samedi 19 novembre 2022

Anthropophagie : les pâtés de Marmousets

 


                                                                Cannibalisme au Brésil (Th de Bry 1562)

C’est pour nous le comble de l’horreur et pourtant le cannibalisme était pratique courante autrefois dans certaines tribus. Mais on trouve aussi des cas à l’époque moderne. En 1981, le Japonais Sagawa a mangé la chair de sa victime, une étudiante hollandaise. On peut citer également les rescapés de cet avion écrasé dans la Cordillère des Andes en 1972 qui, bloqués dans les neiges, se sont nourris des cadavres des autres passagers. Les naufragés de la Méduse en 1816 avaient fait de même.

Mais le cas d’anthropophagie que raconte Jacques Pradel dans son ouvrage « Mes archives criminelles » est particulièrement étonnant, amusant si l’on peut dire. Voici l’histoire.

Cela se passe en 1387 à Paris dans la rue Marmousets près de Notre-Dame. Un charcutier local vendait des pâtés très appréciés qui faisaient sa réputation. On dit que le roi de France lui-même en était friand. Jusqu’au jour où un chien s’est mis à aboyer devant l’échoppe de notre artisan et pas moyen de le faire taire. On fait appel aux gendarmes de l’époque pour se saisir du chien … qui s’échappe. Les pandores le poursuivent jusque dans la cave du charcutier et là, l’horreur, ils découvrent un cadavre partiellement découpé : c’était la matière première des pâtés, un étudiant allemand, Gunther … qui avait un chien fidèle !

Le charcutier a été pendu au gibet de Montfaucon où il a servi de nourriture … aux charognards.

Autant savoir.

 

mercredi 16 novembre 2022

Handicap

Ce mot vient de la langue anglaise « Hand in cap » (= la main dans le chapeau). C’était autrefois un système d’échange sous forme de jeu de hasard. Ceux qui souhaitaient se séparer d’un objet l’apportaient dans une salle de troc. Un « commissaire-priseur » plaçait ensemble ceux qui lui paraissaient de valeur équivalente. Les déposants tiraient à l’aveugle dans un chapeau un billet numéroté correspondant à un bien mis en dépôt. C’était une bonne affaire ou … pas de chance !


Et le terme en Angleterre a été adopté dans le langage hippique pour désigner une compétition entre chevaux qui permettait d’établir une hiérarchie afin d’égaliser les chances entre concurrents : les meilleurs portent un poids plus lourd ou doivent parcourir une distance supérieure. Le handicap apparaîtra dans d’autres sports comme le golf. Par extension le mot prendra le sens général d’entrave, de gêne.

Et il s’appliquera ensuite aux personnes ayant une déficience physique, aux handicapés.

Autant savoir.

 

dimanche 13 novembre 2022

Gros-Jean comme devant

L’expression nous est familière depuis « La laitière et le pot au lait » de Jean de La Fontaine. Dans cette fable, « Perrette…légère et court vêtue » s’en va au marché vendre son lait et, en chemin, imagine en tirer un bon prix, et cet argent, elle pourra le faire fructifier… elle se voit déjà riche, mais le pot tombe, se casse, alors plus de lait : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » et tous ses rêves… la voilà « Gros-Jean comme devant » (devant=auparavant) !




« La laitière et le pot au lait » Illustration de Gustave Doré (1832-1883)




A la fin du Moyen Age, on traitait de « Gros-Jean » une personne naïve, sans doute pas très intelligente qui avait un espoir insensé et a vu ses rêves s’écrouler. Et le prénom « Jean » était sujet à plaisanterie, un « Jean » c’était un nigaud. Pourquoi ? On l’ignore. Beaucoup de ces expressions anciennes avec ce prénom ne s’utilisent plus, comme celle-ci : « C’est Gros-Jean qui en remontre à son curé » (= c’est un ignorant face à un plus intelligent que lui).




