jeudi 29 avril 2021

Muguet du 1er mai

Le 1er mai 1561, les muguets étaient en fleurs dans les jardins du roi de France Charles IX. L’ayant remarqué, le souverain en offrit un brin à chaque dame de la Cour et répéta le geste les années suivantes. On ne sait si cette anecdote est bien vraie mais certains y voient l’origine de cette coutume.


En tout cas, ce sont les grands couturiers parisiens qui l’ont rendue populaire. Le 1er mai 1900, lors d'une grande fête de la mode, toutes les femmes présentes ont reçu un brin de muguet. Et cela a marqué les esprits. La presse a relayé l’événement. Depuis lors, il est de bon goût d’offrir aux dames de son entourage cette fleur simple, synonyme de renouveau, de retour de la belle saison.

« Le premier mai, c'est pas gai, Je trime » a dit le muguet, - « Muguet, sois pas chicaneur, car tu donnes du bonheur » (Georges Brassens)

Au Moyen-Age, on disait « la muguette » et ce mot a la même origine que la muscade, appelée autrefois « la mugate ». A noter aussi que le muguet est une maladie, une mycose de la bouche caractérisée par des taches blanches … comme les clochettes de notre fleur.

Autant savoir.


 

mardi 27 avril 2021

A la bonne franquette

 Jadis, on disait simplement « à la franquette » ; l’adjectif « bonne » est venu s’ajouter par la suite, sans doute parce qu’il est question de repas. C’est une évolution du mot « franc » (> franchise). C’est vrai que recevoir franchement, c’est recevoir sans façons, sans embarras, sans chichis.

On pourrait dire aussi « à la fortune du pot » : on partage ce qu’il y a dans le « pot au feu », la marmite sur le poêle où mijotent des aliments ou celle qui pendait à la crémaillère dans l’âtre.

Le contraire de « à la franquette », cela se disait autrefois « à la française » : là, on met « les petits plats dans les grands », on sort la belle vaisselle et on dispose les petites assiettes au-dessus des grandes. C’est le savoir-vivre, l’étiquette de la bonne société, tout le cérémonial pour bien accueillir ses invités.

Autant savoir.

samedi 24 avril 2021

Le CERN pour les nuls

 Le CERN, acronyme de « Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire », fondé en 1954 est basé à Genève. C’est un des plus grands laboratoires du monde (2.500 collaborateurs), qui est dédié à l’étude des lois physiques qui régissent l’univers. Son outil principal est le LHC, un accélérateur de particules : un anneau sous-terrain de 27 Km qui provoque des collisions à haute vitesse de particules afin de découvrir les constituants les plus infimes de la matière.


                                                Vue de l'intérieur du LHC, l'anneau de 27 Km. On y circule à vélo !

23 pays membres essentiellement européens (avec Israël) contribuent annuellement au budget du CERN et à ses frais de fonctionnement, mais pratiquement tous les pays du monde participent aux recherches de façon ponctuelle en y envoyant des physiciens. C’est ainsi qu’y travaillent ensemble Iraniens, Américains, Israéliens, Brésiliens, Pakistanais, Russes, Japonais… Et les résultats des expériences sont mis à la disposition de la communauté scientifique internationale.

Bel exemple de collaboration entre états qui s’opposent politiquement, économiquement et parfois par les armes. Avec le CERN, on voit que la science peut être génératrice de paix.

Autant savoir.

 

mardi 20 avril 2021

« Revenons à nos moutons »

 C’est ce que répétait sans cesse le juge dans la « Farce du Maître Patelin », pièce très populaire au XVème siècle. L’avocat Patelin défendait un plaignant victime du vol de ses moutons et son adversaire réclamait son dû à Maître Patelin pour des draps non payés. D’où un imbroglio, on passait sans cesse de l’affaire des moutons à celle des draps. Le juge, ne s’y retrouvant pas, tente à plusieurs reprises de ramener au sujet principal avec un « Revenons à nos moutons ». L’expression a bien fait rire à l’époque et est restée dans le langage courant.

Quant au mot « patelin » qui désigne une localité, un village, rien à voir avec cette farce. C’est une déformation de « pacquelin » terme utilisé autrefois, où l’on retrouve le diminutif de « pacage », endroit où le bétail allait paître, une petite pâture dirait-on aujourd’hui.


Autant savoir.

 

samedi 17 avril 2021

Décapitation du Chevalier de La Barre

 Le 1er juillet 1766 à Abbeville dans le nord de la France, est conduit à l’échafaud, pour être décapité, le Chevalier Jean-François de La Barre. Il a la bouche ensanglantée, on lui a arraché la langue, afin de s’assurer de son silence pendant son supplice. Les jours précédents, il a été « questionné » c’est-à-dire torturé pour qu’il avoue ses crimes. Quels crimes ? Festoyant avec des amis, il ne s’était pas décoiffé au passage d’un cortège religieux et s’était moqué des fidèles et des prélats. Emprisonné pour cet acte impie, il a été accusé en plus, lors de son procès, d’avoir détruit un crucifix sur un pont de la localité. Acte sacrilège ! Des témoins ont prétendu l’avoir vu ! Voilà ses crimes.

