Vasistas ou judas

 A l’origine, le vasistas est une petite fenêtre dans une porte d’habitation qui permet de voir de l’intérieur le visiteur avant de le faire entrer. Ce mot vient d’Alsace, c’est par plaisanterie qu’on appelait cette ouverture en allemand un « Was ist das ? » qui signifie « Qu’est-ce que c’est ? ».

Depuis lors, on a inventé, surtout pour les appartements, une sorte de lentille qui permet de voir au travers de la porte sans être vu, c’est le judas ! Il a été ainsi baptisé en souvenir de l’apôtre qui a trahi Jésus et c’est vrai qu’on a l’impression de tromper son visiteur : on l’observe sans qu’il ne s’en rende compte.

Autant savoir.

Jouvence de l’Abbé Soury

 C’est sans doute le médicament le plus ancien de nos pharmacies. Il date en effet d’environ 250 ans ! On le doit à un abbé, Gilbert Soury qui l’a mis au point au milieu du XVIIIème siècle. A l’origine, on l’appelait « la tisane des deux abbés » : Gilbert Soury, très modestement, voulait associer à son invention son supérieur hiérarchique l’Abbé Delarue, curé de la paroisse de Celloville en Normandie.

Après son décès, la recette est passée de génération en génération parmi les membres de sa famille jusqu’à un pharmacien Magloire Dumontier qui a commencé à le proposer à la vente sous l’appellation « Jouvence de l’Abbé Soury ». Cette mixture à base de plantes (extraits d’hamamélis et de viorne) est un remède aux troubles de la circulation et est prescrit pour lutter contre la sensation de jambes lourdes.

Certains doutent de sa réelle efficacité mais il a toujours eu du succès, peut-être à cause de son nom, jouvence (= jeunesse !). De nos jours il garde ses adeptes et Omega-Pharma continue à le produire et le commercialiser.

Autant savoir.

Vaccin

 Ce mot vient du latin « vacca » qui veut dire vache. Ce bovin au XVIIIème siècle souffrait d’une maladie appelée la vaccine, proche de la variole qui faisait à la même époque des ravages chez les humains, mais la vaccine était moins virulente. Un médecin anglais, Edward Jenner, en 1776, eut l’idée d’injecter le microbe de la vaccine à un enfant pour l’immuniser contre la variole et ce fut un succès, le début de la longue lutte pour éradiquer cette maladie.

Près d’un siècle plus tard, en 1885, Louis Pasteur appliquera cette méthode pour préserver de la rage le petit Joseph Meister qui avait été mordu plusieurs fois par un chien infecté. Il lui inoculera le microbe par petites doses successives, ce qui sauvera l’enfant. C’est ainsi qu’est né le principe de la vaccination…

Etymologiquement parlant, « vacciner » signifie donc « inoculer une maladie de la vache » ! 

Autant savoir.

« Peter les plombs »

Expression à la mode souvent utilisée en justification de tous les débordements d’humeur : un court-circuit dans le cerveau ! Une sorte d’excuse pour des gestes inconsidérés quand on est dans une colère noire.

C’est tout le contraire du « self control » britannique ou de la retenue chère aux Nippons. De nos jours, beaucoup de nos contemporains ont besoin de se défouler quand ils sont contrariés et ne s’en privent pas. En oubliant que la colère, mauvaise conseillère, est toujours un signe de faiblesse : la situation vous échappe…

Il faudrait sans doute remettre à l’honneur le beau poème de Kipling « If… » (Si…) :

 « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie / Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir / … Tu seras un homme, mon fils. »

Autant savoir.

 

Haïti

 On connaît mal cet état considéré comme un des plus pauvres de la planète et qui paraît voué à la malédiction : séisme dévastateur en 2010 puis un nouveau maintenant en 2021 quelques jours après l’assassinat de son Président.

C’est la partie occidentale d’une île que Christophe Colomb a appelée « Hispaniola » en 1492. Elle sera colonisée par les Espagnols qui y développeront la culture de la canne à sucre avec de la main-d’œuvre africaine. Mais en 1777, ils cèderont l’ouest de l’île à la France qui intensifiera l’importation d’esclaves noirs (L’odieux commerce triangulaire, le bois d’ébène…).

Fin du XVIIIème siècle, c’est la révolte des esclaves. Leur chef, Toussaint Louverture, sera capturé, emmené en Métropole où il mourra dans le cachot d’un Fort des Alpes. Les Haïtiens poursuivront la lutte armée et Napoléon reconnaîtra finalement l’indépendance du pays en 1804 mais en exigeant une énorme compensation financière. Les versements d’Haïti à la France ne cesseront qu’en 1947 !

Dans les années 1950-1970, il y aura une embellie, on l’appelait la perle des Caraïbes. Mais viendra la dictature ruineuse des Duvalier père et fils (Papa Doc et Baby Doc) et leur chute donnera naissance à un régime certes démocratique mais incapable de gérer une population à la natalité galopante (3 millions en 1950, 11 millions en 2021) ce qui a amené à la situation de déliquescence actuelle.

Paradoxe étonnant : alors que Haïti se débat dans la misère, l’est de l’île, Saint-Domingue, est une destination de rêve pour les touristes.

Autant savoir.

