Février plus court que les autres, pourquoi ?

 Tous les mois de l’année font 31 ou 30 jours. Seule exception à la règle : février avec 28 jours ou 29 tous les quatre ans. Il est toujours moins long que les autres…

C’est la faute à César :

-       Ce grand homme a instauré en 46 avant JC un calendrier, le julien, avec des mois de 31 ou 30 jours et qui faisait commencer l’année en mars. Dès lors, février est le dernier et on adapte son nombre de jours pour en avoir 365 dans l’année et 366 pour les bissextiles.

-       De plus, voulant se glorifier, Jules César a donné son nom à un mois, juillet (<Julius). Mais par après, il y a eu le premier empereur, Auguste, il fallait l’honorer lui aussi ! On lui donnera également un mois de calendrier, celui d’août (<Augustus)… mais qui n’avait que 30 jours ! Pas possible, il fallait mettre César et Auguste sur un pied d’égalité et c’est ainsi qu’on a deux mois successifs de 31 jours. Et bien sûr au détriment de février, le dernier de l’année, qui ainsi a encore perdu un jour.

                                       Monnaie romaine à l’effigie de Jules César

« Février trop doux, promet printemps en courroux. » (Dicton normand)

Autant savoir.

 

« Le déserteur » de Boris Vian

Ce texte a été écrit en 1954. C’est devenu une chanson symbole du pacifisme, du refus de la guerre… « Monsieur le Président / Je vous fais une lettre / Que vous lirez peut-être / Si vous avez le temps / Je viens de recevoir / Mes papiers militaires / Pour partir à la guerre / Avant mercredi soir… »

Elle est bien connue mais ce que l’on sait moins, c’est que sa finale a été transformée par Mouloudji, le premier interprète. Initialement, Boris Vian terminait ainsi son texte :

 

« Si vous me poursuivez / Prévenez vos gendarmes / Que j'emporte des armes / Et que je sais tirer »   Et c’est devenu : « Que je n'aurai pas d'arme / Et qu'ils pourront tirer ».

 C’est mieux, non-violent jusqu’au bout, merci à Mouloudji !

Boris Vian (1920-1959) était un artiste aux facettes multiples : il a été trompettiste, jazzman, peintre, poète, romancier avec « L’écume des jours » et surtout « J’irai cracher sur vos tombes » qui a fait scandale et pour lequel il sera condamné pour outrage aux bonnes mœurs. Il est mort à 39 ans d’une crise cardiaque et ses funérailles ont été un véritable gag : grève surprise des employés des pompes funèbres ! Personne pour le conduire au cimetière et l’enterrer, ce sont des proches qui ont dû s’en charger ! Boris Vian en rit encore !

 Autant savoir.

Bière et cervoise

Depuis Astérix, chacun sait que les Gaulois buvaient de l’hydromel, mais ils buvaient aussi de la cervoise, l’ancêtre de la bière. C’était une boisson fermentée à base de malt d’orge. Au Moyen-Age, les abbayes se sont mises à la produire ; à l’origine, c’était pour remplacer l’eau, pas toujours très potable. Puis au XIIIème siècle, la fabrication a évolué, on a ajouté du houblon qui donne de l’amertume et aide à la conservation. On doit ce procédé à une abbesse allemande Hildegarde de Bingen qui, la première, a préconisé l’usage du houblon dans la cervoise.

Le mot « bière » n’apparaît en ancien français qu’au XVème siècle. Il est dérivé du germanique « bier ». Et ce terme supplantera l’antique cervoise, qu’on ne retrouve plus que dans la « cerveza » espagnole.

A l’époque de l’empire, les Romains, grands amateurs de vin, n’avaient que du mépris pour cette boisson des Gaulois, c’était « le breuvage des Barbares ». Mais les mentalités ont évolué et l’art brassicole a maintenant ses lettres de noblesse et un nom scientifique, la zythologie !

Autant savoir.

Cappuccino

Il fait partie de l'art de vivre à l'italienne, ce café expresso avec de la mousse de lait surmontée d’un soupçon de chocolat râpé qui lui donne une teinte légèrement brunâtre. Et cette couleur rappelle celle de l’habit marron des Frères Capucins, un ordre religieux autrefois très répandu. C’est d’ailleurs là l’étymologie de ce terme. Quant au mot « capucin », il vient de la capuche ou capuchon en pointe du vêtement de ces Religieux.

