vendredi 28 avril 2023

Empereur romain, un métier dangereux

 

Hormis quelques usurpateurs du titre mais non-reconnus, on dénombre 83 empereurs qui se sont succédé à Rome entre l’intronisation d’Auguste en 27 avant JC et 476, date à laquelle a été déposé Romulus Augustule par des Barbares sous la conduite d’Odoacre. Cette date marque la fin de l’empire romain d’Occident.

La comptabilité des causes de leurs morts est étonnante :

32 ont été assassinés, souvent par leur propre garde prétorienne, 6 ont été exécutés sur ordre du Sénat ou de l’armée, 5 se sont suicidés… pour éviter l’exécution ou l’assassinat.

6 ont été tués lors d’une bataille et 1 a fini ses jours en captivité, probablement également assassiné.


Sur les 83, il n’y en a que 30 qui sont décédés de mort naturelle, dont 3 de la peste.

Ce n’était pas la « Pax Romana » pour tout le monde !

Autant savoir.

 

mardi 25 avril 2023

Pet-de-nonne


Pittoresque appellation pour ce petit beignet sucré à base de pâte à choux qui a la particularité d’être soufflé et qui, sous la dent, donne l’impression de se dégonfler. 

Cette fuite de gaz expliquerait-elle la genèse de cette expression ?


 Voici l’histoire qui se transmet de génération en génération.

Sœur Agnès, une religieuse de l’Abbaye de Marmoutier près de Tours aurait, en pleine préparation culinaire, a laissé échapper une flatulence particulièrement sonore et, gênée et perturbée, aurait fait tomber un bout de pâte à choux dans un récipient rempli de graisse bouillante. Ce qui aurait donné cette pâtisserie … et son nom. Amusante anecdote, mais bien sûr peu vraisemblable !

Autre hypothèse : le terme est une déformation de « Paix des Nonnes ». A la fin du Moyen-Age, deux couvents rivaux en proie à une méchante querelle auraient finalement fait la paix en échangeant des victuailles avec des desserts et notamment cette douceur. Une explication qu’on trouve dans un document du XVème siècle.

Mais selon le Dictionnaire historique Robert, un texte de1393 appelle ce dessert « Pet d’Espaigne » (sic), ce qui lui donne une origine ibérique. Peut-être que c’est simplement un petit chou espagnol adopté par des cloîtrées qui en étaient devenues friandes ?

L’origine de cette gourmandise reste donc un peu mystérieuse mais a émoustillé l’imagination populaire et c’est ainsi que, selon les régions et les époques, les dénominations ont varié : pet de vieille, soupir de nonne, beignet venteux et même, allez savoir pourquoi, pet de putain

Autant savoir.

 

vendredi 21 avril 2023

« Le train de la vie » de Jean d’Ormesson

Ce texte bien connu d’une sagesse simple et lucide sur la vie, la mort est de Jean d’Ormesson, écrivain et philosophe, décédé en 2017. Membre de l’Académie française, il était souvent invité dans les émissions télévisées et savait captiver son auditoire par son parler vrai, son érudition, son humour, sa vivacité d’esprit.


« A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. On croit qu'ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.

Au fur et à mesure que le temps passe, d'autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l'amour de notre vie.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. 

Aussi, merci d'être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d'avoir fait un bout de chemin avec vous ».

Jean d’Ormesson (1925-2017)

Quelques mois avant qu’il ne « descende du train », il avait publié un récit autobiographique intitulé « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ».

Autant savoir.

 

mercredi 19 avril 2023

Rabattre son caquet

Les poules caquettent, le caquetage c’est donc le langage des gallinacées. Et par extension c’est un bavardage, souvent féminin, futile et volontiers méprisant : on babille, parlote, on échange des commérages ou des ragots… Et si l’on a affaire à un vantard qui relate ses « exploits » en long et en large, on peut lui rabattre le caquet, avancer des arguments contradictoires, lui clouer le bec, faire en sorte qu’il soit moins prétentieux.


De nombreuses églises du centre de la France ont un caquetoire, une sorte d’auvent, une galerie couverte où les fidèles pouvaient s’abriter et surtout « caqueter », faire la conversation avant, après ou même, pour certains, pendant l’office.



