samedi 15 octobre 2022

Radeau de la Méduse

 


Archicélèbre tableau peint par Géricault en 1819, trois ans après la tragédie de « La Méduse ». Ils étaient 400, marins et soldats, entassés dans cette frégate française. Au large de la Mauritanie, elle a été prise dans un banc de sable, un danger bien connu des marins expérimentés mais que le capitaine Chaumareys avait choisi d’ignorer pour gagner du temps.

Il a fallu mettre à flots les canots de sauvetage où 250 naufragés ont pu prendre place ; pour les 150 autres, un radeau de 20m sur 7 a été construit avec les moyens du bord et 4 canots ont dans un premier temps remorqué cet esquif de fortune. Mais ce n’était pas manœuvrable : on a coupé les amarres du radeau qui, laissé à son sort, a dérivé pendant 12 jours. Un bateau de passage a recueilli les survivants, ils n’étaient plus que 15 sur les 150 de départ.

Que s’est-il passé pendant ces 12 jours ? Certains sont morts de déshydratation ou de faim mais il y a eu la panique, des bagarres, des meurtres, on a jeté à la mer les malades ou blessés, d’autres se sont suicidés par désespoir. On a parlé de scènes de folie et même d’anthropophagie.

Cet épisode dramatique a marqué les esprits de l’époque en France et c’est ainsi que Géricault a choisi ce sujet pour cette œuvre considérée comme le début du romantisme en peinture.

Le bateau était baptisé « La Méduse » du nom de cette créature monstrueuse de la mythologie grecque, avec des yeux exorbitants et des serpents au lieu de cheveux : elle changeait en statue de pierre tout qui croisait son regard. C’est également ainsi qu’on appelle cet animal gélatineux et vorace des mers aux tentacules fibreuses qui emprisonnent le plancton et les alevins. Et notre verbe « méduser » veut dire horrifier, pétrifier.


Autant savoir.

 

vendredi 14 octobre 2022

L’Amazonie, les Amazones, et Amazon

En 1542, parti du Pérou, le conquistador espagnol Francisco de Orellana traverse toute l’Amérique du Sud en suivant des rivières et arrive à l’embouchure d’un fleuve gigantesque sur la côte est. Durant son expédition, il a rencontré des guerriers hostiles aux longs cheveux…qu’il prend pour des femmes. Et c’est ainsi qu’il baptise ce cours d’eau, le fleuve des Amazones, d’où son nom actuel.

Il faisait référence aux Amazones de l’Antiquité, ces femmes combattantes à cheval qui auraient atrophié leur sein droit pour mieux tirer à l’arc. Mythe ou réalité historique, on ne sait trop, mais leurs faits d’armes sont rapportés par de nombreux écrivains et poètes de la Grèce classique.


De nos jours, le terme est omniprésent avec « Amazon », ce site de commerce en ligne. Jeff Bezos lors de sa création en 1994 a cherché un nom commençant par la lettre A pour être en tête dans l’ordre alphabétique. Et « Amazon » lui plaît : cela évoque quelque chose d’exotique et c’est le plus grand fleuve du monde ; c’est exactement ce qu’il veut pour son entreprise : qu’elle soit aussi la plus grande !


Amazon, le commerce de A à Z

Autant savoir.

 

 

mercredi 12 octobre 2022

Quiproquo


Le mot provient du latin « qui pro quo(d) », locution utilisée quand on voulait dire que quelqu’un avait pris une chose pour une autre (= « prendre un qui pour un quoi »). Pendant très longtemps, cette locution a été orthographiée en trois mots avant de devenir un substantif et de perdre le « d » final.


On doit son entrée dans le langage courant aux anciens apothicaires qui aimaient montrer qu’ils connaissaient le latin et appelaient un « qui pro quod » une erreur de médication.

Maintenant un quiproquo c’est un malentendu qui peut déboucher sur un imbroglio : on prend une personne ou une chose pour une autre, les deux interlocuteurs ne se comprennent pas, pensent à des choses différentes. C’est souvent utilisé dans le théâtre de boulevard, les vaudevilles.

Autant savoir.

