dimanche 30 juin 2024

Héroïne

L’héroïne, cette drogue qui fait des ravages aujourd’hui, était à l’origine un médicament. Découverte en 1874, c’est la firme Bayer qui l’a produite au départ de la morphine. En 1898, elle était commercialisée dans les pharmacies et prescrite contre la toux et l’asthme. On pensait qu’elle éviterait l’addiction à la morphine très répandue à cette époque. Après la première guerre mondiale on a commencé à la considérer comme un stupéfiant, les Etats-Unis l’ont interdite en 1924. En Europe il faudra attendre 1931.





Affiche publicitaire aux États-Unis en 1898.



La firme Bayer l’avait baptisée en allemand « Heroin » : cet antidouleur puissant génère un sentiment euphorique d’invulnérabilité qui peut conduire à un comportement particulièrement courageux ou « héroïque ». D’où son nom.

De nombreux soldats lors des conflits armés en ont consommé. On estime que 20% des GI américains au Vietnam étaient héroïnomanes.

Autant savoir.

 

mercredi 26 juin 2024

Syndrome de Stockholm et celui de Lima

Ce sont deux syndromes radicalement opposés qui découlent d’un contact prolongé entre ravisseurs et prisonniers. L’un est bien connu, l’autre moins.

-          En 1973 à Stockholm, une prise d’otages dans une banque se termine de façon inattendue. Après un siège de six jours, la police parvient à neutraliser les ravisseurs et à libérer les otages. Mais surprise, ceux-ci ont pris fait et cause pour ceux qui les retenaient. Lors de leur procès, ils refuseront de témoigner contre eux et les aideront même financièrement.

Le syndrome de Stockholm, c’est donc quand une personne prise en otage s’attache à ceux qui l’ont capturée. Elle leur trouve des excuses, une justification.

              


-          A Lima en 1996, des guérilleros révolutionnaires investissent l’ambassade du Japon au Pérou et prennent des otages. Ils devaient exécuter leurs prisonniers en cas d’attaque des forces de l’ordre. Pris de sympathie pour leurs captifs, ils n’ont pu se résoudre à le faire et les ont libérés. Plusieurs guérilleros seront exécutés sommairement lors de l’assaut.

Le syndrome de Lima c’est l’empathie d’un geôlier pour son prisonnier.

Autant savoir.

 

 

dimanche 23 juin 2024

Parapluie

Le parapluie tel que nous le connaissons aujourd’hui a été inventé en 1705 par un artisan français Jean Marius, jusque-là spécialisé dans la fabrication de besaces.





Parapluie de Jean Marius datant du XVIIIème siècle (musée de la Mode à Paris)


Son parapluie « pliant à porter dans la poche » (selon la publicité de l’époque) est en tissu vert imperméabilisé tendu sur une structure en métal avec un manche en bois ou en cuivre qui se divise en trois parties. Il se referme, on peut ainsi le ranger dans un fourreau.

Il présente son invention à la cour de Versailles et le Roi-Soleil, très admiratif, lui octroie en 1710 un brevet de 5 ans. Marius qui a le sens des affaires fait placer des affiches dans tout Paris et son « parapluye » (sic) connaît vite un franc succès. Il passera la Manche et les gentlemen anglais l’adopteront mais sous le nom de « umbrella ».

                                                          



 

 Affiche de Jean Marius (1710)



Avant Marius, il existait depuis l’Antiquité des dispositifs similaires mais toujours pour se protéger du soleil : ce sont les parasols fixes et les ombrelles plus légères devenues accessoires de mode des dames de la haute société. Notre artisan français a eu l’idée d’adapter leur principe à la pluie et surtout de le rendre facile à emporter. Il n’a pas beaucoup changé depuis.

Autant savoir.

 

 

 

 

vendredi 21 juin 2024

Trinquer

Cette tradition d’entrechoquer les verres remonterait au Moyen-Age. À cette époque et même au cours des siècles suivants, on utilisait beaucoup le poison pour se débarrasser de ses adversaires.

Après plusieurs cas d'empoisonnement par les breuvages, une coutume s'est répandue en Occident : celle de trinquer. Quand on était reçu par quelqu’un qui vous offrait une boisson, on entrechoquait volontairement les chopes ou les verres de façon qu’un peu de liquide passe d’un récipient à l’autre.

Après avoir trinqué, les convives buvaient en se regardant dans les yeux, pour être bien certain que l’autre buvait en même temps. Une personne mal intentionnée ne prendrait pas le risque de boire son propre poison.

Et c’est ainsi que, en trinquant, on doit se regarder dans les yeux…

Etymologie : Le verbe « trinquer » vient des langues germaniques : boire se dit « trinken » en allemand, « drinken » en néerlandais, « to drink » en anglais.