Le caquetoire de l’église de Brinon-sur-Sauldre


Existe aussi une caquetoire ou une caqueteuse : une chaise basse avec accoudoirs et dossier haut, une pièce de mobilier des châteaux, manoirs ou maisons bourgeoises de jadis.






Une caquetoire du XVIème siècle.


Extrait de la fable « Le Singe et le Dauphin » de Jean de La Fontaine : « … Et qui caquetant au plus dru / Parlent de tout et n’ont rien vu. »

Autant savoir.

 

lundi 17 avril 2023

Eminence grise

On emploie cette expression pour désigner un conseiller secret qui, dans l’ombre, est le mentor caché d’une personnalité publique. Cela vient du Père Joseph, un Capucin qui a vécu dans la première moitié du XVIIème siècle et qui était entré au service de Richelieu, le puissant ministre du roi de France Louis XIII. Toujours revêtu de la bure grise de son ordre, il a joué un rôle important dans les relations diplomatiques de son époque. On le disait aussi influent que Richelieu lui-même.


Détail d'une estampe du XVIIème siècle représentant le Père Joseph

Selon certaines sources, le Père Joseph aurait été, à la fin de sa vie, élevé au rang de Cardinal, d’où son titre « Eminence » avec le « grise » qui rappelle son statut de Capucin. Mais d’autres prétendent qu’il n’a jamais reçu cette distinction et qu’on l’appelle ainsi parce qu’il était le bras droit de Richelieu, surnommé l’Eminence rouge, rouge comme sa soutane de Cardinal.

Autant savoir.

 

samedi 15 avril 2023

De Vlaamse Leeuw, le Lion de Flandre



Le drapeau de la région flamande arbore fièrement un lion noir sur fond jaune. C’est une reprise du blason du Comté de Flandre. Ce serait Philippe d’Alsace qui l’aurait adopté en 1187, à la suite d’un affrontement avec le roi d’Albanie alors qu’il revenait de croisade.

La Flandre n’a pas le monopole de ce lion, il est aussi présent en Wallonie, on le retrouve dans les armoiries de la province du Hainaut, ainsi que sur les blasons des villes de Namur et d’Andenne… Cela vient de l’époque féodale où les comtés de Namur et du Hainaut étaient réunis sous l’autorité de Guy de Dampierre, comte de Flandre.

La célèbre bataille des Eperons d’or du 11 juillet 1302 a pour origine l’emprisonnement de ce Guy de Dampierre par le roi de France. Le 11 juillet jour anniversaire de cette victoire a été choisi pour la fête de la Communauté flamande. Il est peut-être utile de rappeler que le Comte de Namur avait envoyé un contingent pour aider les Brugeois. Le Duc de Brabant et le Comte de Hainaut avaient fait de même. C’était en quelque sorte une victoire « belge » sur les Français et non uniquement flamande.


Autant savoir.

mercredi 12 avril 2023

Verser des larmes de crocodile

La langue française a souvent recours aux métaphores issues du monde animal pour exprimer une idée ou un sentiment. « Verser des larmes de crocodile » en est un exemple parmi beaucoup d’autres. Cela signifie bien sûr être hypocrite, faire semblant d’être triste, essayer de tromper en se lamentant.

Selon certaines sources, l’expression nous vient d’une croyance répandue dans l’Antiquité : les Egyptiens pensaient que les crocodiles du Nil attiraient leurs proies dans le fleuve en gémissant. Celles-ci intriguées s’approchaient du prédateur qui pouvait s’en emparer et les dévorer.

Mais ce n’est qu’une légende car ces animaux n’émettent aucun son ressemblant à un gémissement. En réalité, les crocodiles versent effectivement des larmes en mangeant, mais c’est purement physiologique : en ouvrant tout grand leur gueule, ils appuient sur leurs glandes lacrymales et semblent ainsi pleurer. C’est sans doute cette observation qui est à l’origine de notre expression.

Autant savoir.

lundi 10 avril 2023

La vache qui rit



Durant la 1ère guerre mondiale, un soldat français, Benjamin Rabier, écrivain et illustrateur dans le civil, décore le camion de ravitaillement de son unité d’une tête de vache hilare. Le dessin a beaucoup de succès et on le baptise la « Wachkyrie » pour se moquer des « Walkyries » allemandes.

