lundi 25 octobre 2021

Conter fleurette

 Au XIIème siècle, on disait « florette » pour une petite fleur. Puis c’est devenu « fleurette » et un verbe est apparu « fleureter » qui signifiait « voler de fleur en fleur », et cela a donné finalement « conter fleurette ». C’est tenir des propos galants, courtiser, aujourd’hui on dirait plutôt « flirter ».

Ce verbe « flirter » est issu de l’anglais « to flirt » qui voulait dire « folâtrer ». Certains linguistes font le rapprochement entre « flirter » et « fleureter » mais difficile de savoir lequel serait à l’origine de l’autre…

On raconte aussi que « conter fleurette » viendrait de l’idylle entre le roi de France Henri IV, et Fleurette de Nérac, la fille du jardinier du château de Nérac, dans le Lot-et-Garonne. Très amoureuse de celui qu’on surnommera le « vert galant », Fleurette se serait donné la mort par noyade quand il la quitta. Emouvante histoire mais qui n’a sans doute rien à voir avec notre expression « conter fleurette ».


La fontaine à Nérac où Fleurette se serait noyée













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samedi 23 octobre 2021

Viennoiserie

 

Croissants, pains au chocolat (ou chocolatines), brioches, chaussons aux pommes (ou gosettes en Belgique) …Toutes ces gourmandises sont appelées communément « viennoiserie ».

Ce mot est apparu dans la langue française au milieu du XIXème siècle. A cette époque, un Autrichien, Auguste Zang, a ouvert à Paris une « boulangerie viennoise » qui vendait notamment une pâtisserie de son pays en forme de croissant. La boulangerie de Zang a eu très vite beaucoup de succès. Elle employait au début des ouvriers venus d’Autriche, « les Viennois », disait-on, et le terme s’est appliqué à ce qu’ils fabriquaient, au croissant mais aussi à d’autres produits dérivés.

Les boulangeries et pâtisseries, à Paris puis dans tout l’Hexagone, se sont inspirées de ces recettes et c’est ainsi que les « viennoiseries » sont devenues un produit français.

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mercredi 20 octobre 2021

« Scout un jour, scout toujours ! »

 Le scoutisme a été fondé en 1907 par Baden-Powell (1857-1941). Ce mouvement de jeunes, présent dans de nombreux pays, compte plusieurs millions d’adhérents. Ils portent un uniforme inspiré de celui de l’armée coloniale britannique dont a fait partie Baden-Powell. Les principes du scoutisme sont l’entraide, le respect de la nature, la promotion de la paix, l’ordre et la loyauté envers son pays… sans oublier la « b.a. quotidienne » !

Le jeune aspirant prend un engagement lors d’une cérémonie officielle, la promesse. Il prête serment de respecter la loi scoute. Par la suite, on lui donnera un totem, souvent inspiré de la nature, des animaux.

Les scouts ont un salut bien particulier, ils lèvent la main avec les trois doigts centraux dressés symbolisant la franchise, le dévouement et la pureté ; le pouce (le plus fort) recouvre (protège) l’auriculaire (le plus faible).


Le mouvement, réservé aux garçons à l’origine, a une aile féminine, les guides dont, par exemple, Simone Veil a fait partie. Quant aux personnalités masculines qui ont été scouts, citons : Bill Gates, l’Abbé Pierre, Neil Armstrong, Hergé, Brassens, Brel, Nelson Mandela … et Jacques Chirac dont le totem était « Bison égocentrique » !





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mardi 19 octobre 2021

Thuya, l’arbre de vie, remède homéopathique.

Ce résineux très commun aujourd’hui a été ramené du Canada en 1536 par le navigateur et explorateur français Jacques Cartier. Les Amérindiens lui avaient dit que c’était un bon remède contre le scorbut dont souffrait son équipage. Il a donc embarqué cet arbre toujours vert appelé là-bas « l’arbre de vie ». Mais méfiants, les marins n’ont pas touché au végétal qui est arrivé intact en France après la longue traversée de l’Atlantique.

