mardi 1 novembre 2022

« Le souffle des ancêtres » de Birago Diop

Avec Halloween, les morts rendent visite aux vivants et dans la tradition chrétienne, le lendemain de la Toussaint c’est le jour où on commémore tous ceux qui nous ont précédés. A cette occasion, voici l’extrait d’un poème de Birago Diop (1906-1989), écrivain et poète d'origine sénégalaise. Bel exemple de littérature africaine d’expression française.


« Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit, / Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit, / Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule, / Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent / Les choses que les êtres, / La voix du feu s'entend,
Entend la voix de l'eau. / Ecoute dans le vent / Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres… »

Birago Diop, 1960

Autant savoir.

samedi 29 octobre 2022

WD-40


Ce lubrifiant mondialement connu des bricoleurs a été inventé en 1953 pour la protection contre la corrosion des réservoirs des missiles Atlas, porteurs d’ogives nucléaires ou lanceurs de satellites. Par la suite, on l’a utilisé en mécanique notamment pour dégripper un boulon récalcitrant.

Son appellation est intéressante : WD sont les initiales de « Water Displacement » qui veut dire littéralement « évacuation de l’eau ». Et le 40 indique que c’est la formule n°40 qui a été retenue par la société Convair qui l’a inventé. Il a donc fallu de nombreux tests avant d’arriver à sa mise au point.

Autant savoir.

mercredi 26 octobre 2022

L’été indien ou l’été de la Saint Martin

Il fait beau, c’est l’été indien, dit-on (depuis la chanson de Joe Dassin) quand l’automne est particulièrement doux et ensoleillé. Auparavant on disait plutôt l’été de la Saint Martin, du nom de cet évêque de Tours, ancien légionnaire romain souvent représenté à cheval déchirant son manteau pour en donner une partie à un déshérité.

Martin à la fin de sa vie était vénéré comme un saint homme. Il est mort le 8 novembre 397 à Candes, une localité sur la Loire, (appelé maintenant Candes-St-Martin) où il s’était rendu, malgré sa santé déclinante, pour arbitrer un conflit local. Les Candais ont voulu l’enterrer chez eux, mais les Tourangeaux sont venus récupérer manu militari sa dépouille mortelle. Et la légende raconte que son corps a été transporté sur une gabarre (bateau fluvial à fond plat) et qu’au passage du convoi, le long de la Loire, tous les arbres reverdissaient, les fleurs réapparaissaient… C’est depuis lors qu’on parle de l’été de la Saint Martin.

Autant savoir.

 

lundi 24 octobre 2022

Mont Ararat


Dans l’extrème est de la Turquie, s’élève le Mont Ararat avec ses 5.165 mètres (plus que les 4.808 mètres du Mont Blanc). Ce serait sur ses flancs qu’aurait échoué l’arche de Noé à la fin du Déluge, selon la Bible. Le Mont Ararat se situe dans une région qui était occupée par des Arméniens jusqu’à leur déportation par l’armée turque au cours des années 1915-1916 et les massacres qu’on considère maintenant comme un génocide.


Le Mont Ararat est resté un symbole pour ces populations martyrisées qui ont donné son nom à un alcool fabriqué dans l’Arménie actuelle, une sorte de cognac. Cette liqueur, très populaire dans la région, est exportée principalement en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan.


On raconte que lors de la conférence de Yalta en Crimée en 1945, Staline aurait servi généreusement Roosevelt et Churchill de ce cognac arménien, ce qui contribua peut-être à leur faire perdre un peu de lucidité.  A l’issue de cette conférence, tous les pays de l’Europe de l’Est sont passés sous la domination soviétique… Peut-être l’effet Ararat ???

Autant savoir.


samedi 22 octobre 2022

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Difficile pour nous d’imaginer ce qu’était la vie autrefois les soirs d’hiver avant que l’électricité n’existe. On devait s’éclairer à l’aide de torches, bougies, lampes à pétrole, cela n’était pas chose aisée et c’était très onéreux. Dans les parties nocturnes de cartes ou de dés, il fallait payer pour maintenir la pièce éclairée et on ne le faisait que si l’on espérait un gain appréciable. Il fallait que le jeu en vaille la chandelle. Sinon, on faisait des économies de bouts de chandelle !