Informé tardivement de ce procès, Voltaire, rédige lettres et pamphlets pour dénoncer cette abomination. Mais peine perdue, le jeune noble aura la tête tranchée. Il avait 19 ans !

Un monument à Abbeville rappelle cette tragédie. Il a une statue à Montmartre et une rue à Paris porte son nom. Max Gallo lui a consacré un ouvrage « Que passe la justice du roi ».

Autant savoir.

 


Supplice du Chevalier de La Barre sur le monument d'Abbeville

lundi 12 avril 2021

« Le temps des cerises »

Les paroles de cette chanson datent de 1866. C’est Jean-Baptiste Clément qui les a écrites ; au départ, c’était une chanson nostalgique sur le temps qui passe et les amours de jeunesse.



Mais en 1871, après la défaite de Sedan, le Paris des miséreux se révolte contre le pouvoir en place. C’est l’épisode de la « Commune » qui durera deux mois jusqu’à la « semaine sanglante », du 21 au 28 mai : une répression impitoyable par les forces de l’ordre. Et Clément faisait partie des insurgés. Sa chanson sera reprise sur les barricades. C’est ainsi qu’elle est devenue le symbole de cette insurrection populaire.

Quelques années plus tard, Clément qui avait échappé au peloton d’exécution, ajoutera le dernier couplet. On peut y déceler une allusion à ces événements tragiques (« Une plaie ouverte »), il la dédiera à une jeune fille qui avait participé au ravitaillement des « Communards ». Elle se prénommait Louise, c’est tout ce qu’on sait d’elle…

Voici le texte qu’on fredonne de génération en génération :

« Quand nous chanterons le temps des cerises / Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête. / Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au cœur. / Quand nous chanterons le temps des cerises,

Sifflera bien mieux le merle moqueur.

 

Mais il est bien court le temps des cerises, / Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant

Des pendants d'oreilles, / Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sous la feuille en gouttes de sang.

Mais il est bien court le temps des cerises, / Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

 

Quand vous en serez au temps des cerises,

Si vous avez peur des chagrins d'amour / Évitez les belles.

Moi qui ne crains pas les peines cruelles, / Je ne vivrai point sans souffrir un jour.

Quand vous en serez au temps des cerises, / Vous aurez aussi des peines d'amour.

 

J'aimerai toujours le temps des cerises :

C'est de ce temps-là que je garde au cœur / Une plaie ouverte,

Et Dame Fortune, en m'étant offerte, / Ne pourra jamais fermer ma douleur.

J'aimerai toujours le temps des cerises / Et le souvenir que je garde au cœur. »

 

Autant savoir.

 

 

Handicap

 Ce mot vient de la langue anglaise « Hand in cap » (= la main dans le chapeau). C’était autrefois une sorte de vente aux enchères. La mise de chacun était recueillie à l’aveugle dans un chapeau et la meilleure offre obtenait l’objet mis en vente.

Et le terme en Angleterre a été adopté dans le langage hippique pour désigner une compétition entre chevaux qui permettait d’établir une hiérarchie de valeur entre les participants.

C’est ensuite passé en français, toujours dans le domaine hippique, mais avec l’idée d’égaliser les chances entre concurrents : les meilleurs portent un poids plus lourd. Le handicap apparaîtra dans d’autres sports comme le golf. Par extension le mot prendra le sens général d’entrave, de gêne.

Et il s’appliquera ensuite aux personnes ayant une déficience physique, aux handicapés.

Autant savoir.

samedi 10 avril 2021

Slip et bikini

Le mot français « slip » vient du verbe anglais « to slip » (= glisser). Dans la langue de Shakespeare, le mot s’utilisait autrefois pour des vêtements faciles à enfiler (combinaison, jupon, tablier…) puis a désigné le « bathing slip » le slip de bain. C’est ainsi qu’il est entré dans la garde-robe masculine à côté ou en remplacement du caleçon. Celui-ci n’apparaît qu’au XIXème siècle, auparavant les hommes ne portaient rien sous les braies, les chausses ou la culotte. D’où l’expression « être comme cul et chemise », qui se dit pour deux compères toujours de connivence !

Le slip a bien sûr été adopté pas ces dames, comme sous-vêtement ou élément bas du bikini dont le nom vient de l’île du Pacifique où les Américains en 1946 ont fait des essais de leur bombe atomique. Sur les plages, l’arrivée du bikini a fait l’effet d’une bombe…


                                                  Brigitte Bardot en bikini    

Autant savoir.

mercredi 7 avril 2021

Muselet du champagne

 



Muselet, c’est ainsi qu’on appelle cette coiffe en fil de fer qui enserre le goulot des bouteilles de champagne ou de crémant pour empêcher le bouchon de sauter. C’est une sorte de « petite muselière ».