 

samedi 8 octobre 2022

Mémorial de Kongolo

On les appelle "les martyrs de Kongolo" : vingt missionnaires du Saint-Esprit massacrés dans des conditions atroces par des militaires congolais le 1er janvier 1962 lors des troubles générés par la sécession du Katanga de Moïse Tshombé. Kongolo était occupée par des gendarmes katangais mais ceux-ci ont fui devant l’avancée de l’ANC. Les missionnaires ont voulu rester avec la population, cet acte de courage leur a coûté la vie. Cette tragédie a marqué les esprits en Belgique, d’où l’érection en 1967 d’une chapelle commémorative à Gentinnes en Brabant Wallon.


C’est un édifice de style contemporain tout en sobriété avec, devant l’entrée, l’émouvante statue du missionnaire à genoux du sculpteur belge Raph Mailleux ; à l’intérieur, on peut admirer la mosaïque de vitraux du verrier nantais Yves Dehais.


L’occasion de rappeler le rôle important joué par les Missions en Afrique au cours du XXème siècle : ces religieux partaient pour évangéliser, mais ils ont aussi enseigné, soigné, participé à la vie sociale et économique de régions parfois très inhospitalières. De nos jours, il est de bon ton de stigmatiser les dérives de la colonisation mais ce Mémorial de Kongolo rappelle que des hommes et des femmes ont quitté leur patrie, par idéal, sans esprit de lucre, simplement pour aider et qu’ils y ont laissé leur vie.


Autant savoir.

vendredi 7 octobre 2022

La croix et la bannière

« C’est la croix et la bannière », dit-on quand on rencontre beaucoup d’obstacles, qu’il faut sortir le grand jeu, tout le tralala pour arriver à son objectif.

Jadis, les jours de fête ou quand on recevait une personnalité de haut rang, les autorités religieuses formaient une procession avec la croix portée par un officiant suivie de drapeaux et de bannières votives. « On sortait la croix et la bannière » pour les grandes occasions. Et comme c’était toute une organisation parfois compliquée, le sens a évolué et l’expression s’est appliquée à une tâche ardue.


Mais on raconte aussi une anecdote à ce sujet. Autrefois, les chanoines étaient obligés d’assister à tous les offices, même aux matines qui se déroulaient alors qu’il faisait encore nuit. A Beauvais, un chanoine paresseux ne se présentait plus à la prière du matin. Son Evêque décida de sévir et il organisa un matin un cortège avec la croix et la bannière jusqu’au domicile du chanoine fautif pour le faire sortir de son lit et lui faire ainsi la leçon ! Certains disent que l’expression viendrait de là.


Autant savoir.

 

mardi 4 octobre 2022

Kérosène

L’avion est le mode de transport le plus polluant et pourtant en Europe et un peu partout dans le monde, le kérosène n’est soumis à aucune taxe, contrairement à l’essence ou au diesel de nos voitures. Cela date de la convention de Chicago du 7 décembre 1944 : afin de promouvoir l’aviation civile, de nombreux états ont convenu à ce moment de défiscaliser le kérosène et cette situation perdure depuis lors. De plus, dans de nombreux pays comme la Belgique et la France, la TVA ne s’applique pas sur les billets d’avion mais bien sur les tickets de tram, de métro, de train…


Selon les études sur ce sujet, l’empreinte carbone pour chaque passager aérien est de 145 gr de CO2 par Km tandis qu’elle est de 3 gr pour un usager du chemin de fer. Pour la voiture thermique, c’est 25 gr de CO2 par Km à diviser en 2 ou 3 selon le nombre de personnes à bord.

Si ces chiffres sont justes, cela veut dire par exemple que pour un vol A/R Bruxelles-Ténériffe (6000 Km), la pollution en CO2 est équivalente à 40.000 Km en voiture, le tour du globe, et cela pour chaque passager !!!

Le bon sens écologique voudrait que l’on mette fin à cette défiscalisation du kérosène et que l’on rende le transport aérien nettement plus cher, mais il faudrait un consensus international qui jusqu’à présent fait défaut.

Autant savoir.

 

dimanche 2 octobre 2022

OK


Version familière du « All right » anglais ou américain (= d’accord, tout va bien). Il est apparu pour la première fois dans le « Boston Morning Post » en 1839 comme étant une abréviation de « All Korrect ».

Mais ce OK est devenu populaire à partir de 1840 quand les partisans de Martin Van Buren l’ont utilisé lors de sa campagne de réélection à la présidence des Etats-Unis. Ils ont créé le « O.K.Club », un club de soutien à ce Van Buren qui était originaire de Kinderhook et qu’on appelait familièrement « Old Kinderhook » (= le vieux de Kinderhook), d’où l’abréviation OK !