                                                Joueurs de cartes (Gerard van Honthorst 1590-1656)

La chandelle a un sens équivalent, quelque chose de valeur, quelque chose d’important, dans l’expression « devoir une fière chandelle à quelqu’un ».

Il y a aussi « tenir la chandelle » qui veut dire se sentir de trop dans un groupe ou servir de chaperon à des amoureux. A l’origine, cela s’appliquait au rôle du garçon d’honneur des jeunes mariés : il devait pour la nuit de noces les conduire à la chambre et les éclairer à l’aide d’une bougie … bien sûr au moment des ébats, il devait s’éclipser : on l’appelait « le chandelier » !


Autant savoir.

mercredi 19 octobre 2022

Curieuse porte de monastère

Au Portugal, dans l’abbaye d’Alcobaça au nord de Lisbonne, on trouve une ouverture dans le mur de 2m de haut et de seulement 32cm de large ! Ce n’est pas une meurtrière de défense, non c’est une porte, en fait l’entrée du réfectoire de la communauté monacale. 


Le Père Abbé, voulant lutter contre l’embonpoint des religieux, avait trouvé ce système astucieux : tous les moines devaient passer par cette porte avant de pouvoir se sustenter. Et pour les bedonnants, c’était difficile ou impossible de s’y faufiler ; ils devaient alors s’astreindre au jeûne ou à tout le moins suivre un régime sévère.


Un bon moyen pour garder la ligne !

Autant savoir.

 

samedi 15 octobre 2022

Radeau de la Méduse

 


Archicélèbre tableau peint par Géricault en 1819, trois ans après la tragédie de « La Méduse ». Ils étaient 400, marins et soldats, entassés dans cette frégate française. Au large de la Mauritanie, elle a été prise dans un banc de sable, un danger bien connu des marins expérimentés mais que le capitaine Chaumareys avait choisi d’ignorer pour gagner du temps.

Il a fallu mettre à flots les canots de sauvetage où 250 naufragés ont pu prendre place ; pour les 150 autres, un radeau de 20m sur 7 a été construit avec les moyens du bord et 4 canots ont dans un premier temps remorqué cet esquif de fortune. Mais ce n’était pas manœuvrable : on a coupé les amarres du radeau qui, laissé à son sort, a dérivé pendant 12 jours. Un bateau de passage a recueilli les survivants, ils n’étaient plus que 15 sur les 150 de départ.

Que s’est-il passé pendant ces 12 jours ? Certains sont morts de déshydratation ou de faim mais il y a eu la panique, des bagarres, des meurtres, on a jeté à la mer les malades ou blessés, d’autres se sont suicidés par désespoir. On a parlé de scènes de folie et même d’anthropophagie.

Cet épisode dramatique a marqué les esprits de l’époque en France et c’est ainsi que Géricault a choisi ce sujet pour cette œuvre considérée comme le début du romantisme en peinture.

Le bateau était baptisé « La Méduse » du nom de cette créature monstrueuse de la mythologie grecque, avec des yeux exorbitants et des serpents au lieu de cheveux : elle changeait en statue de pierre tout qui croisait son regard. C’est également ainsi qu’on appelle cet animal gélatineux et vorace des mers aux tentacules fibreuses qui emprisonnent le plancton et les alevins. Et notre verbe « méduser » veut dire horrifier, pétrifier.


Autant savoir.

 

vendredi 14 octobre 2022

L’Amazonie, les Amazones, et Amazon

En 1542, parti du Pérou, le conquistador espagnol Francisco de Orellana traverse toute l’Amérique du Sud en suivant des rivières et arrive à l’embouchure d’un fleuve gigantesque sur la côte est. Durant son expédition, il a rencontré des guerriers hostiles aux longs cheveux…qu’il prend pour des femmes. Et c’est ainsi qu’il baptise ce cours d’eau, le fleuve des Amazones, d’où son nom actuel.

Il faisait référence aux Amazones de l’Antiquité, ces femmes combattantes à cheval qui auraient atrophié leur sein droit pour mieux tirer à l’arc. Mythe ou réalité historique, on ne sait trop, mais leurs faits d’armes sont rapportés par de nombreux écrivains et poètes de la Grèce classique.


