Poème de Guillaume Apollinaire datant de 1913. Celle qu’il aimait vient de le quitter, il évoque avec nostalgie, en regardant couler le fleuve, cet amour perdu et le temps qui passe.
Sous
le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours / Faut-il qu'il m'en souvienne
/ La joie venait toujours après la peine
Vienne
la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure
Les
mains dans les mains restons face à face / Tandis que sous / Le pont de nos
bras passe /Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne
la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure
L'amour
s'en va comme cette eau courante / L'amour s'en va / Comme la vie est lente /
Et comme l'Espérance est violente
Vienne
la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure
Passent
les jours et passent les semaines / Ni temps passé / Ni les amours reviennent /
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne
la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure
Une autre poésie d’Apollinaire, intitulée « Marie », reprend
le même thème :
« Je
passais au bord de la Seine / Un livre ancien sous le bras / Le fleuve est
pareil à ma peine / Il s’écoule et ne tarit pas / Quand donc finira la semaine
“
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
était d’origine polonaise. Naturalisé français, il est envoyé sur le front et
est blessé en 1916 par un éclat d’obus à la tempe. Il sera trépané et mourra
deux ans plus tard de la grippe espagnole.