Extrait de « Tintin au pays de l’or noir »




Une cependant est restée bien vivace : « C’est un Jean-foutre », un propre à rien.

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vendredi 11 novembre 2022

Peuplement de La Louisiane


C’est l’explorateur français Cavelier de la Salle qui, au XVIIème siècle, a donné ce nom à ce territoire en l’honneur de Louis XIV mais cette lointaine colonie n’intéressait pas grand monde dans l’Hexagone et pour la mettre en valeur, il fallait des bras, des colons. Les campagnes en faveur de l’émigration vers le Mississipi ne rencontrant pas de succès, en 1719, une décision radicale est prise : la région parisienne sera « nettoyée » de ses vagabonds, miséreux, filles du peuple ou de joie, on videra aussi les prisons et on enverra tout ce beau monde « manu militari » à La Rochelle pour un voyage aller-simple outre-Atlantique. Ils seront plusieurs milliers à être ainsi déportés au Mississipi.

Ce sont les archers du roi qui se livreront à cette sale besogne, ils devaient coûte que coûte remplir les bateaux et pour ce faire, ils arrêtaient tous ceux qui leur semblaient sans travail. Des émeutes ont éclaté à la suite de ces exactions et fin 1720, l’ordonnance royale a été suspendue.

La France perdra la majeure partie de ses colonies américaines en 1763 à la suite de la guerre de sept ans. Ce qui restait de la Louisiane sera vendu par Bonaparte aux Etats-Unis en 1803.

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mercredi 9 novembre 2022

L’héritage de Saint Martin

Saint Martin (316-397) ce légionnaire romain qui a partagé son manteau (sa chape) avec un miséreux et qui est devenu évêque de Tours, a laissé beaucoup de souvenirs :  d’abord l’expression « l’été de la saint Martin », autrement dit « l’été indien », cette période de beau temps en automne. Mais il y a aussi le mot « chapelle » qui vient de sa chape (son manteau). C’était une relique à Tours conservée dans une châsse et pour laquelle on avait construit un édifice appelé « la chape…lle ».


                                                                         Tombeau de Saint Martin à Tours

Par la suite, il y aura les Capétiens, cette dynastie des rois de France : le premier d’entre eux, Hugues a reçu lors de son sacre la chape de saint Martin, il a été « capé » devenu Capet.

Il faut aussi mentionner deux oiseaux qui portent son nom (on ne sait pourquoi), le martinet, cette grosse hirondelle toujours en vol qui ne se pose que pour nicher et le très coloré martin-pêcheur.


Sans oublier les 238 localités « Saint-Martin » en France, les innombrables édifices religieux qui lui sont consacrés, les patronymes et prénoms Martin, une île dans les Caraïbes et même peut-être aussi la Martinique.

Il est fêté le 10 novembre. Jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, c’était le 11, le jour de ses funérailles à Tours en 397. A cause de l’Armistice, on a déplacé son jour de fête vu l’importance de ce saint homme.

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dimanche 6 novembre 2022

Avoir un chat dans la gorge

 


On a l’impression d’avoir quelque chose dans le fond de la bouche, on est comme enroué. Autrefois on disait qu’on avait un « maton » dans la gorge : le maton, c’était du lait écaillé qui pouvait former une boule visqueuse. Avec le temps, maton a été prononcé matou … qui est devenu chat dans notre expression. Voilà l’explication un peu compliquée des linguistes.

Mais le plus étrange, c’est qu’en néerlandais et en anglais, l’expression équivalente parle de grenouille et non de chat ! Les Flamands disent en effet « een kikker in de keel hebben » (= avoir une grenouille dans la gorge) ! Et à Londres, c’est « a frog in one’s throat ».