De nos jours, le terme est omniprésent avec « Amazon », ce site de commerce en ligne. Jeff Bezos lors de sa création en 1994 a cherché un nom commençant par la lettre A pour être en tête dans l’ordre alphabétique. Et « Amazon » lui plaît : cela évoque quelque chose d’exotique et c’est le plus grand fleuve du monde ; c’est exactement ce qu’il veut pour son entreprise : qu’elle soit aussi la plus grande !


Amazon, le commerce de A à Z

Autant savoir.

 

 

mercredi 12 octobre 2022

Quiproquo


Le mot provient du latin « qui pro quo(d) », locution utilisée quand on voulait dire que quelqu’un avait pris une chose pour une autre (= « prendre un qui pour un quoi »). Pendant très longtemps, cette locution a été orthographiée en trois mots avant de devenir un substantif et de perdre le « d » final.


On doit son entrée dans le langage courant aux anciens apothicaires qui aimaient montrer qu’ils connaissaient le latin et appelaient un « qui pro quod » une erreur de médication.

Maintenant un quiproquo c’est un malentendu qui peut déboucher sur un imbroglio : on prend une personne ou une chose pour une autre, les deux interlocuteurs ne se comprennent pas, pensent à des choses différentes. C’est souvent utilisé dans le théâtre de boulevard, les vaudevilles.

Autant savoir.

 

samedi 8 octobre 2022

Mémorial de Kongolo

On les appelle "les martyrs de Kongolo" : vingt missionnaires du Saint-Esprit massacrés dans des conditions atroces par des militaires congolais le 1er janvier 1962 lors des troubles générés par la sécession du Katanga de Moïse Tshombé. Kongolo était occupée par des gendarmes katangais mais ceux-ci ont fui devant l’avancée de l’ANC. Les missionnaires ont voulu rester avec la population, cet acte de courage leur a coûté la vie. Cette tragédie a marqué les esprits en Belgique, d’où l’érection en 1967 d’une chapelle commémorative à Gentinnes en Brabant Wallon.


C’est un édifice de style contemporain tout en sobriété avec, devant l’entrée, l’émouvante statue du missionnaire à genoux du sculpteur belge Raph Mailleux ; à l’intérieur, on peut admirer la mosaïque de vitraux du verrier nantais Yves Dehais.


L’occasion de rappeler le rôle important joué par les Missions en Afrique au cours du XXème siècle : ces religieux partaient pour évangéliser, mais ils ont aussi enseigné, soigné, participé à la vie sociale et économique de régions parfois très inhospitalières. De nos jours, il est de bon ton de stigmatiser les dérives de la colonisation mais ce Mémorial de Kongolo rappelle que des hommes et des femmes ont quitté leur patrie, par idéal, sans esprit de lucre, simplement pour aider et qu’ils y ont laissé leur vie.


Autant savoir.

vendredi 7 octobre 2022

La croix et la bannière

« C’est la croix et la bannière », dit-on quand on rencontre beaucoup d’obstacles, qu’il faut sortir le grand jeu, tout le tralala pour arriver à son objectif.

Jadis, les jours de fête ou quand on recevait une personnalité de haut rang, les autorités religieuses formaient une procession avec la croix portée par un officiant suivie de drapeaux et de bannières votives. « On sortait la croix et la bannière » pour les grandes occasions. Et comme c’était toute une organisation parfois compliquée, le sens a évolué et l’expression s’est appliquée à une tâche ardue.


Mais on raconte aussi une anecdote à ce sujet. Autrefois, les chanoines étaient obligés d’assister à tous les offices, même aux matines qui se déroulaient alors qu’il faisait encore nuit. A Beauvais, un chanoine paresseux ne se présentait plus à la prière du matin. Son Evêque décida de sévir et il organisa un matin un cortège avec la croix et la bannière jusqu’au domicile du chanoine fautif pour le faire sortir de son lit et lui faire ainsi la leçon ! Certains disent que l’expression viendrait de là.


Autant savoir.