Autant savoir.

 

mardi 18 juin 2024

Apprendre par coeur

 


Dans le langage courant, le cœur, cet organe qui nous maintient en vie, a différentes significations. A commencer par le centre des sentiments : on dit d’une personne généreuse ou aimante qu’elle a du cœur ou le cœur sur la main. A l’inverse, c’est un cœur de pierre.

Mais cela peut aussi vouloir dire courage, volonté, comme dans « avoir du cœur à l’ouvrage » ou dans le dicton « A cœur vaillant, rien d’impossible ». Le même sens se retrouve dans la célèbre réplique du Cid de Corneille :

DON DIÈGUE
Rodrigue, as-tu du cœur ?

DON RODRIGUE
Tout autre que mon père
L’éprouverait sur l’heure.

Mais pourquoi « apprendre ou savoir par cœur » ? Cela vient des croyances de l’Antiquité : pendant des siècles, le cœur était considéré comme le siège de la pensée et de la mémoire. Dans l’Egypte des Pharaons, lors de la momification, on enlevait les viscères, mais jamais le cœur ! Il était laissé dans le corps puisque c’était l’intelligence, la conscience du défunt. Notre expression est donc ce qui reste de cette croyance séculaire.

Autant savoir.

dimanche 16 juin 2024

Coquelicot

Cette fleur champêtre doit son nom au coq : ses pétales souples au rouge éclatant font penser à la crête du maître de la basse-cour. On appelait d’ailleurs ce pavot en ancien français « coquerico », une onomatopée du chant de l’animal.

En latin le coq se disait « gallus » dont on retrouve la racine dans « gallinacé(e) » mais au Moyen-âge ce terme a été supplanté par « coccus » une imitation du cri de la volaille « coco… ».

Dans le langage des fleurs, les coquelicots sont censés apporter du réconfort à ceux qui sont dans la peine ; dans certains pays, ils font partie des commémorations des soldats tombés au front, ils poussent spontanément autour des croix des cimetières militaires et sur les anciens champs de bataille, leur couleur symbolisant le sang des victimes

Autant savoir.

 

 

jeudi 6 juin 2024

Vespasiennes

Vespasien est le 9ème empereur romain, son règne a duré 10 ans de 69 à 79 après JC. Il a laissé son nom à ces urinoirs publics en milieu urbain. Pourtant, contrairement à la légende, il n’est pas à l’origine de ces installations de salubrité. Il s’est bien occupé de l’urine de ses concitoyens mais pour la taxer : elle était utilisée en teinturerie et on en faisait commerce. Selon l’historien Suetone, Vespasien aurait répondu à ceux qui critiquaient cette taxe : « Pecunia non olet » qu’on a traduit par « L’argent n’a pas d’odeur ». L’expression est restée : on fait de l’argent avec tout, peu importe son origine.

A Paris, en 1770, sont apparus les premiers « barils d’aisance », mais c’est en 1834 qu’on en a construit 478 dans la capitale française à l’initiative de Préfet de la Seine, le comte de Rambuteau. Le peuple parisien les a baptisés par dérision les « colonnes Rambuteau ». Pour mettre fin à ces moqueries, c’est le Préfet lui-même qui a lancé le nom de « Vespasiennes ».








Colonne Rambuteau ou Vespasienne


Le mot Vespasienne ne s’est pas imposé tout de suite, on lui préférait en argot « pissotière », un terme issu de la marine qui désignait les ouvertures par lesquelles l’eau s’évacuait du pont d’un navire. Maintenant, on parle plus élégamment de sanisettes … qui ne sont plus réservées exclusivement aux hommes !

Autant savoir.

 

lundi 3 juin 2024

Amour, citations (Autant savoir)

Un peu à la façon de Cyrano de Bergerac dans la tirade du nez, voici quelques pensées sur le sentiment amoureux :

Poétique : « Je ne sais où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la tienne." (Alfred de Musset)

Béat : « On est toujours beau quand on est amoureux » (Grégoire Lacroix)

Théâtral : "Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un."  (Victor Hugo)

Expérimenté : « L’amour et la raison n’habitent pas ensemble » (Proverbe arabe)

Plaisantin : « Tomber amoureux, ce n’est pas bien grave, le tout c’est de ne pas se faire mal » (Rémy Donnadieu)

Conjugué : « Le passé du verbe aimer n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur toujours conditionnel » (Jean Cocteau)

Désenchanté : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » (Lamartine)

Pragmatique : « Le secret du bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer les yeux quand il le faut. » (Simone Signoret)

Et le mot de la fin …

Avisé : « Suis toujours ton cœur, mais prends ton cerveau avec toi » (Alfred Adler)

Autant savoir.

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...