Comment le chat est-il devenu grenouille en passant la frontière linguistique belge et le Channel ? Mystère…

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vendredi 4 novembre 2022

Banque et banqueroute

L’Italie, au Moyen-Age, était réputée pour ses banquiers lombards qui exerçaient dans tout l’Occident. Et tout naturellement le mot « banque » nous vient de l’italien « banca » qui voulait dire « banc ».  C’est ainsi qu’on désignait la table des changeurs de monnaie, le comptoir des prêteurs, des usuriers. Ces ancêtres de nos respectables banquiers se déplaçaient beaucoup, allaient de foire en foire avec leur mobilier…d’où leur nom.





Enluminure d’un manuscrit montrant un prêteur d’argent écrivant sur son « banc ».



Comme dérivé, il y a le terme « banqueroute » qui se disait toujours en italien « banca rota », littéralement « banc rompu, cassé ». Cela fait allusion à une coutume de la Renaissance qui voulait qu’on détruise réellement le banc, le comptoir de l’homme d’argent qui n’avait pas tenu ses engagements financiers, qui avait fait faillite.

La banque est souvent sujette à récriminations ou moqueries de la part de clients mécontents, d’où cette définition du banquier : « Homme qui te prête un parapluie quand il fait beau et te le reprend lorsqu’il commence à pleuvoir ».


Autant savoir.

mardi 1 novembre 2022

« Le souffle des ancêtres » de Birago Diop

Avec Halloween, les morts rendent visite aux vivants et dans la tradition chrétienne, le lendemain de la Toussaint c’est le jour où on commémore tous ceux qui nous ont précédés. A cette occasion, voici l’extrait d’un poème de Birago Diop (1906-1989), écrivain et poète d'origine sénégalaise. Bel exemple de littérature africaine d’expression française.


« Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit, / Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit, / Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule, / Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres… »

Birago Diop, 1960

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samedi 29 octobre 2022

WD-40


Ce lubrifiant mondialement connu des bricoleurs a été inventé en 1953 pour la protection contre la corrosion des réservoirs des missiles Atlas, porteurs d’ogives nucléaires ou lanceurs de satellites. Par la suite, on l’a utilisé en mécanique notamment pour dégripper un boulon récalcitrant.

Son appellation est intéressante : WD sont les initiales de « Water Displacement » qui veut dire littéralement « évacuation de l’eau ». Et le 40 indique que c’est la formule n°40 qui a été retenue par la société Convair qui l’a inventé. Il a donc fallu de nombreux tests avant d’arriver à sa mise au point.

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mercredi 26 octobre 2022

L’été indien ou l’été de la Saint Martin

Il fait beau, c’est l’été indien, dit-on (depuis la chanson de Joe Dassin) quand l’automne est particulièrement doux et ensoleillé. Auparavant on disait plutôt l’été de la Saint Martin, du nom de cet évêque de Tours, ancien légionnaire romain souvent représenté à cheval déchirant son manteau pour en donner une partie à un déshérité.

Martin à la fin de sa vie était vénéré comme un saint homme. Il est mort le 8 novembre 397 à Candes, une localité sur la Loire, (appelé maintenant Candes-St-Martin) où il s’était rendu, malgré sa santé déclinante, pour arbitrer un conflit local. Les Candais ont voulu l’enterrer chez eux, mais les Tourangeaux sont venus récupérer manu militari sa dépouille mortelle. Et la légende raconte que son corps a été transporté sur une gabarre (bateau fluvial à fond plat) et qu’au passage du convoi, le long de la Loire, tous les arbres reverdissaient, les fleurs réapparaissaient… C’est depuis lors qu’on parle de l’été de la Saint Martin.

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lundi 24 octobre 2022

Mont Ararat


Dans l’extrème est de la Turquie, s’élève le Mont Ararat avec ses 5.165 mètres (plus que les 4.808 mètres du Mont Blanc). Ce serait sur ses flancs qu’aurait échoué l’arche de Noé à la fin du Déluge, selon la Bible. Le Mont Ararat se situe dans une région qui était occupée par des Arméniens jusqu’à leur déportation par l’armée turque au cours des années 1915-1916 et les massacres qu’on considère maintenant comme un génocide.


