vendredi 12 novembre 2021

La praline belge inventée par un pharmacien !

 La « praline » version belge a vu le jour dans les Galeries Royales St Hubert au centre de Bruxelles. En 1857, Jean Neuhaus y ouvre une pharmacie et a l’idée d’enrober certains médicaments au goût désagréable d’une fine couche de chocolat. C’est son petit-fils également prénommé Jean qui franchit le pas en 1912 : il remplace le médicament par de la crème, la praline est née.

Dans la première moitié du XXème siècle, plusieurs chocolatiers vont faire la renommée de la praline belge : Neuhaus évidemment, mais aussi Corné, Léonidas, Daskalidès et Godiva dont le logo est une femme nue aux longs cheveux sur un cheval          

C’est une allusion à la légende de Lady Godiva qui au Xième siècle aurait traversé nue sur un cheval les rues de Coventry en Angleterre pour persuader son époux de baisser les impôts qui pesaient sur les habitants de la cité. Belle histoire qui, on ne sait pourquoi, a inspiré Pierre Draps, le créateur de la praline Godiva en 1926.

Le mot « praline » vient du Duc de Plessis-Praslin dont le cuisinier a inventé au XVIIème siècle une friandise à base d’amande et qui par la suite donnera le « pralin » utilisé en pâtisserie.

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mercredi 10 novembre 2021

D’où vient le nom de la Forêt de « Soignes » ?

 Selon les linguistes, « Soignes » est une évolution de « Sonia » un mot emprunté par les envahisseurs romains à la langue gauloise pour désigner la rivière la Senne. Et la forêt était appelée « Sonia Silva ».



C’était donc la forêt de la Senne, qui était bien plus étendue que maintenant, elle couvrait l’actuelle région bruxelloise. C’est au XVIIIème siècle, à l’époque autrichienne, qu’elle a été plantée de hêtres aux longs fûts, d’où son nom, la forêt cathédrale. Ce n’était pas dans un but esthétique ni écologique mais bien pour fournir du bois à la construction et à l’ébénisterie.



Quant à la ville de Soignies, elle a la même étymologie : c’est la cité de la Senne, rivière qui la traverse. Les habitants de Soignies, ce sont d’ailleurs les Sonégiens.

En néerlandais, la forêt s’appelle Zoniënwoud et en allemand Sonienwald, la Senne se dit Zenne et Soignies est traduit en Zinnik. Ce sont là aussi des évolutions de la racine latine « Sonia ».


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dimanche 7 novembre 2021

Avoir du pain sur la planche

Le sens de cette expression a évolué ; elle n’apparaît dans les textes qu’au XIXème siècle et elle faisait allusion aux pains entreposés dans le garde-manger. A cette époque, on ne cuisait le pain qu’une fois par semaine et l’expression voulait dire : « avoir des réserves de nourriture » et par extrapolation, « avoir des moyens, être dans l’aisance matérielle ».

Mais le métier de boulanger s’est développé et l’on n’allait plus au four banal, on allait acheter son pain tous les jours et qui avait du pain sur la planche ? Le boulanger, mais il fallait fabriquer ces pains, les mettre au four, se donner de la peine…D’où la signification actuelle : « avoir du travail pour arriver à ce que l’on veut ».


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vendredi 5 novembre 2021

Corbillard

A l’époque de Louis XIV, un corbillard était une sorte de gros carrosse pour le transport de personnes bien vivantes. Le mot serait à rapprocher de « corbeille », ce carrosse ayant vaguement cette forme… Mais on ne sait pas très bien pourquoi, par la suite, on l’a réservé aux défunts.

Il y a une autre explication : corbillard viendrait de « Corbeillat », le nom d’une embarcation qui faisait la navette sur la Seine entre Paris et une localité en aval du fleuve, Corbeil… D’où le nom du bateau. Mais celui-ci a aussi servi à évacuer des cadavres lors des grandes épidémies et notamment ceux de la peste noire qui a sévi à plusieurs reprises au cours des siècles. Ce serait pour cela que le mot (un peu transformé) aurait pris le sens actuel.


La Peste Noire, tableau de Pieter Brueghel l'Ancien (1562)

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mardi 2 novembre 2021

Laïka

Le 4 octobre 1957, l’URSS parvient à placer sur orbite autour de la terre un satellite artificiel baptisé Spoutnik qui émettait des « Bip, bip… ». Un mois plus tard, le 3 novembre, c’est le lancement de Spoutnik 2, avec à son bord Laïka, une petite chienne que l’on avait trouvée dans les rues de Moscou. Elle était docile, toujours très calme, se soumettant à toutes les expériences menées sur elle. Elle avait environ 3 ans et pesait 6 Kg.





