« Dieu et mon droit » (= Dieu est
mon droit) et « Honi soit qui mal y pense » (= Honni
soit qui mal y pense) : ces devises bien françaises figurent sur les
armoiries de la Grande-Bretagne. Ce sont des réminiscences du temps où l’on
parlait français à la cour du roi d’Angleterre.
Après la bataille d’Hastings en 1066 et la conquête
de la couronne royale par le duc Guillaume de Normandie, c’est l’ancien
français qui est devenu la langue de l’élite d’Outre-Manche. Et cela durera
plus de trois siècles ! Richard Cœur de Lion par exemple ne parlait
pas un mot d’anglais. Avec le roi Henri IV, intronisé en 1399, cela commence à changer,
l’anglais supplante progressivement le français.
Dieu et (=est) mon droit, c’est l’expression de la royauté
de droit divin, elle est la devise de la monarchie britannique depuis cette
époque.
Ho(n)ni soit qui mal y pense, c’est la devise de l’ordre de
la Jarretière institué en 1348 par le roi Edouard III. Ce souverain, lors
d’un bal avait ramassé la jarretière perdue par sa maîtresse, l’avait rattachée
à son genou et devant les rieurs de la Cour, il aurait dit, en français :
« Tel qui s’en rit aujourd’hui cherchera à la porter demain ».