Dans la Rome antique, il y avait la « cloaca maxima », l’égout principal de la ville. Le mot « cloaca » qui a donné « cloaque » était féminin en latin et l’est resté en français jusqu’au XVIIIème siècle. Avec le Littré, il a changé de genre. Un cloaque, c’est donc une mare, un ruisseau qui reçoit les eaux usées, des saletés, des immondices. Comme la Senne l’était lors du passage de Baudelaire à Bruxelles en 1865, « l’endroit le plus puant du monde » écrira-t-il. C’était avant son voûtement quelques années plus tard.
Le mot « cloaque » est un peu une onomatopée : en
le prononçant, on imagine le bruit d’une eau chargée d’immondices se déversant
par saccades dans un marais putride. Mais le terme se retrouve également en
anatomie animale ; chez les oiseaux et les reptiles, c’est une poche
située à l’extrémité de l’intestin où se concentrent les excréments avant
leur évacuation. On voit bien le rapport avec l’égout !
Terminons par une citation de Francis Ponge
(1899-1988), écrivain et poète français, qui portait un regard désabusé sur
notre passé : « L’histoire, ce cloaque où l’esprit de l’homme
aime patauger ».
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