Les paroles de cette chanson datent de 1866. C’est Jean-Baptiste
Clément qui les a écrites ; au départ, c’était une chanson nostalgique
sur le temps qui passe et les amours de jeunesse.
Mais en 1871, après la défaite de Sedan, le Paris des
miséreux se révolte contre le pouvoir en place. C’est l’épisode de la « Commune »
qui durera deux mois jusqu’à la « semaine sanglante », du 21
au 28 mai : une répression impitoyable par les forces de l’ordre. Et
Clément faisait partie des insurgés. Sa chanson sera reprise sur les
barricades. C’est ainsi qu’elle est devenue le symbole de cette insurrection
populaire.
Quelques années plus tard, Clément qui avait échappé au
peloton d’exécution, ajoutera le dernier couplet. On peut y déceler une allusion
à ces événements tragiques (« Une plaie ouverte »), il la
dédiera à une jeune fille qui avait participé au ravitaillement des « Communards ».
Elle se prénommait Louise, c’est tout ce qu’on sait d’elle…
Voici le texte qu’on fredonne de génération en génération :
« Quand
nous chanterons le temps des cerises / Et gai rossignol et merle moqueur
Seront
tous en fête. / Les belles auront la folie en tête
Et
les amoureux du soleil au cœur. / Quand nous chanterons le temps des cerises,
Sifflera
bien mieux le merle moqueur.
Mais
il est bien court le temps des cerises, / Où l'on s'en va deux cueillir en
rêvant
Des
pendants d'oreilles, / Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant
sous la feuille en gouttes de sang.
Mais
il est bien court le temps des cerises, / Pendants de corail qu'on cueille en
rêvant.
Quand
vous en serez au temps des cerises,
Si
vous avez peur des chagrins d'amour / Évitez les belles.
Moi
qui ne crains pas les peines cruelles, / Je ne vivrai point sans souffrir un
jour.
Quand
vous en serez au temps des cerises, / Vous aurez aussi des peines d'amour.
J'aimerai
toujours le temps des cerises :
C'est
de ce temps-là que je garde au cœur / Une plaie ouverte,
Et
Dame Fortune, en m'étant offerte, / Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai
toujours le temps des cerises / Et le souvenir que je garde au cœur. »
Autant savoir.