dimanche 11 décembre 2022

Les Galeries Royales Saint-Hubert

 


Elles ont été construites en 1847 sur le tracé de l’ancienne rue Saint-Hubert (d’où leur nom), au cœur de Bruxelles à proximité de la Grand-Place et en contrebas de la Cathédrale SS Michel et Gudule. Elles ont une forme de croix : sur la partie la plus longue, on a la Galerie du Roi (Léopold 1er) et la Galerie de la Reine (Louise d’Orléans) séparées par la Galerie des Princes (les enfants du couple royal, dont le futur Léopold II). Oeuvre de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar, ce passage piétonnier couvert par une verrière est un des plus anciens d’Europe.

C’est dans ces Galeries qu’ont été créées les premières « pralines » belges. On les doit au pharmacien Jean Neuhaus qui au début du XXème siècle enrobait les médicaments dans du chocolat avant d’en faire les bouchées que l’on connaît et de les présenter dans des « ballotins ».

Pour ériger ces bâtiments, il a fallu abattre le quartier de la « Putterie » (qui n’était pas un lieu de prostitution mais un endroit où il y avait plusieurs puits). Ce sont les habitants très mécontents des démolitions qui auraient inventé l’insulte « Architekt », terme « brusseleer » de mépris qui sera repris par les Marolliens lors de la construction du Palais de Justice en 1866.

Autant savoir.

  

jeudi 8 décembre 2022

Guillaume Tell et Robin des Bois

Guillaume Tell a-t-il vraiment existé ? Les historiens en doutent, mais pour les Helvètes, c’est le symbole de leur indépendance, de la révolte du peuple contre l’oppresseur étranger.

Voici le mythe : en 1307, la Suisse fait partie de l’empire autrichien d’Albert 1er de Habsbourg. Dans le canton d’Uri, le Bailli Hermann Gessler veut affirmer son autorité en obligeant tous les habitants à saluer un mât dressé au milieu de la ville d’Altdorf, avec son chapeau au sommet, symbole de la domination impériale. Ayant refusé, Guillaume Tell est condamné à tirer une flèche sur une pomme placée sur la tête de son fils. Excellent arbalétrier, il perce la pomme sans blesser son enfant. Il sera quand même arrêté mais s’enfuira et par la suite tuera le Bailli Gessler.


                                                                    Guillaume Tell sur une gravure de 1554

On peut faire le rapprochement avec un autre personnage du Moyen-Age : Robin des Bois, archer lui aussi et également le fruit de l’imagination populaire mais cette fois en Angleterre. Selon la légende, c’était un rebelle menant la vie dure aux représentants de l’ordre établi, il détroussait les nantis pour donner leurs biens aux plus pauvres. Dans la littérature anglaise, il se nomme Robin Hood qui signifie littéralement Robin le brigand ou Robin à la capuche. La traduction française a confondu « hood » avec « wood » (le bois) … sans doute parce qu’il opérait dans la forêt de Sherwood.

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lundi 5 décembre 2022

En deux coups de cuillère à pot



La recette est facile et surtout rapide à faire … en deux coups de cuillère à pot. Il existe plusieurs explications à l’origine de cette tournure mais voici la plus vraisemblable : elle nous viendrait des repas dans les cantines militaires : on fait la file pour être servi et quand arrive son tour, on reçoit, vite et bien fait, deux louches (ou cuillères) de rata dans son écuelle (ou pot) et puis « Au suivant ! ».



Ayant un sens équivalent, il y a aussi « en deux temps trois mouvements » : expression qui, pour certains, viendrait du langage musical quand une pièce à exécuter est facile pour un débutant pas encore virtuose. Mais d’autres y voient une allusion au rituel imposé aux soldats pour le « Présentez-armes ! ». Toujours en deux temps et les mêmes mouvements. Les deux versions existent dans les ouvrages de linguistique.