Ce slogan ne lui a pas porté chance, il n’a pas été réélu, mais le OK, devenu Okay, s’est répandu dans le monde entier.

Cette explication ne fait pas l’unanimité, certains disent que c’est simplement l’opposé du KO (Knock out) de la boxe. Être OK c’est le contraire d’être KO !


Autant savoir.

 

vendredi 30 septembre 2022

La boîte de Pandore


« La boîte de Pandore », quand on l’ouvre, on risque d’engendrer toute une série de catastrophes, d’événements inattendus et désagréables.

Dans la mythologie grecque, Pandore est la première femme créée par Zeus. Avant elle, tous les êtres humains étaient de sexe masculin et comme l’écrit Hésiode au VIIIème siècle avant JC : « C’était l’âge d’or » !

Pandore, dont le nom signifie « celle qui a tous les dons » est venue sur terre pour punir les hommes. Elle est belle, douce et intelligente, c’est la séduction incarnée, mais cette ensorceleuse a ouvert l’urne qu’il était interdit d’ouvrir et en sont sortis tous les maux qui feront le malheur du monde. Voilà d’où vient notre expression.


                                                 Pandore ouvrant l’urne interdite

Et on ne peut que faire le rapprochement entre la Pandore grecque et Eve dans la Bible qui a cueilli la pomme du bien et du mal…

Un « pandore » en langage populaire, c’est un policier ou gendarme. Le terme se retrouve dans les textes de Georges Brassens. Cela vient d’une chanson de Nadaud au XIXème siècle où Pandore est un membre peu futé de la maréchaussée : il fait tout ce qu’on lui dit sans réfléchir. Nadaud s’est sans doute inspiré du mot « Pandur » qui était un soldat de la garde à la cour impériale autrichienne.

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dimanche 25 septembre 2022

Des mesures draconiennes

Ce sont des mesures très strictes que l’on prend en cas de nécessité. L’expression nous vient de la Grèce antique, elle a traversé les âges : son origine remonte au VIIème siècle avant JC !


A cette époque, Dracon a édicté à Athènes un code législatif d’une sévérité extrême. Ses lois ne s’embarrassaient pas de détail, la peine de mort était souvent la sentence prononcée, même pour des délits somme toute mineurs. Dracon lui-même aurait dit : « Les plus petites fautes m’ont paru dignes de la peine de mort, et je n’ai pas trouvé d’autres punitions pour les plus grandes ».

S’étant fait ainsi fait beaucoup d’ennemis, il a dû s’enfuir d’Athènes, mais lors d’une soirée de théâtre, les spectateurs l’ont reconnu et l’ont agressé, il est mort « lynché » par la foule.


Le verbe « lyncher » et son dérivé « lynchage » viennent du nom d’un juge américain, Charles Lynch (1736-1796) réputé pour avoir instauré en Virginie une justice expéditive : malfaiteurs et opposants au pouvoir étaient rapidement exécutés après un procès sommaire. C’est ce qu’on appellera « The Lynch law », finalement assez proche du code de lois de Dracon.


Autant savoir.

 

jeudi 22 septembre 2022

Albert Schweitzer

 


Il est né en 1875 à Kaysersberg dans l’Alsace devenue allemande après la défaite de Sedan (1870). Fils de Pasteur, il deviendra lui-même théologien protestant tout en suivant une formation musicale. Il aimait beaucoup jouer de l’orgue et du piano. Mais c’est en 1904 qu’il prend conscience de la situation sanitaire désastreuse en Afrique et décide de devenir médecin pour pouvoir aider ces populations. Il obtient son diplôme en 1912 et en 1913 embarque pour le Gabon.

C’est à Lambaréné le long du fleuve Ogooué qu’il construit un hôpital en pleine brousse. Très vite, les malades affluent mais en 1917, il est fait prisonnier comme ressortissant allemand et renvoyé en métropole. En 1918, après le traité de Versailles, il obtient automatiquement la nationalité française.

Très marqué par cette guerre, à la fois pasteur et médecin, il écrit plusieurs ouvrages sur la religion et la civilisation et entame une série de conférences pour financer son retour en Afrique. Il retourne à Lambaréné en 1924 avec une équipe de médecins et d’infirmières et à partir de ce moment, il fera plusieurs voyages entre le Gabon et l’Europe, toujours pour financer son hôpital.