Jacques Cartier l’a alors offert au roi François 1er qui l’a fait planter dans le Parc de Fontainebleau. Depuis lors, on le retrouve partout dans nos régions, en isolé ou en haie.

Les Amérindiens avaient raison, mais il faudra plusieurs siècles aux Européens pour découvrir que les extraits de son écorce sont un fortifiant. Les adeptes de l’homéopathie l’ont bien compris : le thuya fait actuellement partie de leur pharmacopée.

Le thuya se dit « lebensbaum » (arbre de vie) en allemand, « westerse levensboom » en néerlandais.











Thuyas en pépinière

 

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dimanche 17 octobre 2021

Blue-jeans

 Le terme « jeans » nous vient d’Italie, de la ville de Gênes (« de Gênes » prononcé à l’anglaise) où était fabriquée au XVIème siècle une toile en coton pour les voiles et les vêtements marins. Cette toile était exportée dans différents pays d’Europe et bien sûr en France. Des tisserands de Nîmes ont mis au point une évolution de ce tissu qui au XVIIème siècle connaît le succès. On parle de la toile de Nîmes, d’où son nom actuel « denim ». Beige à l’origine, elle sera teintée au bleu d’indigo.

C’est vers 1850, sur la côte ouest des Etats-Unis, qu’est né le premier pantalon jeans. C’est le fruit d’une collaboration entre Levi Strauss, vendeur de tissus et entre autres du « denim », et Jacob Davis, un tailleur d’habits. Au départ, c’était un pantalon de travail qui était renforcé avec des rivets en cuivre, pour qu’il soit solide. Il est devenu populaire en Amérique mais est resté inconnu dans nos pays jusqu’à la deuxième guerre mondiale.

Maintenant, c’est un produit de mode qui a connu en Europe et ailleurs un succès fulgurant à partir des années 1950. James Dean et les « Blousons noirs » y sont sans doute pour quelque chose.


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lundi 11 octobre 2021

La « Tarte Tatin » vient de Sologne

La Sologne, c’est au sud d’Orléans, une région boisée avec une multitude d’étangs, un peu mystérieuse, paradis des chasseurs que l’écrivain Alain-Fournier a si bien décrite dans son « Grand Meaulnes ». C’est là qu’est née la célèbre « Tarte Tatin », dans une auberge à Lamotte-Beuvron, établissement qui existe toujours, c’est l’hôtel Tatin avec son restaurant gastronomique.

La recette a été mise au point à la fin du XIXème siècle par les demoiselles Tatin, Caroline et Stéphanie, qui la servaient aux chasseurs en fin de repas. On raconte que l’origine serait une distraction de Stéphanie : il y avait du monde à l’auberge, c’était le coup de feu, et dans la hâte, elle aurait enfourné le moule avec les pommes mais sans pâte et voulant corriger son erreur, elle aurait ajouté la pâte par-dessus.

Un chasseur, également restaurateur parisien, l’ayant appréciée, l’a mise à sa carte et cette tarte aux pommes caramélisées a connu le succès et est devenue un dessert classique.


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dimanche 10 octobre 2021

Nicolas Chauvin et le chauvinisme

Dans un dictionnaire de 1845, on peut lire ceci : « Chauvin Nicolas […] né à Rochefort. Soldat à dix-huit ans, il a fait toutes les campagnes napoléoniennes. Dix-sept blessures, toutes reçues par devant, trois doigts amputés (…), voilà le vieux grognard qui se repose au soleil de son pays ». Il s’agit donc d’un valeureux soldat de Napoléon au courage exemplaire.

    


On a cru longtemps à cette histoire mais tout est faux : ce sont des écrivains du XIXème siècle qui ont inventé le personnage. Il faudra attendre 1993 pour qu’un historien démontre qu’il n’y a jamais eu de grognard Nicolas Chauvin !

