Ils ont a été inventés par un Américain Arthur Wynne en 1913. Cela s’appelait le « Word cross-puzzle » et était construit en losange. La presse anglaise en publiera dès 1918 en leur donnant une forme rectangulaire ou carrée, avec des cases noires entre les mots. C’est en novembre 1924 dans le journal « Le Dimanche Illustré » que paraîtra, sous le nom de « mosaïque mystérieuse », la première grille française, la voici (pas trop difficile) :
Horizontalement : 1 Champêtre 8 Favorable 9
Chiffre 10 Note 11 Arme 12 Préposition 15 Fleur 16 L’égal de quelqu’un 18
Pronom 20 Appel 21 Note 22 Arbre 24 Particule d’atome 25 Vive lueur
Verticalement : 1 Temps de verbe 2 Conscience intime 3 Note 4 Personnage légendaire 5 Terme de jeu 6 Dépôt de liquide 7 Détruit 13 Fleuve 14 Petit animal 17 Vêtement 19 Meuble 21 La terre 23 Négation 24 Pronom
A partir de 1929, les grands journaux (comme Le Figaro puis L’Humanité) intégreront ce sport cérébral dans leurs colonnes. Le début d’un succès qui perdure près d’un siècle plus tard !
Ce jeu a acquis ses lettres de noblesse grâce à un intellectuel,
un écrivain à succès qui s’y est intéressé. C’est Tristan Bernard (1866-1947),
auteur de nombreux romans et pièces de théâtre, il fut le
premier vrai cruciverbiste : il inventera les numérotations
horizontales et verticales à l’extérieur de la grille et surtout, proposera des
définitions amusantes et suggestives au lieu de celles du dictionnaire. En voici quelques-unes :
Muet de naissance >
cinéma / Cadeau bon marché > conseil / Collectionneur de papillons >
essuie-glace / Ne reste pas longtemps ingrat > l’âge / Moins cher quand il
est droit > piano … etc.
A Paris, un théâtre et une place portent le nom de Tristan
Bernard. Cet homme de lettres à côté de sa passion pour les mots croisés, était
aussi un féru de cyclisme ! Il fut même directeur du vélodrome Buffalo à
Neuilly-sur-Seine.
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