L’expression nous est familière depuis « La laitière et le pot au lait » de Jean de La Fontaine. Dans cette fable, « Perrette…légère et court vêtue » s’en va au marché vendre son lait et, en chemin, imagine en tirer un bon prix, et cet argent, elle pourra le faire fructifier… elle se voit déjà riche, mais le pot tombe, se casse, alors plus de lait : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » et tous ses rêves… la voilà « Gros-Jean comme devant » (devant=auparavant) !
« La laitière et le pot au lait » Illustration de
Gustave Doré (1832-1883)
A la fin du Moyen Age, on traitait de « Gros-Jean » une personne naïve, sans doute pas très intelligente qui avait un espoir insensé et a vu ses rêves s’écrouler. Et le prénom « Jean » était sujet à plaisanterie, un « Jean » c’était un nigaud. Pourquoi ? On l’ignore. Beaucoup de ces expressions anciennes avec ce prénom ne s’utilisent plus, comme celle-ci : « C’est Gros-Jean qui en remontre à son curé » (= c’est un ignorant face à un plus intelligent que lui).
Extrait de « Tintin au pays de l’or noir »
Une cependant est restée bien vivace : « C’est un Jean-foutre », un propre à rien.
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