A noter que « cuillère » peut être écrit « cuiller ». Pour une fois l’orthographe française est tolérante. L’occasion de rappeler que nous devons toutes ces complications orthographiques au grammairien Vaugelas (1585-1650) qui a fixé les règles du français écrit. Auparavant, on rédigeait un peu n’importe comment, on y revient avec nos textos…


Autant savoir.

  

dimanche 4 décembre 2022

A la queue leu leu

On devrait dire « A la queue (du) leu (le) leu », et comme le « leu » est le loup en ancien français (lupus en latin), cela signifie « A la queue du loup, il y a un autre loup ».

D’où le sens actuel : « l’un derrière l’autre » ! C’est bien connu, les loups en meute se déplacent en file indienne


Quant à l’expression « file indienne », cela vient du « Far West » et de la tribu des Sioux qui dans leurs mouvements de troupe suivaient un éclaireur à la queue leu leu, chacun marchant sur les pas du précédent afin de laisser le moins d’empreintes possibles. De cette façon, ils prenaient par surprise leurs ennemis qui ne pouvaient estimer le nombre de guerriers, c’était une ruse. C’est sans doute pour cela qu’on dit rusé comme un Sioux !

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vendredi 2 décembre 2022

Poupées russes

 


Quand on ouvre une poupée russe, on en trouve à l’intérieur une plus petite, identique, puis une autre et encore une autre. Elles sont parfois 10, emboîtées les unes dans les autres. Ce sont des « matriochkas », nom donné à des femmes de la campagne en Russie, et elles représentent la famille que l’on souhaite nombreuse et prospère : un cadeau qu’on offrait aux jeunes mariés.

Ces figurines sont creusées dans du bois de tilleul ou de bouleau et elles sont minutieusement peintes. C’est un art populaire qui est apparu à la fin du XIXème siècle dans le pays des Tsars et qui s’est fait connaître lors de l’exposition universelle de Paris en 1900.

Pour des objets de tailles différentes qu’on superpose, on peut aussi utiliser le mot « gigogne » (des tables gigognes par exemple). Cela vient de « Mère Gigogne », un personnage du théâtre de foire en France au XVIIème siècle devenu une marionnette : elle était imposante, grande et forte, toujours entourée d’une ribambelle d’enfants qui sortent de ses jupes. C’est également une représentation de la famille idéale avec la maman qui veille sur sa progéniture.


                                                                Marionnettes de Mère Gigogne et ses enfants

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lundi 28 novembre 2022

Les feuilles mortes de Prévert

Texte écrit par Jacques Prévert en 1945 mis en musique par Joseph Kosma. De nombreux artistes ont repris à leur répertoire ce poème devenu chanson ; il existe une version anglaise « Autumn Leaves ». On connaît particulièrement l’interprétation d’Yves Montand. Ici Prévert en cette saison d’automne évoque avec nostalgie un amour perdu… qui s’en est allé comme les feuilles mortes emportées par le vent. 

« Oh, je voudrais tant que tu te souviennes, / Des jours heureux quand nous étions amis, / Dans ce temps-là, la vie était plus belle, / Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.

 Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, / Tu vois je n'ai pas oublié. / Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, / Les souvenirs et les regrets aussi, / Et le vent du nord les emporte, / Dans la nuit froide de l'oubli.

 Tu vois, je n'ai pas oublié, / La chanson que tu me chantais... / C'est une chanson, qui nous ressemble, / Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. / Nous vivions tous les deux ensemble, / Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.

Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, / Tout doucement, sans faire de bruit. / Et la mer efface sur le sable, / Les pas des amants désunis. / Nous vivions tous les deux ensemble, / Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.

 Et la vie sépare ceux qui s'aiment, / Tout doucement, sans faire de bruit. / Et la mer efface sur le sable / Les pas des amants désunis... »

 




Prévert pensif sur une terrasse dans les rues de Paris, avec son éternelle cigarette aux lèvres.