Considéré comme le pionnier de la médecine humanitaire, il est récompensé pour son œuvre par le prix Nobel de la paix en 1952. Il décède en 1965 à Lambaréné où il est enterré.


Schweitzer a profité de son discours de remise du prix Nobel pour dénoncer la folie qu’est la guerre, en insistant sur le fait qu'elle est inhumaine et qu'elle constitue le pire des maux pour l'humanité.


Autant savoir.

mardi 20 septembre 2022

Farniente

Ce mot passé en français est un emprunt à la langue italienne : « far-niente » = ne rien faire ! C’est prendre du bon temps, se faire plaisir en se prélassant. Cette douce oisiveté est souvent associée aux pays de sud à la chaleur accablante. Mme de Sévigné en 1676 écrivait déjà : « Personne n’est plus touchée que moi du farniente des Italiens ».


Avec le farniente, on n’est pas loin de « fainéant » et « fainéantise » qui ont la même étymologie mais ont pris une connotation péjorative. Dans nos cours d’histoire du Moyen-Age, les rois mérovingiens ont été surnommés les rois fainéants parce qu’ils avaient « fait néant », ils avaient confié la gestion de leur royaume à leurs maires de palais.

« Le farniente est une merveilleuse occupation. Dommage qu'il faille y renoncer pendant les vacances, l'essentiel étant alors de faire quelque chose. » (Pierre Daninos, « Les vacances à tout prix »)

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jeudi 15 septembre 2022

Armoiries de Grande-Bretagne



« Dieu et mon droit » (= Dieu est mon droit) et « Honi soit qui mal y pense » (= Honni soit qui mal y pense) : ces devises bien françaises figurent sur les armoiries de la Grande-Bretagne. Ce sont des réminiscences du temps où l’on parlait français à la cour du roi d’Angleterre.

Après la bataille d’Hastings en 1066 et la conquête de la couronne royale par le duc Guillaume de Normandie, c’est l’ancien français qui est devenu la langue de l’élite d’Outre-Manche. Et cela durera plus de trois siècles ! Richard Cœur de Lion par exemple ne parlait pas un mot d’anglais. Avec le roi Henri IV, intronisé en 1399, cela commence à changer, l’anglais supplante progressivement le français.

Dieu et (=est) mon droit, c’est l’expression de la royauté de droit divin, elle est la devise de la monarchie britannique depuis cette époque.

Ho(n)ni soit qui mal y pense, c’est la devise de l’ordre de la Jarretière institué en 1348 par le roi Edouard III. Ce souverain, lors d’un bal avait ramassé la jarretière perdue par sa maîtresse, l’avait rattachée à son genou et devant les rieurs de la Cour, il aurait dit, en français : « Tel qui s’en rit aujourd’hui cherchera à la porter demain ».


Autant savoir.

mercredi 14 septembre 2022

Calcul

Le mot « calcul » vient du latin « calculus » (= caillou, pierre) qu’on retrouve dans le langage médical (calcul au rein ou dans la vésicule).

Mais c’est aussi de là que vient notre verbe « calculer » qui signifie littéralement « compter à l’aide de cailloux ». C’était pour nos lointains aïeux un moyen de faire des opérations quand les dix doigts de la main ne suffisaient pas. Mais ces dix doigts ont tout de même donné le système décimal, la base de nos mathématiques.

Dans toutes les régions du globe et à toutes les époques, l’homme a inventé des instruments pour aider au comptage. Citons par exemple la table de multiplication de Pythagore en Grèce au VIème siècle avant JC, le système des baguettes des Chinois apparu au IIIème siècle avant notre ère et en France, la « roue pascaline » de Blaise Pascal en 1642, considérée comme la première machine à calculer.

Il y a bien sûr aussi les très anciens bouliers comme ceux de nos enfants mais aussi plus complexes les abaques, encore en vigueur en Extrême-Orient malgré les outils modernes : caisses enregistreuses, calculettes, computers …


Un abaque chinois.

Le terme « abaque » est une évolution du grec ancien « abax », c’était une tablette recouverte de sable sur laquelle on écrivait ou calculait …et c’était aisé d’effacer et de recommencer.

