Dans la nuit du 18 mai 1302, les cloches des monastères de Bruges sonnent les matines, cet appel à la prière nocturne des moines à 3h du matin. C’est le moment choisi par les révoltés brugeois pour commencer le massacre des soldats français de la garnison qui occupait la cité. Le cri de ralliement dans l’obscurité était « Schild en vriend », deux termes flamands (=bouclier et ami) imprononçables pour les non-natifs de la région qui étaient tout de suite identifiés. Il y aura plusieurs centaines de morts.
Cette histoire est
racontée par les chroniqueurs de l’époque mais certains pensent que le « Schild
en vriend » était en réalité « ‘s Gilden vriend »
(= ami des guildes, les corporations des métiers). Ce serait en effet plus
logique.
Le comte de Flandre Gui de Dampierre avait été fait
prisonnier par le roi de France ; ce dernier l’accusait d’avoir négocié avec
l’Angleterre et avait envoyé des troupes pour affirmer son autorité sur ce
fief de la couronne. Mais les Brugeois sous la conduite de Pieter De Coninck
se sont révoltés d’où ces matines brugeoises. Quelques semaines plus
tard afin de punir les insurgés, le roi de France enverra son armée … qui sera
défaite à Courtrai lors de la célèbre bataille dite des éperons d’or.
C’était le 11 juillet 1302, ce 11 juillet est devenu la date de la
fête de la communauté flamande.
La bataille des éperons d'or, miniature des Chroniques de
Saint-Denis
A noter que des Brabançons et des Hennuyers combattaient
aux côtés des Flamands lors de cette bataille. Il y avait aussi le comte Jean
de Namur (fils de Gui de Dampierre) venu en renfort avec ses hommes d’armes
pour assister Pieter De Coninck le chef des « Klauwaerts » (=ceux
qui portent des griffes comme le lion du blason) nom des milices flamandes.