Chauvin est donc un mythe, mais il a donné le chauvinisme qui lui est bien réel (et bien vivant dans l’Hexagone !) : le mot est entré dans le langage courant avec une note péjorative, pour désigner la défense excessive et aveugle d’une cause.

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vendredi 8 octobre 2021

A tire-larigot

 Cela signifie en grande quantité ou sans arrêt et à l’origine cela ne s’appliquait qu’à la boisson : on buvait « à tire-larigot ». L’expression vient d’une chanson de la fin du Moyen-Age citée par Rabelais dans son « Gargantua ».

Le larigot était une sorte de flûte. Et comme on met en bouche le bec de la flûte et qu’en jouant, on la redresse, « à tire-larigot » a été utilisé de façon imagée quand on avale le contenu d’un verre ou d’une bouteille. Quand le vin est tiré, il faut le boire, dit-on. Puis la signification a évolué, cela a voulu dire « beaucoup » ou « de façon répétée ».

Mais il y a une autre explication moins scientifique mais plus pittoresque : ce serait une allusion à une lourde cloche de la Cathédrale de Rouen, appelée « la Rigaud ». Pour la faire sonner, il fallait tirer la corde et comme cela demandait un gros effort, le sonneur devait se désaltérer, boire un coup « après avoir tiré la Rigaud ».


« Le Roi boit » de Jacob Jordaens (1593-1678)

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mardi 5 octobre 2021

Roland Garros (1888-1918)

 Roland Garros n’était pas un champion de tennis et pourtant il a donné son nom au célèbre complexe sportif parisien qui accueille chaque année un tournoi du grand chelem.  

C’était un féru d’aviation qui s’était fait connaître dans des exhibitions aériennes aux Etats-Unis à partir de 1909. Et sa notoriété grandit en France quand il réalise la première traversée en avion de la Méditerranée en 1913. Durant la 1ère guerre mondiale, il est pilote de chasse et est à la base d’un dispositif ingénieux permettant de tirer à la mitrailleuse au travers de l’hélice.

En avril 1915, son avion s’écrase au sol et il est fait prisonnier mais il parvient à s’échapper en février 1918. Il reprend du service mais est abattu un mois avant l’Armistice. Il allait avoir 30 ans !

En 1928, son nom est choisi pour le nouveau stade de la Porte d’Auteuil. Un héros du ciel pour des terrains en terre battue ! Faut dire que c’était un adepte de plusieurs sports, il aimait surtout le cyclisme qu’il pratiquait intensément pour soigner les séquelles d’une pneumonie contractée quand il était adolescent.







Roland Garros dans le cockpit de son avion

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samedi 2 octobre 2021

Le fenouil


En grec ancien, le fenouil se disait « marathon » comme le nom de la vallée où a eu lieu la célèbre bataille en 490 avant JC. On appelait ainsi cet endroit parce que du fenouil (marathon) y poussait. Les Romains eux le nommaient « foeniculum » (= petit foin, ce qui donnera notre mot fenouil) et le mâchaient pour avoir une haleine fraîche. Plus tard, du temps de Charlemagne, on le considérait comme aphrodisiaque.

C’est l’Italie qui va développer sa culture en Occident et l’utiliser en cuisine, bien sûr pour sa saveur anisée mais aussi pour ses vertus digestives. Et suivant les régions et les époques, on lui trouvera trente-six autres qualités : il serait un diurétique, un excellent expectorant, un antispasmodique, il soignerait les maux de ventre des nourrissons, favoriserait la montée de lait des jeunes mamans, renforcerait le système immunitaire…etc.

La panacée donc ! Cuisine et médecine vont ici de pair et comme le disait déjà au IVème siècle avant JC, Hippocrate, celui à qui on doit le serment des médecins : « Que ton aliment soit ton médicament ».

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mercredi 29 septembre 2021

Simon Bolivar « El Libertador » (1783 - 1830)

Au beau milieu de l’avenue Roosevelt à Bruxelles, se dresse la statue équestre de Simon Bolivar, « El Libertador » pour les sud-Américains. C’est lui en effet qui est le symbole de la fin de la colonisation de l'Amérique latine.