Du même auteur, il y a aussi : « Rappelle-toi Barbara / Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là / Et tu marchais souriante/ Epanouie ravie ruisselante / Sous la pluie »

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samedi 26 novembre 2022

Doigt d’honneur !


Ce geste de mauvaise humeur, passablement vulgaire et insultant, malheureusement banalisé dans nos sociétés où la courtoisie se fait rare, a une origine médiévale si l’on en croit Lorant Deutsch dans son ouvrage « Romanesque ».



Les archers anglais étaient, au Moyen-Age, réputés pour leur redoutable efficacité. Avant un affrontement, ils levaient le bras avec l’index et le majeur bien en vue en signe de bravade : ils indiquaient ainsi à leurs adversaires qu’ils avaient tous leurs doigts et donc toute leur adresse… Une façon de les terroriser.



Faut savoir qu’à cette époque, les archers capturés étaient amputés d’un doigt pour les empêcher de pouvoir exercer leur art guerrier !



Vrai ou légende ? … Je ne sais (probablement légende), mais cette explication a le mérite de donner un vernis culturel à une attitude peu élégante…

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mercredi 23 novembre 2022

Emblèmes du fascisme et du nazisme

En 1922, Mussolini met en place en Italie un système politique appelé fascisme. Le terme s’inspire de l’Antiquité : les consuls à Rome étaient précédés de licteurs portant un faisceau (fasces en latin), attribut de la justice : des verges pour flageller et la hache pour la peine capitale. Ce faisceau devient l’emblème du fascisme italien. Le mot s’applique maintenant à un pouvoir fort, centralisé, sécuritaire, basé sur une exaltation du sentiment national, avec un dévouement inconditionnel à celui qui a l’autorité.


 


    

  
Licteur romain et blason du parti fasciste italien

En Allemagne à la même époque, Hitler instaure le nazisme (raccourci de national-socialisme) avec comme étendard la croix gammée (de la lettre grecque gamma, avec son graphisme en crochet). C’est une interprétation du « swastika », un symbole bien connu en Asie qui est un signe de chance, une sorte de « trèfle à quatre feuilles ». Hitler l’a quelque peu modifié pour en faire la croix gammée que nous connaissons, utilisée pour magnifier la supériorité de la race aryenne.


     

                                                Swastika hindou et le symbole du nazisme

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lundi 21 novembre 2022

Chaussées Brunehaut

Il existe de nombreuses chaussées dites romaines en Picardie et en Belgique. Certaines sont appelées Brunehaut, du nom d’une célèbre reine d’Austrasie, un royaume Franc. Durant son long règne de 33 ans, de 580 à 613, Brunehaut aurait apporté un soin particulier à l’entretien de ces axes routiers qu’on a ainsi baptisés de son nom.

Brunehaut a connu une fin tragique. Abandonnée par ses partisans, elle a été capturée par le roi de Neustrie Clotaire II, le fils de sa grande rivale, Frédégonde. Après trois jours de tortures, elle a été écartelée puis attachée par les cheveux à l’arrière d’un cheval qu’on a lancé au galop…La légende dit que le cheval a couru à toute vitesse par monts et par vaux, traçant avec le sang de la reine ces routes devenues ainsi « Chaussées Brunehaut ».


Supplice de Brunehaut, enluminure dans un manuscrit du XVème siècle

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samedi 19 novembre 2022

Anthropophagie : les pâtés de Marmousets

 


                                                                Cannibalisme au Brésil (Th de Bry 1562)

C’est pour nous le comble de l’horreur et pourtant le cannibalisme était pratique courante autrefois dans certaines tribus. Mais on trouve aussi des cas à l’époque moderne. En 1981, le Japonais Sagawa a mangé la chair de sa victime, une étudiante hollandaise. On peut citer également les rescapés de cet avion écrasé dans la Cordillère des Andes en 1972 qui, bloqués dans les neiges, se sont nourris des cadavres des autres passagers. Les naufragés de la Méduse en 1816 avaient fait de même.