Laïka, en exercice dans la capsule du Spoutnik.



Après le décollage, la régulation thermique de la capsule est tombée rapidement en panne, la petite Laïka a résisté cinq heures… De toute façon, il n’était pas prévu qu’elle revienne vivante. Les techniciens avaient prévenu : Spoutnik 2 n’était pas au point pour un vol habité, mais Nikita Khrouchtchev n’en avait cure, il fallait devancer les Etats-Unis.

Après tout, ce n’était qu’une petite chienne sans importance.

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Chanson d’automne de Jacques Prévert (1900-1977)

 « A l’enterrement des feuilles mortes / Deux escargots s’en vont /

Ils ont la coquille noire / Du crêpe autour des cornes /

Ils s’en vont dans le soir / Un très beau soir d’automne…/

Hélas quand ils arrivent / C’est déjà le printemps /

Les feuilles qui étaient mortes / Sont toutes ressuscitées. »

 Commentaire de Prévert lui-même :

« C’est beau. Que dire de plus? … Très beau! »

 


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jeudi 28 octobre 2021

Halloween

Ce mot est une contraction de l'anglais « All Hallows-Even » qui signifie littéralement « la veille de tous les Saints » : c’est donc le 31 octobre, le jour avant la fête de Toussaint. Le terme semble indiquer une origine catholique alors que ce n’est pas le cas !

Cela vient de l’époque des druides. Pour les Celtes, le nouvel an c’était le 1er novembre et selon leurs croyances, le dernier jour de l’année, les défunts rendaient visite aux vivants. Voilà l’origine des déguisements en fantômes et la transformation de citrouilles en têtes de morts. Ce sont surtout les Gallois, Ecossais et Irlandais qui ont perpétué cette tradition et les émigrants de ces contrées l’ont emmenée avec eux aux Etats-Unis.


Le 31 octobre est très important pour les Protestants. C’est en effet le 31 octobre 1517 que le moine allemand Martin Luther affiche ses 95 thèses sur la porte de l'Église de Wittemberg et c’est aussi ce même jour qu’il envoie à l’Archevêque de Mayence une lettre dans laquelle il dénonce les travers de l’Eglise catholique. On considère cette date comme le début du Protestantisme.

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lundi 25 octobre 2021

Conter fleurette

 Au XIIème siècle, on disait « florette » pour une petite fleur. Puis c’est devenu « fleurette » et un verbe est apparu « fleureter » qui signifiait « voler de fleur en fleur », et cela a donné finalement « conter fleurette ». C’est tenir des propos galants, courtiser, aujourd’hui on dirait plutôt « flirter ».

Ce verbe « flirter » est issu de l’anglais « to flirt » qui voulait dire « folâtrer ». Certains linguistes font le rapprochement entre « flirter » et « fleureter » mais difficile de savoir lequel serait à l’origine de l’autre…

On raconte aussi que « conter fleurette » viendrait de l’idylle entre le roi de France Henri IV, et Fleurette de Nérac, la fille du jardinier du château de Nérac, dans le Lot-et-Garonne. Très amoureuse de celui qu’on surnommera le « vert galant », Fleurette se serait donné la mort par noyade quand il la quitta. Emouvante histoire mais qui n’a sans doute rien à voir avec notre expression « conter fleurette ».


La fontaine à Nérac où Fleurette se serait noyée













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samedi 23 octobre 2021

Viennoiserie

 

Croissants, pains au chocolat (ou chocolatines), brioches, chaussons aux pommes (ou gosettes en Belgique) …Toutes ces gourmandises sont appelées communément « viennoiserie ».

Ce mot est apparu dans la langue française au milieu du XIXème siècle. A cette époque, un Autrichien, Auguste Zang, a ouvert à Paris une « boulangerie viennoise » qui vendait notamment une pâtisserie de son pays en forme de croissant. La boulangerie de Zang a eu très vite beaucoup de succès. Elle employait au début des ouvriers venus d’Autriche, « les Viennois », disait-on, et le terme s’est appliqué à ce qu’ils fabriquaient, au croissant mais aussi à d’autres produits dérivés.

Les boulangeries et pâtisseries, à Paris puis dans tout l’Hexagone, se sont inspirées de ces recettes et c’est ainsi que les « viennoiseries » sont devenues un produit français.