Le Mont Ararat est resté un symbole pour ces populations martyrisées qui ont donné son nom à un alcool fabriqué dans l’Arménie actuelle, une sorte de cognac. Cette liqueur, très populaire dans la région, est exportée principalement en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan.


On raconte que lors de la conférence de Yalta en Crimée en 1945, Staline aurait servi généreusement Roosevelt et Churchill de ce cognac arménien, ce qui contribua peut-être à leur faire perdre un peu de lucidité.  A l’issue de cette conférence, tous les pays de l’Europe de l’Est sont passés sous la domination soviétique… Peut-être l’effet Ararat ???

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samedi 22 octobre 2022

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Difficile pour nous d’imaginer ce qu’était la vie autrefois les soirs d’hiver avant que l’électricité n’existe. On devait s’éclairer à l’aide de torches, bougies, lampes à pétrole, cela n’était pas chose aisée et c’était très onéreux. Dans les parties nocturnes de cartes ou de dés, il fallait payer pour maintenir la pièce éclairée et on ne le faisait que si l’on espérait un gain appréciable. Il fallait que le jeu en vaille la chandelle. Sinon, on faisait des économies de bouts de chandelle !


                                                Joueurs de cartes (Gerard van Honthorst 1590-1656)

La chandelle a un sens équivalent, quelque chose de valeur, quelque chose d’important, dans l’expression « devoir une fière chandelle à quelqu’un ».

Il y a aussi « tenir la chandelle » qui veut dire se sentir de trop dans un groupe ou servir de chaperon à des amoureux. A l’origine, cela s’appliquait au rôle du garçon d’honneur des jeunes mariés : il devait pour la nuit de noces les conduire à la chambre et les éclairer à l’aide d’une bougie … bien sûr au moment des ébats, il devait s’éclipser : on l’appelait « le chandelier » !


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mercredi 19 octobre 2022

Curieuse porte de monastère

Au Portugal, dans l’abbaye d’Alcobaça au nord de Lisbonne, on trouve une ouverture dans le mur de 2m de haut et de seulement 32cm de large ! Ce n’est pas une meurtrière de défense, non c’est une porte, en fait l’entrée du réfectoire de la communauté monacale. 


Le Père Abbé, voulant lutter contre l’embonpoint des religieux, avait trouvé ce système astucieux : tous les moines devaient passer par cette porte avant de pouvoir se sustenter. Et pour les bedonnants, c’était difficile ou impossible de s’y faufiler ; ils devaient alors s’astreindre au jeûne ou à tout le moins suivre un régime sévère.


Un bon moyen pour garder la ligne !

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samedi 15 octobre 2022

Radeau de la Méduse

 


Archicélèbre tableau peint par Géricault en 1819, trois ans après la tragédie de « La Méduse ». Ils étaient 400, marins et soldats, entassés dans cette frégate française. Au large de la Mauritanie, elle a été prise dans un banc de sable, un danger bien connu des marins expérimentés mais que le capitaine Chaumareys avait choisi d’ignorer pour gagner du temps.

Il a fallu mettre à flots les canots de sauvetage où 250 naufragés ont pu prendre place ; pour les 150 autres, un radeau de 20m sur 7 a été construit avec les moyens du bord et 4 canots ont dans un premier temps remorqué cet esquif de fortune. Mais ce n’était pas manœuvrable : on a coupé les amarres du radeau qui, laissé à son sort, a dérivé pendant 12 jours. Un bateau de passage a recueilli les survivants, ils n’étaient plus que 15 sur les 150 de départ.

Que s’est-il passé pendant ces 12 jours ? Certains sont morts de déshydratation ou de faim mais il y a eu la panique, des bagarres, des meurtres, on a jeté à la mer les malades ou blessés, d’autres se sont suicidés par désespoir. On a parlé de scènes de folie et même d’anthropophagie.