Mais le cas d’anthropophagie que raconte Jacques Pradel dans son ouvrage « Mes archives criminelles » est particulièrement étonnant, amusant si l’on peut dire. Voici l’histoire.

Cela se passe en 1387 à Paris dans la rue Marmousets près de Notre-Dame. Un charcutier local vendait des pâtés très appréciés qui faisaient sa réputation. On dit que le roi de France lui-même en était friand. Jusqu’au jour où un chien s’est mis à aboyer devant l’échoppe de notre artisan et pas moyen de le faire taire. On fait appel aux gendarmes de l’époque pour se saisir du chien … qui s’échappe. Les pandores le poursuivent jusque dans la cave du charcutier et là, l’horreur, ils découvrent un cadavre partiellement découpé : c’était la matière première des pâtés, un étudiant allemand, Gunther … qui avait un chien fidèle !

Le charcutier a été pendu au gibet de Montfaucon où il a servi de nourriture … aux charognards.

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mercredi 16 novembre 2022

Handicap

Ce mot vient de la langue anglaise « Hand in cap » (= la main dans le chapeau). C’était autrefois un système d’échange sous forme de jeu de hasard. Ceux qui souhaitaient se séparer d’un objet l’apportaient dans une salle de troc. Un « commissaire-priseur » plaçait ensemble ceux qui lui paraissaient de valeur équivalente. Les déposants tiraient à l’aveugle dans un chapeau un billet numéroté correspondant à un bien mis en dépôt. C’était une bonne affaire ou … pas de chance !


Et le terme en Angleterre a été adopté dans le langage hippique pour désigner une compétition entre chevaux qui permettait d’établir une hiérarchie afin d’égaliser les chances entre concurrents : les meilleurs portent un poids plus lourd ou doivent parcourir une distance supérieure. Le handicap apparaîtra dans d’autres sports comme le golf. Par extension le mot prendra le sens général d’entrave, de gêne.

Et il s’appliquera ensuite aux personnes ayant une déficience physique, aux handicapés.

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dimanche 13 novembre 2022

Gros-Jean comme devant

L’expression nous est familière depuis « La laitière et le pot au lait » de Jean de La Fontaine. Dans cette fable, « Perrette…légère et court vêtue » s’en va au marché vendre son lait et, en chemin, imagine en tirer un bon prix, et cet argent, elle pourra le faire fructifier… elle se voit déjà riche, mais le pot tombe, se casse, alors plus de lait : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » et tous ses rêves… la voilà « Gros-Jean comme devant » (devant=auparavant) !




« La laitière et le pot au lait » Illustration de Gustave Doré (1832-1883)




A la fin du Moyen Age, on traitait de « Gros-Jean » une personne naïve, sans doute pas très intelligente qui avait un espoir insensé et a vu ses rêves s’écrouler. Et le prénom « Jean » était sujet à plaisanterie, un « Jean » c’était un nigaud. Pourquoi ? On l’ignore. Beaucoup de ces expressions anciennes avec ce prénom ne s’utilisent plus, comme celle-ci : « C’est Gros-Jean qui en remontre à son curé » (= c’est un ignorant face à un plus intelligent que lui).




Extrait de « Tintin au pays de l’or noir »




Une cependant est restée bien vivace : « C’est un Jean-foutre », un propre à rien.

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vendredi 11 novembre 2022

Peuplement de La Louisiane


C’est l’explorateur français Cavelier de la Salle qui, au XVIIème siècle, a donné ce nom à ce territoire en l’honneur de Louis XIV mais cette lointaine colonie n’intéressait pas grand monde dans l’Hexagone et pour la mettre en valeur, il fallait des bras, des colons. Les campagnes en faveur de l’émigration vers le Mississipi ne rencontrant pas de succès, en 1719, une décision radicale est prise : la région parisienne sera « nettoyée » de ses vagabonds, miséreux, filles du peuple ou de joie, on videra aussi les prisons et on enverra tout ce beau monde « manu militari » à La Rochelle pour un voyage aller-simple outre-Atlantique. Ils seront plusieurs milliers à être ainsi déportés au Mississipi.