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mercredi 20 octobre 2021

« Scout un jour, scout toujours ! »

 Le scoutisme a été fondé en 1907 par Baden-Powell (1857-1941). Ce mouvement de jeunes, présent dans de nombreux pays, compte plusieurs millions d’adhérents. Ils portent un uniforme inspiré de celui de l’armée coloniale britannique dont a fait partie Baden-Powell. Les principes du scoutisme sont l’entraide, le respect de la nature, la promotion de la paix, l’ordre et la loyauté envers son pays… sans oublier la « b.a. quotidienne » !

Le jeune aspirant prend un engagement lors d’une cérémonie officielle, la promesse. Il prête serment de respecter la loi scoute. Par la suite, on lui donnera un totem, souvent inspiré de la nature, des animaux.

Les scouts ont un salut bien particulier, ils lèvent la main avec les trois doigts centraux dressés symbolisant la franchise, le dévouement et la pureté ; le pouce (le plus fort) recouvre (protège) l’auriculaire (le plus faible).


Le mouvement, réservé aux garçons à l’origine, a une aile féminine, les guides dont, par exemple, Simone Veil a fait partie. Quant aux personnalités masculines qui ont été scouts, citons : Bill Gates, l’Abbé Pierre, Neil Armstrong, Hergé, Brassens, Brel, Nelson Mandela … et Jacques Chirac dont le totem était « Bison égocentrique » !





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mardi 19 octobre 2021

Thuya, l’arbre de vie, remède homéopathique.

Ce résineux très commun aujourd’hui a été ramené du Canada en 1536 par le navigateur et explorateur français Jacques Cartier. Les Amérindiens lui avaient dit que c’était un bon remède contre le scorbut dont souffrait son équipage. Il a donc embarqué cet arbre toujours vert appelé là-bas « l’arbre de vie ». Mais méfiants, les marins n’ont pas touché au végétal qui est arrivé intact en France après la longue traversée de l’Atlantique.

Jacques Cartier l’a alors offert au roi François 1er qui l’a fait planter dans le Parc de Fontainebleau. Depuis lors, on le retrouve partout dans nos régions, en isolé ou en haie.

Les Amérindiens avaient raison, mais il faudra plusieurs siècles aux Européens pour découvrir que les extraits de son écorce sont un fortifiant. Les adeptes de l’homéopathie l’ont bien compris : le thuya fait actuellement partie de leur pharmacopée.

Le thuya se dit « lebensbaum » (arbre de vie) en allemand, « westerse levensboom » en néerlandais.











Thuyas en pépinière

 

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dimanche 17 octobre 2021

Blue-jeans

 Le terme « jeans » nous vient d’Italie, de la ville de Gênes (« de Gênes » prononcé à l’anglaise) où était fabriquée au XVIème siècle une toile en coton pour les voiles et les vêtements marins. Cette toile était exportée dans différents pays d’Europe et bien sûr en France. Des tisserands de Nîmes ont mis au point une évolution de ce tissu qui au XVIIème siècle connaît le succès. On parle de la toile de Nîmes, d’où son nom actuel « denim ». Beige à l’origine, elle sera teintée au bleu d’indigo.

C’est vers 1850, sur la côte ouest des Etats-Unis, qu’est né le premier pantalon jeans. C’est le fruit d’une collaboration entre Levi Strauss, vendeur de tissus et entre autres du « denim », et Jacob Davis, un tailleur d’habits. Au départ, c’était un pantalon de travail qui était renforcé avec des rivets en cuivre, pour qu’il soit solide. Il est devenu populaire en Amérique mais est resté inconnu dans nos pays jusqu’à la deuxième guerre mondiale.

Maintenant, c’est un produit de mode qui a connu en Europe et ailleurs un succès fulgurant à partir des années 1950. James Dean et les « Blousons noirs » y sont sans doute pour quelque chose.


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lundi 11 octobre 2021

La « Tarte Tatin » vient de Sologne

La Sologne, c’est au sud d’Orléans, une région boisée avec une multitude d’étangs, un peu mystérieuse, paradis des chasseurs que l’écrivain Alain-Fournier a si bien décrite dans son « Grand Meaulnes ». C’est là qu’est née la célèbre « Tarte Tatin », dans une auberge à Lamotte-Beuvron, établissement qui existe toujours, c’est l’hôtel Tatin avec son restaurant gastronomique.

La recette a été mise au point à la fin du XIXème siècle par les demoiselles Tatin, Caroline et Stéphanie, qui la servaient aux chasseurs en fin de repas. On raconte que l’origine serait une distraction de Stéphanie : il y avait du monde à l’auberge, c’était le coup de feu, et dans la hâte, elle aurait enfourné le moule avec les pommes mais sans pâte et voulant corriger son erreur, elle aurait ajouté la pâte par-dessus.