Après Christophe Colomb, les conquistadors espagnols et portugais se sont emparés du centre et du sud du continent américain en y instaurant des vice-royautés. Et cette situation durera jusqu’au tout début du XIXème. A ce moment, commencera la lutte contre l’occupant européen.

En 1807, Bolivar provoque une insurrection et prend le pouvoir à Caracas. Mais il se comporte en dictateur et indispose la population qui favorise le retour des Espagnols. Bolivar doit s’enfuir et se réfugier en Haïti. En 1819, avec l’aide de l’Angleterre, il parvient à conquérir Bogota ce qui entraîne une rébellion un peu partout sur le continent. Quito est libérée ainsi que le Pérou grâce aux succès militaires de son bras-droit, le général Sucre tandis qu’en Argentine et au Chili, le général San Martín après avoir vaincu les Espagnols, se rallie à Bolivar.

Croyant pouvoir unifier toute l’Amérique latine, en 1826, il convoque à Panama un congrès panaméricain pour instaurer une fédération des anciennes colonies libérées, mais son rêve tourne au fiasco, le congrès est un échec. Abandonné par ses partisans, il se retire alors du pouvoir et meurt en 1830 en Colombie.

Pour les Sud-Américains, il est un héros, « El Libertador » ; un pays andin porte son nom, la Bolivie.


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dimanche 26 septembre 2021

On a volé la Joconde !

 C’était le 21 août 1911. Incroyable mais vrai, le célébrissime tableau avait disparu du Louvre. On ne le retrouvera qu’en décembre 1913. C’était un employé du musée, Vincenzo Perugia, qui très simplement l’avait décroché de son emplacement et l’avait emporté chez lui. La police retrouvera Mona Lisa dans sa chambre, cachée sous son lit mais intacte. Il voulait rendre l’œuvre à son pays, l’Italie, disait-il.


Elle était arrivée en France en 1516 dans les bagages de Leonard de Vinci, invité par le roi François 1erqui installera l’artiste à Clos Lucé à côté du château d’Amboise. La Joconde acquise par le souverain sera placée à Fontainebleau, la résidence préférée du monarque. A sa mort, elle ira au Louvre, ensuite avec Louis XIV à Versailles suivi d’un retour au Louvre, puis aux Tuileries sur ordre de Napoléon et enfin définitivement au Louvre depuis 1804.

On pense généralement que c’est le portrait de Lisa Gherardini (> Mona Lisa), l’épouse d’un noble florentin Francesco del Giocondo (> la Joconde). Ce petit tableau de 77x53cm est maintenant sous haute protection, derrière une vitre blindée…


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vendredi 24 septembre 2021

Cloaque

 Dans la Rome antique, il y avait la « cloaca maxima », l’égout principal de la ville. Le mot « cloaca » qui a donné « cloaque » était féminin en latin et l’est resté en français jusqu’au XVIIIème siècle. Avec le Littré, il a changé de genre. Un cloaque, c’est donc une mare, un ruisseau qui reçoit les eaux usées, des saletés, des immondices. Comme la Senne l’était lors du passage de Baudelaire à Bruxelles en 1865, « l’endroit le plus puant du monde » écrira-t-il. C’était avant son voûtement quelques années plus tard.


Le mot « cloaque » est un peu une onomatopée : en le prononçant, on imagine le bruit d’une eau chargée d’immondices se déversant par saccades dans un marais putride. Mais le terme se retrouve également en anatomie animale ; chez les oiseaux et les reptiles, c’est une poche située à l’extrémité de l’intestin où se concentrent les excréments avant leur évacuation. On voit bien le rapport avec l’égout !

Terminons par une citation de Francis Ponge (1899-1988), écrivain et poète français, qui portait un regard désabusé sur notre passé : « L’histoire, ce cloaque où l’esprit de l’homme aime patauger ».


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lundi 20 septembre 2021

Salut l’artiste !