Ce sont les archers du roi qui se livreront à cette sale besogne, ils devaient coûte que coûte remplir les bateaux et pour ce faire, ils arrêtaient tous ceux qui leur semblaient sans travail. Des émeutes ont éclaté à la suite de ces exactions et fin 1720, l’ordonnance royale a été suspendue.

La France perdra la majeure partie de ses colonies américaines en 1763 à la suite de la guerre de sept ans. Ce qui restait de la Louisiane sera vendu par Bonaparte aux Etats-Unis en 1803.

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mercredi 9 novembre 2022

L’héritage de Saint Martin

Saint Martin (316-397) ce légionnaire romain qui a partagé son manteau (sa chape) avec un miséreux et qui est devenu évêque de Tours, a laissé beaucoup de souvenirs :  d’abord l’expression « l’été de la saint Martin », autrement dit « l’été indien », cette période de beau temps en automne. Mais il y a aussi le mot « chapelle » qui vient de sa chape (son manteau). C’était une relique à Tours conservée dans une châsse et pour laquelle on avait construit un édifice appelé « la chape…lle ».


                                                                         Tombeau de Saint Martin à Tours

Par la suite, il y aura les Capétiens, cette dynastie des rois de France : le premier d’entre eux, Hugues a reçu lors de son sacre la chape de saint Martin, il a été « capé » devenu Capet.

Il faut aussi mentionner deux oiseaux qui portent son nom (on ne sait pourquoi), le martinet, cette grosse hirondelle toujours en vol qui ne se pose que pour nicher et le très coloré martin-pêcheur.


Sans oublier les 238 localités « Saint-Martin » en France, les innombrables édifices religieux qui lui sont consacrés, les patronymes et prénoms Martin, une île dans les Caraïbes et même peut-être aussi la Martinique.

Il est fêté le 10 novembre. Jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, c’était le 11, le jour de ses funérailles à Tours en 397. A cause de l’Armistice, on a déplacé son jour de fête vu l’importance de ce saint homme.

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dimanche 6 novembre 2022

Avoir un chat dans la gorge

 


On a l’impression d’avoir quelque chose dans le fond de la bouche, on est comme enroué. Autrefois on disait qu’on avait un « maton » dans la gorge : le maton, c’était du lait écaillé qui pouvait former une boule visqueuse. Avec le temps, maton a été prononcé matou … qui est devenu chat dans notre expression. Voilà l’explication un peu compliquée des linguistes.

Mais le plus étrange, c’est qu’en néerlandais et en anglais, l’expression équivalente parle de grenouille et non de chat ! Les Flamands disent en effet « een kikker in de keel hebben » (= avoir une grenouille dans la gorge) ! Et à Londres, c’est « a frog in one’s throat ».

Comment le chat est-il devenu grenouille en passant la frontière linguistique belge et le Channel ? Mystère…

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vendredi 4 novembre 2022

Banque et banqueroute

L’Italie, au Moyen-Age, était réputée pour ses banquiers lombards qui exerçaient dans tout l’Occident. Et tout naturellement le mot « banque » nous vient de l’italien « banca » qui voulait dire « banc ».  C’est ainsi qu’on désignait la table des changeurs de monnaie, le comptoir des prêteurs, des usuriers. Ces ancêtres de nos respectables banquiers se déplaçaient beaucoup, allaient de foire en foire avec leur mobilier…d’où leur nom.





Enluminure d’un manuscrit montrant un prêteur d’argent écrivant sur son « banc ».