 

mardi 4 octobre 2022

Kérosène

L’avion est le mode de transport le plus polluant et pourtant en Europe et un peu partout dans le monde, le kérosène n’est soumis à aucune taxe, contrairement à l’essence ou au diesel de nos voitures. Cela date de la convention de Chicago du 7 décembre 1944 : afin de promouvoir l’aviation civile, de nombreux états ont convenu à ce moment de défiscaliser le kérosène et cette situation perdure depuis lors. De plus, dans de nombreux pays comme la Belgique et la France, la TVA ne s’applique pas sur les billets d’avion mais bien sur les tickets de tram, de métro, de train…


Selon les études sur ce sujet, l’empreinte carbone pour chaque passager aérien est de 145 gr de CO2 par Km tandis qu’elle est de 3 gr pour un usager du chemin de fer. Pour la voiture thermique, c’est 25 gr de CO2 par Km à diviser en 2 ou 3 selon le nombre de personnes à bord.

Si ces chiffres sont justes, cela veut dire par exemple que pour un vol A/R Bruxelles-Ténériffe (6000 Km), la pollution en CO2 est équivalente à 40.000 Km en voiture, le tour du globe, et cela pour chaque passager !!!

Le bon sens écologique voudrait que l’on mette fin à cette défiscalisation du kérosène et que l’on rende le transport aérien nettement plus cher, mais il faudrait un consensus international qui jusqu’à présent fait défaut.

Autant savoir.

 

dimanche 2 octobre 2022

OK


Version familière du « All right » anglais ou américain (= d’accord, tout va bien). Il est apparu pour la première fois dans le « Boston Morning Post » en 1839 comme étant une abréviation de « All Korrect ».

Mais ce OK est devenu populaire à partir de 1840 quand les partisans de Martin Van Buren l’ont utilisé lors de sa campagne de réélection à la présidence des Etats-Unis. Ils ont créé le « O.K.Club », un club de soutien à ce Van Buren qui était originaire de Kinderhook et qu’on appelait familièrement « Old Kinderhook » (= le vieux de Kinderhook), d’où l’abréviation OK !

Ce slogan ne lui a pas porté chance, il n’a pas été réélu, mais le OK, devenu Okay, s’est répandu dans le monde entier.

Cette explication ne fait pas l’unanimité, certains disent que c’est simplement l’opposé du KO (Knock out) de la boxe. Être OK c’est le contraire d’être KO !


Autant savoir.

 

vendredi 30 septembre 2022

La boîte de Pandore


« La boîte de Pandore », quand on l’ouvre, on risque d’engendrer toute une série de catastrophes, d’événements inattendus et désagréables.

Dans la mythologie grecque, Pandore est la première femme créée par Zeus. Avant elle, tous les êtres humains étaient de sexe masculin et comme l’écrit Hésiode au VIIIème siècle avant JC : « C’était l’âge d’or » !

Pandore, dont le nom signifie « celle qui a tous les dons » est venue sur terre pour punir les hommes. Elle est belle, douce et intelligente, c’est la séduction incarnée, mais cette ensorceleuse a ouvert l’urne qu’il était interdit d’ouvrir et en sont sortis tous les maux qui feront le malheur du monde. Voilà d’où vient notre expression.


                                                 Pandore ouvrant l’urne interdite

Et on ne peut que faire le rapprochement entre la Pandore grecque et Eve dans la Bible qui a cueilli la pomme du bien et du mal…

Un « pandore » en langage populaire, c’est un policier ou gendarme. Le terme se retrouve dans les textes de Georges Brassens. Cela vient d’une chanson de Nadaud au XIXème siècle où Pandore est un membre peu futé de la maréchaussée : il fait tout ce qu’on lui dit sans réfléchir. Nadaud s’est sans doute inspiré du mot « Pandur » qui était un soldat de la garde à la cour impériale autrichienne.

 Autant savoir.

 

dimanche 25 septembre 2022

Des mesures draconiennes

Ce sont des mesures très strictes que l’on prend en cas de nécessité. L’expression nous vient de la Grèce antique, elle a traversé les âges : son origine remonte au VIIème siècle avant JC !


