Archicélèbre tableau peint par Géricault en 1819, trois
ans après la tragédie de « La Méduse ». Ils étaient 400,
marins et soldats, entassés dans cette frégate française. Au large de la
Mauritanie, elle a été prise dans un banc de sable, un danger bien connu des
marins expérimentés mais que le capitaine Chaumareys avait choisi
d’ignorer pour gagner du temps.
Il a fallu mettre à flots les canots de sauvetage où 250
naufragés ont pu prendre place ; pour les 150 autres, un radeau de 20m
sur 7 a été construit avec les moyens du bord et 4 canots ont dans un
premier temps remorqué cet esquif de fortune. Mais ce n’était pas manœuvrable :
on a coupé les amarres du radeau qui, laissé à son sort, a dérivé pendant 12
jours. Un bateau de passage a recueilli les survivants, ils n’étaient plus
que 15 sur les 150 de départ.
Que s’est-il passé
pendant ces 12 jours ? Certains sont morts de déshydratation ou de faim
mais il y a eu la panique, des bagarres, des meurtres, on a jeté à la mer les
malades ou blessés, d’autres se sont suicidés par désespoir. On a parlé de
scènes de folie et même d’anthropophagie.
Cet épisode dramatique a marqué les esprits de l’époque en
France et c’est ainsi que Géricault a choisi ce sujet pour cette œuvre considérée
comme le début du romantisme en peinture.
Le bateau était baptisé « La Méduse »
du nom de cette créature monstrueuse de la mythologie grecque, avec des
yeux exorbitants et des serpents au lieu de cheveux : elle changeait en statue
de pierre tout qui croisait son regard. C’est également ainsi qu’on appelle cet
animal gélatineux et vorace des mers aux tentacules fibreuses qui
emprisonnent le plancton et les alevins. Et notre verbe « méduser »
veut dire horrifier, pétrifier.
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