Comme dérivé, il y a le terme « banqueroute » qui se disait toujours en italien « banca rota », littéralement « banc rompu, cassé ». Cela fait allusion à une coutume de la Renaissance qui voulait qu’on détruise réellement le banc, le comptoir de l’homme d’argent qui n’avait pas tenu ses engagements financiers, qui avait fait faillite.

La banque est souvent sujette à récriminations ou moqueries de la part de clients mécontents, d’où cette définition du banquier : « Homme qui te prête un parapluie quand il fait beau et te le reprend lorsqu’il commence à pleuvoir ».


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mardi 1 novembre 2022

« Le souffle des ancêtres » de Birago Diop

Avec Halloween, les morts rendent visite aux vivants et dans la tradition chrétienne, le lendemain de la Toussaint c’est le jour où on commémore tous ceux qui nous ont précédés. A cette occasion, voici l’extrait d’un poème de Birago Diop (1906-1989), écrivain et poète d'origine sénégalaise. Bel exemple de littérature africaine d’expression française.


« Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit, / Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit, / Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule, / Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres… »

Birago Diop, 1960

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samedi 29 octobre 2022

WD-40


Ce lubrifiant mondialement connu des bricoleurs a été inventé en 1953 pour la protection contre la corrosion des réservoirs des missiles Atlas, porteurs d’ogives nucléaires ou lanceurs de satellites. Par la suite, on l’a utilisé en mécanique notamment pour dégripper un boulon récalcitrant.

Son appellation est intéressante : WD sont les initiales de « Water Displacement » qui veut dire littéralement « évacuation de l’eau ». Et le 40 indique que c’est la formule n°40 qui a été retenue par la société Convair qui l’a inventé. Il a donc fallu de nombreux tests avant d’arriver à sa mise au point.

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mercredi 26 octobre 2022

L’été indien ou l’été de la Saint Martin

Il fait beau, c’est l’été indien, dit-on (depuis la chanson de Joe Dassin) quand l’automne est particulièrement doux et ensoleillé. Auparavant on disait plutôt l’été de la Saint Martin, du nom de cet évêque de Tours, ancien légionnaire romain souvent représenté à cheval déchirant son manteau pour en donner une partie à un déshérité.

Martin à la fin de sa vie était vénéré comme un saint homme. Il est mort le 8 novembre 397 à Candes, une localité sur la Loire, (appelé maintenant Candes-St-Martin) où il s’était rendu, malgré sa santé déclinante, pour arbitrer un conflit local. Les Candais ont voulu l’enterrer chez eux, mais les Tourangeaux sont venus récupérer manu militari sa dépouille mortelle. Et la légende raconte que son corps a été transporté sur une gabarre (bateau fluvial à fond plat) et qu’au passage du convoi, le long de la Loire, tous les arbres reverdissaient, les fleurs réapparaissaient… C’est depuis lors qu’on parle de l’été de la Saint Martin.

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lundi 24 octobre 2022

Mont Ararat


Dans l’extrème est de la Turquie, s’élève le Mont Ararat avec ses 5.165 mètres (plus que les 4.808 mètres du Mont Blanc). Ce serait sur ses flancs qu’aurait échoué l’arche de Noé à la fin du Déluge, selon la Bible. Le Mont Ararat se situe dans une région qui était occupée par des Arméniens jusqu’à leur déportation par l’armée turque au cours des années 1915-1916 et les massacres qu’on considère maintenant comme un génocide.


Le Mont Ararat est resté un symbole pour ces populations martyrisées qui ont donné son nom à un alcool fabriqué dans l’Arménie actuelle, une sorte de cognac. Cette liqueur, très populaire dans la région, est exportée principalement en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan.


On raconte que lors de la conférence de Yalta en Crimée en 1945, Staline aurait servi généreusement Roosevelt et Churchill de ce cognac arménien, ce qui contribua peut-être à leur faire perdre un peu de lucidité.  A l’issue de cette conférence, tous les pays de l’Europe de l’Est sont passés sous la domination soviétique… Peut-être l’effet Ararat ???

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Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...