A cette époque, Dracon a édicté à Athènes un code législatif d’une sévérité extrême. Ses lois ne s’embarrassaient pas de détail, la peine de mort était souvent la sentence prononcée, même pour des délits somme toute mineurs. Dracon lui-même aurait dit : « Les plus petites fautes m’ont paru dignes de la peine de mort, et je n’ai pas trouvé d’autres punitions pour les plus grandes ».

S’étant fait ainsi fait beaucoup d’ennemis, il a dû s’enfuir d’Athènes, mais lors d’une soirée de théâtre, les spectateurs l’ont reconnu et l’ont agressé, il est mort « lynché » par la foule.


Le verbe « lyncher » et son dérivé « lynchage » viennent du nom d’un juge américain, Charles Lynch (1736-1796) réputé pour avoir instauré en Virginie une justice expéditive : malfaiteurs et opposants au pouvoir étaient rapidement exécutés après un procès sommaire. C’est ce qu’on appellera « The Lynch law », finalement assez proche du code de lois de Dracon.


Autant savoir.

 

jeudi 22 septembre 2022

Albert Schweitzer

 


Il est né en 1875 à Kaysersberg dans l’Alsace devenue allemande après la défaite de Sedan (1870). Fils de Pasteur, il deviendra lui-même théologien protestant tout en suivant une formation musicale. Il aimait beaucoup jouer de l’orgue et du piano. Mais c’est en 1904 qu’il prend conscience de la situation sanitaire désastreuse en Afrique et décide de devenir médecin pour pouvoir aider ces populations. Il obtient son diplôme en 1912 et en 1913 embarque pour le Gabon.

C’est à Lambaréné le long du fleuve Ogooué qu’il construit un hôpital en pleine brousse. Très vite, les malades affluent mais en 1917, il est fait prisonnier comme ressortissant allemand et renvoyé en métropole. En 1918, après le traité de Versailles, il obtient automatiquement la nationalité française.

Très marqué par cette guerre, à la fois pasteur et médecin, il écrit plusieurs ouvrages sur la religion et la civilisation et entame une série de conférences pour financer son retour en Afrique. Il retourne à Lambaréné en 1924 avec une équipe de médecins et d’infirmières et à partir de ce moment, il fera plusieurs voyages entre le Gabon et l’Europe, toujours pour financer son hôpital.

Considéré comme le pionnier de la médecine humanitaire, il est récompensé pour son œuvre par le prix Nobel de la paix en 1952. Il décède en 1965 à Lambaréné où il est enterré.


Schweitzer a profité de son discours de remise du prix Nobel pour dénoncer la folie qu’est la guerre, en insistant sur le fait qu'elle est inhumaine et qu'elle constitue le pire des maux pour l'humanité.


Autant savoir.

mardi 20 septembre 2022

Farniente

Ce mot passé en français est un emprunt à la langue italienne : « far-niente » = ne rien faire ! C’est prendre du bon temps, se faire plaisir en se prélassant. Cette douce oisiveté est souvent associée aux pays de sud à la chaleur accablante. Mme de Sévigné en 1676 écrivait déjà : « Personne n’est plus touchée que moi du farniente des Italiens ».


Avec le farniente, on n’est pas loin de « fainéant » et « fainéantise » qui ont la même étymologie mais ont pris une connotation péjorative. Dans nos cours d’histoire du Moyen-Age, les rois mérovingiens ont été surnommés les rois fainéants parce qu’ils avaient « fait néant », ils avaient confié la gestion de leur royaume à leurs maires de palais.

« Le farniente est une merveilleuse occupation. Dommage qu'il faille y renoncer pendant les vacances, l'essentiel étant alors de faire quelque chose. » (Pierre Daninos, « Les vacances à tout prix »)

Autant savoir.

 

jeudi 15 septembre 2022

Armoiries de Grande-Bretagne



« Dieu et mon droit » (= Dieu est mon droit) et « Honi soit qui mal y pense » (= Honni soit qui mal y pense) : ces devises bien françaises figurent sur les armoiries de la Grande-Bretagne. Ce sont des réminiscences du temps où l’on parlait français à la cour du roi d’Angleterre.