 

Voltaire, libre-penseur et végétarien

 

Voltaire, statue de Houdon (1741-1828)

François-Marie Arouet (1694-1778) alias Voltaire est un écrivain et penseur français qui a beaucoup contribué à un principe de base de nos démocraties, la liberté de pensée et d’expression. Il s’est élevé contre les dogmatismes religieux (cfr la décapitation du Chevalier de La Barre) et toutes les formes d’injustice (Affaire Calas). A son époque, l’Eglise imposait sa doctrine et Voltaire n’a cessé de la combattre au nom de la libre-pensée. Il signait d’ailleurs sa correspondance de ces mots « Ecrasons l’infâme » ou « Ecr.l’inf. », l’infâme étant l’Eglise. Pas étonnant que l’on ne l’étudie guère dans l’enseignement catholique.

Autre facette du personnage, il était végétarien, ce qui était bien rare au XVIIIème siècle, et il justifiait ce choix en disant :  « On ne mange pas ses semblables ».

Autant savoir.

Chenonceau, Chaumont-sur-Loire et Anet

 Le château de Chenonceau (sur le Cher), peut-être le plus beau du Val de Loire, a été l’enjeu d’une rivalité féroce entre Catherine de Médicis, l’épouse du roi François 1^er et la maîtresse de ce dernier Diane de Poitiers. Diane avait reçu du roi ce château en cadeau, un cadeau somptueux mais à la mort du souverain, Diane a dû s’en séparer au profit de la veuve.

C’est Diane qui avait fait construire le pont aux cinq arches sur le Cher mais c’est Catherine qui fera édifier la galerie sur ce pont, galerie qui servait de salle de bal.

Chenonceau sur le Cher

Diane a donc dû quitter Chenonceau en 1559 et a quand même reçu en compensation le château de Chaumont-sur-Loire mais elle ne s’y plaisait pas et a préféré résider à Anet où elle est décédée six ans plus tard.

A cette époque, épouses et maîtresses royales s’échangeaient des châteaux !

Chaumont-sur-Loire

Autant savoir.

Coca-Cola, d’origine américaine ou …française ?

 A la fin de la guerre de Sécession aux Etats-Unis, en 1865, John Pemberton est blessé à l’abdomen. Il en gardera des séquelles, des maux de ventre chroniques. Ayant fait des études de pharmacie, il recherche un remède à ses douleurs et pour éviter l’addiction à la morphine, il met au point un sirop noirâtre à base de sucre et de noix de cola auquel il ajoute de l’eau gazeuse, le futur Coca-Cola !

Certains prétendent qu’il aurait copié la recette du vin Mariani, une boisson tonifiante également à base de cola, créée 20 ans auparavant à Paris par un apothicaire d’origine corse, Angelo Mariani.

En 1886, la pharmacie Jacobs d’Atlanta décide de vendre ce breuvage-médicament : on pouvait le consommer à l’intérieur de l’échoppe, au verre, à une sorte de fontaine. Et les clients apprécient ! Un proche de Pemberton, Frank Robinson a l’idée du nom « Coca-Cola » et calligraphie ce logo qui n’a pratiquement pas changé depuis.

Et c’est ainsi qu’un médicament est devenu une boisson récréative, sans doute la plus vendue dans le monde.

Pemberton ajoutait-il de la cocaïne à sa mixture personnelle ? Peut-être au début, et ce serait la raison du mot « Coca » associé à « Cola ». En tout cas, il n’est plus question de cocaïne dans le produit commercialisé par la suite.

Autant savoir

Cachou Lajaunie

Cette minuscule pastille noire à base de poudre de cachou et de réglisse est vieille comme le monde. Autrefois, on allait l’acheter à la sortie de l’école à l’épicerie du quartier, et de nos jours on la trouve encore au rayon des friandises. Elle donne dans la bouche une agréable sensation de fraîcheur et c’est un pharmacien de Toulouse, Léon Lajaunie, qui l’a inventée en 1880 … comme médicament pour ses propriétés digestives et contre les maux de gorge.

Mais ce qui fera sans doute son succès, c’est son emballage, cette petite boîte jaune facile à emporter. Elle a été créée par un ami de Lajaunie, un horloger du nom de Caire. Il l’a conçue comme une montre de gousset qu’on glisse dans sa poche. Et elle n’a pas changé depuis 1880 !

Autant savoir.

 

Coup de Jarnac

 De nos jours, on parle de « coup de Jarnac » pour une manœuvre jugée déloyale, une ruse perfide, une traitrise. Deux explications sont données à l’origine de l’expression.

Il y a d’abord ce duel à l’épée en 1547 au château de Saint-Germain-en-Laye devant le roi de France. Contre toute attente, c’est le baron de Jarnac qui est sorti vainqueur d’un combat qui paraissait inégal. Grâce à une botte secrète, Il a blessé au jarret son adversaire pourtant réputé bretteur aguerri, une fine lame, disait-on.

Mais certains avancent une autre explication : c’est la bataille de Jarnac en 1569 entre Protestants et Catholiques. A l’issue du combat, le Prince de Condé, défait, se rend et remet son épée à ses adversaires. A ce moment, un capitaine de la garde royale le tue d’un coup de pistolet à bout portant en plein visage. Et humiliation suprême, le corps du Prince de Condé sera renvoyé aux Protestants porté par une ânesse !

Alors génial coup d’épée ou exécution par traitrise, à chacun de choisir sa version.

En 2012, Jarnac, cette localité de Charente dans les sud-ouest de la France, est revenue à la une de l’actualité. Ville natale de François Mitterrand, c’est là qu’il a voulu être enterré.

Autant savoir.