Pour comprendre comment on en est arrivé en France à dire soixante-dix,
soixante-et-onze, soixante-douze…il faut se remettre dans la peau d’un
enfant qui essaie de compter jusqu’à cent.
Le saut des dizaines n’est pas facile…Jusqu’à
cinquante, soixante, ça va, mais
plus loin c’est plus compliqué et
on est tenté de dire « soixante-neuf, soixante-dix, soixante-et-onze … ».
Les petits Français ont, semble-t-il,
eu plus de mal que les Belges ou les
Suisses car cette
« erreur » est passée dans
le langage courant dans l’Hexagone.
Mais problème, après soixante-dix-neuf, il aurait fallu dire
soixante-vingt, mais là, la vieille habitude des Gaulois qui comptaient par
vingtaines, a repris le dessus,
c’est devenu quatre-vingts et puis
on est reparti sur cette base jusqu’à cent et c’est ainsi que l’on dit quatre-vingt-dix et non nonante. Cette
façon alambiquée de compter a été officialisée
en 1650 par le grammairien Vaugelas dans ses « Observations sur la langue française ».
Finalement, ce sont les Suisses qui savent le mieux calculer
avec leurs septante, huitante ou octante et nonante…
Le mot « septante »
existe pourtant bien dans le vocabulaire français : c’est la traduction
en grec de l’Ancien Testament qui avait été écrit en hébreux et en araméen.
Cette traduction date du IIIème siècle avant JC et, selon la tradition, elle serait
l’œuvre de 72 traducteurs … et est dénommée « la Septante » :
pour ce document, les Français ont oublié leur « soixante-dix » !
La Septante
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