jeudi 19 septembre 2024

Chanson d’automne de Paul Verlaine

Un peu de poésie, ça fait du bien. Voici un texte simple et beau, seulement trois strophes mais une merveille musicale qui reste dans la mémoire ; il fait partie des « Poèmes saturniens », le premier ouvrage publié en 1866 par Paul Verlaine : il avait 22 ans et était influencé par Baudelaire dont il admirait les « Fleurs du mal » qui avaient fait scandale quelques années plus tôt et avaient été censurées.

Les sanglots longs / Des violons / De l’automne

Blessent mon cœur / D’une langueur / Monotone.

Tout suffocant / Et blême, quand / Sonne l’heure,

Je me souviens / Des jours anciens / Et je pleure

Et je m’en vais / Au vent mauvais / Qui m’emporte

Deçà, delà, / Pareil à la / Feuille morte.

 

                                               Paul Verlaine dans sa jeunesse.

La nuit du 6 juin 1944, pour annoncer à la Résistance française le débarquement de Normandie, Radio Londres a diffusé ce message codé : « Les sanglots longs / Des violons / De l’automne …Je répète… Les sanglots longs / Des violons / De l’automne … Bercent mon cœur / D’une langueur monotone…Je répète… Bercent mon cœur / D’une langueur monotone ». A ce moment, la flotte alliée quittait l’Angleterre pour traverser la Manche.

A noter que Radio Londres a dit « Bercent mon cœur » au lieu de « Blessent mon cœur » ; cette altération involontaire sera souvent répétée par la suite. C’est vrai que « bercent » paraît bien adapté au rythme lancinant de ce poème.

Autant savoir.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...