 Julos Beaucarne est parti compter les étoiles en cette fin d’été 2021. En hommage au poète de Tourinnes-la-Grosse, voici le texte qu’il a écrit après l’assassinat de sa femme, Loulou, en 1975.

Chanson pour Loulou

"T'es partie sur l'coup d'une heure / En février, à la chandeleur / Et l'hiver à repris vigueur / Au fond d'mon coeur / Et l'hiver à repris vigueur / Au fond d'mon coeur

 Je suis resté seul sur le pont / Avec nos deux p'tits moussaillons / Il parait qu'on t'a vu passer / Dans les pays de l'autre côté / Il parait qu'on t'a vu passer / Dans les pays de l'autre côté

 Ceux qui l'ont dit en ont menti / Car quand le soir est doux ici / Je sens ton sourire qui revient / Et la caresse de ta main / Je sens ton sourire qui revient / Et la caresse de ta main

 Je sens que tu es tout contre moi / Que ta fraîcheur pénètre en moi / Que tu me dis dedans l'oreille / Des mots d'amour doux comme le miel / Pourtant des fois quand j'y pense pas / Je m'dis que j'te reverrai pas / J't'entends alors rire aux éclats / De l'aut' côté de la paroi / J't'entends alors rire aux éclats / De l'aut' côté de la paroi

 Il est des amis du Québec / Qui te parlent parfois le soir / En même temps t'es à Carpentras / A Méthamis et à Java / La mort fait voyager son monde / Tu vas plus vite que le son /T'es partout sur la terre ronde /T'es devenue une chanson / T'es partout sur la terre ronde

 T'es devenue une chanson"

 Julos

 

 

dimanche 19 septembre 2021

Voltaire et la tolérance


« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».

Cette magnifique déclaration de tolérance est attribuée à Voltaire et correspond parfaitement aux principes de ce défenseur de la libre-pensée. Malheureusement, on a beau relire toute sa correspondance, Gil Blas, Candide ou Zadig, on ne l’y trouve pas.

C’est une citation « apocryphe » càd fausse, on fait dire à Voltaire ce qu’il n’a pas dit. On la doit à une Britannique Evelyn Hall qui, dans son livre « The Friends of Voltaire » (1906), l’a inventée pour illustrer la pensée du philosophe : « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ». Des auteurs français l’ont traduite sans en vérifier l’authenticité et la formule s’est ainsi répandue.

Il n’empêche que la phrase est bien belle, Voltaire aurait bien aimé l’avoir écrite !


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vendredi 17 septembre 2021

Spitfire contre Messerschmitt

 En juillet 1940, l’armée allemande paraissait invincible et son aviation, la Luftwaffe, dominait les airs. Hitler veut écraser la RAF et lance des raids contre les usines d’armement en Grande Bretagne, c’est le début de la bataille d’Angleterre. Les bombardiers du Reich sont escortés par de redoutables chasseurs Messerschmitt. Les Britanniques se défendent avec le Spitfire plus léger et plus rapide. Pendant dix mois, Londres résistera et les Spitfires prendront progressivement le dessus sur les avions allemands pénalisés par une autonomie réduite. Ils joueront un rôle déterminant dans la décision d’Hitler d’arrêter l’offensive en mai 1941. La Luftwaffe a alors perdu sa supériorité aérienne ce qui aura un impact considérable sur la suite de la guerre.


Spitfire, cet avion devenu légendaire, veut dire littéralement « cracheur de feu ». Ce nom a été donné par la suite à un petit cabriolet de sport construit bien sûr de l’autre côté de la Manche.