Un chasseur, également restaurateur parisien, l’ayant appréciée, l’a mise à sa carte et cette tarte aux pommes caramélisées a connu le succès et est devenue un dessert classique.


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dimanche 10 octobre 2021

Nicolas Chauvin et le chauvinisme

Dans un dictionnaire de 1845, on peut lire ceci : « Chauvin Nicolas […] né à Rochefort. Soldat à dix-huit ans, il a fait toutes les campagnes napoléoniennes. Dix-sept blessures, toutes reçues par devant, trois doigts amputés (…), voilà le vieux grognard qui se repose au soleil de son pays ». Il s’agit donc d’un valeureux soldat de Napoléon au courage exemplaire.

    


On a cru longtemps à cette histoire mais tout est faux : ce sont des écrivains du XIXème siècle qui ont inventé le personnage. Il faudra attendre 1993 pour qu’un historien démontre qu’il n’y a jamais eu de grognard Nicolas Chauvin !

Chauvin est donc un mythe, mais il a donné le chauvinisme qui lui est bien réel (et bien vivant dans l’Hexagone !) : le mot est entré dans le langage courant avec une note péjorative, pour désigner la défense excessive et aveugle d’une cause.

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vendredi 8 octobre 2021

A tire-larigot

 Cela signifie en grande quantité ou sans arrêt et à l’origine cela ne s’appliquait qu’à la boisson : on buvait « à tire-larigot ». L’expression vient d’une chanson de la fin du Moyen-Age citée par Rabelais dans son « Gargantua ».

Le larigot était une sorte de flûte. Et comme on met en bouche le bec de la flûte et qu’en jouant, on la redresse, « à tire-larigot » a été utilisé de façon imagée quand on avale le contenu d’un verre ou d’une bouteille. Quand le vin est tiré, il faut le boire, dit-on. Puis la signification a évolué, cela a voulu dire « beaucoup » ou « de façon répétée ».

Mais il y a une autre explication moins scientifique mais plus pittoresque : ce serait une allusion à une lourde cloche de la Cathédrale de Rouen, appelée « la Rigaud ». Pour la faire sonner, il fallait tirer la corde et comme cela demandait un gros effort, le sonneur devait se désaltérer, boire un coup « après avoir tiré la Rigaud ».


« Le Roi boit » de Jacob Jordaens (1593-1678)

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mardi 5 octobre 2021

Roland Garros (1888-1918)

 Roland Garros n’était pas un champion de tennis et pourtant il a donné son nom au célèbre complexe sportif parisien qui accueille chaque année un tournoi du grand chelem.  

C’était un féru d’aviation qui s’était fait connaître dans des exhibitions aériennes aux Etats-Unis à partir de 1909. Et sa notoriété grandit en France quand il réalise la première traversée en avion de la Méditerranée en 1913. Durant la 1ère guerre mondiale, il est pilote de chasse et est à la base d’un dispositif ingénieux permettant de tirer à la mitrailleuse au travers de l’hélice.

En avril 1915, son avion s’écrase au sol et il est fait prisonnier mais il parvient à s’échapper en février 1918. Il reprend du service mais est abattu un mois avant l’Armistice. Il allait avoir 30 ans !

En 1928, son nom est choisi pour le nouveau stade de la Porte d’Auteuil. Un héros du ciel pour des terrains en terre battue ! Faut dire que c’était un adepte de plusieurs sports, il aimait surtout le cyclisme qu’il pratiquait intensément pour soigner les séquelles d’une pneumonie contractée quand il était adolescent.







Roland Garros dans le cockpit de son avion

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samedi 2 octobre 2021

Le fenouil


En grec ancien, le fenouil se disait « marathon » comme le nom de la vallée où a eu lieu la célèbre bataille en 490 avant JC. On appelait ainsi cet endroit parce que du fenouil (marathon) y poussait. Les Romains eux le nommaient « foeniculum » (= petit foin, ce qui donnera notre mot fenouil) et le mâchaient pour avoir une haleine fraîche. Plus tard, du temps de Charlemagne, on le considérait comme aphrodisiaque.

C’est l’Italie qui va développer sa culture en Occident et l’utiliser en cuisine, bien sûr pour sa saveur anisée mais aussi pour ses vertus digestives. Et suivant les régions et les époques, on lui trouvera trente-six autres qualités : il serait un diurétique, un excellent expectorant, un antispasmodique, il soignerait les maux de ventre des nourrissons, favoriserait la montée de lait des jeunes mamans, renforcerait le système immunitaire…etc.