Après la bataille d’Hastings en 1066 et la conquête de la couronne royale par le duc Guillaume de Normandie, c’est l’ancien français qui est devenu la langue de l’élite d’Outre-Manche. Et cela durera plus de trois siècles ! Richard Cœur de Lion par exemple ne parlait pas un mot d’anglais. Avec le roi Henri IV, intronisé en 1399, cela commence à changer, l’anglais supplante progressivement le français.

Dieu et (=est) mon droit, c’est l’expression de la royauté de droit divin, elle est la devise de la monarchie britannique depuis cette époque.

Ho(n)ni soit qui mal y pense, c’est la devise de l’ordre de la Jarretière institué en 1348 par le roi Edouard III. Ce souverain, lors d’un bal avait ramassé la jarretière perdue par sa maîtresse, l’avait rattachée à son genou et devant les rieurs de la Cour, il aurait dit, en français : « Tel qui s’en rit aujourd’hui cherchera à la porter demain ».


Autant savoir.

mercredi 14 septembre 2022

Calcul

Le mot « calcul » vient du latin « calculus » (= caillou, pierre) qu’on retrouve dans le langage médical (calcul au rein ou dans la vésicule).

Mais c’est aussi de là que vient notre verbe « calculer » qui signifie littéralement « compter à l’aide de cailloux ». C’était pour nos lointains aïeux un moyen de faire des opérations quand les dix doigts de la main ne suffisaient pas. Mais ces dix doigts ont tout de même donné le système décimal, la base de nos mathématiques.

Dans toutes les régions du globe et à toutes les époques, l’homme a inventé des instruments pour aider au comptage. Citons par exemple la table de multiplication de Pythagore en Grèce au VIème siècle avant JC, le système des baguettes des Chinois apparu au IIIème siècle avant notre ère et en France, la « roue pascaline » de Blaise Pascal en 1642, considérée comme la première machine à calculer.

Il y a bien sûr aussi les très anciens bouliers comme ceux de nos enfants mais aussi plus complexes les abaques, encore en vigueur en Extrême-Orient malgré les outils modernes : caisses enregistreuses, calculettes, computers …


Un abaque chinois.

Le terme « abaque » est une évolution du grec ancien « abax », c’était une tablette recouverte de sable sur laquelle on écrivait ou calculait …et c’était aisé d’effacer et de recommencer.

Autant savoir.

dimanche 11 septembre 2022

Matines brugeoises

Dans la nuit du 18 mai 1302, les cloches des monastères de Bruges sonnent les matines, cet appel à la prière nocturne des moines à 3h du matin. C’est le moment choisi par les révoltés brugeois pour commencer le massacre des soldats français de la garnison qui occupait la cité. Le cri de ralliement dans l’obscurité était « Schild en vriend », deux termes flamands (=bouclier et ami) imprononçables pour les non-natifs de la région qui étaient tout de suite identifiés. Il y aura plusieurs centaines de morts.

Cette histoire est racontée par les chroniqueurs de l’époque mais certains pensent que le « Schild en vriend » était en réalité « ‘s Gilden vriend » (= ami des guildes, les corporations des métiers). Ce serait en effet plus logique.

Le comte de Flandre Gui de Dampierre avait été fait prisonnier par le roi de France ; ce dernier l’accusait d’avoir négocié avec l’Angleterre et avait envoyé des troupes pour affirmer son autorité sur ce fief de la couronne. Mais les Brugeois sous la conduite de Pieter De Coninck se sont révoltés d’où ces matines brugeoises. Quelques semaines plus tard afin de punir les insurgés, le roi de France enverra son armée … qui sera défaite à Courtrai lors de la célèbre bataille dite des éperons d’or. C’était le 11 juillet 1302, ce 11 juillet est devenu la date de la fête de la communauté flamande.


La bataille des éperons d'or, miniature des Chroniques de Saint-Denis

A noter que des Brabançons et des Hennuyers combattaient aux côtés des Flamands lors de cette bataille. Il y avait aussi le comte Jean de Namur (fils de Gui de Dampierre) venu en renfort avec ses hommes d’armes pour assister Pieter De Coninck le chef des « Klauwaerts » (=ceux qui portent des griffes comme le lion du blason) nom des milices flamandes.

Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...