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dimanche 11 septembre 2022

Matines brugeoises

Dans la nuit du 18 mai 1302, les cloches des monastères de Bruges sonnent les matines, cet appel à la prière nocturne des moines à 3h du matin. C’est le moment choisi par les révoltés brugeois pour commencer le massacre des soldats français de la garnison qui occupait la cité. Le cri de ralliement dans l’obscurité était « Schild en vriend », deux termes flamands (=bouclier et ami) imprononçables pour les non-natifs de la région qui étaient tout de suite identifiés. Il y aura plusieurs centaines de morts.

Cette histoire est racontée par les chroniqueurs de l’époque mais certains pensent que le « Schild en vriend » était en réalité « ‘s Gilden vriend » (= ami des guildes, les corporations des métiers). Ce serait en effet plus logique.

Le comte de Flandre Gui de Dampierre avait été fait prisonnier par le roi de France ; ce dernier l’accusait d’avoir négocié avec l’Angleterre et avait envoyé des troupes pour affirmer son autorité sur ce fief de la couronne. Mais les Brugeois sous la conduite de Pieter De Coninck se sont révoltés d’où ces matines brugeoises. Quelques semaines plus tard afin de punir les insurgés, le roi de France enverra son armée … qui sera défaite à Courtrai lors de la célèbre bataille dite des éperons d’or. C’était le 11 juillet 1302, ce 11 juillet est devenu la date de la fête de la communauté flamande.


La bataille des éperons d'or, miniature des Chroniques de Saint-Denis

A noter que des Brabançons et des Hennuyers combattaient aux côtés des Flamands lors de cette bataille. Il y avait aussi le comte Jean de Namur (fils de Gui de Dampierre) venu en renfort avec ses hommes d’armes pour assister Pieter De Coninck le chef des « Klauwaerts » (=ceux qui portent des griffes comme le lion du blason) nom des milices flamandes.

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lundi 5 septembre 2022

La cathédrale de Strasbourg sauvée par le bonnet phrygien

Quand la Révolution française éclate en 1789, la tour de la cathédrale de Strasbourg est la plus haute d’Europe (142m !). Les sans-culottes alsaciens ont voulu abattre ce symbole du christianisme abhorré. L’affaire est mise en délibération ; un artisan local appelé Sultzer voulant éviter la destruction de ce monument emblématique de la ville, a une idée géniale : pourquoi ne pas placer en haut de la flèche le bonnet phrygien porté par les adeptes de la nouvelle République ? Il sera vu d’Allemagne ! L’idée est approuvée dans l’enthousiasme et l’on construisit en tôle un gigantesque couvre-chef rouge qui fut hissé au sommet de l’édifice ! Cet appendice pour le moins grotesque restera en place une dizaine d’années, jusqu’en 1802. Mais soyons reconnaissants à ce Sultzer, grâce à qui nous pouvons encore admirer cette superbe cathédrale !



Longtemps conservé dans un musée, ce bonnet métallique sera détruit pendant la guerre de 1870. Dans les rues de Strasbourg, certaines enseignes représentent une image saugrenue : la flèche de la cathédrale surmontée de cet insigne révolutionnaire !




 


Le bonnet phrygien, symbole de la liberté en France, est d’origine antique. Il doit son nom à une région de l’actuelle Turquie et était porté par les esclaves affranchis dans l’empire romain.

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dimanche 4 septembre 2022

Enclos paroissiaux bretons

Ils sont bien connus des amoureux de la Bretagne profonde ces enclos paroissiaux hérissés de statues. Ils sont construits autour de l’église du village avec un mur d’enceinte, on y entre par la porte de la mort (normal, c’est un cimetière), il y a toujours un calvaire orné de statues et parfois un ossuaire (quand la place manquait…). Ces enclos (on en dénombre 70 !) ont tous été érigés aux XVIème et XVIIème siècles, à une époque de prospérité de la région grâce au commerce du chanvre. C’est le fruit d’une rivalité entre paroisses qui voulaient toutes avoir le monument le plus beau.