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mercredi 15 septembre 2021

La langue de Molière et les autres…

 Pour désigner le français, on dit souvent la langue de Molière, en hommage à cet homme de théâtre du XVIIème siècle. Et pour d’autres langues, on utilise aussi une référence à un écrivain célèbre : Goethe pour l’allemand, Dante c’est l’italien, Cervantès l’espagnol, Shakespeare l’anglais, et pour le néerlandais, on parlera de la langue de Vondel ; Joost van den Vondel qui a vécu à Amsterdam est un contemporain de Molière, il était lui aussi auteur de pièces de théâtre et il a connu une grande renommée aux Pays-Bas …

« Défendre sa langue, c'est comme défendre sa terre. » (Jean Dutourd)

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dimanche 12 septembre 2021

Les Haïkus japonais

 Le « Haïku » c’est un court poème de trois vers qui nous vient du Japon. Il célèbre la nature, les saisons, le temps qui passe et est porteur d’émotion. Le créateur de cette forme brève de poésie est Basho Matsuo (1644-1694). Les règles en japonais sont très strictes, le poème doit comporter 17 « mores » répartis en 5/7/5. Pour faire simple, on dira que les « mores » correspondent à nos syllabes.

Voici un des plus célèbres haïkus de Basho adapté en français :

 « Un ancien étang / Une grenouille qui plonge / Le bruit de l’onde »

En Occident, certains s’y sont risqués, comme Alain Legoin par exemple :

« Au vent de la mer / ondulation des épis / en vagues vertes »

En Belgique, l’ancien Premier Ministre qui a été aussi Président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy aimait beaucoup en composer. En voici un :

« Sautillant, sautant / l’oiseau dans l’herbe pénètre / l’été à grands pas »

Et aux politiciens belges en pleine négociation pour une énième réforme de l’état, il avait envoyé cette dédicace : « Pour une Belgique plus haïku et plus zen ».

Chacun peut s’y essayer…



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vendredi 10 septembre 2021

« L’ange de Dien Bien Phu »

Geneviève de Galard était infirmière volontaire au Vietnam dans le camp retranché de l’armée française à Dien Bien Phu quand celui-ci est tombé aux mains du Viêt-Minh du général Giap au printemps 1954.  La France perdait ainsi sa dernière colonie en Indochine.

Seule femme incorporée dans cette armée d’hommes, elle est faite prisonnière mais sera libérée rapidement et à son rapatriement à Paris, elle sera accueillie en héroïne … il fallait masquer l’humiliation de la défaite ! Elle recevra la légion d’honneur et sera appelée par la presse « l’ange de Dien Bien Phu » pour son dévouement auprès des blessés.




Et pourtant, elle n’était pas la seule femme à Dien Bien Phu, il y avait un bordel de campagne avec des prostituées vietnamiennes. Prises au piège, au milieu de l’horreur des combats, ces filles de joie se sont muées en aides-soignantes aux côtés de Geneviève de Galard. Mais que sont-elles devenues après la capitulation ? Nul ne sait, en tout cas pas de décoration pour elles et sans doute un sort peu enviable qu’on devine…

Isabelle, Claudine, Françoise, Huguette, Anne-Marie, Gabrielle, Béatrice, Dominique, Eliane, Junon : ces prénoms féminins désignaient les 10 postes de défense autour de la base de Dien Bien Phu. Ils tomberont l’un après l’autre, submergés par les vagues d’assaut du Viêt-Minh.


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mercredi 8 septembre 2021

Chou

Un mot mis à toutes les sauces ! « Chou » : petit mot affectueux adressé à l’être aimé (c’est « chéri » transformé ... à moins que cela ne vienne du verbe choyer ?) ; il est parfois redoublé en « chouchou », alors il désigne celui qu’on préfère ou bien, pour le bambin, l’objet dont il ne se sépare pas et qui rassure la nuit.

Le chou est partout dans notre langage : c’est bête comme chou (c’est tout simple), planter ses choux (vivre à la campagne), on est dans les choux (dans l’embarras), un bout de chou (un enfant adorable), faire ses choux gras de quelque chose (se moquer), une feuille de chou (le journal) …etc.

Mais il y a aussi « faire chou blanc ». Rien à voir avec le légume. Cela veut dire « échouer », ne pas arriver à ses fins. En fait c’est une déformation de « faire un coup blanc », un coup nul, qui s’emploie dans différents jeux d’adresse.


Autant savoir.

 

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...