Cet épisode dramatique a marqué les esprits de l’époque en France et c’est ainsi que Géricault a choisi ce sujet pour cette œuvre considérée comme le début du romantisme en peinture.

Le bateau était baptisé « La Méduse » du nom de cette créature monstrueuse de la mythologie grecque, avec des yeux exorbitants et des serpents au lieu de cheveux : elle changeait en statue de pierre tout qui croisait son regard. C’est également ainsi qu’on appelle cet animal gélatineux et vorace des mers aux tentacules fibreuses qui emprisonnent le plancton et les alevins. Et notre verbe « méduser » veut dire horrifier, pétrifier.


Autant savoir.

 

vendredi 14 octobre 2022

L’Amazonie, les Amazones, et Amazon

En 1542, parti du Pérou, le conquistador espagnol Francisco de Orellana traverse toute l’Amérique du Sud en suivant des rivières et arrive à l’embouchure d’un fleuve gigantesque sur la côte est. Durant son expédition, il a rencontré des guerriers hostiles aux longs cheveux…qu’il prend pour des femmes. Et c’est ainsi qu’il baptise ce cours d’eau, le fleuve des Amazones, d’où son nom actuel.

Il faisait référence aux Amazones de l’Antiquité, ces femmes combattantes à cheval qui auraient atrophié leur sein droit pour mieux tirer à l’arc. Mythe ou réalité historique, on ne sait trop, mais leurs faits d’armes sont rapportés par de nombreux écrivains et poètes de la Grèce classique.


De nos jours, le terme est omniprésent avec « Amazon », ce site de commerce en ligne. Jeff Bezos lors de sa création en 1994 a cherché un nom commençant par la lettre A pour être en tête dans l’ordre alphabétique. Et « Amazon » lui plaît : cela évoque quelque chose d’exotique et c’est le plus grand fleuve du monde ; c’est exactement ce qu’il veut pour son entreprise : qu’elle soit aussi la plus grande !


Amazon, le commerce de A à Z

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mercredi 12 octobre 2022

Quiproquo


Le mot provient du latin « qui pro quo(d) », locution utilisée quand on voulait dire que quelqu’un avait pris une chose pour une autre (= « prendre un qui pour un quoi »). Pendant très longtemps, cette locution a été orthographiée en trois mots avant de devenir un substantif et de perdre le « d » final.


On doit son entrée dans le langage courant aux anciens apothicaires qui aimaient montrer qu’ils connaissaient le latin et appelaient un « qui pro quod » une erreur de médication.

Maintenant un quiproquo c’est un malentendu qui peut déboucher sur un imbroglio : on prend une personne ou une chose pour une autre, les deux interlocuteurs ne se comprennent pas, pensent à des choses différentes. C’est souvent utilisé dans le théâtre de boulevard, les vaudevilles.

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samedi 8 octobre 2022

Mémorial de Kongolo

On les appelle "les martyrs de Kongolo" : vingt missionnaires du Saint-Esprit massacrés dans des conditions atroces par des militaires congolais le 1er janvier 1962 lors des troubles générés par la sécession du Katanga de Moïse Tshombé. Kongolo était occupée par des gendarmes katangais mais ceux-ci ont fui devant l’avancée de l’ANC. Les missionnaires ont voulu rester avec la population, cet acte de courage leur a coûté la vie. Cette tragédie a marqué les esprits en Belgique, d’où l’érection en 1967 d’une chapelle commémorative à Gentinnes en Brabant Wallon.


C’est un édifice de style contemporain tout en sobriété avec, devant l’entrée, l’émouvante statue du missionnaire à genoux du sculpteur belge Raph Mailleux ; à l’intérieur, on peut admirer la mosaïque de vitraux du verrier nantais Yves Dehais.