Un édit royal en 1695 interdisant les constructions de ce genre mit fin à cette vogue. Il fallait financer la guerre : 1695, l’armée de Louis XIV venait de bombarder Bruxelles et sa Grand-Place, plus question de dépenses jugées inutiles…   

 


L’'enclos de Guimiliau


Calvaire de Plougastel Doualas

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vendredi 2 septembre 2022

Bourse

 


La Bourse d’échanges, c’est l’institution où se tient le marché des valeurs mobilières, c’est un haut-lieu de la finance. Le terme remonte au Moyen-Age lorsqu’une famille brugeoise les Van der Beurze ouvrent en 1285 une auberge au centre de Bruges qui accueillera bientôt des marchands, des prêteurs, les hommes d’affaires de l’époque. Et l’on se donnait rendez-vous « ter Beurze ». En Flamand, c’est devenu le substantif « De Beurs » qui donnera notre mot français Bourse et s’exportera dans de nombreux pays (Borsa en Italie, Bolsa en espagnol, Birza en Russie…)

Il est probable que le succès de ce terme soit dû à l’homonymie avec la bourse, ce petit sac contenant des pièces de monnaie. Il est ici aussi question d’argent même si c’est à petite échelle. Le mot avec ce sens existait depuis bien longtemps puisque « bursa » en latin désignait un récipient en cuir.

De nos jours, les dérivés sont nombreux : débourser, déboursement, rembourser, remboursement, débours, boursier mais aussi boursicoter qui au XVIème siècle ne voulait pas dire « jouer en Bourse » mais bien « faire des économies » !

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lundi 29 août 2022

Facteur Cheval

C’est sous ce nom qu’est connu Ferdinand Cheval (1836-1924), ancien facteur des Postes qui a érigé à Hauterives dans la Drôme le « Palais idéal ». Pendant 33 ans il a ramassé des pierres, les a ramenées chez lui et les a assemblées dans une gigantesque construction hétéroclite de 26 mètres de long sur 12 de haut, maintenant classée en France comme monument historique. 


Son travail achevé en 1912, il entreprend de bâtir dans le cimetière communal son propre monument funéraire. Il sera terminé deux ans avant sa mort. Il l’a appelé le « Tombeau du silence et du repos sans fin ».      


 

En 1905, il écrivait : « Fils de paysan, je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie, il y a aussi des hommes de génie ».



Tombeau du silence et du repos sans fin

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vendredi 26 août 2022

Pinard

Le pinard, c’est ainsi qu’on appelle familièrement le vin, souvent il s’agit du gros rouge, pas toujours de la meilleure qualité.

Pinard, c’est une déformation du nom d’un célèbre cépage, le pinot, qui entre dans l’assemblage du Bourgogne et du Champagne. A moins que ce soit le pineau du Val de Loire, appellation reprise par le « Pineau de Charentes ». Pinot et pineau viennent du mot « pin », les grappes de raisin ayant la forme des pommes de ce résineux.

Le terme pinard est devenu populaire au cours de la première guerre mondiale. Il faisait partie du ravitaillement du Poilu. Au début des hostilités, chacun avait droit à un quart de litre puis cette ration a été progressivement majorée jusqu’à un litre en 1918. Les soldats l’appelaient le « Père Pinard » ou encore « Saint Pinard » accompagné d’une prière à boire. Tout cela pour oublier la peur et l’horreur des combats, il ne fallait pas être trop lucide pour sortir des tranchées sous le feu ennemi…


Et dire que c’est le même état français qui, quelques décennies plus tard, promulguera la loi Evin ! Sur les bouteilles des Poilus, il aurait fallu mentionner que l’abus d’alcool était nuisible à la santé …  ou « à consommer avec modération » !

« O tempora, o mores ! » Les temps changent, les mœurs et les lois aussi.  











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jeudi 25 août 2022

« Le bonheur » de Jacques Prévert.

Un peu de poésie pour ceux qui ont du vague à l’âme…

 

« Le bonheur en partant m’a dit qu’il reviendrait (…)

 

Le bonheur, en partant, m'a fait un clin d'œil,

Je sais qu'il reviendra, je ne porte pas son deuil,

Il ne fuit pas, il s'en va conquérant réparer d'autres écueils,

Pour me revenir encore plus grand, se reposer dans mes fauteuils...

Le bonheur, en partant, ne me quitte pas vraiment...

Je sais que même de loin, il éveille mes sentiments,

Il entend mes hésitations et m'oriente résolument et sûrement,

Le bonheur est une étoile qui me guide par tous les temps... »

 

Prévert (1900-1977) est aussi l’auteur de deux poèmes célèbres qui ont été mis en musique et chantés par Yves Montand :

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi… » et « Rappelle-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là… »


« Un poète, c’est quelqu’un qui met de la dorure sur tout, c’est un compagnon du soleil » (Julos Beaucarne)

Autant savoir.

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...