Après l’armistice, un ancien Poilu, Léon Bel, à la tête d’une entreprise de production fermière, cherche une appellation pour son fromage fondu… Il se souvient du croquis de Benjamin Rabier, fait appel à lui et ce dernier redessine la tête du bovin qui devient la vache qui rit, celle des boîtes rondes contenant des triangles de fromage. Ce logo date de 1921 et n’a pas été retouché depuis lors.

Un bel exemple de marketing qui défie le temps.

Autant savoir.

 

samedi 8 avril 2023

Les cloches de Pâques

L’avez-vous remarqué ? Tous les clochers des églises font silence dans la deuxième partie de la semaine qui précède Pâques. Plus question de sonnerie de cloches à partir du Jeudi Saint : un signe de recueillement, de pénitence pour les fidèles en souvenir de la passion du Christ.

On dit que les cloches s’envolent alors jusqu’à Rome pour recevoir la bénédiction papale. Et quand le Pape les aura bénies, elles reviendront dans les villes et villages pour carillonner et annoncer la fête de la Résurrection.


Mais en passant au-dessus des jardins, elles laisseront tomber des œufs que les enfants devront trouver le lendemain. C’est la chasse aux œufs, une tradition encore bien vivace dans certaines régions. Par le passé, c’étaient des œufs de poule cuits durs, peints et décorés par les parents qui les dissimulaient autour de la maison. Maintenant ils sont bien sûr remplacés par les incontournables œufs en chocolat.



Autant savoir.

 

jeudi 6 avril 2023

« Les Passantes » de Brassens

Le grand Georges n’est pas l’auteur de toutes les chansons qu’il a interprétées mais bien sûr, il savait choisir les textes qui lui convenaient. Par exemple, la « Complainte du petit cheval blanc » est un emprunt à l’écrivain Paul Fort. C’est aussi le cas avec « Les Passantes ».


Au départ, « Les Passantes » est un extrait du recueil « Emotions poétiques » paru en 1918 dont l’auteur est un capitaine de l’armée française, Antoine Pol. Brassens ne découvrira ce poème qu’en 1942 dans un livre acheté chez un bouquiniste. Il a fait plusieurs essais peu concluants de mise en musique jusqu’au dernier remaniement de 1969 ; à cette date, il contacte Antoine Pol pour pouvoir le mettre à son répertoire… Cela tombe bien, le capitaine poète est un admirateur de Brassens ! Ils décident de se rencontrer mais Antoine Pol décèdera quelques jours avant le rendez-vous prévu. Brassens interprétera cette chanson sur scène pour la première fois à Bobino en 1972.

Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets / À celles qu'on connaît à peine / Qu'un destin différent entraîne / Et qu'on ne retrouve jamais

À celle qu'on voit apparaître / Une seconde à sa fenêtre / Et qui, preste, s'évanouit / Mais dont la svelte silhouette / Est si gracieuse et fluette / Qu'on en demeure épanoui…

Pour écouter : GEORGES BRASSENS - Les Passantes - Bing video

La veille de sa mort, Antoine Pol écrivait : « Au fond qu'est-ce qu'une humaine existence ? Un fugace éclair de conscience … »

Autant savoir.

 

samedi 1 avril 2023

Mercedes et merci

 

Un vendeur de voitures autrichien Emile Jellinek installé au sud de la France a déposé en 1902 la marque « Mercedes » qui était le prénom de sa fille. Il était concessionnaire exclusif pour les DMB (Daimler-Maybach-Benz). Dès 1911, les voitures de cette marque seront ornées d’une étoile à trois branches, symbole de la terre, la mer et l’air. Le constructeur voulait montrer ainsi qu’il produisait des moteurs pour la route, pour les bateaux et les avions.

Le prénom Mercedes vient du latin « merces » qui signifiait salaire ou gain. C’est ce que l’on a gagné ou mérité. Ce terme latin donnera notre « merci » qui n’est plus de l’argent mais un mot de reconnaissance pour service rendu. Au Moyen-Age, il avait le sens de pitié ou pardon comme dans « demander merci », « être corvéable à merci », « sans merci », « avoir quelqu’un à sa merci » et « Dieu merci ».

Le « merci », cette belle formule de politesse peut également prendre le sens de licenciement. Un employeur remercie pour le travail accompli… qui s’arrête là ! C’est une façon édulcorée de présenter la chose avec un brin d’hypocrisie.


Autant savoir.

 

 

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...