La panacée donc ! Cuisine et médecine vont ici de pair et comme le disait déjà au IVème siècle avant JC, Hippocrate, celui à qui on doit le serment des médecins : « Que ton aliment soit ton médicament ».

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mercredi 29 septembre 2021

Simon Bolivar « El Libertador » (1783 - 1830)

Au beau milieu de l’avenue Roosevelt à Bruxelles, se dresse la statue équestre de Simon Bolivar, « El Libertador » pour les sud-Américains. C’est lui en effet qui est le symbole de la fin de la colonisation de l'Amérique latine.




Après Christophe Colomb, les conquistadors espagnols et portugais se sont emparés du centre et du sud du continent américain en y instaurant des vice-royautés. Et cette situation durera jusqu’au tout début du XIXème. A ce moment, commencera la lutte contre l’occupant européen.

En 1807, Bolivar provoque une insurrection et prend le pouvoir à Caracas. Mais il se comporte en dictateur et indispose la population qui favorise le retour des Espagnols. Bolivar doit s’enfuir et se réfugier en Haïti. En 1819, avec l’aide de l’Angleterre, il parvient à conquérir Bogota ce qui entraîne une rébellion un peu partout sur le continent. Quito est libérée ainsi que le Pérou grâce aux succès militaires de son bras-droit, le général Sucre tandis qu’en Argentine et au Chili, le général San Martín après avoir vaincu les Espagnols, se rallie à Bolivar.

Croyant pouvoir unifier toute l’Amérique latine, en 1826, il convoque à Panama un congrès panaméricain pour instaurer une fédération des anciennes colonies libérées, mais son rêve tourne au fiasco, le congrès est un échec. Abandonné par ses partisans, il se retire alors du pouvoir et meurt en 1830 en Colombie.

Pour les Sud-Américains, il est un héros, « El Libertador » ; un pays andin porte son nom, la Bolivie.


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dimanche 26 septembre 2021

On a volé la Joconde !

 C’était le 21 août 1911. Incroyable mais vrai, le célébrissime tableau avait disparu du Louvre. On ne le retrouvera qu’en décembre 1913. C’était un employé du musée, Vincenzo Perugia, qui très simplement l’avait décroché de son emplacement et l’avait emporté chez lui. La police retrouvera Mona Lisa dans sa chambre, cachée sous son lit mais intacte. Il voulait rendre l’œuvre à son pays, l’Italie, disait-il.


Elle était arrivée en France en 1516 dans les bagages de Leonard de Vinci, invité par le roi François 1erqui installera l’artiste à Clos Lucé à côté du château d’Amboise. La Joconde acquise par le souverain sera placée à Fontainebleau, la résidence préférée du monarque. A sa mort, elle ira au Louvre, ensuite avec Louis XIV à Versailles suivi d’un retour au Louvre, puis aux Tuileries sur ordre de Napoléon et enfin définitivement au Louvre depuis 1804.

On pense généralement que c’est le portrait de Lisa Gherardini (> Mona Lisa), l’épouse d’un noble florentin Francesco del Giocondo (> la Joconde). Ce petit tableau de 77x53cm est maintenant sous haute protection, derrière une vitre blindée…


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vendredi 24 septembre 2021

Cloaque

 Dans la Rome antique, il y avait la « cloaca maxima », l’égout principal de la ville. Le mot « cloaca » qui a donné « cloaque » était féminin en latin et l’est resté en français jusqu’au XVIIIème siècle. Avec le Littré, il a changé de genre. Un cloaque, c’est donc une mare, un ruisseau qui reçoit les eaux usées, des saletés, des immondices. Comme la Senne l’était lors du passage de Baudelaire à Bruxelles en 1865, « l’endroit le plus puant du monde » écrira-t-il. C’était avant son voûtement quelques années plus tard.


Le mot « cloaque » est un peu une onomatopée : en le prononçant, on imagine le bruit d’une eau chargée d’immondices se déversant par saccades dans un marais putride. Mais le terme se retrouve également en anatomie animale ; chez les oiseaux et les reptiles, c’est une poche située à l’extrémité de l’intestin où se concentrent les excréments avant leur évacuation. On voit bien le rapport avec l’égout !

Terminons par une citation de Francis Ponge (1899-1988), écrivain et poète français, qui portait un regard désabusé sur notre passé : « L’histoire, ce cloaque où l’esprit de l’homme aime patauger ».


Autant savoir.

 

 

 

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...