On raconte qu’un Capucin, Marco d’Aviano, l’a fait goûter à l’empereur d’Autriche, Léopold Ier en 1680 et c’est à partir de ce moment que sa consommation s’est répandue à Vienne puis en Europe.

Saint François en capucin (Francisco de Zubaran, 1658)

Mais les Italiens sont persuadés qu’ils l’ont inventé et pour eux, évidemment, pas question de crème fraîche, le véritable cappuccino se sert exclusivement avec de la mousse de lait et, en Italie, on n’en prend que le matin, jamais l’après-midi, ce ne serait pas de bon goût !

Autant savoir.

 

Chemise conjugale

 Dans son « Histoire de la Pudeur », Jean-Claude Bologne décrit une invention du XVIIIème siècle, la chemise conjugale qui figurait dans le trousseau de la future mariée. Cette tenue nocturne n’avait rien d’érotique, bien au contraire : ce sont d’ailleurs les Religieuses qui ont confectionné les premiers exemplaires pour leurs pensionnaires quand celles-ci quittaient le couvent pour convoler en justes noces.

C’était une chemise longue en toile qui couvrait tout le corps mais avec, au niveau du bas-ventre, une ouverture appelée le « portail ». Ainsi l’acte conjugal pouvait se faire en préservant la pudeur de la jeune épouse.

Et l’auteur, pourtant très sérieux philologue, assure que certaines chemises avaient, brodée au-dessus de l’ouverture, la devise : « Dieu le veut ! »

Autant savoir.

Crétin !

 Vous l’ignorez sans doute, mais quand vous traitez un quidam de « crétin », vous dites le mot « chrétien » un peu déformé ! C’est en effet son étymologie.

Cela vient du Valais suisse où au XVIIIème siècle, on a constaté un nombre assez important d’individus goitreux et rachitiques, souffrant d’un sous-développement mental et physique. Et on ne sait pourquoi, on les a appelés « chrétiens ». Sans doute que des mécréants voulaient ainsi se moquer des croyants qu’ils jugeaient un peu illuminés.

Toujours est-il que le terme s’est répandu et cette maladie est connue sous le nom de « crétinisme ». On sait maintenant qu’elle est due à une carence en iode affectant la thyroïde.

Le terme est devenu une insulte que l’on trouve dans le répertoire du capitaine Haddock dans Tintin : « Crétin des Alpes ! »

Autant savoir.

 

La tomate, fruit ou légume ?

La question peut paraître dérisoire, mais elle ne l’était pas pour la famille Nix qui importait des fruits et légumes à New-York à la fin du XIXème siècle ! A cette époque aux Etats-Unis, les légumes étaient soumis à des droits de douane et non les fruits et se référant à la définition des botanistes qui considèrent la tomate comme un fruit, la famille Nix refusa de payer la taxe que lui réclamait l’Administration américaine.

Une action en justice fut intentée et après dix ans de procédures, en 1893 l’affaire arriva devant la Cour Suprême qui statua en faveur l’Administration. Le jugement se basait sur le sens général : la tomate était pour le commun des mortels un légume contrairement au « jargon des botanistes » qui la plaçaient dans la catégorie des fruits.

Dans nos dictionnaires Larousse ou Robert, la tomate est encore maintenant décrite comme un fruit. Les Nix avaient sans doute raison ! Mais … « La raison du plus fort est toujours la meilleure ! » comme l’écrivait déjà Jean de La Fontaine deux siècles plus tôt.

Autant savoir.

 

Ultracrépidarianisme

Inutile de le chercher dans votre vieux dictionnaire, « ultracrépidarianisme » n’y est pas ! C’est un néologisme, le mot de l’année 2021 et pour cause ! Avec tous ces « experts » qui se répandent en avis divers dans les médias, on en est venu à créer ce terme qui s’applique à ceux qui s’expriment en dehors de leur domaine de compétence. Et de nos jours, surtout dans réseaux sociaux, ils sont légion ceux qui émettent un avis péremptoire sans vraiment connaître le sujet.