A l’origine, le vin de Champagne était « tranquille » (càd non-effervescent). Ce n’est qu’à partir du XVIIème siècle que les vignerons champenois le rendront pétillant jusqu’à ce que Dom Pérignon, un moine de l’abbaye d’Hautvillers près d’Epernay, mette au point vers 1690 sa fabrication en s’inspirant des vins du Limoux.

Pour éviter l’effet « saute-bouchon », les bouteilles sont d’abord fermées par une cheville en bois recouverte de cire. Mais l’étanchéité n’étant pas parfaite, au XVIIIème siècle, on utilise un gros bouchon de liège que l’on introduit, après trempage, à coups de maillet. On y ajoutera ensuite, pour le maintenir, une ficelle de chanvre… parfois rongée par les rats ! Alors on remplacera cette ficelle par une capsule maintenue par un fil de fer, notre muselet. Le brevet date de 1845.

De nos jours, des amateurs se sont lancés dans la collection de capsules de champagne, ce sont des placomusophiles. Un de nos correspondants (Achille Verly) se targue d’en posséder 30.923 différentes! Mais selon lui, un autre collectionneur belge en aurait plus de 90.000 ! Faut dire que chaque viticulteur de champagne, pour chaque cuvée, chaque année, crée une capsule différente…

Autant savoir.

 

lundi 5 avril 2021

Carte de Ferraris

 Entre 1770 et 1778, le comte de Ferraris a réalisé la carte des Pays-Bas autrichiens et de la Principauté de Liège, c’est-à-dire grosso modo la Belgique actuelle. Ce travail avait essentiellement un but militaire, il s’agissait de connaître de façon précise le terrain pour faciliter le mouvement des troupes. Et avec ses 275 planches, elle est très détaillée : on y voit dessinés les lieux habités, les châteaux, les monuments, les espaces boisés, les chemins…

Cette carte a été numérisée et est consultable sur internet. C’est surprenant de voir à quoi ressemblaient à la fin du XVIIIème siècle les endroits où nous vivons. Voici l’adresse :

https://www.kbr.be/fr/projets/la-carte-de-ferraris/          Choisissez votre région et zoomez…


Planche de la carte de Ferraris avec les remparts de Bruxelles (en bas à gauche), St Josse, Schaerbeek, Evere, Laeken…

L’équivalent pour la France, c’est la carte de Cassini

https://gallica.bnf.fr/html/und/cartes/france-en-cartes/la-carte-de-cassini?mode=desktop

Elle a été réalisée entre 1756 et 1815 par une famille de cartographes, les Cassini, César et son fils Jean-Dominique.

Autant savoir.

samedi 3 avril 2021

« Si tu veux être heureux toute ta vie, fais-toi jardinier » Proverbe asiatique

 Le jardin (d’agrément ou potager) est sans conteste à la mode. Cet amour pour ce coin de verdure n’est pas neuf. Déjà dans l’Antiquité, Cicéron écrivait : « Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut ». Plus tard, Voltaire fera dire à Candide « Il faut cultiver son jardin ».

Et c’est vrai ce qu’écrit Jean Chalon : « Être jardinier, c’est donner vie et beauté avec de la terre, de l’eau et des graines ». C’est être un artiste de la nature, le peintre Miró disait d’ailleurs « Je travaille comme un jardinier » et Alphonse Karr d’ajouter « Un excellent jardinier vaut un excellent poète ».

Je terminerai en faisant miennes les dernières lignes écrites par Antoine de Saint-Exupéry le 30 juillet 1944, la veille de sa disparition en avion au-dessus de la Méditerranée : « Moi, j’étais fait pour être jardinier ».

Autant savoir.



jeudi 1 avril 2021

Allô, hallo, hello, pronto, diga, olà, nham …

 Le téléphone a été inventé par Graham Bell (1847-1922) originaire d’Ecosse. Et tout naturellement, le « hello » (bonjour en anglais) a été employé quand on décrochait le combiné des premiers appareils. Et le terme est resté dans les pays anglophones. En traversant le Channel, ce « hello » s’est un peu déformé en « allô » ou « hallo », peut-être sous l’influence des « Hallod ? /Hallom » (« Tu m’entends ? / Je t’entends » en hongrois) mots attribués à Tivadar Puskas, l’ingénieur de Budapest qui a réalisé le premier central téléphonique.

Mais dans de nombreux pays, on s’exprime différemment. En Italie par exemple, pas de « allô » mais bien « pronto » qui signifie « je suis prêt…à vous répondre ».

Dans la péninsule ibérique, on est plus varié : ce sera « diga » (= parle, dis) ou « olà » (= salut !) ou même encore « està » (= je suis là). Dans le Maghreb, on dira en arabe « nham » (= j’écoute) tandis que dans les pays scandinaves, ce sera toujours « hej » (= salut).

On pourrait continuer avec le russe, le chinois ou le japonais, mais quelle que soit la langue, c’est toujours une brève locution pour dire : « Allez-y, je vous entends, on peut converser… »

Autant savoir.

Les trois statues "Pis" de Bruxelles

Le Manneken-Pis est mondialement connu. Cette amusante statuette de 50 cm de haut est un peu l’emblème du Bruxelles gouailleur et populaire...