samedi 15 octobre 2022

Radeau de la Méduse

 


Archicélèbre tableau peint par Géricault en 1819, trois ans après la tragédie de « La Méduse ». Ils étaient 400, marins et soldats, entassés dans cette frégate française. Au large de la Mauritanie, elle a été prise dans un banc de sable, un danger bien connu des marins expérimentés mais que le capitaine Chaumareys avait choisi d’ignorer pour gagner du temps.

Il a fallu mettre à flots les canots de sauvetage où 250 naufragés ont pu prendre place ; pour les 150 autres, un radeau de 20m sur 7 a été construit avec les moyens du bord et 4 canots ont dans un premier temps remorqué cet esquif de fortune. Mais ce n’était pas manœuvrable : on a coupé les amarres du radeau qui, laissé à son sort, a dérivé pendant 12 jours. Un bateau de passage a recueilli les survivants, ils n’étaient plus que 15 sur les 150 de départ.

Que s’est-il passé pendant ces 12 jours ? Certains sont morts de déshydratation ou de faim mais il y a eu la panique, des bagarres, des meurtres, on a jeté à la mer les malades ou blessés, d’autres se sont suicidés par désespoir. On a parlé de scènes de folie et même d’anthropophagie.

Cet épisode dramatique a marqué les esprits de l’époque en France et c’est ainsi que Géricault a choisi ce sujet pour cette œuvre considérée comme le début du romantisme en peinture.

Le bateau était baptisé « La Méduse » du nom de cette créature monstrueuse de la mythologie grecque, avec des yeux exorbitants et des serpents au lieu de cheveux : elle changeait en statue de pierre tout qui croisait son regard. C’est également ainsi qu’on appelle cet animal gélatineux et vorace des mers aux tentacules fibreuses qui emprisonnent le plancton et les alevins. Et notre verbe « méduser » veut dire horrifier, pétrifier.


Autant savoir.

 

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