « Architekt », terme « brusseleer » de mépris qui sera repris par les Marolliens lors de la construction du Palais de Justice en 1866.

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jeudi 8 décembre 2022

Guillaume Tell et Robin des Bois

Guillaume Tell a-t-il vraiment existé ? Les historiens en doutent, mais pour les Helvètes, c’est le symbole de leur indépendance, de la révolte du peuple contre l’oppresseur étranger.

Voici le mythe : en 1307, la Suisse fait partie de l’empire autrichien d’Albert 1er de Habsbourg. Dans le canton d’Uri, le Bailli Hermann Gessler veut affirmer son autorité en obligeant tous les habitants à saluer un mât dressé au milieu de la ville d’Altdorf, avec son chapeau au sommet, symbole de la domination impériale. Ayant refusé, Guillaume Tell est condamné à tirer une flèche sur une pomme placée sur la tête de son fils. Excellent arbalétrier, il perce la pomme sans blesser son enfant. Il sera quand même arrêté mais s’enfuira et par la suite tuera le Bailli Gessler.


                                                                    Guillaume Tell sur une gravure de 1554

On peut faire le rapprochement avec un autre personnage du Moyen-Age : Robin des Bois, archer lui aussi et également le fruit de l’imagination populaire mais cette fois en Angleterre. Selon la légende, c’était un rebelle menant la vie dure aux représentants de l’ordre établi, il détroussait les nantis pour donner leurs biens aux plus pauvres. Dans la littérature anglaise, il se nomme Robin Hood qui signifie littéralement Robin le brigand ou Robin à la capuche. La traduction française a confondu « hood » avec « wood » (le bois) … sans doute parce qu’il opérait dans la forêt de Sherwood.

Autant savoir.

lundi 5 décembre 2022

En deux coups de cuillère à pot



La recette est facile et surtout rapide à faire … en deux coups de cuillère à pot. Il existe plusieurs explications à l’origine de cette tournure mais voici la plus vraisemblable : elle nous viendrait des repas dans les cantines militaires : on fait la file pour être servi et quand arrive son tour, on reçoit, vite et bien fait, deux louches (ou cuillères) de rata dans son écuelle (ou pot) et puis « Au suivant ! ».



Ayant un sens équivalent, il y a aussi « en deux temps trois mouvements » : expression qui, pour certains, viendrait du langage musical quand une pièce à exécuter est facile pour un débutant pas encore virtuose. Mais d’autres y voient une allusion au rituel imposé aux soldats pour le « Présentez-armes ! ». Toujours en deux temps et les mêmes mouvements. Les deux versions existent dans les ouvrages de linguistique.

A noter que « cuillère » peut être écrit « cuiller ». Pour une fois l’orthographe française est tolérante. L’occasion de rappeler que nous devons toutes ces complications orthographiques au grammairien Vaugelas (1585-1650) qui a fixé les règles du français écrit. Auparavant, on rédigeait un peu n’importe comment, on y revient avec nos textos…


Autant savoir.

  

dimanche 4 décembre 2022

A la queue leu leu

On devrait dire « A la queue (du) leu (le) leu », et comme le « leu » est le loup en ancien français (lupus en latin), cela signifie « A la queue du loup, il y a un autre loup ».

D’où le sens actuel : « l’un derrière l’autre » ! C’est bien connu, les loups en meute se déplacent en file indienne


Quant à l’expression « file indienne », cela vient du « Far West » et de la tribu des Sioux qui dans leurs mouvements de troupe suivaient un éclaireur à la queue leu leu, chacun marchant sur les pas du précédent afin de laisser le moins d’empreintes possibles. De cette façon, ils prenaient par surprise leurs ennemis qui ne pouvaient estimer le nombre de guerriers, c’était une ruse. C’est sans doute pour cela qu’on dit rusé comme un Sioux !

Autant savoir.

 

vendredi 2 décembre 2022

Poupées russes

 


Quand on ouvre une poupée russe, on en trouve à l’intérieur une plus petite, identique, puis une autre et encore une autre. Elles sont parfois 10, emboîtées les unes dans les autres. Ce sont des « matriochkas », nom donné à des femmes de la campagne en Russie, et elles représentent la famille que l’on souhaite nombreuse et prospère : un cadeau qu’on offrait aux jeunes mariés.

Ces figurines sont creusées dans du bois de tilleul ou de bouleau et elles sont minutieusement peintes. C’est un art populaire qui est apparu à la fin du XIXème siècle dans le pays des Tsars et qui s’est fait connaître lors de l’exposition universelle de Paris en 1900.

Pour des objets de tailles différentes qu’on superpose, on peut aussi utiliser le mot « gigogne » (des tables gigognes par exemple). Cela vient de « Mère Gigogne », un personnage du théâtre de foire en France au XVIIème siècle devenu une marionnette : elle était imposante, grande et forte, toujours entourée d’une ribambelle d’enfants qui sortent de ses jupes. C’est également une représentation de la famille idéale avec la maman qui veille sur sa progéniture.


                                                                Marionnettes de Mère Gigogne et ses enfants

Autant savoir.

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...