L’origine du mot est amusante, il vient d’un auteur latin du 1^er siècle de notre ère, Pline l’Ancien qui raconte une anecdote : un peintre romain expose une de ses œuvres et un cordonnier lui signale que sur le tableau, une sandale est mal dessinée. Le peintre admet la remarque et corrige sa toile. Le cordonnier revient à la charge en critiquant le galbe de la jambe du personnage représenté ; et le peintre de répliquer : « Sutor, ne ultra crepidam » (= Cordonnier, pas au-dessus de la sandale !).

A chacun son métier et les vaches seront bien gardées !

Autant savoir.

 

Calendrier républicain

Voulant faire table rase du passé, les révolutionnaires français ont instauré en 1793 un calendrier républicain afin de remplacer le Grégorien rappelant trop l’Ancien Régime. Pour ce faire, ils se sont inspirés du système de datation de l’Egypte des Pharaons.

Tous les mois sont de durée égale, ils comptent 30 jours et sont divisés en 3 décades (au lieu des semaines), les jours sont numérotés (primidi, duodi, tridi…etc.) jusqu’au dixième qui est férié, il remplace le dimanche.

L’année I a commencé le 22/9/1792. Les mois reçoivent de nouveaux noms :

-          Automne (du 22/9 au 20/12) : Vendémiaire, Brumaire, Frimaire.

-          Hiver (du 21/12 au 20/3) : Nivôse, Pluviôse, Ventôse.

-          Printemps (du 21/3 au 18/6) : Germinal, Floréal, Prairial.

-          Eté (du 19/6 au 16/9) : Messidor, Thermidor, Fructidor.

Cela faisait 360 jours (12x30), il fallait donc en ajouter 5 (du 17/9 au 21/9) : ce sont les Fêtes de la Vertu, du Génie, du Travail, de l’Opinion et des Récompenses. Et tous les 4 ans (années bissextiles) il y a la Fête de la Révolution. Les années sont exprimées en chiffres romains (Année I, II, III, IV …etc.).

Les noms des mois sont dus à un écrivain et poète, Fable d’Eglantine auteur de la chanson « Il pleut, il pleut Bergère, rentre tes blancs moutons, allons dans la chaumière… » que les révolutionnaires entonnaient, on ne sait pourquoi, après la prise de la Bastille. Ce Fable d’Eglantine a été bien mal récompensé puisqu’il a été guillotiné en 1794 !

Napoléon a mis fin à ce calendrier le 1^er janvier 1806 et l’on est revenu au Grégorien.

Autant savoir.

 

 

Bonne chance, bonne m…

 A l’époque où nos villes étaient polluées…par les excréments de cheval, on souhaitait bonne chance de façon familière par un « bonne merde », et cette expression un peu cavalière est restée.

Les calèches, fiacres et autres diligences étaient tirées par des chevaux qui faisaient leurs besoins partout en rue, et les chaussures de bon nombre de passants en étaient souillées. Et quand on allait au théâtre ou au concert, cela sentait souvent le crottin, mais c’était un signe qu’il y avait foule, que le spectacle avait du succès.

Alors « bonne merde », c’est bonne chance… On dit aussi que marcher dedans porte bonheur !

Autant savoir.

18 carats

 Carat pour l’or ou pour le diamant, ce n’est pas la même chose !

Les bijoux en or sont dits souvent « de 18 carats ». En fait, l’or pur est par convention de 24 carats, mais en joaillerie, pour le travailler, il faut lui ajouter un autre métal car il est trop malléable. Les carats indiquent le pourcentage d’or dans cet alliage (et non son poids !). 18 carats, c’est donc 75% d’or, c’est souvent le maximum utilisé.

Le mot vient de la graine du caroubier, un arbre méditerranéen. Autrefois, cette graine était utilisée pour peser les pierres précieuses, car elle était réputée avoir un poids constant et être insensible aux variations d’humidité. Depuis 1907, pour le commerce des diamants, le carat est l’unité de référence et son poids est fixé à 0,2 gramme. Une pierre précieuse de 5 carats pèse donc 1 gramme.

De là est tirée l’expression « jusqu’au dernier carat », jusqu’à la dernière limite.

Autant savoir.