L’occasion de rappeler le rôle important joué par les Missions en Afrique au cours du XXème siècle : ces religieux partaient pour évangéliser, mais ils ont aussi enseigné, soigné, participé à la vie sociale et économique de régions parfois très inhospitalières. De nos jours, il est de bon ton de stigmatiser les dérives de la colonisation mais ce Mémorial de Kongolo rappelle que des hommes et des femmes ont quitté leur patrie, par idéal, sans esprit de lucre, simplement pour aider et qu’ils y ont laissé leur vie.


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vendredi 7 octobre 2022

La croix et la bannière

« C’est la croix et la bannière », dit-on quand on rencontre beaucoup d’obstacles, qu’il faut sortir le grand jeu, tout le tralala pour arriver à son objectif.

Jadis, les jours de fête ou quand on recevait une personnalité de haut rang, les autorités religieuses formaient une procession avec la croix portée par un officiant suivie de drapeaux et de bannières votives. « On sortait la croix et la bannière » pour les grandes occasions. Et comme c’était toute une organisation parfois compliquée, le sens a évolué et l’expression s’est appliquée à une tâche ardue.


Mais on raconte aussi une anecdote à ce sujet. Autrefois, les chanoines étaient obligés d’assister à tous les offices, même aux matines qui se déroulaient alors qu’il faisait encore nuit. A Beauvais, un chanoine paresseux ne se présentait plus à la prière du matin. Son Evêque décida de sévir et il organisa un matin un cortège avec la croix et la bannière jusqu’au domicile du chanoine fautif pour le faire sortir de son lit et lui faire ainsi la leçon ! Certains disent que l’expression viendrait de là.


Autant savoir.

 

mardi 4 octobre 2022

Kérosène

L’avion est le mode de transport le plus polluant et pourtant en Europe et un peu partout dans le monde, le kérosène n’est soumis à aucune taxe, contrairement à l’essence ou au diesel de nos voitures. Cela date de la convention de Chicago du 7 décembre 1944 : afin de promouvoir l’aviation civile, de nombreux états ont convenu à ce moment de défiscaliser le kérosène et cette situation perdure depuis lors. De plus, dans de nombreux pays comme la Belgique et la France, la TVA ne s’applique pas sur les billets d’avion mais bien sur les tickets de tram, de métro, de train…


Selon les études sur ce sujet, l’empreinte carbone pour chaque passager aérien est de 145 gr de CO2 par Km tandis qu’elle est de 3 gr pour un usager du chemin de fer. Pour la voiture thermique, c’est 25 gr de CO2 par Km à diviser en 2 ou 3 selon le nombre de personnes à bord.

Si ces chiffres sont justes, cela veut dire par exemple que pour un vol A/R Bruxelles-Ténériffe (6000 Km), la pollution en CO2 est équivalente à 40.000 Km en voiture, le tour du globe, et cela pour chaque passager !!!

Le bon sens écologique voudrait que l’on mette fin à cette défiscalisation du kérosène et que l’on rende le transport aérien nettement plus cher, mais il faudrait un consensus international qui jusqu’à présent fait défaut.

Autant savoir.

 

dimanche 2 octobre 2022

OK


Version familière du « All right » anglais ou américain (= d’accord, tout va bien). Il est apparu pour la première fois dans le « Boston Morning Post » en 1839 comme étant une abréviation de « All Korrect ».

Mais ce OK est devenu populaire à partir de 1840 quand les partisans de Martin Van Buren l’ont utilisé lors de sa campagne de réélection à la présidence des Etats-Unis. Ils ont créé le « O.K.Club », un club de soutien à ce Van Buren qui était originaire de Kinderhook et qu’on appelait familièrement « Old Kinderhook » (= le vieux de Kinderhook), d’où l’abréviation OK !

Ce slogan ne lui a pas porté chance, il n’a pas été réélu, mais le OK, devenu Okay, s’est répandu dans le monde entier.

Cette explication ne fait pas l’unanimité, certains disent que c’est simplement l’opposé du KO (Knock out) de la boxe. Être OK c’est le contraire d’être KO !


Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...